★ Chapitre 15
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J'arrive enfin au Saint-Blue, Mellony m'a appelée il y a quinze minutes maintenant. Le problème, c'est que le studio n'est pas du tout dans la même zone que le café, Los Angeles est une grande ville. Il est difficile de relier les deux hémisphères en cinq minutes. Il faudrait avoir un jet privé, ce que je n'ai pas, et même avec, je ne suis pas sûre que ce soit réellement pratique cette affaire.
Je remarque mon amie assise à une table près de l'entrée, on aime beaucoup s'installer en terrasse, c'est mieux. On peut voir les gens passer, critiquer leur look, on fume une cigarette, on papote avec le beau temps quoi.
Je me pose sur la chaise vide afin de me retrouver en tête-à-tête avec ma meilleure amie. Je la regarde un moment, les traits de son visage sont tendus, elle se triture les ongles. Ses cheveux roses sont relevés en une queue haute, ainsi, on remarque mieux son piercing à l'oreille. Aujourd'hui elle a opté pour une combinaison en dentelle blanche et quelques accessoires en or. C'est un look plutôt raffiné pour son humeur...
Je pose mes mains sur la table tout en regardant Mellony.
- Alors, pourquoi nous as-tu commandé un café noir ? la questionné-je.
La principale intéressée soupire et boit une gorgée de café. Je fais de même en attendant qu'elle me réponde.
- Tu te souviens, avant-hier j'ai proposé à Cole que l'on aille ensemble au cinéma ?
Je hoche la tête, bien sûr que je m'en rappelle. Elle m'avait presque supplié à genoux pour que je lui donne mon feu vert pour entreprendre quelque chose avec mon ami.
- J'ai fait une méga, giga boulette... m'annonce-t-elle.
J'inspire un bon coup, je me prépare au pire à vrai dire.
- On a été voir un film d'action, et pendant la séance je lui ai tenu la main, tu vois ? Et en sortant, j'ai failli l'embrasser !
Je fronce les sourcils, tout en apprenant ceci, elle mime un bisous avec ses deux doigts. Puis je me tape la main contre mon front.
- Mellony, on n'embrasse pas le premier soir quand on a l'intention d'entamer une relation sur la confiance et la durée...
Et je sais de quoi je parle ! Dans ma vie, des relations amoureuses longues, je n'en n'ai pas eu beaucoup ! Elles se comptent sur les doigts de la main, peut-être deux ou trois, mais guère plus. Après ma phase terminale, le moment où je suis devenue une petite peste ou une rebelle, appelez ça comme vous voulez, je me suis plus tournée sur des coups d'un soir, une semaine si j'avais vraiment du cœur, pas quelque chose de très important ou de très sérieux.
Mellony, elle est comme moi. On ne cherche rien de sérieux. Mais avec Havana qui est entrée dans ma vie, et Cole dans celle de mon amie, nous avons sûrement pris conscience que nous avons passé l'âge de jouer aux allumeuses. Il serait peut-être temps de se poser un peu. Pas forcément pour la fin de notre vie, on ne peut pas savoir de quoi est fait l'avenir.
Personnellement, je ne crois pas à l'amour pour l'éternité. Ceux qui se promettent jusqu'à la fin des temps... Je ne suis pas contre le mariage, mais pour moi, aimer la même personne pour tout le reste de sa vie, c'est impossible ! Sinon nous serions tous restés avec le garçon du collège plus ou moins beau – parce que soyons d'accord, la puberté n'est pas encore terminée, elle commence, alors les gars ont des boutons, ils ne sont pas très beau quoi – parce que ce garçon et gentil, attentionné et vu que c'est une de ses premières relations, il n'est pas encore coureur de jupons...
- Je sais, mais j'en avais envie ! Pile au moment fatidique, il a tourné la tête et je me suis retrouvée à embrasser sa joue. Je me suis sentie tellement ridicule ! s'exclame Mellony.
- Mais c'est normal Mel, Cole n'est pas comme nous. Vous êtes comme le feu et la glace, le nord et le sud. C'est dans ses valeurs de prendre sont temps, lui expliqué-je.
Mon amie se cache la tête dans les bras, elle a honte. Je pose ma main sur ses cheveux, et je les caresse quelques secondes.
- Eh, tu ne vas pas bouder. Je suis certaine que tu n'as pas à t'en faire...
- Non, tu ne comprends pas Halsey ! J'ai peur qu'après ça, il ne veuille plus sortir avec moi. Je suis trop cruche, pourquoi un mec comme lui voudrait d'une fille comme moi. Je ne suis pas à la hauteur. Il doit penser que je ne veux que du sexe et que je ne l'aime pas... Il me voit comme j'étais avant de faire sa connaissance ! se blâme-t-elle.
- Arrête de raconter des bêtises Mel ! Tu es magnifique et tous les garçons se bousculent pour t'avoir. Ça m'étonnerai que Cole te voie ainsi. Tu as très bon cœur et tu es gentille. En plus, je l'ai vu ce matin, il avait l'air d'aller très bien.
Mellony relève instinctivement la tête, scrutant mon visage.
- Vous vous êtes vu ce matin ? Il ne t'a rien dit j'espère !
- Il ne m'a parlé de rien, il était souriant, tout allait bien. Tu ne devrais pas te torturer comme ça. Je suis sûre qu'il a apprécié la soirée que vous avez passé. Et même si tu as fait une petite erreur, il t'a peut-être déjà pardonnée.
- Tu crois ? s'enquit-elle.
- Bien sûr Mellony.
Mon amie souffle enfin, j'ai su trouver les mots pour la rassurer. J'avoue que ce n'était pas facile.
- Et sinon toi, tu comptes faire comment avec Havana ? me demande Mellony.
Je me gratte le front. Le doute s'imprègne soudainement de mon esprit.
- Je n'y ai même pas réfléchi. Je pense que je vais laisser l'eau couler. Le temps guéri les blessures n'est-ce pas ?
Nous payons puis je rentre chez moi. L'après-midi passe vite ; je regarde des épisodes de Grimm ma nouvelle série du moment.
Je me lève et je descends dans le salon. Je prépare la table pour manger avec ma mère. Je m'affaire ensuite en cuisine. Pas pour faire quelque chose d'extraordinaire. Des pâtes et un filet de dinde suffiront.
Alors que je fais cuire mes aliments pour le dîner de se soir, ma mère rentre enfin.
- Encore des pâtes ? Halsey connaît tu la nourriture saine ? Tu vas prendre trois kilos à force de manger toujours ça.
- Généralement, quand une mère rentre à la maison et que sa fille fait à manger, elle dit plus : bonjour ma chérie, ta journée s'est bien passée ? Tu nous prépares quoi de bon ?
- Et bien, je ne suis pas ce style de mère Halsey. Tu le sais très bien, je ne vais pas te féliciter pour avoir préparé des pâtes non ? Même un enfant de sept ans peut le faire.
Je souffle, je ne suis pas un chef étoilé. Si ça ne lui va pas elle n'a qu'à manger au restaurant, c'est meilleur que quand je cuisine. Au moins elle ne risque pas de faire une réaction allergique.
- Va t'installer à table maman. Tu viendras critiquer ma cuisine plus tard. Pour l'instant, il est l'heure de manger.
J'apporte les plats à table, je dispose plusieurs bouteilles. Ma mère attend sagement de pouvoir se servir. Dans notre famille, quand on mange tous à la même table, il faut attendre que tout le monde soit assis pour pouvoir manger. Ça ne s'explique pas, c'est ainsi depuis que je suis toute petite. Mais bon, nous ne sommes plus que deux à table.
- Ça fait longtemps que nous n'avions pas mangé toutes les deux à la même table, déclare ma mère.
Oh oui ! Entre son travail, mes sorties entre amies... Et puis, ma mère et moi n'avons jamais eu une relation très fusionnelle.
Quand on parle d'une mère et d'une fille, on voit directement les deux filles qui se disent tout. Elles se câlinent dès qu'elles en ont l'occasion. Pour beaucoup, la maman, c'est comme la meilleure amie, la confidente.
Mais moi non, ça ne l'a jamais été. Je n'ai jamais vénéré ma maman, certes, je lui dois beaucoup, elle m'a mise au monde. Mais elle n'a pas été là pour moi une seule fois. Sauf pour m'héberger et me nourrir. Devant le juge, elle a dit que mon père serait incapable de m'élever. Elle a obtenu ma garde. Mon père est parti et je ne l'ai pas revu depuis qu'ils ont divorcé. Bientôt sept ans maintenant.
- Ne parle pas, soupiré-je. Ne gâche pas encore plus l'ambiance. On a rien à se dire.
- Tu as tord Halsey, j'ai quelque chose à t'annoncer...
Je pose ma fourchette plus bruyamment que je ne le voulais, et je plante mes deux yeux dans ceux de ma mère.
- J'ai trouvé quelqu'un.
Elle me dit ça rapidement. Comme si j'allais lui en vouloir, lui sauter dessus. C'est comme ça qu'elle me voit, je n'aime pas tellement ma maternelle, mais au point d'être sans cœur envers elle ? Non.
- Qui est-ce ? Comment l'as-tu rencontré ?
- A une réunion. Il s'appelle Peter, je pensais te le présenter bientôt. Il manquait plus que je te mette au courant...
Je soupire lentement. Ma mère a trouvé quelqu'un. Mais qui veut d'une femme qui se tue au travail presque jour et nuit, une femme qui est à la maison que neuf heures sur vingt-quatre ?
Qui est ce Peter ?
- Depuis quand ça dure ? demandé-je.
- Six mois...
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