Il me fallut quelques temps avant de comprendre ce qui n'allait pas dans cette famille. Ils vivaient dans une grande maison avec un jardin et on voyait au loin la mère qui cuisinait. Je sais bien que les apparences sont souvent trompeuses mais de là à croire que la vie dans cette maison était un cauchemar...

   Quand Lucas arrive dans la maison il crie pour montrer sa présence et une petite fille, d'environ cinq ans arrive en courant vers lui. Elle était blonde et avait elle les yeux marron. Elle portait une robe de princesse, elle éclate de rire quand son grand frère la porte et la fait virevolter dans les airs. Vraiment je ne comprenais pas ce qui pourrait arriver pour que Lucas ait besoin de notre aide avec sa famille.

   J'ai compris au moment où tout le monde se met à table. Le souci n'allait pas être sa famille mais avec celle de son beau-père. Wang m'avait brièvement parlé du divorce de ses parents, me racontant qu'il avait été la cause de la première intervention des gardiens. Il ne s'y était pas vraiment attardé m'expliquant combien la mission avait été rapide et Lucas compréhensif. Lucas était encore petit et devait encore croire aux esprits et aux fantômes. Les conseils venant de ces êtres là –aussi imaginaires soit-ils- avait facilement été assimilé par le garçon. L'avantage c'est que maintenant qu'il nous connaissait et nous faisait confiance ce qui nous fait « gagner un temps considérable et non négligeable » selon mon parrain. J'avais aussi appris durant mes classes Terriennes que la table est l'endroit où les vraies natures se révèlent. Comme on dit « Dis moi ce que tu manges te je te dirais ce que tu es ». Ce qui expliquerait pourquoi le taux de disputes augmente autour de ce morceau de bois.

   L'homme que j'identifiais comme le beau-père de Lucas se mit à table en premier à l'une de ses extrémités. Alors que Lucas va pour se mettre à sa droite, un autre jeune homme (du même âge que mon protégé) le pousse et s'assoit à la place convoitée. A l'entente du nom « Papa » je compris que ce voleur de place était le demi-frère de Lucas. Ce dernier prends donc une autre place autour de la table familiale et attends que sa mère arrive avec la nourriture. Il restait une personne à identifier clairement pour que mon arbre généalogique soit complet : qui étaient les parents de la petite fille blonde ? Lorsque je la vis jouer avec le frère et le demi-frère, ainsi que son âge je me résolus à penser qu'elle était la fille de la mère et du beau-père. Cela expliquerait pourquoi elle est si bien accueillie par les deux moitiés de la famille.

   Une fois les plats apportés et tout le monde servit ; Wang et moi nous installons sur le canapé face à la table. Nous étions prêts à intervenir à tout moment et Lucas le ressentais car il jetait des coups d'œil dans la pièce. Il savait que nous n'étions que des voix mais il devait espérer obtenir un mot d'encouragement de notre part. Les discussions vont bon train mais notre protégé n'y participe pas jusqu'à ce que son beau-père demande :

- Alors Lucas comment s'est passé le match ?

- Match nul 3-3 il répond. Mais c'est la première fois que je suis autant soutenu par les autres alors ce n'est pas grave.

- Soutenu, c'est-à-dire ?

- C'est moi qui aie marqué les trois buts parce que le coach a demandé aux autres de me faire des passes.

- Bien mon chéri ! intervient sa mère

- Ouais enfin moi au basket je suis capitaine et on a gagné lance son demi-frère

- Oui et c'était un super match Marc, dommage que tu ais eu un match en même temps Lucas sinon tu aurais pu venir le voir.

- Mais Marc fait du basket depuis beaucoup plus de temps que Lucas, ce n'est pas comparable défends sa mère

- Et pourtant j'ai toujours été meilleur que lui.

- Je vous laisse j'ai plus faim dit Lucas en sortant de table

- C'est sur être un looser ça ne fatigue pas peste Marc

   Je n'en revenais pas, d'une simple discussion on était passé à une guerre contre notre protégé. On se regardait abasourdi avec Wang pendant toute la discussion, puis nous sommes montés rejoindre Lucas. Quand il vit sa porte s'ouvrir et se refermer il sourit. Il avait pleuré car ses yeux étaient rouges et une boîte de mouchoir se trouvait près de lui. On s'assit sur son lit pour être en face de lui. Je ne savais pas si c'était à nous d'engager la conversation ou à lui donc j'attendais. Au bout de cinq minutes je remarque que Lucas nous regarde, je jette un regard en direction de mon bracelet. Il est pourtant allumé. Je donne un coup de coude à Wang et mime avec mes lèvres la phrase « On dirait qu'il nous voit ». Il est tout aussi surpris que moi quand il s'en rend compte. Il jette, lui aussi, un regard à son bracelet puis aux alentours. Finalement il me montre le lit. Je remarque que notre présence a abaissé la couette ce qui donnais donc un indice sur notre position à Lucas. Je souris, soulagée. C'est ce moment-là que choisit notre patient pour nous adresser la parole :

- Vous savez depuis que vous êtes venus il y a quelques années j'ai toujours été persuadé que vous n'étiez que des voix. Des genres d'esprits. Et puis aujourd'hui quand vous avez poussé James, quand vous avez écrit sur le papier du coach. J'ai cru à une illusion, mais là c'est sûr je vois votre corps sur le lit et vous avez ouvert la porte. Vous avez un corps c'est juste que je ne peux pas le voir. C'est ça hein ? Vous pouvez me le dire je ne le dirais à personne.

- Oui, réponds Wang. Nous avons bien un corps et si ça peut te rassurer nous avons une forme humaine. C'est juste que tu ne peux pas nous voir, mais personne ne le peut.

- Pourquoi ne pas vous montrer ?

- Parce que c'est dangereux, si tu nous reconnais il faudrait que l'on t'explique des choses qui nous ferrons avoir beaucoup d'ennui.

- Des gros ennuis ?

- Très gros, le genre qui te font cauchemarder.

- Alors je ne veux pas vous voir, je préfère vous entendre que vous perdre. Vous êtes deux ? Il y avait une fille tout à l'heure.

- Je suis toujours là j'interviens. Pourquoi ne pas nous parlez de ta famille ? On pourrait t'aider

   Et c'est ainsi que l'on passa une après-midi et une soirée entière à parler. Lucas n'est même pas descendu manger le soir, prétextant qu'il n'avait pas faim. Il nous parla de sa vie et de sa famille : Marc et son père ont emménagés ici il y a six ans. Depuis ce jour-là Marc fait tout pour le mettre à bout. Ils ont le même âge et sont dans la même classe. Je commence donc à comprendre d'où venait le harcèlement de Lucas. Marc voit en lui un rival et ça ne lui plaît pas du tout. C'est en nous parlant de sa sœur Rose que Lucas s'endort. Nous en profitons pour rejoindre notre hôtel en sautant de la fenêtre de notre patient. La journée de demain va être longue.

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Hello ! (oui j'avais envie de changer ! )

J'espère que le chapitre vous a plu, il ne se passe pas grande chose je sais pas il fallait que vous compreniez les relations (tendues) entre Marc et Lucas :p Le prochain chapitre (si je me suis pas gourée) sera plus mouvementé !

[NDA : Vous allez en avoir marre mais on a passé les 500 vues et je trouve ça juste dingue ! Merci encore pour tout : les votes, les vues, les commentaires ! Ca me fait chaud au coeur :D]

Je vous claque la bise et vous souhaite la bonne journée/soirée/nuit

~Sparks<3