Chapitre 4 ✨ Angel kisses or Devil's mark

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Je n'arrivais pas à y croire. Le plan de ma sœur consistait à quitter notre appartement pour notre maison secondaire au bord de la plage, enfin c'était plutôt pour soulager sa conscience afin qu'elle file voir le fameux Niels, me laissant toute seule ! Quelle égoïste lorsqu'elle s'y mettait !

Assise sur le canapé gris du salon, je la toisai du regard alors qu'elle retouchait une dernière fois son rouge à lèvres coquelicot. À quoi bon ? Il disparaître vite... Des sous-vêtements neufs en dentelles, sa robe d'été moulait son corps à la perfection, un maquillage impeccable qui mettait son regard sombre et ses lèvres en lumière. Même ses cheveux resplendissaient. J'en avais la certitude : le lit de Niels ne tiendrait pas jusqu'au petit matin. Les lattes allaient craquer sous leurs mouvements, la tête de lit tambourinerait contre le mur et les voisins seraient victimes de leurs chants constitués de « fuck », « comme ça », « plus vite », « continue » et j'en passe. J'espérais pour eux qu'ils possédauebt des bouchons d'oreilles... La brune admira une dernière fois son reflet dans le miroir du salon puis enfila ses escarpins noirs vernis.


— Bon, je te laisse la maison alors pas de bêtises ! lança-t-elle avec un sourire moqueur.

— Hahaha, très drôle. J'ai vingt-et-un piges, pas dix.


Parfois, elle se comportait comme maman. Sauf qu'elle n'était pas notre mère. Pour être honnête, elle en était loin et elle ne la remplacerait jamais... Elle jeta son sac sur épaule et me fit un petit signe de la main avant de sortir de la maison, pour rejoindre son sac à sperme garé dehors.

Mon portable sur la cuisse, je l'attrapai et tapai le numéro de la pizzeria la plus proche. Une fois ma trois fromages commandée, je chopai mon ordinateur portable avant de le poser sur mes genoux. Il était temps de m'atteler à un travail de recherches sérieuses. Osée en parler avec ma sœur n'aurait servi à rien. Premièrement, elle ne lisait pas souvent et si cela arrivait, ce n'était sûrement pas un texte religieux. Deuxièmement, elle ne m'aurait pas cru. Troisièmement... Il n'y avait pas de troisième point.

Depuis la plage, je me sentais différente. Je ne savais pas comment décrire ce que je ressentais, je n'arrivais pas à mettre le doigt sur cette impression, je me retrouvais face à l'inconnu. J'avais juste ce sentiment que quelque chose avait changé. Comme si ce qui s'était produit avec mon grain de beauté avait déclenché un bouleversement. Si cette tâche, d'apparence si innocente avait été l'objet d'un événement surnaturel, sa forme se prêtait à ce genre de théorie. Jusqu'à ce jour, je n'avais jamais vu quelqu'un d'autre avoir un grain de beauté ayant la forme d'une aile, qui plus est une aile d'ange. Pourtant, ce grain de beauté s'apparentait plutôt à une tache de naissance.

J'avais déjà entendu quelques superstitions sur les grains de beauté et les taches de rousseur, sans jamais m'y attarder. Mais plus je frappais sur mon clavier et visitais de sites, plus j'en apprenais sur la réputation des taches de naissances. Bonnes ou mauvaises. Elles pouvaient être soit un des Angel Kisses ou Marks of the Devil. Selon la forme qu'une tache prenait, elle s'avérait révélatrice d'événements passés dans une vie antérieure ou future ; voire d'une mort.

J'étais perdue. Je n'avais aucune idée de ce que cela signifiait. Étais-je du bon ou du mauvais côté ? Quelque chose en moi me criait de me méfier car je n'étais pas si angélique que ça. Peu importe qui avait tagué mon livre de théologie, j'arborais sûrement la marque du Mal. Qu'avais-je fait pour mériter ça ? Rien. Je n'étais pas une sainte, mais pas une pécheresse pour autant. Quelqu'un jouait avec moi et ma santé mentale. Plus perturbant et effrayant ? Difficile à trouver !

Figée devant mon écran, j'inspirai et expirai plusieurs fois. Il y avait trop de preuve pour que je refuse de voir la vérité. Je sursautai lorsque mon portable vibra une nouvelle fois, il venait de m'arracher à mes spéculations. J'hésitai à lire le message, de peur qu'il ne soit pas d'une amie ou de ma sœur. Pourtant, je m'y risquai.


Sinner – On ne répond plus ? On ne joue plus la forte, pisseuse ?


Je fermai les yeux trente secondes. Comment avait-il obtenu mon numéro ? En soi, je n'étais pas étonnée. Il avait l'air prêt à tout. Il me mettait le doute, tout était ambigu. Et s'il était le fameux Lucifer ? Peut-être qu'il ne mentait pas dans sa biographie. Il avait juste usé de la psychologie inversée, sachant pertinemment que personne ne le prendrait au sérieux. Si c'était lui, n'aurait-il pas débarqué chez moi et m'aurait réglé mon compte ? Il aurait simplement envoyé un de ces pigeons communément appelés « suppôts de Satan » ? Cette affaire me paraissait louche.

Sans attendre, je repris mes recherches, cette fois je voulais savoir à quoi m'attendre de la part des démons et de leur roi. J'étais déjà au courant que je pouvais leur cramer la gueule avec de l'eau bénite et les exorciser en lisant quelques citations de Supernatural. C'était déjà ça... Il y avait aussi les pièges qui pouvaient me servir. J'effectuai plusieurs copiés-collés des sites Internet à une page Word avant de lancer l'impression de la feuille. Lorsque l'imprimante termina son travail, trois coups frappèrent à la porte.

« Déjà là, le livreur ? Il a le feu au cul ou comment ça se passe ? »

Je récupérai la feuille imprimée, la pliai en six et la glissai dans la poche arrière de mon jean noir. Je fouillai dans mon portefeuille dans lequel je trouvai un billet de vingt dollars et ouvris la porte aux livreurs. Je fis face à un adolescent de seize ou dix-sept ans, de taille normale, avec encore une bouille d'enfant. Entre ses mains, je remarquai la boîte en carton assez chaude de pizza dont se dégageait une odeur alléchante et lorsqu'elle remonta jusqu'à mes narines, mon ventre grogna. Je mourrais de faim !

Le petit brun me salua avec un sourire et un regard assez sombre. Je haussai un sourcil avant de lui tendre le billet vert comportant la tête d'Andrew Jackson, ancien président des États-Unis.


— Gardez la monnaie et passez une bonne soirée, dis-je en lui prenant la boîte des mains.


Je fermai la porte, mais son pied bloqua la porte. Je croisai son regard et le découvris complètement noir. Exactement comme l'autre fils de sa mère. Un frisson parcourut mon échine. Je lui donnai un grand coup dans le tibia pour le faire reculer et je lui claquai la porte avant de la fermer à clé. Je courus jusqu'à la baie vitrée pour la bloquer également. Mon rythme cardiaque s'affola. Ce que je venais de voir n'était absolument pas normal !


— Putain, c'est quoi ça ? murmurai-je en passant une main dans mes longs cheveux.


Je tournai sur moi-même et hurlai lorsque le démon apparut sous mon nez. Je le poussai en arrière, sautais par-dessus le canapé et accourus vers la cuisine ouverte sur le salon. Je me saisis d'un des couteaux rangés dans leurs blocs avant de le pointer vers... La chose. Cette chose qui m'adressait un sourire ironique et un regard qui me rappelait étrangement ceux des mecs du métro... Et si eux aussi étaient des démons ?

Je n'eus pas le temps de penser qu'il m'envoya valser au sol avec un seul mouvement de main. Une douleur lancinante se propagea dans tous mon dos et mon coccyx. Je poussai un gémissement de douleur et me mis à quatre pattes pour me relever. D'un seul coup, je me redressai et plantai la lame dans sa cuisse puis dans son abdomen. À genoux, je relevai le nez et l'observai, les yeux écarquillés, retirer lui-même la lame coincé dans la chair de son ventre. Des taches rouges imprégnèrent son jean bleu et son t-shirt blanc, je ne l'avais pas raté et pourtant, il ne pissait pas le sang...


— Arrête d'être agressive. Sinner ne va pas apprécier.


Un rire jaune s'échappa de mes lèvres. Comment pouvait-il me demander de rester calme ? Bien sûr, je voulais les étriper, l'un d'entre eux m'avait volé du sang après avoir agressé ma sœur !


— Va te faire enculer, suce-boules.


Son regard amusé le temps de quelques secondes redevint très noir. Je me relevai et courus vers la porte d'entrée, mais il fut plus rapide, me bloquant le passage. L'angoisse commençait à monter en moi. J'avais des envies de meurtre. Je tremblais. Ma gorge se serrait. Je l'esquivai à nouveau et tentai de m'échapper par la baie vitrée que je déverrouillai.

En sortant sur la plage, je me rendis compte que le coin habituellement calme était déserté, la nuit était déjà tombée. Il n'y avait pas un chat. Et s'il y avait quelqu'un, le distinguer seulement à l'aide de la lumière de la lune ou du bruit du sable s'effritant sous nos pas s'avérait compliqué. Dans le silence le plus complet, je percevais seulement l'écho des vagues déferlant sur la rive.

« Où sont passés ces connards ? »

Un son qui m'était inconnu me fit sursauter. On aurait dit celui d'un oiseau déployant ses ailes.


— Dans la vie, les Hommes n'ont pas toujours le choix. J'ai décidé de t'en laisser un, déclara une voix qui m'était étrangère.


Une voix éraillée et pénétrante, celle qui vous plonge dans une émotion, dans mon cas c'était la peur. Ma respiration se bloqua le temps de quelques secondes. Je ne pouvais plus penser. J'étais incapable de bouger ; figée. Je craignais pour ma vie. Lorsque j'osai me retourner, mon monde s'écroula. Un grand homme était si proche de moi que je le distinguais clairement. Il était vêtu d'un costume noir : veste, pantalon et cravate, excepté qu'il portait une chemise blanche. Sa tenue sortait tout droit des années 1920, mais je devais l'avouer, il avait beaucoup de classe et de style. Je finis par ouvrir la bouche en le toisant du regard :


— Excuse-moi, mais putain, t'es qui ? demandai-je avec dédain.


Je savais très bien qu'il était. Je l'avais reconnu à son accoutrement et ses yeux bleus perçants.


— La foudre, quand elle tombe, elle ne tombe pas n'importe où.


C'était sa manière de me dire « je t'avais prévenu ». Si je n'avais pas joué avec le feu, peut-être que Lucifer ou plutôt Sinner aurait été plus indulgent.


— Tu as quelque chose qui m'appartient, ajouta-t-il en s'approchant de moi.


J'avais l'impression d'être une série télévisée même si je savais que c'était bel et bien la réalité et pour cause, apparemment les démons m'avaient pris pour cible. Une cible parce que je possédais une babiole du pire monstre connu dans l'Univers. Seuls dix centimètres nous séparaient. Pétrifiée, mon cerveau cherchait aussi vite que Laura Lee perdait d'abonnés sur Youtube.


— Tu veux la broche en saphirs de mamie Youlia ?


Un sourire malicieux que je n'appréciais pas brisa la dureté de ses traits le temps de quelques secondes.


— Je n'ai pas besoin de richesse, elle vient de moi. Les humains bâtissent leurs richesses à partir de « péchés », mima-t-il les guillemets, avec un sourire en coin.


Je pouvais sentir son souffle chaud s'écraser sur mon visage alors qu'il glissait sa main froide sur ma joue. Le contraste de température déclencha en moi des frissons. J'eus un mouvement de recul. Il ne lâcha pas mon visage pour autant. Non, cette fois-ci, il attrapa mon menton entre ses doigts épais et calleux puis, planta son regard dans le mien. Sa fermeté m'empêchait de bouger la tête. J'étais aussi glacée que ses prunelles. La peur m'empêchait de réfléchir, de me rebeller, de m'exprimer.


— Tu n'as plus de conneries à dire ? Non, désormais tu trembles, constata-t-il avec un sourire narquois.


De légers soubresauts secouaient mon corps, à peine visible, mais ça ne lui avait pas échappé. Je m'attendais à ce qu'il soit capable de discerner ce genre de détails. Pour la première fois depuis le début des emmerdes, je me sentais vraiment mal. Mon cœur battait si vite que j'étais certaine qu'il finirait par bondir hors de ma poitrine. Mes mains devinrent moites. Ma gorge se serra.


— Va te faire foutre... finis-je par murmurer.


Je voulais cracher ces mots comme l'aurait fait une vipère avec son venin et malgré ma conviction, j'avais échoué, terrifiée.


— Soeurette, j'avais oublié un truc ! Eh, pourquoi la baie vitrée est...


Je me tournai vers ma sœur qui nous observait, les sourcils froncés, s'étant arrêtée en pleine phrase. Dans le noir, elle n'avait pas encore compris de ce qu'il s'agissait. Être dans la merde jusqu'au cou n'était pas une nouveauté pour moi, mais l'était pour elle désormais. Pourquoi ne l'avais-je pas entendu arriver ? Pourquoi, bon sang ?!

Je ne savais toujours pas pourquoi Sinner avait envoyé ses démons à mes trousses, mais quelque chose me disait que ça n'allait pas tarder. Il rapprocha son visage du mien, son nez frôlait le mien, ses lèvres charnues n'étaient plus qu'à un centimètre des miennes. Son silence m'angoissait. J'attendais qu'il signe mon arrêt de mort.


— Je vais te pourrir la vie jusqu'à ce que tu ne me sois plus d'aucune utilité, susurra-t-il contre mes lèvres, les touchant volontairement.


Pétrifiée ? Je m'étais transformée en statue de cire Grévin.

Dans quel pétrin m'étais-je fourrée ?


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Caroline.

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