XIX. Trahir pour survivre (Reyna)

Reyna Hood

Elle participe avec son frère Calum, et est l'une des plus jeunes ici. On la reconnaît grâce à sa peau basanée et à ses yeux bruns. Tout comme Elyas, elle a seize ans. Reyna est souvent sous-estimée par ses adversaires et même par son frère qui cherche toujours à la protéger. Mais derrière ses airs de fille fragile se cache une véritable guerrière.  Bien qu'elle ait facilement peur... Ce qu'elle aimerait, c'est que son frère arrête de la surprotéger autant et qu'il la laisse jouer comme elle l'entend. Mais elle sait que quoiqu'il arrive, il sera là pour l'aider, même si elle lui demande de ne pas le faire.

*  *

Chapitre 19

TRAHIR POUR SURVIVRE (REYNA)

Je courais. Je ne voyais presque rien. J'avais peur de ne pas réussir et de me faire attraper par l'araignée. Elle était tout près. Je ne devais pas m'arrêter. Et si elle réussissait ? Et si elle arrivait à me tuer ? Non... non... non. Je ne devais absolument pas penser à ces choses. J'allais passer ce niveau et arriver au prochain. Je ne serai pas éliminée ici. Pas dans les souterrains.

Je m'essoufflai de plus en plus. Mais. Je. Ne. Devais. Pas. M'arrêter. Je ressentais cette sensation de brûlure dans ma gorge. C'était affreux. J'avais besoin de boire. Oui... J'avais très soif. Je me mis soudainement à penser à ce que je donnerais pour me déshydrater. N'importe quoi sûrement.

Soudain mes mains rencontrèrent le sol, arrêtant instantanément le fil de mes pensées. Que venait-il de se passer ? Pourquoi étais-je tombée ? Non ! La panique prit possession de mon esprit. J'allais me faire attraper par l'araignée ! Elle était si près ! Trop près !

— Reyna !

Je tournai la tête immédiatement : Astra était accroupie dans un renfoncement. Elle était cachée ! Était-elle là depuis longtemps ? Qu'est-ce qu'elle faisait ici précisément ? Les questions se bousculaient dans ma tête.

— Viens ! Dépêche-toi !

Je réussis à l'atteindre. Mais ma cheville me faisait atrocement mal, ce qui était sûrement dû à ma chute. Je voulus parler mais Astra m'intima de ne pas le faire en plaçant un doigt sur ses lèvres. Elle me demanda ensuite silencieusement d'éteindre la lampe de ma montre, comme elle l'avait fait juste avant moi. Nous étions maintenant dans une obscurité des plus totales.

L'araignée finit par passer lentement. Elle me cherchait. Et tandis que j'essayais de garder mon calme et de contrôler mon rythme cardiaque, je crus bien qu'elle allait finir par découvrir que nous étions ici. Mais elle continua et nous fûmes hors de danger.

— Qu'est-ce qu'il s'est passé ? s'enquit Astra dans un chuchotement à peine audible.

Je fus submergée par mes souvenirs en même temps que je lui racontais comment j'avais été amenée à fuir l'horrible prédatrice.

Perdue, je ne savais plus où j'allais. Le plan ne m'aidait pas et je commençais à paniquer. Cela faisait déjà un bon moment que je tournais en rond et rien n'y faisait, je n'allais jamais vers la bonne direction.

Je venais d'arriver dans une sorte d'impasse. Cela ne ressemblait plus à un souterrain puisque le plafond était maintenant très haut. Il semblait être à plus d'une dizaine de mètres. Mais j'étais rassurée de voir un peu de lumière, elle venait d'en haut. Il ne faisait pas totalement clair et il subsistait encore quelques zones d'ombre mais je voyais sans utiliser ma lampe, ce qui était une très bonne chose.

Et alors que je pensais être seule, j'entendis des pas. Je me retournai afin de faire face à...

— Aleksey ? Tu m'as fait peur !

Ses lèvres affichèrent un rictus. Bien, il se moquait !

— Il devrait y avoir des choses intéressantes ici. Peut-être des armes, ou je ne sais pas...

— Des armes ? l'interrogeai-je. De quel genre ?

Il planta ses yeux marron dans les miens avant de passer à ma droite et de s'avancer vers le fond de la cavité.

— Un des joueurs a réussi à tuer une araignée.

Ça voulait donc dire qu'il y en avait plusieurs... Plusieurs frissons me parcoururent l'échine et se faufilèrent sur toute la surface de mon corps. Je détestais les araignées et toutes sortes d'insectes.

— Comment ?

— Elle a été poignardée trop près de son cœur.

Je me demandai alors qui avait pu tuer une des araignées, et comment l'arme avait été trouvée. Je pensais tout de suite à Ashton... mais il en avait vraiment peur. Tout autant que moi. De plus, il avait été à la dernière place du classement... Non, c'était peut-être quelqu'un d'autre. Je pensai aussitôt à Luke.

— C'est pourquoi il devrait y avoir quelque chose pour nous ici.

On commença à fouiller rapidement et Aleksey me questionna sur le précédent niveau, me demandant comment j'avais fait pour sortir. Mais je ne préférai pas le lui dire. Je n'avais pas assez confiance en lui.

Il me dit alors d'un ton sarcastique :

— Si tu n'as pas remarqué, j'en suis sorti comme toi. J'étais juste curieux et je voulais simplement faire la conversation.

Mais je n'y croyais guère.

— T'en penses quoi que Dawn soit éliminée ? m'enquis-je pour changer de sujet.

— Bonne question, sourit-il. Pas grand-chose en fait. C'est le jeu.

Mais ils étaient alliés dans mes souvenirs, ce qui prouvait donc que je ne devais pas lui faire confiance.

Le garçon aux cheveux d'un châtain assez clair se mit dos à moi et sembla trouver quelques petits trésors. Il releva la tête pendant que je cherchais de quoi me défendre au cas où et se recula vivement.

— Bien, nos chemins se séparent une nouvelle fois.

Il me tendit un couteau que je pris sans réfléchir. Je ne comprenais vraiment pas ce qui lui prenait.

— Ça te sera sûrement utile.

Puis il me poussa en arrière et commença à courir pour sortir d'ici le plus rapidement possible. Que venait-il de se passer ? Puis je réalisai qu'il venait de me pousser dans une toile d'araignée. Enfin, j'eus la chance de seulement la frôler, ce qui m'évita d'y rester collée. Cependant, ma main l'avait fait trembler. Non ! J'osai un petit coup d'œil au dessus de moi et le regrettai aussitôt. Une énorme araignée avançait doucement, se tenant un peu plus haut sur ses fils de soie. J'avais bien peur d'être devenue une proie.

Le couteau toujours dans ma main droite, je reculai vers la sortie sans faire de mouvements brusques. Peut-être qu'elle ne m'attaquera pas ? « Mais bien-sûr ! Elle va te laisser t'en sortir comme ça ! Sans rien demander en retour ? » pensa la partie paniquée de ma conscience.

Elle sauta tout à coup au sol et ses deux premières pattes se levèrent. Je connaissais ce signe ! Elle allait m'attaquer ! Qu'étais-je censée faire ? Courir ? Continuer à lui faire face ? J'allais mourir dans tous les cas ! J'étais paniquée et je n'arrivais pas à contrôler les battements effrénés de mon organe vital.

Je repensai alors à ce que m'avait dit Aleksey : « Un des joueurs a réussi à tuer une araignée. Elle a été poignardée trop près de son cœur. ». J'avais donc une chance si je visais juste, n'est-ce pas ?

Je pris le couteau par la lame et essayai de viser un endroit intelligent. Cependant ma main tremblait. Je ratai alors mon coup et le couteau n'atteignit qu'une de ses pattes.

Je ne réfléchis pas et pris la fuite.

— Il a osé t'utiliser pour sauver sa peau ? fulmina Astra à voix basse. J'y crois pas !

— Mais il m'a laissé le couteau ! Sans quoi je serais...

— Un couteau, Reyna ! Ce n'est rien ! Il aurait pu te prévenir et vous vous seriez échappés à deux !

J'étais obligée d'avouer qu'elle avait raison. Qu'aurais-je fait à sa place ? Je l'aurais averti, je ne l'aurais pas laissé seul face à un tel monstre.

— Bon, elle doit être loin maintenant, dit Astra avant de se relever. On va pouvoir sortir.

— Tu en es sûre ? l'interrogeai-je loin d'être rassurée.

Elle ralluma sa lampe torche et je fis de même. Oui, elle devait l'être.

— Écoute, je vais t'aider, ajouta-t-elle en me voyant me tenir appuyée sur mon pied gauche. On va y arriver, je sais où il faut aller.

Je hochai la tête.

— Tu me fais confiance ?

— Oui, oui. J'ai juste peur de ne pas pouvoir courir si jamais une araignée nous prend en chasse...

— On trouvera un moyen de s'en sortir. D'ailleurs... tu as repris le couteau qu'Aleksey t'a donné ?

Le couteau... non, je l'avais abandonné. D'autant plus qu'il était probablement toujours sur le haut de la patte du monstre.

— Non, il doit être encore planté dans l'araignée.

Astra sembla réfléchir un instant. Puis elle me lança un regard et je vis dans ses yeux brûler la flamme d'une de ses idées. Elle devait sûrement avoir un plan.

— Tu me fais confiance ? demanda la blonde à nouveau.

— J'aurais tendance à te suivre toi plutôt qu'Aleksey, si ça répond à ta question.

* * *

C'était une très mauvaise idée ! Astra était folle ! Son plan était ridicule... mais c'était le seul que nous avions. Puisque sans arme nous étions de toute façon fichues d'avance, Astra avait eu l'idée de s'en procurer à nouveau. Et si jamais l'araignée que j'avais blessée nous refaisait face, Astra essaierait de récupérer le couteau. Ceci était la partie du plan qui était la plus insensée. Comment ferait-elle pour rester en vie ? Et si l'araignée était plus rapide, plus forte ? Il y avait tellement de « et si » pour qu'ils fussent mis de côté. Et pourtant, c'était la seule solution qui s'offrait à nous.

Heureusement, la douleur à ma cheville s'était envolée, elle n'existait plus. Ma chute était désormais qu'un mauvais souvenir. Atteindre notre objectif – l'impasse où Aleksey m'avait laissée – devint ainsi plus facile.

— Tu as vu le classement récemment ? me demanda Astra.

— Non, la dernière fois que j'y ai jeté un œil, Ashton était bon dernier.

— Ah, il a dû se faire attaquer.

— J'espère qu'il ne se fera pas éliminer, dis-je. Dawn est partie, maintenant c'est au tour d'Aleksey, ajoutai-je. Je ne le supporte pas !

— Tu ne peux pas le blâmer pour avoir essayé de sauver sa peau. Même si j'aurais tendance à penser comme toi.

Je secouai la tête.

— Bien-sûr que je le peux ! Je le blâme pour tous ses actes.

— Tu sais, tu t'en prends à ce qui fait d'un être un Homme. C'est le propre de notre espèce ; survivre sans penser aux conséquences de ses actes. L'Homme ne pense qu'à sa propre survie en limitant celles des autres espèces. Et Aleksey n'a agi que par pur instinct. Comme nous le faisons, et comme tous les animaux le font également. Peut-être même qu'il le regrette maintenant.

— Mais je ne comprends pas comment on peut avoir un style de jeu pareil, continuai-je. Il a toujours été comme ça.

— Je n'essaye pas d'excuser ses actes ou quoi que ce soit mais tu ne sais pas comment tu aurais agi avec quelqu'un dont la survie t'importe peu. Sur le moment, tu ne penses qu'à toi. L'Homme a bien été coupable de plusieurs extinctions d'espèces et d'un réchauffement climatique important. Alors qu'on s'en soucie maintenant. C'est comme de l'hypocrisie. Tout ça parce qu'on a cherché à nous nourrir, à nous abriter, à vivre dans un confort optimal, surtout inutile. Réfléchis, ce niveau nous fait jouer contre des araignées. Ces bestioles qu'on a toujours cherché à éliminer alors qu'elles nous aident à survivre. Aujourd'hui certaines espèces ont muté. Et celle que l'on voit ici n'est autre que l'araignée Darwin-Goliath en cent fois plus gros, ou presque. Maintenant, elle est en haut de la chaîne alimentaire et nous attend. Ici, on inverse les rôles, nous sommes les proies. Et ces araignées nous dépassent. Notre survie dépend de celle des autres. Ne l'oublie pas.

Je comprenais son point de vue, j'étais d'accord avec ses propos. Notre survie dépendait de celle des autres et c'était malheureusement bien vrai. Mais Aleksey aurait très bien pu faire un effort.

— Tu as entendu ça ?

Astra s'était stoppée, tout comme mes pensées. Je devenais à nouveau nerveuse. Pitié, pas d'araignées, implora ma conscience.

— Non, c'était quoi ?

— Des voix.

J'étais soulagée. Ça ne pouvait être qu'un groupe de joueurs. Parce que les araignées ne parlaient pas... ça aurait été le comble !

— Tant que ce n'est pas un cri...

— C'était sûrement un écho. Et tu vois ça ?

Il y avait un peu de lumière, ça veut dire que la cavité n'était pas loin.

J'expirai, on allait enfin pouvoir récupérer de quoi nous défendre.

On finit par atteindre l'impasse et mon premier réflexe fut de regarder la toile qui surplombait toute la pièce. Aucune araignée en vue. Ensuite, on se pressa d'aller voir ce qu'il restait d'intéressant.

— Astra, dis-je, j'ai une théorie.

— Je t'écoute, souffla-t-elle.

— Et si toutes ces armes, ces babioles, n'étaient que des choses que portaient leurs victimes ?

— C'est possible. Mais n'y pense pas.

La voix de la raison. C'était ce que j'avais pensé en l'écoutant parler tout à l'heure, au sujet de l'Homme.

— Il n'y a rien... fis-je, commençant à angoisser. Si elle revient, on va mourir...

— Où est passé ton optimisme ?

— Quel optimisme ? Je n'en ai jamais eu !

Elle rit doucement avant de se retourner et de soupirer.

— Bon, il faudrait essayer ailleurs.

Je hochai la tête, déjà prête à sortir d'ici quand je m'immobilisai.

Mon cœur eut un raté avant d'accélérer ses battements.

— Astra... chuchotai-je. On est définitivement fichues.

— Pourquoi tu dis ça, Reyna ?

Elle me lança un regard et sembla comprendre qu'il se passait quelque chose d'anormal.

— Oh. Mon. Dieu, dit-elle en se relevant et en fixant ce qui se trouvait à l'entrée. Ne panique pas, d'accord ?

Je ne sus si elle se parlait à elle-même ou si elle me donnait ce conseil.

L'araignée avança doucement, elle chassait. C'était impossible de ne pas le voir.

— Le couteau ! s'exclama Astra. Il faut le récupérer !

— Quoi ? m'affolai-je.

En regardant bien l'araignée, je compris ce qu'avait voulu dire Astra. C'était celle que j'avais blessée. On avait peut-être une chance. Une petite chance de nous en sortir.

— Je vais essayer, décréta-t-elle.

— Mais tu es folle ? On n'a aucun plan !

Elle tourna son regard vers moi :

— C'est ça ou on finira comme Ashton avant nous.

Astra s'avança de telle manière que si la bête décidait d'attaquer, c'était elle qui serait blessée la première. Mais ce « plan » restait totalement fou. Je ne pouvais pas la laisser lui faire face toute seule. Si ? Et si j'enlevais mes chaussures pour les lui lancer sur la tête ? Et si je trouvais quelque chose ?

— Je vais courir, prendre le couteau à la volée et te le lancer, ok ?

Sur l'instant je pensais que c'était de la folie de prononcer une telle tactique alors que l'araignée était si près de nous. Comme si elle pouvait comprendre. Alors que non... enfin, il me semblait qu'elle ne pouvait pas saisir le sens de nos paroles.

— Ok.

Bonne chance.

Astra bondit et s'élança avec une telle rapidité qu'il était presque dès lors inconcevable que son plan ne tombât à l'eau. Mais ce fut le cas. Elle réussit à prendre le couteau mais l'araignée fit volte-face, faisant tomber Astra qui s'écroula à quelques mètres, à plat ventre. Le couteau atterrit encore plus loin.

La bête n'eut aucune pitié et planta ses crochets dans le dos de mon amie, sous mon regard paniqué. J'étais tétanisée, incapable de faire quoi que ce soit.

Le cri de la blonde me déchira de l'intérieur. Elle hurlait à la mort.

— Astra ! m'époumonai-je. Non... non... non...

Quelques perles salées dévalèrent mes joues à une vitesse vertigineuse. Elle allait mourir par ma faute, parce que je n'avais pas saisi l'occasion de courir et de ramasser l'arme. Parce que je n'avais pas eu le courage nécessaire pour bouger et la sauver. Avais-je le temps de courir jusqu'au couteau, le ramasser et le planter dans l'araignée ?

Non, c'était du suicide. Elle se tenait trop proche de notre dernière chance.

Le silence repris place et je ne le supportais pas. Au moment où je crus voir la poitrine d'Astra se soulever légèrement, l'araignée repris conscience de ma présence ici. C'était comme si elle prenait son temps pour me rejoindre et je sentais déjà ma fin venir. Chaque mètre qu'elle franchissait, je faisais quelques pas en arrière. Jusqu'à être totalement collée au mur rêche et gelé de la cavité.

La bête eut un mouvement de recul, s'immobilisa et se retourna. Je pus voir une flèche voler et crever un de ses yeux. Elle émit un son étrange. Puis une autre flèche l'atteignit, et ne la manqua pas.

Une seule personne était capable de viser avec autant de précision : mon frère.

Et l'araignée tomba à quelques mètres. Je me décalai, afin de m'éloigner de ce cauchemar pour atteindre Astra, quand je vis Calum et Kaloni à l'autre bout de l'impasse. Mon frère venait de me sauver la vie !

Ce dernier passa quelque chose dans son dos – sûrement une arbalète puisque ça ne ressemblait pas à un arc – et vint me rejoindre.

— Cal... pleurai-je dans son cou quand il vint m'étreindre. Tu nous as sauvé la vie !

Mon frère sourit légèrement, avant de se détacher de moi.

C'était à ce moment que je me tournai vers Astra en essuyant les quelques perles salées sur mes joues :

— On est sauvées, As ! On est sauvées !

Mais elle ne me répondit pas. Kaloni s'agenouilla près d'elle et posa ses doigts sur son cou, juste en dessous de son menton. Je devinai qu'elle essayait de capter un quelconque signe de vie. Les doigts de Kaloni créaient un tel contraste avec la peau si pâle d'Astra que la couleur de son épiderme pourtant chocolat semblait noir.

Kaloni baissa la tête et se releva. Je compris alors qu'Astra n'était plus là.

— Je suis désolée... tellement désolée...

Je fis quelques pas en arrière.

— Rey... ce n'est pas de ta faute.

— Si ça l'est, dis-je. J'aurais pu la sauver.

— Tu ne peux pas endosser ce rôle, tu n'es pas la fautive. Astra t'a sauvé la vie, d'accord ? C'est ce à quoi tu dois penser. Elle l'a fait parce qu'elle l'a décidé. Tu n'es aucunement coupable de quoi que ce soit, et encore moins de ce qu'a fait un monstre à huit pattes !

— Mais j'ai eu l'occasion de l'aider... je l'ai laissée suivre son plan toute seule.

Je m'en voulais tellement. J'avais peur pour Astra, qui était obligée de tout recommencer de zéro.

— Ça n'aurait peut-être rien changé. Maintenant, regarde-moi, on est ensemble et c'est tout ce qui compte.

Je hochai la tête et Kaloni me tendit le couteau qu'elle venait de ramasser.

— Astra a encore une chance de passer le niveau. Vous n'étiez pas les dernières, tenta de me rassurer Calum.

— Qui l'était ?

— Michael.

— En fait, ajouta Kaloni, je suppose qu'il n'est pas tout seul. Il doit être entouré de Luke et Echo. L'ordre de leurs noms change constamment. Ashton n'est pas loin au-dessus non plus. Ensuite, c'est nous.

J'espérai alors qu'aucun des noms qu'elle avait cités ne sera éliminé. Luke, Echo, Michael, Astra, Ashton... ils méritaient d'aller plus loin.

« Notre survie dépend de celle des autres » m'avait dit Astra. Je comprenais maintenant cette phrase de deux façons. La première vision des choses, c'était que nous ne pouvions survivre dans ce niveau que si les araignées étaient décimées. La deuxième vision possible, c'était que sans d'autres joueurs, nous ne serions pas là. Sans Calum, je serais morte.

— Rey, tu viens ? m'intima mon frère en arrêtant le fil de mes pensées.

Et je ne pus m'empêcher de songer que tout aurait pu se passer différemment.

Holà ! Nouveau chapitre posté ! J'étais très impatiente de vous le poster puisque il est écrit déjà depuis presque une semaine ! Qu'en avez-vous pensé ?

Dans le prochain chapitre vous saurez qui sera éliminé lors du second niveau que j'ai appelé les Souterrains. Qui parmi les onze joueurs sera éliminé ? Essayez de deviner ! (Celui qui trouve aura le droit à un cookie ^-^)

Sinon, petit rituel de fin de chapitre, une nouvelle question : 

Quel est le personnage que vous aimez le moins ? Et pourquoi ? 

A la semaine prochaine pour un nouveau chapitre :) 


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