XXX. Confidences (Luke)

Chapitre 30

CONFIDENCES (LUKE)

Echo se tourna vers moi, l'air scandalisé. Ses yeux bleus, dont le gris avait largement pris le dessus, reflétaient ses pensées. Ainsi, je savais à quoi elle songeait en regardant tantôt le corps sans vie de ce garçon, tantôt l'arme que je tenais à la main. Elle croyait que je l'avais tué moi-même. Elle me pensait capable d'un tel crime. Je ne saurais dire pourquoi l'opinion qu'elle avait de moi m'importait tant. Peut-être parce que je ne voulais pas la voir comme une ennemie. Ou simplement parce qu'elle me rappelait trop June, ma petite sœur. Et, finalement, je ne voulais pas être pris pour ce que je n'étais pas.

— Je t'en prie, murmura-t-elle en plongeant ses prunelles dans les miennes, dis-moi que tu n'as pas fait ça !

Je ne baissai pas le regard, soutenant le sien, n'arrivant pas à briser le silence qui venait de s'installer entre nous. Je ne savais pas comment lui expliquer.

Cependant, Echo rompit notre contact visuel et soupira avant même que je puisse prononcer un seul mot. À cet instant, je ne sus dire si elle avait peur de moi ou si elle me jugeait réellement coupable.

— Écoute, tentai-je en avançant ma main avant de la laisser retomber le long de mon corps. Je ne l'ai pas tué. Quand je suis arrivé ici, il était déjà mort.

— Rien ne le prouve, rétorqua-t-elle.

Elle disait vrai. Rien ne le prouvait. C'était ma parole contre les faits.

— Mais pourquoi aurais-je voulu tuer ce type ? m'agaçai-je.

C'est vrai, je ne le connaissais pas.

— J'en sais rien ! s'exclama-t-elle. Je ne sais pas !

Elle passa devant moi pour s'approcher du corps. Echo s'abaissa à sa hauteur comme pour analyser les circonstances de sa mort. Elle grimaça au même moment. Il y avait beaucoup de sang.

— J'avais besoin de lui... Priam devait m'aider...

Priam ? Qui était-ce ?

— Mais tu es certaine que c'est lui, ce Priam ? demandai-je.

Elle ne répondit pas mais je savais ce que ça voulait dire. Elle ne savait pas.

— Il doit y avoir quelque chose sur lui pour l'identifier... dit-elle pensive. Un badge, une carte, quelque chose...

Je hochai la tête tout en observant le corps. Il était mort d'une balle dans la tête. Comment pouvions-nous enlever la vie d'une personne d'une telle façon ? Aussi brutalement ? Je n'arrivais pas à concevoir que certaines personnes pussent prendre un malin plaisir à tuer. Je ne comprenais pas que l'on pût séparer un gosse de ses parents, que l'on pût assassiner quelqu'un sans une once de culpabilité. Pour moi, c'était un fardeau trop lourd à porter. Quand bien même les motifs fussent justifiés, aucun homme ne méritait cette terrible sentence.

— Quand je me suis fait tirer dessus, commença Echo en me sortant de mes pensées, quelqu'un m'a aidée.

Quoi ? Elle s'était fait tirée dessus ?

— C'était en quelque sorte un résistant. Tu vois, il m'a aidée quand personne n'était là pour le faire. Je sais que ça semble bête, que ce n'est qu'une Simulation, mais ces gens-là ont dû exister. Peut-être n'ont-ils pas porté les mêmes noms, peut-être n'ont-ils pas vécu de la même façon, mais quelque part, ils étaient là.

Elle fit une courte pause et je hochai la tête. Je pensais la même chose. Ces Simulations n'étaient pas conçues au hasard. Il y avait une raison à chaque niveau. Et maintenant que j'y songeais, peut-être que les personnes que nous rencontrions avaient bel et bien existé, comme l'avait avancé Echo. Et si ce qu'elle disait était vrai, alors ces Simulations étaient bien plus réelles que je ne l'aurais pensé.

— J'ai pris leurs derniers médicaments mais ce n'était pas assez, continua-t-elle. Je devais recevoir des soins. Alors Riley s'est proposé pour m'accompagner à l'hôpital et pour aller chercher des trousses de premiers secours ainsi que tout ce qu'il leur manquait.

— Riley ?

— Un garçon de notre âge, résistant lui aussi. Il n'a pas hésité. C'est lui qui m'a parlé de Priam. C'est lui qui m'a dit que c'était un étudiant en médecine allié aux résistants. Riley m'a raconté qu'il était un des seuls à être resté, un des seuls à être encore en vie. J'espérais donc le voir en arrivant ici.

Elle se tut un instant, baissa les yeux sur le corps sans vie devant nous, et reprit.

— Plus j'y pense, plus je me dis que rien n'est laissé au hasard. Imagine un peu, on est dans le passé ! On vit ce que nos parents ont vécu quand ils étaient gosses. Ce n'est pas rien. Mais ce que je ne comprends pas, c'est ce qu'on est censés faire ici.

C'était en hiver 2047 que nous étions arrivés. Je n'avais pas été un élève brillant en Histoire mais je savais ce que cette date signifiait. Dès le mois de Janvier 2047, il y avait eu des émeutes. De nombreuses manifestations avaient eu lieu après des attentats et avaient dégénéré. Le Premier Ministre de l'époque avait décidé de quitter ses fonctions et avait laissé Londres dans un chaos sans pareil. Les extrémistes avaient pris le dessus. Ils étaient trop nombreux et tous contenaient trop de colère. Plus rien ne tenait debout. Ni la police, ni les lois, ni même le gouvernement. On aurait cru à une fin du monde.

— La guerre civile de 2047 a fait de nombreux morts, fit-elle en écho à mes pensées. Mais je ne vois pas ce qu'on doit faire ici.

— Tu crois que notre but est de rester en vie ?

— Ce serait trop simple...

— Oui, vraiment trop simple. On est pas ici pour rien.

Mes yeux s'attardèrent sur la hanche droite d'Echo. Ses vêtements étaient tâchés de sang. Est-ce que c'était vraiment grave ? Qu'avait-elle fait pour se faire tirer dessus ? Qu'aurais-je ressenti à sa place ?

— Luke, prononça le cœur de mes pensées, tu penses vraiment que c'est possible que tous ceux que nous rencontrons ici aient existé à cette période ?

Je croisai ses prunelles mais je dus rapidement baisser les yeux parce que je voyais ma sœur et non Echo.

Je sentis son regard peser sur moi et je devinai qu'il était dû à mon absence de réponse.

— Sûrement, me repris-je. C'est un peu comme un retour dans le passé.

— Alors ils meurent et nous ne pourrons rien faire, et Priam en fait partie, souffla-t-elle, montrant ce qui nous semblait ainsi évident.

J'acquiesçais silencieusement.

— Ma tante est morte à cette période, confessa Echo en plongeant ses yeux dans les miens. Elle s'appelait Emily.

Après une courte pause, elle me demanda :

— Tu crois qu'elle est quelque part ?

Je haussai les épaules, je n'en savais rien. Cependant, le silence ne dura pas bien longtemps puisque je repris la parole en regardant Priam et l'inscription qu'il y avait sur le mur.

— « Nous n'avons pas peur », lis-je. On devrait peut-être prendre exemple sur lui et avancer.

Au même moment, j'entendis un petit bruit à l'étage qu'elle ne sembla pas percevoir. Mon réflexe fut de resserrer mes doigts autour de l'arme que je tenais toujours. Echo s'en aperçut et se raidit. Sur l'instant, le fait qu'elle eut peur de moi m'immobilisa. Quand bien même je l'avais longtemps détestée, elle était désormais devenue une sorte d'alliée. Elle devait être de mon côté. Elle ne devait pas avoir peur de moi. Elle restait une chance d'aider June.

— Echo, tu dois me faire confiance. Jamais je n'aurais tué un innocent.

J'avais été froid avec elle, parfois méchant, et j'avais même eu l'initiative de l'évincer de la compétition ; pourtant, elle était toujours là. Et si elle est toujours là, c'est parce que finalement, tu l'aimes bien. Peut-être que cela suffirait pour qu'elle me crût.

La jeune fille aux cheveux ébène sembla réfléchir quelques secondes et mordit légèrement sa lèvre inférieure. Elle devait sûrement se demander s'il était bon de me faire confiance ou non. Finalement, elle plongea ses prunelles dans les miennes, presque timidement, et soutint mon regard.

— Je te crois, souffla-t-elle enfin.

C'était un matin, au début du mois de Juin.

J'étais debout depuis quelques heures déjà, ayant plutôt mal dormi. La veille, j'avais reçu un mail du programme Simulator. Je me souvins l'avoir ouvert, la respiration coupée, en voyant que c'était une réponse à ma candidature. Soit j'avais été accepté, soit on m'avait refusé. Je me souvins aussi de la vague de soulagement qui avait traversé mon corps tout entier en comprenant qu'il s'agissait là d'une réponse favorable tout en me disant que cette année, j'allais participer aux Simulations. Je me demandai alors si Michael avait été accepté lui aussi. Mais c'était presque impossible. Il y avait peu de chances qu'il fût sélectionné la même année que moi... Sur le moment, je n'osai lui poser la question. Et de son côté, il n'envoya aucun message.

Cette nuit, je n'avais fait que réfléchir. Je pouvais encore abandonner, alors j'avais pesé le pour et le contre une nouvelle fois. Mais rapidement, j'avais réalisé que les pours étaient bien plus nombreux. C'était pourquoi j'avais pris la décision d'en parler à June. Ainsi, j'avais passé la moitié de la nuit à préparer ce que j'allais lui dire. C'était en effet compliqué, surtout parce qu'elle ne savait même pas que j'avais posé ma candidature.

Quand je décidai que le moment était venu de lui en parler, elle venait de se réveiller et elle se tenait là, assise près de la fenêtre. Je tenais ma tablette dans ma main droite et une tasse de chocolat dans l'autre. Elle dirigea son regard azuré sur moi et lorsque je croisais ses yeux, June me sourit. Ma petite sœur me sembla à cet instant aussi fatiguée que fragile, ce qui consolidait ma décision de participer aux Simulations en Juillet pour gagner l'argent nécessaire afin de payer tout ce dont June aurait besoin pour vivre avec sa maladie. Parce que ce n'était plus assez. À ce rythme, elle ne tiendrait pas quelques années de plus.

— Hey, dis-je en posant ma main sur son bras après lui avoir tendu sa tasse de chocolat. Ça va ?

— Hey, fit-elle en retour avec le même sourire. Comme d'habitude, haussa-t-elle les épaules ensuite. Je dors bien mais je suis toujours autant fatiguée.

C'était malheureusement ce qu'elle vivait au quotidien.

— Mais toi, continua-t-elle en pointant son doigt en ma direction, tu as l'air plus fatigué que moi. Tu as mal dormi ?

Elle exagérait beaucoup en disant que j'avais l'air plus éreinté qu'elle parce que je n'avais pas ses cernes, ni ses yeux éteints.

Je gardai le silence un moment, ne sachant pas comment lui dire. Tout ce que j'avais eu en tête depuis cette nuit s'était envolé.

— Oh non ! Ne me dis pas que tu as encore fait nuit blanche ? Tu as encore bossé ? me demanda-t-elle sur un ton de reproche.

En effet, elle détestait que je passe mes nuits à faire des recherches, à étudier, ou même à travailler pour gagner un peu d'argent. June voulait que je vive comme si tout allait bien. Mais rien n'allait bien et je ne pouvais pas laisser les choses ainsi. Il fallait que ça change. Alors travailler davantage ne me dérangeait pas, surtout si c'était pour June que je le faisais.

— Non, répondis-je avec un léger sourire.

Je luis tendis ensuite ma tablette où le mail était encore ouvert pour qu'elle le lût.

Elle me regarda étonnée, puis posa sa tasse sur le rebord de la fenêtre avant d'attraper ma tablette rapidement.

June commença alors à lire et à partir de ce moment, les secondes me parurent être de longues minutes.

Soudain, je vis un sourire troubler l'air sérieux et concentré de son visage angélique et elle releva les yeux.

— Tu as été accepté ! Oh mon Dieu ! Luke !

June se releva maladroitement et me serra contre elle de ses bras fins. Sa tête reposait désormais contre mon torse.

— C'est merveilleux !

Tout se passait mieux que je l'avais prévu. J'avais une fois songé qu'elle aurait pu me détester de lui avoir caché ma candidature ou même de l'abandonner seule à la maison. Bien qu'elle ne le serait pas puisque nos parents étaient là. Mais il fallait avouer que parfois, ça ne changeait presque rien.

June fit un pas en arrière et se rassit dans la seconde. Elle restait rarement debout longtemps.

— Mais... pourquoi... tu m'en as... pas parlé ? bégaya-t-elle.

— Parce que j'avais peur de ne pas être retenu. Je ne voulais pas que tu sois déçue. Alors voilà, je t'en parle aujourd'hui.

Le silence prit place autour de nous. Ma sœur en profita pour porter son chocolat à ses lèvres.

— Tu verras, dis-je tandis qu'elle levait la tête, je serai premier.

— Ouais, ouais !

Elle rit.

— Tu oses te moquer ?

— Non, bien-sûr que non ! Je sais que tu es le meilleur, et le plus intelligent, et le plus fort, et... énuméra-t-elle lentement.

— Tu te moques !

— Mais non ! me contredit-elle. Je sais que tu vas y arriver !

— Je ferais tout pour toi, tu le sais ça ? Je ferais tout pour te garder auprès de moi le plus longtemps possible.

— Je sais.

— Tu me crois si je te dis que je vais gagner pour toi ?

June sourit.

— Je te crois.

— Luke ! J'ai trouvé quelque chose...

Echo me ramena à la réalité et me tendit ce qui paraissait être un badge. Rapidement, mes mains s'en emparèrent et mes yeux se posèrent dessus.

« Priam Lancaster »

— Tu as eu ça où ? demandai-je.

— Là, dans sa poche.

Elle se redressa et grimaça une nouvelle fois. Je compris que ce n'était pas la vue du sang qui la gênait, mais la douleur.

Elle vacilla et je la rattrapai.

— Oh, toi, ça n'a pas l'air d'aller.

*

J'appréciais Echo. C'était ce que j'étais obligé de constater depuis que je la connaissais un peu mieux. Elle était aussi gentille et naïve que ma sœur. Parfois aussi impulsive qu'imprudente, surtout dans les souterrains quand elle était venue me sauver avec Michael. Me sauver... Echo n'avait jamais rien fait de mal et je devais avouer que j'avais eu beaucoup de préjugés à son sujet. Puis je l'avais aidée à mon tour, me sentant extrêmement redevable. Et là, Michael avait été éliminé. Sur le moment j'avais ressenti une telle haine contre Echo que j'avais décidé de ne plus lui faire de cadeaux. Mais je devais avouer qu'il m'était impossible de lui faire du mal et encore moins de la tuer. Maintenant, sa présence ne me dérangeait plus. J'avais appris à la connaître un peu mieux et je savais que Samuel ne l'avait pas avantagée. Elle était comme moi, comme Michael, comme tous les autres joueurs. Elle avait sa chance comme j'avais la mienne. Alors savoir ça diminuait toute la rancœur que j'avais ressentie envers elle. Ce n'était pas Echo qui allait m'empêcher de venir en aide à June.

Seul, j'arpentai les couloirs en quête de la pharmacie de l'hôpital. Je serrais toujours mon arme dans ma main gauche, au cas où quelqu'un m'attaquait. J'avais décidé de venir en aide à Echo, qui était restée dans la lingerie, en récupérant des médicaments supplémentaires ainsi que des compresses et des bandages.

Toujours dans mes pensées, je ne vis pas le corps à mes pieds et faillis trébucher. C'était un adolescent, un adolescent qui baignait dans une grosse flaque de sang. Je dus détourner le regard pour ne pas vomir à cause de la vue et de l'odeur. Ce qu'Echo m'avait raconté me revint en mémoire :

Alors Riley s'est proposé pour m'accompagner à l'hôpital et pour aller chercher des trousses de premiers secours ainsi que tout ce qu'il leur manquait.

C'était sûrement lui et ça concordait avec les coups de feu que j'avais entendus plus tôt.

Quand je vis enfin la pharmacie, je me dépêchais d'entrer à l'intérieur et de récupérer tout ce dont nous aurions besoin. Heureusement, l'essentiel était encore là. Presque rien n'avait bougé. Comme si le temps s'était arrêté. Comme si tout le monde avait déserté l'hôpital du jour au lendemain. Sûrement à cause des extrémistes.

Avant de sortir, je voulus m'assurer que la voie était libre. Il serait dommage de tomber sur un extrémiste maintenant. Alors je me penchais doucement en avant, inclinant ma tête vers la gauche pour regarder à droite et inversement. C'est à cet instant que je vis une silhouette bouger un peu plus loin. Il y avait quelqu'un ! Ce quelqu'un, je pouvais le reconnaître aisément. Ce n'était pas un soldat, ni un extrémiste, mais Aleksey. Que faisait-il là ? Heureusement, il ne me vit pas. J'en profitai pour me sauver et rejoindre Echo dans la lingerie.

*

— On dirait que tu as fait ça toute ta vie, dit Echo en me voyant m'appliquer au-dessus de sa hanche.

— Il faut dire que j'ai l'habitude des hôpitaux et que je m'intéresse beaucoup à ce genre de choses.

— Tu as souvent été malade ? Ou tu es du genre casse-cou ? me demanda la jeune fille qui m'observait toujours.

— Euh...

C'était le moment où je devais choisir entre lui dire la vérité sur ma participation aux Simulations et lui mentir pour préserver tout le mystère que ça engendrait. Sans lever les yeux de sa blessure, je lui avouai :

— Je n'ai jamais vraiment eu l'occasion d'y aller pour moi, en fait.

— Ah bon ?

— C'était pour ma petite sœur, June.

À cet instant, elle lâcha un « oh » entendu.

— Elle est atteinte d'une maladie rare. Tu connais la maladie de Vorthenger ?

Elle secoua la tête tout en gardant le silence.

— C'est une sorte de cancer. Il « existe » depuis peu. Il est lié aux ondes électromagnétiques.

C'était la première fois que j'en parlais à quelqu'un qui ne connaissait pas June en personne. C'était à la fois étrange et apaisant. En parler me faisait du bien.

— Qu'est-ce qu'il cause, ce type de cancer ?

— Une dégénérescence des cellules nerveuses. Ça cause des pertes d'équilibre, une fatigue continue, des troubles de la mémoire... Le pire, c'est que Vort – surnom qu'on lui donne – évolue lentement et secrètement. On ne sait pas trop comment les choses vont être d'un jour à l'autre. On ne sait jamais ce qu'il va lui prendre.

— Je suis désolée, souffla Echo. Je ne savais pas.

— C'est pourquoi j'étudie en neurologie. J'ai envie d'empêcher Vort de s'attaquer à quelqu'un d'autre. Il est impossible de le détruire à l'heure actuelle, et le ralentir coûte trop cher surtout qu'il se comporte de manière aléatoire. On manque d'argent et l'état de June s'aggrave de jour en jour... Les Simulations ont aussitôt été la solution pour payer tous les contrôles à l'hôpital, les scanners, etc. Mais pour ça, il faudrait que j'arrive premier.

— Tu y arriveras, prononça Echo. Tu finiras premier.

Elle semblait y croire plus que moi.

— Est-ce que ça veut dire que j'ai le droit de t'abandonner ici ? dis-je d'un ton qui se voulait sérieux.

Je vis à son regard qu'elle n'aurait pas été contre.

— Je plaisante, je te laisserai pas là.

Elle sourit, oubliant presque mes doigts qui appuyait sur l'endroit où la balle s'était logée.

— En tout cas, tu peux compter sur moi.

Je la regardai, étonné. Est-ce qu'elle venait de dire qu'elle allait m'aider ? Est-ce qu'elle venait de s'allier à moi ?

— Si toi et moi on atteint le dernier niveau ensemble, je te laisse gagner. Tu en as plus besoin que moi.

Bon sang, Michael avait eu raison. Toutes les fois où il m'avait dit de ravaler ma rancœur et mes préjugés, toutes les fois où il m'avait dit : « apprends à la connaître, c'est une fille géniale », il avait toujours eu raison. J'aurais dû l'écouter.

— Merci, dis-je finalement, plongeant mon regard dans le sien.

— Tu sais, elle doit être sacrément fière de toi.

— Ou elle doit se moquer.

— Tu sais, elle doit se dire qu'elle a le meilleur grand frère au monde.

— Tu exagères un peu, dis-je presque gêné.

— Non, pas du tout ! Tu ne sais pas ce que ça fait d'avoir un grand frère ! Je sais ce que ça fait de voir son aîné à la télévision, dans les Simulations. Elle est fière de toi, de ton parcours, de tes choix. Elle t'aime et te soutient. Malgré tout. Malgré les erreurs que tu as pu faire, malgré les mauvaises décisions que tu as pu prendre. Si tu en es là aujourd'hui, c'est que tu le mérites. Et elle le sait aussi bien que moi.

Jamais je n'aurais cru ça possible un jour mais je me sentais mieux grâce à Echo.

— Tu me la rappelles, tu sais ?

— Ah bon ? fit-elle.

— Oui. D'une certaine manière, j'ai l'impression de voir ma sœur en toi. Tu es comme son écho.

— Je prends ça comme un compliment.

Je souris avant de changer de sujet :

— Bon, tu veux que j'extrais la balle ou tu préfères que je n'y touche pas ?

*

La nuit était tombée depuis un petit moment déjà. Ma montre indiquait 21h24. Echo était plus loin, à demi allongée. Je décidai de jeter un œil au classement :

Ashton, Reyna, Aleksey, Luke, Echo.

Cinq noms. Thalia avait d'abord disparu du classement, tout comme les précédents éliminés, et maintenant, c'était au tour d'Elyas. Je compris alors que c'était toujours le dernier qui disparaissait. Mais pourquoi ? Qu'elle en était la cause ?

Quel était notre but dans ce niveau ? Survivre, c'était évident. Mais j'avais l'impression qu'il se cachait quelque chose d'autre...

— Qu'est-ce que tu regardes ? s'enquit Echo en se redressant.

— Le classement.

— Ah, et tu vois quelque chose de nouveau ?

— Elyas a disparu. Comme Thalia.

— C'est pas vrai !

— Malheureusement, son nom ne figure plus dans le classement. Ce n'est pas la seule mauvaise nouvelle...

Je vis Echo froncer les sourcils, se demandant sûrement ce que cette mauvaise nouvelle pouvait être.

— Il semblerait que tu sois la prochaine sur la liste.

Ensuite, ce sera mon tour.

*    *    *

Heeya ! Je suis extrêmement heureuse de vous publier ce chapitre ! C'est mon préféré ! J'espère que vous aurez autant aimé le lire que j'ai aimé l'écrire ! 

Qu'en avez-vous pensé ? 

Luke s'est confié à Echo... enfin ! 

Est-ce que vous avez tout compris sur la maladie de June ? J'ai essayé d'être le plus claire possible, surtout qu'elle n'existe pas vraiment. N'hésitez pas à pointer du doigts ce qu'il ne va pas ;)

Alors, ces disparitions ? Quelqu'un a des hypothèses? Que se passe-t-il ? Echo va-t-elle disparaître comme les autres ? 

Merci beaucoup pour votre soutien ! Cette histoire n'aurait pas été la même sans vous 💜

Et un énorme merci à ma bêta-lectrice AlNivert à qui l'on doit le niveau avec les dinosaures et bien d'autres choses ! (Allez lire ses histoires, vous ne le regretterez pas!)

+ Si jamais Simulations venait à être édité en format papier, l'achèteriez-vous ? 

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