13- Aparté : musique
C'est moi qui ai eu l'idée du groupe. Nous étions des amis d'enfance, passionnés de musique. On jouait lors des fêtes de fin d'année au collège. Puis au lycée.
C'est à la faculté que les choses ont pris une tournure sérieuse.
-Il nous faut un chanteur, avait fait remarquer Baptiste, un jour de répétition.
Et c'est ainsi que nous recrutâmes Charly. Par petites annonces. Après avoir auditionné une ribambelle de postulants, notre choix se porta sur ce mec de notre âge, fluet, androgyne, à la voix divinement aigüe.
Le feeling passa immédiatement entre lui et nous. Sa fraîcheur, son insouciance, lui permirent de trouver tout naturellement sa place .
Et dieu sait si certains dans le groupe avaient des caractères bien trempés.
A commencer par Alex. Alexandre, en fait. Le Don Juan de la bande. Et accessoirement le guitariste. (Non, je plaisante, il jouait super bien mais que du rock). Il tombait les meufs rien qu'en montrant sa belle gueule. Il ne doutait de rien. ça engendrait parfois des tensions quand l'un d'entre nous avait des vues sur une fille. Je sais pas comment il s'y prenait. J'en étais malade de jalousie.
Jack non plus n'était pas en reste. Il sortait avec pas mal de filles. Mais vers la fin, c'était plus ça. Il avait changé. Irritable, il ne supportait plus la critique. J'ai appris plus tard qu'il touchait à la drogue, à ce moment là.
Baptiste était le plus à l'écart du groupe. Un loup solitaire. Un rêveur, aussi. Tellement discret. Parfois, on pouvait se demander s'il était parmi nous.
Par contre, dès qu'il s'emparait d'une guitare électrique, il se transformait en fauve. Un fauve en furie. Il fallait les voir, Alex et lui, sur scène. Ils faisaient le show à eux tous seuls.
Mais dès qu'il reposait son instrument, il redevenait doux comme un agneau. Gentil. Serviable... J'ai jamais compris.
Et puis, Luc. Jumbo, qu'on l'appelait. A cause de son surpoids et de sa tromp... ette. Il était toujours d'accord avec tout le monde. C'est le dernier qui parlait qui empochait la mise. Très influençable. Peut-être trop... Et puis, cette distraction légendaire, un vrai handicap. Chaque fois qu'il oubliait quelque chose (et c'était souvent), Alex l'appelait "Pique la Lune". En référence à Roland Garros, il me semble.
Enfin, il y a moi. Caché derrière ma batterie. J'ai certes des défauts, comme tout un chacun, mais sans moi le groupe n'aurait jamais vu le jour.
Sans moi, RIEN ne serait arrivé.
Sans moi, nous n'en serions pas là...
"ça vient de je ne sais où
c'est comme un compteur dans ma tête
ça me prends, ça me rend fou
mais quand je panique
je branche ma guitare électrique"
https://youtu.be/SPK9fxvvbfk
Calogero
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