Chapitre 1 : Premiers pas

Je titube droit devant moi, tentant d'avancer sur mes deux nouveaux membres, encore trop frêles. Ma peau nue est couverte de la matière humide et grasse qui recouvre le sol terrestre. Mes cheveux, encore humides, collent sur mes épaules et sur le haut de mon dos. Je marche d'un pas bancale dans cet environnement hostile, m'appuyant sur des obstacles que je trouve sur mon passage.

De là où je suis, je ne vois qu'une multitude d'étranges formes, de la même consistance que sur celle dont je m'appuie. Dure, sèche et rugueuse, cette matière m'est inconnue. Elle a la même couleur que celle éparpillé sur mon corps découvert, mais ce n'est pas du tout le même élément. L'obstacle est de forme cylindrique, s'élevant vers les airs, où des formes planent de la même couleur que le sol en sorte.

Malgré ma capacité à vite m'intégrer, ici je suis perplexe. Je continue d'avancer, malgré plusieurs chutes. Le sol se transforme au fur et à mesure de ma progression; lorsque j'avais émergée c'était le sable de la cote, puis de la matière douce et luisante ressemblante à des algues marines. Maintenant elle se durcie, et héberge de petites formes rondes et dures me faisant mal.

Je sens une odeur de sang. Cela ne peut être que moi. Mes muscles me font souffrir mais je continue. Ma mutation m'a horriblement affaiblie mais je ne peux pas arrêter. J'ai attendu trop de temps. Il la détiennent.

Droit devant moi, une clairière trône. Je m'en approche, guettant le moindre danger grâce à mon instinct de chasseuse. Je dois dire que je suis douée pour ca, ma vue est certes moins bonne ici que dans l'eau mais mon ouïe en revanche y semble beaucoup plus développée.

Cependant ce n'est pas le seul changement que je peux remarquer sur moi. Mon échange d'environnement à eu un impact sur la plupart de mes sens. Tout d'abord ma peau est affreusement déshydratée. Elle qui, habituellement est recouverte d'une substance légèrement visqueuse qui permet au sel de ne pas s'incruster, est maintenant aussi sèche que marée basse et sans sa fine protection, ce qui me donne de vilaines démangeaisons.

Mais ce n'est pas tout. Ma respiration est saccadée, pas habituée à respirez de l'air non mélangé à de l'eau. Car normalement, mes "poumons" -si on peut les nommer ainsi-, filtrent les molécules de dioxygène contenus dans l'eau, ainsi il nous ait possible d'y respirer comme les autres mammifères marins. Mais ce ne sont pas des branchies pour autant, il sont comme les humains, à l'intérieur de notre buste, contrairement aux branchies qui ressortent des cotes.

Comme ici, à la surface, il n'y a pas besoin de "filtrer", mes poumons sont chamboulés et ma respiration est plus dure et moins spontanée. Le coup de la peur et mes forces me lâchant, et l'adrénaline n'arrangent pas vraiment la situation.

Au loin, je peux apercevoir, avec mes yeux rougis et dilatés par l'air, les lumières de la ville des humains. Bristol Cove. C'est drôle mais quelque part j'ai totalement ma place ici. Les humains appellent cette ville, où plutôt cette ile, le recoin des sirènes. Cette ile est réputée pour héberger des sirènes dans ses eaux, légende datant de très longtemps.

Et bien cette légende est vrai. L'ile habrite bel et bien des sirènes. Enfin, pas comme dans les contes, mais plutôt des mammifères marins, a peu près ressemblant à ce mythe, que l'on nomment les Siren. Nous sommes des mutants, des monstres, des prédateurs des océans. Plus féroces que les requins, mais inoffensifs pour les hommes. Nous restons avant tout, comme eux, des animaux.

Enfin, s'ils nous laissent tranquille. Chose qu'ils sont incapables de faire.

Alors que je pénètre dans la clairière en pensant aux hommes, je m'arrête brutalement, frappée par le changement de décor. La matière de la couleur des algues a disparu. Je m'allonge au sol, reniflant la nouvelle à laquelle j'ai affaire. A peine ais-je eu le temps de humer un peu de son odeur que mes narines et ma gorge me brulent, m'obligeant à tousser sauvagement.

Cette matière est dur au touchée, pleine de minuscules fissures, noire comme les abysses et dégageant une odeur désagréable. Une chose est sûre, elle n'est pas naturel. La façon dont elle est positionnée, filant de façon rectiligne et se perdant dans l'horizon, la façon dont elle est bien taillé, prouve qu'elle est de la main des humains.

S'il l'ont emmener, alors ils ont du emprunter ce chemin terrestre. Et si je veux la retrouver, je dois continuer à suivre cette piste. Je titube donc devant moi, encore bancale, tremblant sur mes deux membres du bas, dont j'ignore toujours le nom.

Mon ventre se met à émettre un drôle de cri. Ce son est habituel, il existe également dans l'océan. Je ne sais pas s'il a un nom, mais je sais ce qu'il signifie : la faim. J'ai faim. Mon ventre le dis. Pourtant, j'ai mangé un requin avant de partir. Je savais qu'il me fallait des forces, et je suis tombée sur ce mako. Ne lui laissant pas le temps de capituler, je me suis jetée dessus et lui ai découpée la tête de mes dents acérées. La tête d'un mako ne se mange pas. Je l'ai donc relâché, la laissant flotter à la surface de l'eau, me régalant avec le reste de son corps.

La mort du requin n'avait pas servit qu'a me remplir l'estomac. Sa tête remontant en surface avait crée une vague de panique chez les humains, j'avais ainsi eu la plage libre pour muer.

Mais maintenant que je marche depuis une bonne marée environ, j'ai de nouveau faim. Que puis-je faire ? Je palme ma bouche de mes doigts tremblants. Mes dents se sont transformées. Elles sont maintenant comme les humains: pitoyables et totalement inutiles. Leurs pointes acérées se sont aplaties et leurs nombres a diminué.

Pitoyable et inutile.

Les humains ne sont pas des chasseurs, cela se voit. Il ne sont pas non plus des prédateurs; mais ils tuent pour le plaisir. Nous, nous tuons pour vivre. Eux non. Alors qui sont réellement les monstres ?

Ma tête commence à tourner et je laisse mes bras pendre le long de mon corps. Un bruit sourd retentit dernière moi. Je me retourne, haletante. Un monstre dont les yeux brillent comme deux soleils fonce vers moi. Ce n'est pas un animal. Il ne marche pas, il avance sur deux cylindre qui roule le long du chemin noir. C'est une machine, où un humain est assis à l'intérieur. Quoi qu'il en soit, cette machine fonce vers moi, immobile sur la route comme un maquereau au milieu d'une horde de requins.

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