14- Sublime
Alexandre laçait méticuleusement ses baskets. Comme tous les matins. Il vérifia que son téléphone portable était bien allumé, but une tasse de café, puis sortit de la maison à petites foulées.
Dehors le temps virait à l'orage. Mais il n'en avait cure. Ce n'était pas quelques gouttes qui allaient le retenir. Ce n'était pas non plus ce cinglé qui balançait des lettres anonymes qui l'empêcherait de vivre.
A six heures du matin, il avait peu de chance de le croiser...
Sa femme et ses gosses dormaient encore. Bien au chaud. Cela le rassura.
Il se dirigea vers la petite clairière à cinq cents mètres de chez lui. Il débuta son parcours. Celui qu'il effectuait tous les matins
*
* *
Il se remémora pour la centième fois la fameuse scène épique chez Luc. Une semaine déjà...
Il n'y était pas allé de main morte. Son empoignade avec Pierre, puis son corps à corps sensuel avec Charlène.
Ses mains qui l'avaient caressé, sa bouche avide de la sienne. Et sa langue...
Il passa instinctivement le revers de sa main sur ses lèvres, comme pour en effacer les dernières traces.
"Pouah!!!" Mais comment avait-il pu en arriver là?
Il se dégoutait.
Merde quoi! Il avait peloté un mec. Il l'avait même embrassé, lui, l'hétéro devant l'éternel. Le bourreau de ces dames. Certes, ce n'était plus tout à fait un homme avec toutes ces transformations, mais quand même. Et puis,à un certain moment, il avait bien senti un sexe gonflé sur sa cuisse. Il n'avait pas rêvé.
Putain! Mais qu'est-ce qui avait bien pu lui traverser l'esprit ?!
Il sentit qu'il bandait. Oh non! manquait plus que ça. Ce pouvait-il qu'il soit troublé à ce point? Pour sûr, il avait vécu une expérience peu ordinaire.
Et pour être parfaitement honnête il y avait pris du plaisir. Beaucoup, même. Sans doute l'attrait de l'interdit... A force de repousser toujours plus loin ses limites, voilà ce qui arrivait.
Il saisit soudain pourquoi il n'était plus le même depuis une semaine. Sommeil agité, désintérêt pour son travail, manque d'attention pour ses proches....
Il était accro. Accro à Charlène. Elle lui avait inoculé son poison et maintenant il se retrouvait à sa merci. Il fallait qu'il y goûte à nouveau. Qu'il se perde dans ses seins, dans son corps. Il irait jusqu'au bout cette fois.
Une vision vint le troubler. Le corps de Baptiste. Le jardin, la flaque de sang, les grenades... Il faillit trébucher sur une racine.
Il préféra stopper sa course. Son rythme cardiaque était trop élevé. Au diable sa séance.
Et si c'était elle,... Lui,... Charly, le coupable? Il n'allait tout de même pas se jeter dans la gueule du loup !? Se faire trucider sur l'oreiller. Non, merci.
Pourtant il fallait qu'il la revoit. Il LE fallait. Il jouerait les James Bond, il savait faire ça. Lui soutirer des informations. Les inévitables confidences sur l'oreiller. Voilà, il était en mission. Pour la bonne cause. Et il ne reculerait devant aucun sacrifice.
Son coeur bondit plus fort dans sa poitrine. Ses yeux retrouvèrent cette flamme prédatrice.
"C'est décidé. Je l'appelle ce soir".
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top