Chapitre 1 ✨ You carry the devil's mark
Exceptionnellement, vous retrouverez un petit récapitulatif qui est le prologue afin d'obtenir une suite logique avec ce chapitre. Bref, si avez lu le prologue, pas la peine de lire le tout début du chapitre, il faudra vous rendre à "Maintenant" ;) Bonne lecture !
*
Précédemment
— L'Enfer est vide, tous les démons sont ici. Chose que j'accorde bien à Shakespeare. Dans notre monde, ceux que l'on considère comme des diables sont les dirigeants : politiciens, économistes et chefs religieux sur lesquelles reposeraient tous nos maux, mais dont nous sommes incapables de nous défaire. Nous sommes tous conscients qu'à forcer de jouer avec le feu, on finit par se brûler. Pourtant, cela nous empêche-t-il de continuer ? Non. Nous accablons sans cesse cette poignée de personnes. À nos yeux, ce sont des créatures descendues de l'Enfer. La question est la suivante : les démons sont-ils vraiment ce que nous pensons ? Des êtres hideux, déformés, possédant des ailes ou bien sommes-nous tous des démons et serions-nous déjà pas tous en Enfer ? Peut-être que tout n'est qu'une métaphore filée que nous n'avons pas encore saisie.
Battant contre mes tempes, mon cœur s'accéléra à la fin de mon récit. Le silence régnait dans la salle, j'étais certaine qu'ils pouvaient tous entendre mon rythme cardiaque s'ils tendaient l'oreille. Les applaudissements tonnèrent plus vite que je ne le croyais, mais je regagnai vite ma place, dans le rang du milieu, lorsque ce fut à une autre étudiante de lancer son exposé. La tête baissée sur mon cahier, mon critérium en main, je griffonnais une silhouette masculine munie d'ailes.
— Tu penses vraiment ce que tu as dit ? C'était grave perché, chuchota ma voisine de table à mon oreille.
Je roulai les yeux avant de tourner le visage vers elle, un sourire en coin étirait déjà mes lèvres.
— Peut-être que oui ou peut-être que non, ma chère. En tout cas, j'ai simplement balancé ce que le prof voulait entendre.
Maintenant
Les gens essaient de me comprendre ; ils n'y parviennent pas. La blonde arrêta de mastiquer son chewing-gum à la menthe et me regarda les sourcils froncés. En retour, je haussai les épaules et continuai de sourire. Que pouvais-je bien lui dire de plus ? J'estimais que je pouvais garder mon véritable avis pour moi-même et jouer la carte de l'ambiguïté ; après tout, nous étions en démocratie. Bien sûr, je croyais en la théorie que j'énonçais quelques minutes plus tôt, mais... Dans ce monde, il faut savoir manipuler l'esprit des autres et les déboussoler pour se protéger ou obtenir ce que l'on souhaite.
— En fait, c'était un clin d'œil à la soirée de ce soir. C'est ça ?
Je détournai à nouveau mon attention sur la jeune femme qui m'avait arraché à mes pensées. Charlie était le genre de personne très adorable, mais qui éprouvait des difficultés à analyser les gens, elle se montrait naïve. Je glissai ma main sur la sienne avant de plonger mon regard sombre dans le sien. Ses petits yeux bleus brillaient alors qu'un sourire étirait ses fines lèvres. Elle était déjà excitée comme une puce à l'idée de faire la fête le soir avec le gars de ses rêves !
— Hein ? Non. Ce n'est pas ma soirée, donc je m'en fiche. Mais bel essaie !
Elle se contenta de faire une petite moue avant d'acquiescer. La voyant essayer de réfléchir, je me penchai à son oreille et murmurai :
— Mets le rouge à lèvres Chanel que tu as acheté le mois dernier, c'est la couleur qui te va le mieux. Carter sera à tes pieds, dis-je pour changer de sujet.
Je grimaçai lorsqu'elle poussa un petit cri de joie avant de plaquer ses mains hâlées sur sa bouche, sous le regard noir et exaspéré de notre professeur. Elle se fit silencieuse. Ce silence ne dura pas longtemps puisqu'elle me raconta l'avancement de sa relation avec son futur petit ami.
*
Un bouquin entre les mains, je tournai les pages avec nonchalance. Essayer de me concentrer sur ma lecture dans le métro de Miami n'était pas une tâche facile et pour cause, je détestais lire dans les transports en commun. Je considérais la lecture comme quelque chose d'intime. Rien qu'avec un titre, un résumé ou un genre, les gens n'hésitaient pas à vous cataloguer. Cela pouvait aussi bien être un révélateur de votre personnalité qu'une fausse piste.
Lorsque je relevai le nez et quittai La Métamorphose de Kafka, je croisai le regard de l'homme assis sur le banc opposé, les jambes écartées avec les mains jointes entre celles-ci. J'arquai un sourcil comme pour lui demander ce qu'il me voulait, expression face à laquelle il resta de marbre et continua à me scruter. Je pouvais supporter ce genre d'attention quelques secondes ; pas cinq minutes d'affilées. Je sentais son regard sur moi en permanence, ça en devenait désagréable au point où un frisson parcourut mon échine.
« Il veut ma photo ou quoi ?! » pensai-je en serrant le livre avec lequel je rêvais de l'assommer. Deux secondes après, il fut rejoint par deux autres hommes, tous aussi imposants que lui : des tailles avoisinant les un mètre quatre-vingts, des muscles saillants sous leurs t-shirts, des regards pénétrants et insistants. J'inspirai. J'expirai. Tout ça dans le plus grand des calmes. Je fis mine de fouiller dans mon sac, saisis mon téléphone portable et le déverrouillai avant de composer le numéro de ma grande sœur. Disons que si des armoires à glace à proximité dégageaient une attitude étrange, autant les décourager d'une manière ou d'une autre. J'espérais que cette théorie s'avérait vraie. Ce n'est qu'au bout du second appel qu'elle décrocha.
— Nova ? Pourquoi est-ce que tu m'appelles ?
— Je te dérange ? demandai-je dans la langue de notre père, comme si de rien n'était.
— Je suis en train de disséquer un type et pourquoi tu parles en russe ?
Je l'imaginai déjà avec un gant plein de sang, un homme avec les organes à l'air et des doigts manquants. Oh et l'odeur ! Une grimace de dégoût déforma mes traits alors que des nausées secouaient mon estomac.
— Isla Grace Demidov, rappelle-moi pourquoi tu as choisi de faire médecine ? C'est écœurant. Et je parle en russe parce que trois gars n'arrêtent pas de me relooker, ils sont vraiment trop flippants ! soufflai-je en refermant mon livre.
— Parce que je veux sauver des vies, peut-être ? répondit-elle avec ironie, sûrement un sourire narquois pendu aux lèvres. Peut-être qu'ils sont intéressés ?
— Je ne crois pas, non. Ils ont des regards de serial killer, pas de mecs en manque de sexe, précisai-je.
Je l'entendis souffler avant qu'un bruit de fouettement de latex ne brise le silence, signe qu'elle venait de tirer son deuxième gant.
— Tu veux que je reste au téléphone avec toi ? Tu descends dans combien de stations ?
— Yep, tu me connais par cœur. Je n'ai plus qu'une station avant que ces trois psychos me suivent jusqu'à l'appart et m'assassinent, révélai-je avec sarcasme avant de me mordre la lèvre inférieure.
« Qui sait ce qu'il peut se passer ? On ne connaît jamais assez bien les gens ! » Or, je ne connaissais pas du tout ces types. Ma sœur aînée commença à me dépeindre toute sa journée, c'est avec demi-intérêt que je l'écoutais, trop perturbée par les autres, qui désormais, faisaient semblant d'entretenir une discussion.
— Pff... Bande de couillons... sifflai-je entre mes dents.
Lorsque le train arriva à la bonne station, je rangeai le bouquin dans mon sac que je refermai et glissai à mon épaule. Les portes automatiques ouvertes, je jetai un dernier regard par-dessus mon épaule à ces cons et je sortis précipitamment pour rejoindre la plateforme. J'observai les gens émerger du train et d'autres s'y engouffrer et quand les portes se refermèrent et que l'appareil s'apprêta à redémarrer, je fixai les trois hommes. De manière inattendue, je leur tirai la langue et leur montrai mon majeur avec colère.
— Allez vous faire foutre.
Aussitôt, je tournai les talons et pris la direction de l'appartement que je partageais avec Isla. Lorsque je confirmai à cette dernière que c'était bon, je la laissai vaquer à ses occupations après l'avoir dérangé plus de dix minutes alors qu'elle était encore en cours. Avant de raccrocher, je lui rappelai de ne pas oublier la soirée prévue avec nos amies.
Balancer mes chaussures dans le coin dans l'entrer. Jeter mon sac sur le canapé. Préparer un cappuccino glacé. Manger des fruits rouges avec les crêpes restantes de la veille. Engloutir le tout en terminant le chapitre ou la partie non achevée dans le salon. Je reposai toujours les pieds sur la table basse en verre alors que mon popotin était affalé sur le canapé en cuir blanc. Voilà en quoi consistaient chaque vendredi à dix-sept heures, lorsque je rentrais de cours.
Après ça, je traînai les pieds jusqu'à la salle de bain spacieuse et à moitié faite de marbre blanc. Je m'apprêtai à retirer mon top blanc quand j'entendis frapper violemment à la porte d'entrée. Je sursautai. Peut-être que les autres du métro savaient où j'habitais et qu'il voulait me faire la peau pour X raisons ! Sur la pointe des pieds, je quittai la salle de bain et avançai jusqu'à la porte. Cette dernière s'ouvrit à la volée, je manquai de la prendre en plein visage et je me heurtai contre le mur derrière moi.
Face à moi se tenait ma sœur, complètement hilare au point de s'en tenir les côtes. Je haussai un sourcil, les bras croisés, désapprouvant son choix de blague.
— Tu aurais dû voir ta tête ! C'était jouissif ! s'exclama-t-elle avant d'essayer d'imiter mon expression faciale de manière exagérée.
*
Propre, parfumée, les cheveux humides, je m'aventurai dans notre appartement en sous-vêtements jusqu'au salon où je récupérai mon sac avant de rebrousser mon chemin pour retrouver ma chambre. Isla était déjà dans la sienne à bosser sur ce qu'elle n'aurait pas à faire le reste du weekend. Plutôt du même avis qu'elle : travailler tôt pour finir tôt. Une fois sur mon lit deux places, je l'imitai en sortant mon ordinateur portable avant de me jeter sur Adobe Premiere Pro afin de terminer le montage que je devais envoyer à un des profs dans le courant de la semaine. Je bricolai encore un peu dessus, changeai et ajustai quelques détails pour optimiser le résultat. Quand ce fut bon, je visionnai la vidéo à plusieurs reprises avant de l'enregistrer une dernière fois et faire des copies.
« On n'est jamais sûr de rien. » me répétais-je souvent.
Je vérifiai ce que j'avais d'autres à faire dans mes notes. Espagnol ? Je maîtrisais la langue, étant quasi trilingue. Merci maman et son héritage mexicain. Je m'attaquai aussi à la théologie pour ne pas avoir à le faire la semaine suivante. J'ouvris le manuel et fis tourner les pages jusqu'à la 333ème. Une note griffonnée au marqueur me sauta aux yeux.
Tu arbores la marque du Mal.
Je fronçai les sourcils. Une vague de colère s'empara de moi et je mordis ma lèvre inférieure après avoir secoué la tête. Voilà qu'un idiot s'était amusé à écrire de la merde pendant que je passais à l'oral et que Charlie était trop occupée à échanger des messages avec Carter pour surveiller mes affaires. J'avais déjà une petite idée... Je ne voyais que Chris pour faire ça. Rien qu'imaginer sa tête de sournois et son sourire parfait à taguer mon livre de cours, mon sang bouillait. Sans attendre, je saisis mon smartphone, cherchai dans mes contacts avant de lui envoyer un message. Sans réfléchir. Sans chercher à comprendre.
Moi – C'est toi qui as pris mon manuel en théologie ?
À ma plus grande surprise, sa réponse fut immédiate.
Chris – Non.
« Bien sûr... Toujours aussi innocent ! »
Moi – Quelqu'un a écrit dedans pour se foutre de ma gueule. Ça ne peut qu'être toi.
Chris – C'est peut-être ta pote Charlie
Moi – Tu crois vraiment qu'elle aurait écrit ça ?
Pièce jointe.
Chris – Nope. Mais c'est pas moi. Demande à qui tu veux, j'ai dormi tout le cours.
Si ce n'était pas lui... Qui s'amusait à ce genre de choses ? En tout cas, c'était définitivement la journée la plus étrange que je vivais depuis des mois.
Et c'est parti !
✨Je vous avoue que je ne sais pas ce que ça vaut pour un premier chapitre, mais donnez-moi vos avis. :)
✨Que pensez-vous de Nova ?
✨ Pour les forts en anglais : je sais bien que "devil" veut dire "diable" et non "le Mal", mais je préfère garder dans la version française "le Mal"
Merci pour tous vos votes et commentaires sur le prologue, ça m'a fait chaud au cœur !💞
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Caroline.
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