Il venait de lui proposer de faire la route à deux, trouvant idiote l'idée de faire le trajet chacun de son côté, quelques mètres les séparant. Elle n'avait guère besoin d'un accompagnateur pour aller en mathématiques mais, pour une raison qui lui était encore inconnue, elle accepta la proposition, timidement, méfiante. Dans les moments difficiles, on a tous besoin d'une personne à ses côtés lui avait t-il dit, et cet instant fût mémorable car c'était une des seules fois où elle avait souris, à la limite du rire, sur les dires de quelqu'un. Mais elle n'était tout de même pas sereine, seule elle était bien mieux. Là, c'était angoissant. Elle voyait l'individu d'à côté pas comme étant un garçon directement, mais bel et bien un humain, adolescent, fleur de l'âge de toutes conneries et manigances. Méfiance lui hurlait sa conscience, et elle l'écoutait, car elle s'était déjà chamboulée inutilement avec son histoire de compliment, et elle n'aurait pas voulu retenter l'expérience.