Chapitre 5 ✨ The key

N'hésitez pas commenter durant votre lecture, j'aimerais connaître vos réactions :)

*

Il était parti aussi vite qu'il était arrivé, laissant tout en suspens, comme si cela n'avait aucune importance. Je l'avais observé me tourner le dos et s'éloigner jusqu'à ce qu'il disparaisse de mon champ de vision. Plantée devant l'océan et hébétée, je réfléchissais au sens de ma vie, véritablement, sans pointe d'ironie. Cette rencontre ne me laissait pas indifférente. Mes sens dysfonctionnaient. Mon cerveau bugait. J'étais prise au piège. Foutue. La respiration bruyante et le regard dans le vide, j'essayais de me reprendre, je n'avais pas pour habitude de me laisser déstabiliser aussi facilement. En l'espace de quelques minutes, il avait écaillé ma coquille. Coquille que je devais renforcer si je ne voulais pas la voir se fissurer et in fine, se briser.

Ma sœur répéta mon prénom à plusieurs reprises, mais je n'avais pas envie de lui répondre et même si je le voulais, je ne pouvais y parvenir. Lorsqu'elle posa sa main sur mon épaule, je me tournai vers elle avant de marmonner une simple réponse :


— Rentrons.


Je ne voulais pas faire l'effort de lui adresser la parole pour la prochaine demi-heure, quitte à l'agacer et la faire hurler. Si quelqu'un devait bien s'énerver, c'était moi. Elle savait le danger qui planait au-dessus nous, me visant plus particulièrement, et elle avait rejoint un coup d'un soir à mon détriment. Mon expression glaciale et mon regard noir la firent taire, elle me suivit jusqu'à la maison, silencieuse. Même si le chemin ne dura qu'une minute, le temps s'écoula si lentement que je crus que j'allais exploser ! De retour dans la maison, en passant par la baie vitrée, je m'affairai à ranger les quelques cousins gris et blancs qui avaient volé lors de ma session « escalade de canapé » puis le couteau au sol, au milieu de quelques gouttes de sang.


— T'inquiètes, c'est pas le mien. Enfin, si tu t'en soucies ! crachai-je avec venin avant qu'elle n'ouvre la bouche.

— Pas la peine de t'énerver sur moi ! Je ne sais même pas ce qui s'est passé et qui était ce gars ! Comment je pouvais savoir qu'il se passerait un truc en mon absence ? rétorqua-t-elle du tac au tac.


Elle ne réfléchissait pas et ça me tapait sur le système. Même si elle n'avait pas tous les éléments, elle pouvait assembler les pièces du puzzle ! J'attrapai le couteau, le jetai dans l'évier et attrapai un chiffon que j'humidifiai avant de m'astreindre à nettoyer les taches vermeilles étalées sur notre carrelage blanc. Pour évacuer ma colère, je les frottais avec vigueur, les jointures de mes doigts blanchissaient sous la pression que j'exerçais.


— T'es conne ou tu le fais exprès ?! Tu savais très bien que le malade ou ses potes pouvaient revenir, mais tu as fait l'autruche juste pour te prendre une bite ! Tu pourrais pas penser à autre chose que ta chatte, bordel de merde ?! vociférai-je en me relevant.


Sous le coup de l'énervement, je lui envoyai le torchon en pleine face. Je passai à côté d'elle, prenant le soin de lui donner un coup d'épaule, avant de me jeter sur le canapé, les bras croisés.


— Tu sais quoi ? T'as qu'à continuer de frotter le sol.


Je l'entendis soupirer bruyamment. J'y allais peut-être fort et de manière démesurée sauf que je ne cautionnais pas son abandon pendant ce genre de situation. Peut-être que cela l'avait protégé, mais mon sort ne l'avait pas intéressé. Les nerfs à vifs, mes mains tremblaient et je les serrai l'une contre l'autre pour bloquer leurs secousses désagréables.


— Je suis désolée, d'accord ? Je n'aurais pas dû te laisser toute seule, mais ça ne me dit pas ce que tu viens de vivre. J'ai besoin de le savoir, si tu ne me dis pas tout, comment pourrais-je te défendre ? murmura-t-elle, apologétique.


Je me mordis la lèvre inférieure et me tournai vers elle, la regardant par-dessus le canapé. Elle n'avait pas tort, mais ça ne l'excusait pas pour autant... Je frottai mes yeux avant de passer une main dans mes cheveux, me lançant dans un long récit, celui de ces dernières vingt-quatre heures et les détails qu'elle avait loupé. Plus je parlais et plus ses yeux s'écarquillaient, j'étais à deux doigts de croire qu'ils pouvaient sortir de leurs orbites. Son regard reflétait de l'incompréhension, de la nervosité, mais aussi de l'analyse. La partie la plus difficile fut de lui annoncer que je croyais avoir rencontré Satan en personne... Je commençais seulement à le réaliser, ce qui expliquait mon angoisse présente, bien qu'insuffisante que j'essaie de me pendre...


— Et il est parti, juste comme ça ?


J'acquiesçai simplement.


— S'il sait où on habite, ça veut dire qu'il connaît des choses sur toi. Pour partir comme ça, il joue avec toi.

— Je crois qu'on devrait t'attribuer un prix Nobel de la psychologie, tu ne penses pas ? murmurai-je avant de m'allonger.


Les yeux rivés sur le lustre suspendu au plafond, la grande brune me rejoignit sur le canapé, souleva mes jambes pour s'asseoir avant de les reposer sur ses cuisses.


— Tu crois qu'il entend quoi par « utilité » ?

— Seul le temps nous le dira, répondit-elle dans un soupir.

— Je ne peux juste pas attendre que le ciel me tombe dessus, je dois agir pour l'éviter.


*


Je n'avais presque pas dormi de la nuit. Seules trois heures de sommeil mouvementées, cauchemardesques, dans lesquelles je voyais Sinner m'a assassiner et me violer ; ça me suffisait amplement. Après tout, pourquoi ne le pouvait-il pas s'il était Lucifer comme il le prétendait ? À cette pensée, un frisson parcourut mon échine et mon cauchemar me revint. C'était flou. Pourtant, je me souvins me débattre, crier alors qu'il prenait du plaisir et je pleurais. La lutte était sauvage. Parsemée de bleus, je ne reconnaissais plus mon corps. Endoloris, mes muscles et os me faisaient souffrir le martyre. Une sensation de brûlure avait envahi mes parois vaginales. L'air ne s'acheminait plus à mes poumons, je suffoquais, privée de ma respiration ; ses deux mains se resserraient autour de mon cou.

Juste avant que je ne meurs, je m'étais réveillée, trempée de sueur. J'avais filé à la douche et après ça, je m'étais précipitée dans la cuisine pour me faire couler un café. Assise devant la table de bar, les yeux rivés sur le liquide chaud dans mon mug, la phrase « je vais te pourrir la vie jusqu'à ce que tu ne me sois plus d'aucune utilité » se répétait en boucle dans mon esprit. Je ne savais toujours pas ce qu'il entendait par là. Peut-être que je ne voulais pas le savoir non plus. Isla débarqua dans la cuisine peu de temps après moi, venant prendre son petit-déjeuner. Un silence de mort planait. D'habitude, elle avait toujours quelque chose à me raconter au petit matin, mais il fallait croire que l'apparition de Sinner nous avait plus chamboulées que nous le pensions. Je finis par boire quelque gorgée du liquide marron bouillant et manquai de me brûler lorsque je sentis des secousses ébranler notre petite maison.


— Ché quoi encore chette mierde ?! s'écria ma sœur, la bouche pleine de cornflakes.


Le lustre du salon se balançait, les faux cristaux qui y étaient pendus claquaient les uns contre les autres, donnant naissance à une cacophonie. Quelques objets tombèrent et à notre plus grand soulagement, rien de précieux ne se brisa. Lorsque tremblements cessèrent, je me levai de ma place avec lenteur, prête à inspecter la maison. Je m'attendais bien à découvrir quelque chose de nouveau !


— Bonjour Nova et Isla.


Immédiatement, je fis volte-face et découvris la présence d'un homme que je n'avais encore jamais vu, debout sur les premières marches des escaliers menant à l'étage supérieur. Assez grand, imposant, habillé lui aussi en costume, il avança vers moi. Je reculai de quelques pas et Isla ne perdit pas de temps pour me rejoindre, un couteau de cuisine en main.


— Mais c'est quoi votre problème à toujours débarquer chez nous à l'improviste ?! Putain, prenez un rendez-vous, nous ne sommes pas à votre disposition ! grogna-t-elle.

— Je suis un ange du Seigneur, lança-t-il penaud, avec un sourire parfait digne d'une pub Colgate.

— Et nous, on est la Team Rocket ! ajoutai-je avec sarcasme.


Les bras croisés, je le toisai du regard avant qu'il ne continue de se rapprocher de moi. Ses yeux azur reflétaient une lueur que je ne parvins pas à déchiffrer. Même s'il était plutôt beau gosse et qu'il portait bien la barbe, je flippais. Après des démons et Lucifer en personne, voilà que je me tapais un soi-disant OVNI ailé !


— La team quoi ?


Isla roula les yeux avant de pointer le couteau vers lui.


— Déjà tu ne t'approches pas d'elle et de deux, tu dégages.

— On m'a envoyé pour vous protéger de Lucifer, l'archange le plus célèbre pour sa chute et son rôle de roi en Enfer.


Je croisai le regard de ma sœur et nous eûmes la même réaction : un soupir de désespoir. Nous ne perdions pas de temps pour le guider dans le salon et le faire s'asseoir. Pour le coup, j'avais beaucoup de questions, mais je souhaitais d'abord entendre ce qu'il avait à nous balancer. Finalement, je commençais à me demander si je n'étais pas folle ! Face à lui, sur le canapé, mes jambes bougeaient nerveusement comme si j'avais envie d'uriner, sauf que c'était le stress qui m'envahissait, pas ma vessie qui voulait se vider.


— Que connaissez-vous de la religion ?

— Pas grand-chose, c'est pas mon truc, souffla Isla.


Le regard du prétendu ange tomba sur moi et se fit insistant au point de me mettre mal à l'aise ; je bougeai sur mon siège, à la recherche d'une position confortable.


— Je participe à des cours de théologie, mais on n'étudie pas que sur la Bible, le Coran ou la Torah, donc je ne suis pas une pro, répondis-je d'une voix voilée.

— Je vois...


Il sembla pensif quelques instants avant de reprendre :


— Mon nom est Gabriel, je suis l'un des sept archanges. Pour faire court, les anges sont en voie d'extinctions et contrairement aux démons, nous ne pouvons pas nous « reproduire ». Si eux peuvent pourrir une âme au point d'oublier toute once d'humanité, nous ne pouvons pas inverser le processus.


J'arquai un sourcil, ne comprenant pas où il venait en venir. En quoi étions-nous mêlés à ça ? Son histoire n'avait ni queue ni tête et je ne pouvais m'empêcher de rester sur mes gardes. Même s'il était le fameux « Gabriel ». Disons que... Je l'imaginais avec des traits plus doux, des cheveux blonds ondulés, pas bruns et courts.


— Il semblerait que vous soyez la clé, poursuivit-il.

— Comment ça ? Et qui ? le questionna ma sœur, intriguée.

— Nova est la clé pour anéantir les anges et les humains.


SINNER

La voir si effrayée, sans mots et tremblante ; un vrai délice. Se cacher derrière un portable, il n'y avait rien de plus facile, mais une fois la personne sous le nez, que de la lâcheté. Malgré sa peau hâlée, sa peau pâlissait à ma vue et son cerveau merdait à notre proximité, mon toucher. Sous ses airs de dure se cachait une enfant perdue, qui se cherchait et ne comprenait pas ce qu'elle représentait.

Je désirais deux choses. L'une revenait à jouer avec l'humaine, voir jusqu'où son insolence irait, ce qu'elle serait prête à sacrifier ou non. Prédictible, je savais déjà ce qui la ferait plier. Je savais comment la poignarder en plein cœur avec seules des paroles, des actes, et son cœur s'apprêtait à saigner.

Clope coincée entre les lèvres de mon hôte, verre de whisky dans une main, celle de libre tournait les pages de la Genèse que je balayais du regard. Je connaissais chaque ligne par cœur, comme un poème qu'un enfant réciterait, j'étais aux premières loges et j'y serai encore. Cette fois-ci, ce n'était pas Dieu qui écrirait l'histoire, oh non.

En fermant les yeux, je tirai une taffe et laissai mes dons faire le travail. Mon esprit vagabonda le temps de deux secondes avant le bon chemin à emprunter. Absent mais si présent, j'étais encore le témoin privilégié.

— Mon nom est Gabriel, je suis l'un des sept archanges. Pour faire court, les anges sont en voie d'extinctions et contrairement aux démons, nous ne pouvons pas nous « reproduire ». Si eux peuvent pourrir une âme au point d'oublier toute once d'humanité, nous ne pouvons pas inverser le processus, expliqua mon petit frère.

Gabriel ne cessera jamais de me surprendre. Un sourire se dessina sur mon visage alors que mes phalanges caressaient le papier jauni du vieux bouquin. J'inspirai profondément.


— Il semblerait que vous soyez la clé, déclara l'archange.


C'était mieux que le cinéma, il ne manquait plus que le popcorn.


— Comment ça ? Et qui ?

— Nova est la clé pour anéantir les anges et les humains.


Quand comptait-il leur dire tout le reste ? Les deux sœurs se regardèrent, méfiantes, avant de le dévisager. Il était temps de mettre mes menaces à exécution, jouer avec son esprit.


Xénia, les méchants comme les gentils n'existent pas, murmurai-je dans sa tête.


Lucifer ferait couler une nouvelle fois l'encre dans la Bible et cette encre serait rouge cramoisie.


hey,

Je viens de lâcher déjà une grosse révélation concernant Nova ! Prévisible ou pas ? :)

  ✨ Sinner se révèle de plus en plus... 🤔

Des avis sur ce chapitre ?

 Qui regarde les Peaky Blinders ? 😍

Comment se passent vos premières semaines de cours ?

J'ai posté une autre partie appelée "cartes d'identités", allez y jetez un coup d'oeil. :)

VOTEZ, COMMENTEZ, PARTAGEZ

Caroline.

📷 Instagram : CauseImHappinesss

Twitter : CauseImHappines

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top