La lumière du jour a eu raison de mon sommeil. Cela faisait quelques minutes que je luttais contre ce faisceau aveuglant mais le fait de n'avoir pas tiré les rideaux hier soir fut une grave erreur de ma part. Au bout de dix minutes et une centaine de grognement je finis par me lever, sans même m'habiller j'allais en direction du salon. J'avais hâte de retrouver mes parents et de leur raconter mon aventure. Je n'avais évidemment pas le droit de divulguer des informations sur la vie de mon patient mais je pouvais leur raconter des petites choses sans importance comme le paysage où même le voyage et la compagnie de Wang. Si l'on ne peut pas parler de nos missions c'est simplement car tous les habitants des Enfers pourraient rendre visite à nos patients et leur causer des problèmes. Cela changerait donc le cours du temps et le Destin en souffrirait.

   Quatre pas. C'est tout ce que j'ai pu effectuer comme action en arrivant dans le salon. Après quoi une chevelure blonde portée par un corps trop maigre fonçait sur moi pour m'embrasser. C'est à ce moment-là que j'ai compris : si moi je n'avais pas vu le temps passer, eux oui. Ma mère entre deux sanglots arrive à articuler :

- Tu nous as terriblement manqués chérie !

- Si tu savais, on comptait les minutes avant ton retour dit mon père ironiquement

- J'imagine bien ! J'aimerais bien vous dire la même chose mais j'étais un peu occupée à sauver quelqu'un je réponds en riant

- Quel égoïsme Aëlys ! Penser à ton travail plutôt qu'à tes pauvres parents avec lesquels tu vas vivre pour toujours. Elizabeth je pense que tu peux la lâcher elle ne s'en ira pas tout de suite.

- Oui pardon lâche ma mère.

   Je savais que mon père mentait, je lui avais manqué pendant ces quelques jours. Je l'ai su au moment où je lui ait tendu les bras pour faire un câlin, il m'a serré puis m'a serré encore plus fort comme s'il voulait que son corps tout entier se rappelle de la place que je prend dans ses bras. J'ai trouvé cela adorable alors je n'ai rien dit. C'est fragile l'égo d'un papa vous savez, ça se brise plus facilement qu'une bulle de savon.

   Comme il n'était pas loin de midi, nous avons décidé de nous mettre à table pour discuter de ce qu'il s'était passé pendant mon absence. Si au premier abord rien de semblait avoir changé, ils finirent par m'avouer que tout le conseil se préparait pour la cérémonie du Nouvel An. La question qui était sur toutes les lèvres était comme à chaque fois : qui lira le discours du roi ? Quand je demandais à mon père s'il avait finit d'écrire le sien, il m'avoua que comme chaque année il ne savait pas quoi mettre et pensait secrètement à reprendre un de ses premiers discours

- Personne ne le remarquera ! argumente-t-il

- Tu oublies qu'à part les petits nouveaux nous sommes là depuis un bon bout de temps et que notre mémoire, elle, est toujours aussi bonne déclare ma mère.

- Maman a raison. Tu n'as pas besoin de faire quelque chose de compliqué : résume l'année passé et fais des projets d'avenir. Je te fais ça en vingt minutes avec les bonnes informations

- On n'a qu'à le faire tous les deux alors, comme deux collègues de bureau. Tu es une gardienne maintenant, en formation certes, mais tu fais partie du conseil aussi. Dit oui, cela sera amusant !

- Je ne sais pas si « amusant » est le bon adjectif mais bon, je vais t'aider, j'accepte

   Je ne savais pas dans quoi je m'embarquais mais cela allait faire plaisir à mon père de passer un peu de temps avec moi. Nous finissions de manger quand le sujet tant attendu arriva à table, mené par ma mère :

- Alors, tu ne nous as pas encore parlé de ta mission ? Ca s'est bien passé ?

- Tu sais je ne peux pas dire grand-chose, mais oui c'était génial.

- Au moins tu n'es pas déçue de ton choix de carrière dit mon père.

- Non ça c'est sûr ! Je n'en n'ai jamais été aussi sûre. La première chose que je veux faire c'est y retourner.

- Ah pas tout de suite hein ! Laisse-moi me remettre de celui-là ! peste ma mère.

- Promis ! Sinon Noël approche, vous avez prévu quelque chose ? je demande

- A vrai dire oui, pour le jour-même on comptait le fêter ici comme toujours mais j'ai proposé à ta mère d'inviter des amis en plus. Cela sera plus festif ! Tu n'y vois pas d'inconvénients ?

- Oh non pas du tout, ça peut être marrant après tout.

   Nous avons passé le reste de la journée à parler tous ensemble, Cerbère sur mes genoux. Je lui devais bien cela après lui avoir crié dessus quand je suis rentrée ce matin. Pierre avait allumé un feu dans la cheminée et nous avons regardé un film célébrant l'esprit de Noël. Ma mère a fait à l'heure du goûter ces fameux chocolats chauds : ils étaient délicieux, pleins de crème fouetté et de chocolat. Les meilleurs de tous les Enfers, j'en suis persuadée.

   Je n'ai même pas eu le temps de m'inquiéter pour l'entretien du lendemain. Mais il fallait avouer que maintenant que j'étais dans mon lit, je n'arrêtais pas d'y penser. C'était habituel mais je détestais passer devant les autres. Heureusement que Wang a préparé le dossier pour cette fois sinon je n'aurais pas réussi à me détendre. C'est le ventre rempli de chocolats chauds de Noël et le cœur plein de l'amour des miens que mes yeux se fermèrent. Ce fut une nuit calme et sans rêve, comme le premier jour de ma mission.

------------------------------------------

Hello !

J'espère que le chapitre vous a plu ! J'ai essayé de faire ressentir mon amour pour Noël à travers les yeux d'Aëlys même s'il commence à faire très chaud ici !

Je ne sais pas trop quoi dire d'autre (pour une fois !)

Je vous claque la bise

~Sparks<3