18- Quatrième lettre [1]


                                    [Cette quatrième lettre est donc dédiée à @Evilal

                                     En effet, elle a réussi à trouver comment notre 

                                     assassin  avait procédé.     

                                     Bravo!!! ]




Cela faisait deux jours que le courrier s'accumulait sur le bureau de l'inspecteur Delfoe. 

Cela faisait deux jours qu'il ne donnait plus signe de vie. 

Cela faisait deux jours qu'une enveloppe marron foncée trônait sur la cime de ce courrier.

Une enveloppe en provenance de Paris 3-ième.


Une enveloppe adressée à Monsieur l'Inspecteur Manuel Delfoe.



                           Cher inspecteur Delfoe


 Laissez-moi encore vous féliciter pour votre flair dans cette affaire. J'espère par ailleurs, ne pas avoir provoqué trop d'embrouilles entre votre fille et vous. Voilà ce qui se passe lorsque l'on devient trop curieux.


Mais revenons à ce qui nous concerne. Les motifs de mon passage à l'acte.

Vous les comprendrez aisément une fois ma vie connue. Ma triste vie. 

Ma vie de raté.

Commençons par le début, si vous le voulez bien. Par mon enfance.

Je suis né par un beau matin de septembre il y a trente-six ans. A Grenoble, pour être précis.

Ma mère de peu d'instruction, se trouvait employée comme femme à tout faire dans un riche manoir. Les propriétaires étaient de puissants négociants en matières premières.

Ma mère était d'une bonté infinie mais un être faible. Le maître de la maison s'en est vite rendu compte. Il en a très tôt profité. Et sous couvert de chantage, a abusé d'elle à plusieurs reprises. Que pouvait faire ma pauvre mère? Il était son patron. Et elle voulait garder sa place.

Elle a subit. Jusqu'à tomber enceinte de moi. Bien entendu, son maître à refusé de me reconnaître. Qui plus est, sa patronne a finit par découvrir le pot aux roses et nous a chassés du manoir(j'avais deux ans à l'époque).

Ma mère sans le sou, s'est alors rapprochée de sa soeur qui vivait à Lille. Nous nous sommes installés à Brétigny, petit village de Picardie. Elle m'a élevé tant bien que mal, faisant des ménages ou de la broderie.

Nous vivions chichement. Et je n'étais déjà pas facile à gérer. En effet,je n'étais pas le dernier à faire les quatre-cents coups. J'ai même eu maille à partir avec la police. Je crois bien avoir fait le désespoir de ma pauvre mère durant toute cette période.

J'ai fini par sombrer dans la drogue. Je pourrais vous dire pour me dédouaner, que c'était une compensation à l'absence d'un père. Même pas.

J'étais un révolté. Un écorché vif. Jusqu'au jour où j'ai rencontré "la bande". Mes quatre potes: Luc, Alex, Pierre et Baptiste. Nous sommes devenus inséparables. A cette époque, j'ai arrêté toutes ces conneries. La drogue, le cannabis, l'alcool, ...

Nous avons décidé de monter un groupe de rock. Pour cela nous avons recruté Charly et sa merveilleuse voix. Je suis toujours resté très proche de Charly, même si je me doutais bien qu'il était un peu homo. ça se voyait que les filles ne l'intéressaient pas. Je crois même qu'à l'époque, il était déjà amoureux de moi.

Quoi qu'il en soit. On s'entendait super bien tous les six. Chacun avec son caractère. Oh! ce n'était pas toujours facile à gérer quand vous avez de grosses personnalités comme Alex et Pierre. Sans compter que je n'étais pas en reste. Mais ça tournait. Et plutôt bien, même.


Jusqu'à ce maudit matin de mars. Un lundi. On revenait d'un concert. On venait de signer un méga contrat. On s'est saoulé la gueule jusqu'au petit jour... Mais je vous ai déjà raconté l'histoire, inspecteur. Je ne vais pas y revenir. Même si ça fait mal. En outre, c'est moi qui conduisais ce jour-là. Si je n'avais pas conduit, je n'aurais sans doute tué que le chauffeur. Mais ce salopard n'aurait pas vécu une minute de plus, croyez-moi!

Oui, nous étions un groupe soudé jusqu'à cet accident. Cette fillette que j'ai fauché dans la fleur de l'âge. Elle avait huit ans, inspecteur.

Je vous passe les détails, vous les connaissez. Personne ne s'en est remis. Nous avons tous été lâches à cette époque. La prison à dix-huit ans, comment l'imaginer! On a préféré se taire et se séparer pour oublier.

Mais votre passé finit toujours par vous rattraper. Enfin, c'est ce qu'on dit. Pour moi, inspecteur, mon passé je l'ai pris en pleine gueule dix-huit ans après.






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Tags: #policier