XXI. Key West (Ashton)
Ashton Irwin
Ashton est un personnage souvent apprécié puisqu'il apporte un peu de légèreté à l'histoire. Il a un humour particulier et aime beaucoup plaisanter. Il est pourtant très sérieux et raisonnable, peut-être parce qu'il est le plus âgé. Ses cheveux bouclés permettent de le reconnaître parmi tous les autres joueurs. D'ailleurs, on l'appelle très souvent « le bouclé » puisqu'il est le seul à être coiffé de cette manière.
Il se la joue parfois rebelle et têtu mais ce n'est pas contre l'autorité. Il se bat simplement pour ce qui lui semble être la bonne cause. On sait aussi qu'il agit quelquefois avec impulsivité.
En bref, quelques adjectifs que l'on pourrait retenir de lui : gentil, loyal, impulsif, parfois trouillard,têtu et futé.
*
Chapitre 21
KEY WEST (ASHTON)
Finalement, j'avais réussi à reprendre la première position du classement assez facilement, même si je n'avais pas fini dans les premiers dans le second niveau. Ce qui m'avait de toute manière semblé impossible. Il m'apparaissait alors que le labyrinthe était un moyen assez rapide pour me permettre de remonter jusqu'à la première position, parce que j'étais à nouveau premier. Mais pour combien de temps ? Ça ne durera pas. Ça ne durait jamais assez longtemps. Le classement changeait si vite et les joueurs bougeaient aussi rapidement. C'était trop facile de perdre sa place.
Ce que je ne comprenais pas, c'était l'intérêt de nous faire revenir dans le labyrinthe à chaque fois. À quoi cela servait-t-il ? Je comprenais que ce « niveau » était une passerelle jusqu'au prochain, d'où le nom qui lui avait été donné ; mais l'idée me semblait inutile. J'aurais davantage préféré avoir affaire à douze niveaux différents et non à six. Nous allions logiquement devoir passer encore cinq vraies épreuves. Ce qui demandait un plus gros effort aux joueurs. Moins d'épreuves, plus de chances de se faire dépasser et surtout moins de chance de reprendre sa place. Le premier niveau dans les souterrains, par exemple, m'avait bien effrayé puisque j'abhorrais les araignées et que j'en avais très, très peur. C'était donc une des raisons pour lesquelles j'avais perdu mon avance. Je me souvins du moment où je l'avais vue pour la première fois, cette énorme araignée. Elle m'avait aussitôt aperçu et j'avais eu tellement peur que j'en étais devenu paralysé. Il m'avait donc été impossible de faire le moindre geste, ni même de me sauver. La monstrueuse bestiole m'avait rapidement mordu pour propager son venin dans mon organisme et dès lors, je n'avais pu me souvenir de quoi que ce soit avant mon réveil, accroché à une toile. C'était juste avant que je me fisse dévoré comme une vulgaire mouche. Heureusement, elle m'avait tué avant de commencer à me manger, de cette manière je n'avais rien senti. Ensuite, j'avais dû recommencer. Et je mentirais si je disais que je n'avais pas failli tout refaire plusieurs fois. D'ailleurs, heureusement que j'avais fini par croiser Thalia et que nous avions pu faire un bout de chemin ensemble, ce qui nous avait permis de sauver notre peau.
J'étais tombé sur Thalia de la même manière que j'aurais pu croiser une araignée. Cependant, le soulagement remplaçait la peur, voire la panique que j'aurais pu ressentir à la place. L'adolescente me sourit et sembla à son tour soulagée.
— J'aurais pu te tuer, me chuchota-t-elle avant de baisser son arc.
— En effet, tu aurais pu. Mais avec de la chance, tu ne m'aurais pas touché.
— Vraiment ?
Thalia me défia du regard. Ses yeux verts me lançaient des éclairs.
— Je te ferai remarquer que j'ai abattu une araignée grâce à mes flèches !
J'étais assez impressionné, au fond.
— Et combien en as-tu utilisées ?
— Quatre.
— Voilà, c'est ce que je disais, tu ne m'aurais peut-être pas touché.
— C'est ça ! Tu dis ça parce que tu n'as pas d'armes pour te défendre !
— C'est ce que tu crois ! Sinon, si tu as réussi à tuer une araignée et que j'ai déjà croisé deux autres cadavres... ça veut dire qu'il y a beaucoup d'araignées et qu'on est susceptibles de se faire bouffer ! On devrait arrêter de parler et se reconcentrer !
— Te défile pas, Irwin ! T'as quoi pour te défendre ?
Je lui fis mon plus beau sourire :
— Ça.
Thalia me frappa doucement à l'épaule à l'aide de son arc et j'éclatais de rire, incapable de m'en empêcher. Et même si je n'étais pas tout à fait rassuré à l'idée de trouver d'autres araignées, rire me procura le plus grand bien.
— T'es con !
En réalité j'avais bien un long poignard caché dans une de mes chaussures, et j'espérai vraiment ne pas avoir à m'en servir.
Je revins à la réalité, me demandant si je garderai mon poignard dans les autres niveaux. Peut-être, cela pouvait être utile.
— Niveau passerelle réussi.
Encore ce fameux niveau passerelle. Mon raisonnement avait été le bon : le labyrinthe ne servait que de « lien » entre les niveaux.
— Espérons que le prochain niveau sera facile... me dis-je avant d'y être envoyé.
* * *
Quand j'ouvris les yeux, je découvris avec stupéfaction que je me trouvais dans une petite pièce en apparence sans danger. Des quatre murs, un était translucide et donnait sur un couloir. La porte ressemblait à celles qui se trouvaient dans le Simulatorium. C'est-à-dire qu'elles devaient être ouvertes à l'aide d'un code, d'un pass, ou d'une empreinte digitale.
Soudain, lorsque je fis un pas en avant, je sentis que le sol était mouillé. Je baissai les yeux : l'eau commençait à s'infiltrer dans la pièce que je considérais comme étant une cellule. Elle ruisselait jusqu'à mes chaussures. D'où venait-t-elle ? J'inspectai les lieux des yeux et compris qu'elle venait d'une petite grille d'aération située dans un coin. Que se passait-il à l'extérieur ? Une tempête ? Je savais qu'à cause du réchauffement climatique, ça pouvait rapidement dégénérer... et que l'on connaissait beaucoup – trop – d'inondations et de glissements de terrain, surtout sur les côtes.
Tout à coup, une alarme retentit, me faisant sursauter. Que se passait-il et où étais-je ? Étais-je au Simulatorium ? Dans une aile qui m'était jusqu'alors inconnue ?
— Code 51. Tout le personnel est prié de quitter la base rapidement. Je répète : Key West doit être évacuée ! Si vous ne pouvez pas atteindre les navettes, dirigez-vous vers le toit. Deux hélicoptères vous attendent. Je répète : Code 51...
J'étais pris de court. Une base ? Une base militaire ?
Devant moi, c'était comme la fin du monde. Je pouvais voir des personnes courir, affolées, paniquées. Ces gens portaient des blouses. Des scientifiques ? Je criai, ils ne m'entendaient pas. Mais moi je pouvais comprendre ce qu'ils disaient. Était-je au moins visible à leurs yeux ? Non, sûrement pas. Pourquoi ?
D'autres marchaient, et semblaient moins paniqués. Deux d'entre eux s'arrêtèrent juste devant moi. Cependant, ils ne me virent pas. Évidemment ! Ça aurait été trop facile.
— Les enclos sont fermés ? demanda un homme au deuxième, qui semblait plus jeune que lui.
Des enclos ? Une base ? Des scientifiques ? J'étais dans un centre de recherche ? Je peinai à comprendre. Mais c'était probablement ça.
— Je ne sais pas, j'espère.
Soudain, les lumières s'éteignirent. Cela ne dura qu'une seconde avant que quelques lampes ne se rallument. Une panne ? J'étais soulagé que cela ne durât que quelques instants.
— La base est alimentée par le générateur de secours, dit le plus vieux (celui qui semblait avoir des cheveux gris), ça ne durera pas éternellement.
— Où est Edderson ? On ne peut pas rester là à l'attendre !
— Le connaissant, il doit être en train de sauver le plus d'affaires possible.
— Quel crétin, crus-je entendre. Si les enclos ne sont plus sécurisés, on court un grave danger. Ne restons pas là...
— Allons sur le toit dans ce cas. Le trajet jusqu'aux navettes sera sûrement trop dangereux.
Les deux hommes n'attendirent pas leur collègue et partirent sans lui. Je trouvais leur attitude loin d'être honorable. Je ne savais pas ce que contenait les enclos et je n'avais peut-être pas envie de le découvrir, mais laisser un collègue seul était la pire idée qu'ils aient pu trouver. Moi-même, je ne l'aurais pas fait. C'était comme si, dans d'autres circonstances, je laissais Luke ou quelqu'un d'autre alors qu'il courait un grave danger. Ces gens auraient très bien mérité une médaille pour leur lâcheté.
Je soupirai en sentant l'eau gelée coller mon pantalon à ma peau. En effet, le niveau de l'eau grimpait rapidement. Je devais sortir d'ici. Parce que si je ne trouvais pas un moyen de me libérer, j'allais finir noyé dans une sorte d'aquarium. Bon sang ! Qui meurt noyé dans un aquarium de nos jours ?
Tout en essayant de trouver un moyen de sortir, je pensai aux autres joueurs. Étaient-ils eux-aussi enfermés dans une cellule ? Je songeai à leurs profils. N'avais-je pas vu que quelqu'un ne savait pas nager ? Ou plutôt quelqu'un qui n'était pas très à l'aise dans l'eau ? Dans tous les cas, c'était une fille. Oui, j'étais certain qu'il ne s'agissait pas d'un garçon. Heureusement, je n'étais pas à sa place. Je savais nager et j'étais même plutôt bon. Le problème, c'était la respiration. Si l'air venait à manquer... je serais foutu.
Est-ce que l'on pouvait casser les parois ? Détruire la vitre pour ne pas finir noyé ? Mais comment ? Donner des coups de pied ne fonctionnera sûrement pas et je n'avais rien avec moi pour m'aider. Si ! J'avais oublié le poignard ! Peut-être qu'avec un peu de chance, il serait toujours caché dans ma chaussure ?
Je jetai un coup d'œil rapidement, laissant mes doigts glisser entre mon pantalon et ma chaussure. Rien. Rien ! Maintenant, le seul moyen de sortir était de passer par la porte ou d'attendre. Puis, en réfléchissant davantage, je me rendis compte que ça aurait été presque impossible de briser la vitre avec une sorte de couteau. Mais à ce stade du jeu, toute idée était la bienvenue.
Tout à coup, un cri me sortit de mes pensées. Non, ce n'était pas un de mes adversaires. Un scientifique ? Je ne pus m'empêcher de penser aux enclos. S'ils étaient ouverts et que ces personnes avaient dit qu'ils couraient un grave danger, cela signifiait que les enclos contenaient quelque chose de possiblement dangereux. Un animal ? Peut-être. Sûrement... Mais s'il-vous-plaît, pas d'araignées ! Je ne voulais pas avoir affaire à des amis de Spiderman. Plus jamais.
Plusieurs petits sons – ou cris – se firent entendre. Ce n'était même pas humain. J'aurais pu le jurer. C'était différent. C'était autre chose.
* * *
Quelques instants plus tard, je vis quelqu'un passer devant la cellule, une petite valise à la main. Je devinai qu'il s'agissait là de cet Edderson que les autres scientifiques n'avaient pas attendu. Il semblait les chercher et j'aurais bien aimé lui dire que ses collèges avaient préféré partir sans lui, pour qu'il évite de rester là à son tour. Mais il ne faisait pas du tout attention à moi, et ne me regardait pas. Il finit sûrement par se douter que ses collègues avaient dû s'en aller sans lui puisqu'il se remit à marcher. Mais ça faisait un bon moment que les autres scientifiques étaient partis... et qu'il y avait eu ces cris... Ce n'était peut-être pas une bonne idée de quitter les lieux. Parce que c'était dès le moment où les scientifiques avaient quitté le couloir qu'ils avaient hurlé. Les escaliers étaient juste là, je les voyais. Et Edderson venait de les monter. Quelque chose allait arriver.
Je me reculais de la vitre et attendis quelques microsecondes.
Puis soudain, un petit cri de surprise me vint à l'oreille avant qu'il ne devienne plus terrifiant encore. Un hurlement de douleur. Un hurlement qui m'enleva toute envie de rire et de plaisanter. J'entendis un bruit qui ressemblait à un corps qui tombait dans l'eau. Que venait-il de se passer ? Mon cœur battait de plus en plus vite, m'empêchant de réfléchir correctement, sans paniquer. Désormais, mourir noyé dans un aquarium me semblait être une meilleure idée que d'essayer de sortir d'ici. Surtout en sachant qu'il y avait ici quelque chose capable de tuer n'importe qui en quelques secondes. Une arme qui appartenait à l'armée et qui avait été créée dans le but de tuer, de détruire ? En tout cas, cette chose-là n'aurait jamais dû sortir de son enclos.
Bon sang... le pire c'est que je me trouve près de la sortie ! me dis-je.
Le niveau de l'eau ne faisait qu'augmenter et les couloirs semblaient déserts. Plus d'alarme, plus d'appels à l'évacuation. Comme si tout le monde avait été évacué ou pire... tué ! Comme s'il ne restait plus que moi et les autres joueurs. Même si j'avouais ne pas être sûr de ce que j'avançais. Et si j'étais le seul enfermé dans une cellule ?
Maintenant, les trois quart de mes jambes était sous l'eau et il m'était difficile de me déplacer. J'avais l'impression que la circulation de mon sang était stoppée et que mes jambes ne me répondaient plus. C'était si frustrant. Alors pour m'approcher de la vitre, il fallait avoir une bonne motivation. Et j'en avais une ! Puisque j'étais près de la sortie – c'était ce que j'avais deviné grâce aux escaliers – je me disais que je pourrais peut-être apercevoir ce qui l'avait tué.
Avec horreur, je découvris son corps et je dus réprimer un haut-le-cœur. Il lui manquait un bras.
Ok... Là j'étais obligé de me rendre à l'évidence que ce qui rôdait dans cette base était plus dangereux que ce que nous avions dû éviter dans les souterrains. Parce que ce que j'avais vu et entendu était loin de ressembler à quelque chose que je connaissais, et surtout loin de s'apparenter à une araignée.
Finalement, j'en venais à me demander : qu'est-ce qui pouvait être pire qu'une araignée géante ?
*
Et oui ! Qu'est-ce qui pourrait être pire ? A vous de trouver !
J'espère que vous avez apprécié ce chapitre ! La suite risque de fort vous plaire ! (Enfin, j'ose le penser)
N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé ! Si vous avez aimé, pas aimé... et pourquoi ! Ce que vous voudriez voir dans la suite ? Quels sont les personnages que vous voulez voir éliminés ?
+ Question : Est-ce qu'un quiz de personnalités vous tente ? Un questionnaire avec quelques choix de réponses pour savoir à quel personnage vous ressemblez le plus ?
A très bientôt pour la suite ! Des bisous ! ❤❤
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