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10 Septembre 2012
Eurêka-Springs
7h38
C'était un lundi, par une douce mâtiné d'automne, voilà que je me rendais au lycée. Ce matin là, mon père était parti au travail très tôt comme d'habitude et ma mère m'avait préparé mon petit déjeuner avant de me souhaiter une bonne journée. J'ai traversé le voisinage après avoir rabattu ma capuche sur ma tête et me suis rendu à l'arrêt de bus menant au lycée. Les jeunes lycéens comme moi se mirent à crier derrière le gros véhicule, mais ce dernier démarra finalement, et ça malgré l'agitation qui se faisait de plus en plus forte.
Je suis arrivé au lycée sans encombre, le trajet était court et personne ne m'avait importuné, si ce n'était que les cris et les rires forts des lycéens assis au fond du bus, sur les derniers sièges. Je venais de mettre un pas dans ce lieu qui m'effrayait et dans lequel je me sentais mourir un peu plus chaque jour : le lycée. Le plus célèbre et réputé de la ville.
Maman et Papa, vous en souviendriez vous ? Celui que nous avions cherché ensemble sur internet. Celui qui avait la plus grande note et qui se hissait en haut du podium parmi les meilleurs lycées de tout L'Arkansas. Je me souvenais que tous les commentaires du site disaient qu'il s'agissait du meilleur lycée qu'on pouvait trouver, et que les professeurs et les élèves étaient aussi sociables qu'intelligents.
Maman et papa étaient tellement contents que je puisse intégrer cette école si prestigieuse... J'aurais aimé l'être aussi, mais à mon avis j'avais oublié de leur dire que mes jours entre ces murs étaient l'enfer sur terre. Que ça soit les élèves ou les professeurs, ils étaient tous pareils, des pourritures.
Comme à chaque matin, pris d'une peur indomptable, je me mis à regarder autour de moi, voulant m'assurer que je ne craignais rien. J'ai soufflé, soulagé d'être seul dans les couloirs et de ne pas avoir à m'en faire sur ce qui allait m'arriver dès mon arrivée. De toute façon, je n'allais sûrement pas y échapper car même si ce n'était pas ce jour là, ce serait un autre jour. Malheureusement j'allais revenir le lendemain, le surlendemain, le jour d'après et tous les autres qui allaient suivre.
Mais pour cette fois, j'étais bien heureux de ne pas avoir à subir des moqueries ou des coups dès le matin. C'était ces jours comme ce lundi là qui me rendait heureux. Certes oui, certains étaient toujours là pour me rabaisser ou me faire tomber dans les couloirs, mais ce n'était rien comparé à ce que j'allais vivre dans les jours qui allaient suivre. Et ça, je le savais parfaitement.
Alors c'étaient ces jours là mes préférés et j'essayais de les graver dans ma mémoire pour ne jamais les oublier. Ces jours étaient mes plus bons souvenirs. Tout simplement parce que chaque jour où j'éprouvais ne ce serait-ce qu'une petite tranquillité entre ces murs, c'était pour moi le début d'un rêve qui prendrait fin le lendemain.
Je me suis adossé à mon casier et laissé glisser contre ce dernier, profitant du calme régnant dans les couloirs. J'étais habitué aux tempêtes mais ça faisait du bien. Ça faisait terriblement du bien de goûter au calme un moment. Juste un instant. Quelques petites secondes qui avaient tant de sens pour celui que j'étais.
Une douce voix me sortit soudainement de mes pensées et j'ouvris doucement les yeux. La silhouette de mon ami se dressait devant moi, main tendue pour m'aider à me relever. Un léger sourire presque imperceptible se formait sur mes lèvres, tandis qu'il prenait la parole ;
_ Qu'est-ce que tu fais par terre ? S'inquiéta-t-il d'une voix soucieuse et tremblante. J'ai eu peur en te voyant recroquevillé sur toi même.
Yoongi était mon seul ami. Il n'était pas comme les autres. Malgré qu'il soit lui aussi pris pour cible à cause de moi, il n'avait jamais arrêté de me fréquenter et était toujours là pour moi. Il était différent.
Bien évidemment, il avait peur d'eux et je m'en voulais énormément à propos de ça.
Je savais qu'ils lui faisaient du mal aussi, et ça à cause de moi. Mais celui que j'étais était faible et ne pouvait le protéger. Pourtant Yoongi avait toujours été là pour moi. Toujours fort et prêt à m'aider quand ça n'allait pas.
_ Tu as pleuré ? Tes yeux sont rouges, dit-il en essuyant les larmes qui avaient roulé le long de mes joues pâles.
Yoongi était un ange et sûrement l'une des personnes les plus importantes de ma vie. Il était celui qui pouvait me rassurer rien qu'en me souriant ou me faire angoisser rien qu'en versant une larme. Il était en même temps ma douceur et mon réconfort, mais aussi la source de mes inquiétudes et de mes peurs. Car malgré tout, je savais que Yoongi était fragile. Et j'avais terriblement peur qu'ils le brisent comme ils l'avaient fait avec moi.
En plongeant son regard brillant dans le mien mouillé, mon ami afficha un léger sourire triste, sachant déjà la raison de mes pleurs. J'avais peur, Yoongi le savait.
Inquiet, Il tira sur ma main pour m'entraîner aux toilettes. Sans un mot, je me suis laissé faire. À aucun moment il ne détournait son regard du mien, il savait que je risquais de m'effondrer. Sa main tremblante passait sous l'eau froide du robinet avant qu'elle ne vienne mouiller mon visage, un sourire attendrissant collé aux lèvres et des yeux remplis d'inquiétude.
_ Tu veux qu'on fasse quelque chose ce soir pour se changer les idées ? Ça te dit une soirée film ? Demanda-t-il en essuyant mon visage mouillé à l'aide des manches de son pull.
J'ai acquiescé en sanglotant et fermé les yeux pour calmer ma respiration saccadée. Une seconde fois, je l'ai laissé m'entraîner en dehors des toilettes et nous nous sommes mis en marche vers notre prochain cours commun.
Sa main dans la mienne et son pouce caressant tendrement ma paume, son geste paraissait si simple et anodin mais pourtant si réconfortant.
Seulement, nous nous sommes arrêtés lorsqu'on les vit nous regarder. Debout au fond du couloir, ils nous attendaient.
Discrètement, mes larmes recommencèrent à couler dès l'instant où ils posèrent leurs yeux sur nous. La main de mon ami serrait fortement la mienne et tout comme moi, des larmes commencèrent à rouler le long de ses joues pâles.
Nous avons doucement fait demi-tour, mais c'était trop tard. Nous ne pouvions plus fuir cet enfer. Il était tout bonnement plus malin que nous. Comme dans une prison impitoyable, il nous était impossible de fuir derrière ces barreaux douloureux et cruels.
D'un geste violent, des mains agrippèrent fortement nos épaules et nous nous sommes tous les deux laissés entraîner sans rien dire. De toute façon, je n'avais plus la force de crier ou même de riposter. Il était déjà trop tard pour celui que j'étais. Maintenant je voulais juste que tout se finisse rapidement et que Yoongi n'ait plus à souffrir.
À l'abri des regards, ils nous ont entraîné dans ce lieu que je détestais tant. La main de mon ami essayait de serrer fortement la mienne, me rassurant que cette fois-ci tout allait bien se passer.
Que tout se passe bien, c'est tout ce que je voulais.
Mais séparée de force, sa main lâcha la mienne. À ce moment là, un vide ne s'est pas seulement crée entre nous, mais également entre moi et le seul espoir qu'il avait réussi à me redonner juste avant.
C'était trop tard.
Chacun de nous deux a été violemment poussé dans une de ces cabines que je fuyais comme la peste et que je haïssais tant. Les souvenirs commençaient déjà à prendre possession de moi, agrandissant mon angoisse et mon envie de vomir tant tout m'écœurait. L'un d'eux rentra sans me jeter un regard et verrouilla la porte derrière lui.
J'entendais sans cesse dans ma tête, le bruit de la serrure qui tournait encore et encore. Mais me laissant seul dans cet enfer, la porte restait verrouillée. Ce monstre devant moi ne plaquait même plus sa main froide contre ma bouche, il savait que je n'allais pas crier.
C'était trop tard.
Tout ce que je pouvais faire était de fixer la poignée, sans la quitter une seule seconde des yeux. Mais elle ne bougeait jamais et la porte restait toujours verrouillée.
Et lorsque j'ai senti la douleur brusque de sa main froide sous mon pull, après que sa peau dégoulinante de cruauté soit rentrée en contact avec la mienne, mes membres se figèrent et tout comme la première fois, je suis resté complètement tétanisé.
Les pleures se faisaient de plus en plus forts dans la cabine d'à côté. Yoongi ne s'y ferait jamais. Mon cœur se serrait au fur et à mesure que j'attendais et recevais tous ces coups violents, mais encore plus lorsque les sanglots de mon ami devinrent de plus en plus étouffés.
La seule chose que je pouvais faire était de prier pour que quelqu'un rentre à cet instant et que tout s'arrête. Mais cette fois-ci encore, tout avait été rapide et douloureux. Encore une fois, personne n'est venu ce matin là.
Ils nous ont fait mal à tous les deux.
J'avais beau être heureux ces jours là, mais il arrivait que quelques instants plus tard tout vire au cauchemar.
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💜 안녕하세요 💜
J'espère que vous allez bien ? Et que ce premier chapitre vous plaît !
N'hésitez surtout pas à me faire part de vos retours, ça me fait toujours plaisir de les avoir :)
Note importante : L'histoire commencera vraiment au chapitre 4 ! Les trois premiers chapitres aident juste à comprendre le comportement et la manière de penser de Jimin, comportement plus ou moins dérangeant.
~
Prenez soin de vous 💜
Ellie-Deenie.
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