Pierre sentit le canon du revolver contre sa tempe.

- Ouvre la bouche!

A cet instant précis les néons s'éteignirent. Le parking fut plongé dans l'obscurité la plus totale.

Seules au loin brillaient les veilleuses de secours.

Pierre se releva, comme mû par un instinct de survie.

Son premier réflexe fut de repousser vers l'arrière le bras qui tenait l'arme. Il sentit qu'on le saisissait à la gorge. Il répliqua.

Le combat s'engagea. Une lutte à mort. Sans merci.  Un corps à corps désespéré, où le moindre faux-pas pouvait signifier la fin. Les coups de poings partaient au hasard, désarticulés, ne rencontrant le plus souvent que le vide. 

Pierre cherchait avant tout à neutraliser la main armée de Charly. Sa survie en dépendait.

Ce dernier semblait particulièrement à l'aise dans le noir. Il esquivait sans difficulté les coups désordonnés de Pierre. Répliquant par petites touches qui atteignaient souvent leur objectif.

Le salaud, il savait se battre.

A un moment, il reçu un violent coup dans le ventre qui le fit se plier en deux. Puis un autre coup sur la tête.

Pierre vacilla. Le souffle coupé. Puis s'écroula.

Il eut pourtant cet ultime réflexe de s'agripper aux chevilles de Charly. Dans un effort désespéré, il les tira à lui. Au bruit lourd qu'il entendit il sut que Charly était à terre.

Sans réfléchir, il se jeta sur lui. Ils roulèrent sur le bitume. Leur corps à corps prenait des allures de corrida. Lui le taureau, luttant pour sa survie face au torero et ses banderilles.

Après moultes roulades, Il avait réussi à prendre l'avantage. A se positionner au dessus des épaules de Charly. Il le tenait immobile, le souffle court.

Mais avait-il toujours l'arme? Dans le noir, impossible de l'affirmer.   

Il l'entendit respirer bruyamment sous lui. Il reprenait ses esprits.

Alors Pierre enserra la gorge de Charly de ses deux mains. Et pressa...