CHAPITRE 22

Coucou ! J'ai de très bonnes nouvelles à vous annoncer ! Cette fanfiction a été nominée au concours Les Wappies, qui se déroule actuellement sur Wattpad. Il va donc passer l'épreuve des duels. C'est super cool sachant que ce texte sort un peu de mon cerveau en direct. Ensuite, la deuxième bonne nouvelle, c'est que le drama est de retour ! Bonne lecture !

CHAPITRE 22

Théo attendait sur une chaise devant la chambre de Balthazar et Victoria. Cyrielle se tenait à ses côtés, silencieuse, et lâchait de temps à autre un mot encourageant pour lui faire garder l'espoir. Pour lui faire oublier que Balthazar avait réagi très violemment au nouveau traitement et que son coeur avait lâché deux fois. Tesla lui avait assuré que le mage était stabilisé, mais le paladin n'était plus certain d'avoir envie de leur faire confiance. Ils l'avaient presque tué.

Si le traitement avait cet effet sur le mage, malgré la résistance de son démon, que se passerait-il avec Victoria ? Il ne pouvait s'empêcher de se le demander, de plus en plus nerveux les heures s'écoulant. Les mages refusaient de lui exposer clairement la situation et plus le temps passait, moins Théo parvenait à l'accepter. La colère grondait lentement en lui.

Il baissa les yeux sur Icy, toujours terriblement inerte dans ses mains. La petite créature avait perdu conscience en même temps que le mage, et rien ne semblait la réveiller. Théo l'avait enveloppée dans un torchon, mais n'avait pas pu se résoudre à la laisser avec son nouveau "maître" à l'intérieur. Il n'avait même plus le droit d'entrer. 

La porte du couloir s'ouvrit. Mani resta sur le pallier, un peu gêné, avant d'avancer dans leur direction. Cela faisait des jours qu'ils n'avaient plus croisé l'elfe, visiblement à son aise dans l'Académie. Il se laissa choir sur la chaise à côté d'eux, puis se tourna vers le paladin.

"J'ai... trouvé quelque chose. D'assez intéressant, je veux dire, sinon je n'en parlerais pas. Je suis rentré dans une pièce au hasard, tout à l'heure, et il y avait des notes accrochées sur les murs. Elles étaient toutes sur Shinddha. Ce n'était pas l'écriture de Balthazar. Et je crois même que... Enfin, que quelqu'un cherche volontairement à lui faire arrêter ses recherches."

Il sortit un papier de sa veste et lui tendit. 

"C'est quoi ? demanda Théo.

— Une lettre.

— Oui, je le vois bien, mais elle dit quoi ?

— Quelqu'un a vendu du paradis blanc trafiqué à Balthazar dans le but de le rendre de le décrédibiliser et de lui faire perdre le contrôle. La drogue qu'il a pris contient un "accélérateur neuronal", un truc qui l'excite tellement qu'il devient incontrôlable. Et... Et c'est pas tout. Les mages ont... des boules mémorielles, des boules magiques où l'on peut voir des moments passés, enregistrés. Et je te conseille de t'accrocher."

L'elfe lui tendit une petite boule noire. Dès qu'il la toucha, tout devint noir autour de Théo, avant de révéler une salle qu'il reconnut immédiatement comme la chambre du mage. 

Une version de Balthazar, bien plus jeune, dormait dans son lit, paisiblement, lorsque la porte s'ouvrit discrètement. Le mage, éveillé par la lueur, ouvrit paresseusement les yeux pour dévisager l'inconnu, resté dans l'embrasure de la porte.

"Quoi ? grogna le demi-démon. Foutez-moi la paix, je suis en pause."

L'homme s'avança, sourire aux lèvres. Deux autres personnes le suivaient. Le mage, sur ses gardes, se redressa. Il s'agissait de trois adolescents. Théo fronça les sourcils, ils tenaient tous des barres de métal au bout pointu. L'un d'eux s'approcha du lit, et sans crier gare asséna un violent coup dans la figure de son ami. Il ne bougea pas, ne cria pas, comme s'il y était habitué. 

Le paladin s'approcha doucement du lit. Les personnages ne pouvaient pas le voir, de toute façon. Balthazar était menotté au lit. L'adolescent qui l'avait frappé le retourna sur le dos et lui attacha la deuxième main, sans que le mage ne se débatte plus que ça.

"Entrée numéro 11, dit l'enfant. Début de la dissection."

Théo sentit son sang se glacer quand il détacha un long couteau de sa ceinture. Balthazar déglutit, avant de se cabrer dès que l'arme entra dans sa chair. Il hurla de douleur sous les yeux impuissant de Théo. Son corps se recouvrit d'écailles. Personne ne vint. Plusieurs mages curieux s'arrêtèrent devant la porte, mais aucun n'intervint.

Une fois la torture terminée, ils le recousurent grossièrement et l'abandonnèrent dans les draps souillés de sang. Les deux barres de métal des complices de son tortionnaire brisèrent ses deux jambes peu de temps après. Les os se remirent en place dans l'heure, mais la cicatrice qui barrait son torse, Théo ne pouvait l'oublier.

Balthazar, son Balthazar, avait exactement la même.

Théo revint à lui. Ses mains tremblaient de rage et de colère. Ce Balthazar, il ne le connaissait pas encore à l'époque. Il tourna la tête vers Mani, l'elfe lui offrit un sourire rassurant.

"Il... Il y en a plein dans la pièce, à différentes époques pendant son parcours à la Tour des Mages. Mais celle-ci, elle avait attiré mon regard. Je pense que tu devrais venir voir le reste. Il y a peut-être des choses pour expliquer son état."

Théo n'était plus certain de le vouloir après ça. Il lança un regard vers Cyrielle. Elle se redressa sur sa chaise et s'éclaircit la voix.

"Suivez-le. Je monte la garde ici pour vous prévenir en cas de mouvement. Ce serait dommage de passer à côté d'une nouvelle piste par manque de temps ensuite, pas vrai ?"

Le paladin acquiesça. Il se leva et emboîta le pas à Mani. Une question lui restait malgré tout en tête. Il avait été un véritable enfoiré avec lui, pourquoi lui pardonnait-il aussi facilement ? Pourquoi continuait-il à l'aider ? Il se sentit légèrement coupable. Il ne voulait que se rattraper et lui continuait de lui balancer des horreurs à la figure. Grunlek avait raison. Il n'avait pas le droit d'agir de cette façon. Jeter sa haine sur lui, c'était injuste. Mani avait perdu autant qu'eux dans cette fichue bataille.

"Tu es bien silencieux, le coupa l'elfe."

Théo releva la tête vers lui. Ils traversaient le hall de la tour des pyromanciens, la statue de l'archimage Protemus les jugeait du regard. Le paladin poussa un soupir.

"Je ne trouve pas grand chose à dire, répondit le guerrier. Je sais que je devrais m'excuser, encore une fois, mais...

— Tu n'as pas besoin de le faire. Je comprends, tu sais. Je ne t'en veux pas. Je sais que c'est difficile pour toi en ce moment, les mots dépassent parfois les pensées. Je ne suis pas le plus à plaindre et je ne veux pas de pitié. Je suis coupable, j'en ai conscience, mais je fais ce que je peux pour... Enfin pour me racheter.

— Tu n'as pas besoin de te racheter. Ce n'était pas de ta faute, Mani."

L'elfe sourit de coin avant de reprendre la route. Ils entrèrent dans un couloir à l'écart. Au bout de celui-ci, un escalier descendait vers les ténèbres. Peu rassuré, Théo suivit le télékynésiste en bas. Il s'agissait d'une vaste zone, moins flamboyante que le rez-de-chaussée et les étages. Quelques torches illuminaient l'espace, il s'agissait d'une sorte de laboratoire expérimental. Des tables en métal étaient couvertes d'objets étranges contendants. Elles reposaient devant de grandes cages vides, capable de contenir un homme sans lui laisser la possibilité de s'asseoir. Cette pensée fut renforcée à la vue de chaînes en métal placés en bas, au milieu et en haut, pour tenir les chevilles, les poignets et le bassin, et enfin le cou. Où étaient-ils rentrés ? Qu'est-ce que les mages faisaient ici ?

"Flippant, hein ? J'aurais pas aimé être à la place des bougres qui se trouvaient là, frémit Mani. Viens, la pièce est derrière."

Théo eut un très mauvais pressentiment. Balthazar avait-il été un cobaye de la tour des Mages ? Après tout, les hommes qui lui avaient fait du mal dans ses souvenirs agissaient comme des scientifiques. Il se sentit un peu trahi. Le mage ne lui avait jamais parlé de ça. Pourtant, le paladin lui avait confié bien des choses risquées, qui le compromettait physiquement et émotionnellement. Découvrir tout un pan de sa vie caché derrière les murs de ce laboratoire le terrifiait.

Mani l'attendait devant une porte entrouverte. Théo le rejoignit et jeta un coup d'oeil à l'intérieur. C'était un petit cagibi en mauvais état, transformé en laboratoire de fortune. Les murs étaient tapissés de notes. Une bougie encore chaude était posée sur un tas de caisses qui servait manifestement de bureau. 

Théo parcourut les feuilles du regard. En effet, la plupart d'entre elles parlaient des expériences de Balthazar sur l'âme, certaines mentionnaient Shinddha. En fouinant un peu, il découvrit des feuilles plus anciennes qui traitaient de sa nature de demi-diable, sans pour autant être datées. Dans un tiroir, plus inquiétant, il trouva des échantillons de sang, scellé magiquement, ainsi que des écailles d'un rouge foncé, dont la provenance ne faisait aucun doute. Sur l'étagère, plusieurs boules noires attendaient leur heure. Théo en saisit une au hasard, la boule au ventre.

"Entrée numéro trente-six. Le sujet lutte contre le poison."

Balthazar était allongé sur une table grise et convulsait. Ses cris perçaient l'espace et frappèrent Théo de plein fouet. Il était bien plus âgé que le premier Balthazar, même si toujours jeune.

"Le démon empêche la paralysie de se produire, mais semble compromettre l'état physique du patient. J'en ai vu assez. Injection de l'antidote."

L'homme qui parlait s'approcha. Théo le reconnut immédiatement comme l'un des adolescents de la première scène. Il planta une aiguille dans le dos du mage qui se cabra avant de se calmer soudainement, inconscient.

"L'effacement des souvenirs devient complexe. Le sujet résiste de plus en plus et parvient même à se rappeler de certains événements. S'il devient trop gênant, nous devrons songer à le maintenir captif du laboratoire définitivement. Nous ne pouvons pas nous permettre de le perdre.

— Bien, très bien, répondit une autre voix masculine. Nous allons le remettre dans sa chambre."

Deux hommes saisirent le mage par les bras et le traînèrent vers la sortie.

Théo relâcha l'artefact, nerveux. Il n'aimait vraiment pas ce qu'il voyait. Au moins, il comprenait un peu mieux pourquoi Balthazar n'en parlait pas. Il prit une grande inspiration et serra les poings, en colère. Peu importe qui s'amusait ici, il en avait encore après son ami. Et cette fois, le paladin ne laisserait pas passer ça.

"Tu es sûr que tu n'as pas allumé cette bougie ? demanda-t-il d'une voix sombre.

— Certain, répondit Mani d'une voix grave. Quelques papiers ont bougé également. Quelqu'un est venu ici le temps que j'aille te chercher.

— C'est inquiétant, dit le paladin en baissant la voix. Quelqu'un observe Balthazar, et lui veut du mal. On va devoir se méfier. Plus question de parler des Codex ou de la malédiction à voix haute. Moins ce fumier aura d'informations, mieux ce sera.

— Tu penses à quelqu'un en particulier ?

— Non, je ne sais pas à qui on peut se fier ici. Même Tesla nous cache des choses. Je veux que ça reste entre nous deux, et la petite. C'est clair ?"

Mani hocha la tête. 

"Très clair."

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