Chapitre 2
- Layla, tu vas vraiment l'accompagner partout ? entendit-il au détour d'un couloir.
- Bien sûr ! Il est tellement mignon et tout innocent ! répondit cette dernière en sirotant son café.
- Tu es au courant des rumeurs qui traine sur lui ?
- Qu'il soit un charmeur de serpent ou une fashionista, qu'est-ce que ça peut bien faire ? Et puis regarde le, tu crois vraiment qu'il est capable de faire ce genre de choses ?
- En tout cas, tout le monde refuse de l'approcher.
- Je trouve ça pas cool, il est nouveau et j'ai cherché des informations sur lui, j'ai rien trouvé du tout, donc je sais pas où vous êtes tous allé chercher ça.
- T'es de son côté ?
- Je crois en ce que je vois et tant que je n'ai pas une preuve irréfutable de ce pourquoi on l'accuse, je croirais ce que je veux.
Sur ce, Layla planta sa collègue et partie en direction de son bureau.
Mais NuNew sentit une lente blessure lui ouvrir le coeur. Les gens étaient si mesquins par simple envie de s'amuser à torturer les jeunes ou les artistes qui avaient déjà assez de mal comme ça à se démarquer du lot ? Il venait juste d'arriver que déjà on l'avait catégorisé comme quelqu'un à problèmes, mais d'ailleurs... Quel problème ? Qui avait bien pu lancé une rumeur sur lui ?
Il devait aller voir Layla pour lui en parler, même si ça voulait dire qu'il avait capté sa conversation, il devait tout de même en savoir plus. C'est timidement qu'il se dirigea vers le bureau de cette dernière, qu'elle partageait avec d'autres personnes. Il toqua à la porte et passa sa tête à travers pour se montrer.
- Oh mon trésor ! s'exclama sa manageuse. Entre mon poussin ! Que puis-je pour toi ?
NuNew salua les travailleurs et s'avança tout en ne sachant pas comment il devait aborder la chose avec elle, mais Layla était une personne avec une observation à toutes épreuves. Elle comprit en un clin d'oeil qu'il était au courant que quelque chose se tramait et décida de le prendre avec elle pour aller s'enfermer dans une salle vide de réunion.
- Maintenant qu'on est que tous les deux, tu veux qu'on en parle ?
- Je...
- Je ne sais pas qui a lancé cette rumeur, mais je compte bien mener mon enquête. Tu es nouveau et je pense que quelques jaloux ont eu envi de s'amuser à tes dépends. Il faut que tu fasses attention à toi mon poussin, dans ce monde rien n'est tout rose. On s'imagine que ça va être la fête. Que, une fois qu'on a signé, on va vivre une aventure extraordinaire, ce qui est le cas. Mais il y a toujours le revers de la médaille et c'est pas le plus simple à encaisser.
- Phi, de quoi parle la rumeur ?
- On dit que tu es un briseur de couple et que tu fais du cocufiage...
Choqué, NuNew regarda sa manageuse et tomba sur une chaise tout proche de lui.
- M...Mais je n'ai jamais eu de... je n'ai jamais été en...
- Jamais ?
- N...on... J'ai bien eu des crushs sur quelques personnes quand j'étais plus jeune, mais je n'avais pas le temps pour ça. Je voulais faire de la musique. Je... je n'ai même jamais...
Il se mit à rougir si violement que Layla n'eut pas de mal à comprendre l'allusion et vint le prendre dans ses bras pour le consoler.
- Je vais faire mon possible pour te protéger mon mignon. Mais tu vas devoir faire quelque chose pour moi.
- Tout ce que je peux ! s'exclama t-il brisé de l'intérieur.
- Je veux que tu te tiennes le plus éloigné que possible des personnes que je vais t'indiquer, ce sont celles qui propagent cette rumeur. Tant que je ne sais pas d'où ça vient, tu reste le plus discret possible. D'accord mon poussin ?
NuNew hocha frénétiquement la tête et sécha les larmes qui avaient coulées sur son visage. Layla tamponna ses joues pour effacer les traces de ces dernières, bien qu'elle savait qui les avaient propagés, elle ne savait pas pourquoi s'en prendre à un être aussi innocent que son jeune protégé. Elle devait en référer à plus haut qu'elle, mais elle était très méfiante.
Son téléphone sonna soudainement mais son coeur s'arrêta quand elle reconnu le nom sur son écran. Le grand Patron voulait la joindre. Vite, elle s'empressa de répondre :
- A... Allô ?
- Dans mon bureau, seule, dans 5 minutes.
- D... D'accord. Trésor, tu as un entrainement de danse, tu peux t'y rendre sans moi ? J'ai un imprévu et je ne peux pas le louper, c'est très important.
- Ou... Oui, bien sûr. Merci Phi.
Elle le prit une dernière fois dans ses bras et lui caressa le dos pour lui apporter du réconfort. Devant la porte ils se séparèrent et NuNew prit la direction des étages des salles de danse. La mort dans l'âme, il marchait en rasant les murs, cherchant à être le moins visible possible.
[...]
Toc toc
- Entrez ! s'exclama une voix puissante aux intonations virils et graves qui donnaient des frissons dans tout le corps.
Layla rajusta sa tenue et entra dans le grand bureau du patron qui se trouvait debout devant la grande fenêtre qui prenait tout le murs derrière son grand bureau. Il se tourna alors vers elle et c'est son regard fauve et glacé qui la fit frissonner de peur.
- Vous... Vous avez demander à me voir, Monsieur ?
- Layla, installez-vous. Je voudrais que l'on parle vous et moi.
- Euh... De... De quoi voulez vous me parler Monsieur ?
- De ce qu'il ce passe avec votre protégé et cette agence.
Layla blêmit et, sentant que la situation allait se dégrader, elle se lança dans sa défense, préférant éviter le pire à ce jeune homme pour qui elle s'était prise d'affection en l'espace de quelques heures.
Quand elle eut fini sa tirade, son patron n'avait toujours rien dit mais fit entrer le directeur de son secteur.
- Vous avez demandé à me voir ?
- Je voudrais savoir ce qu'il ce passe avec ce nouvel artiste qui a signé chez nous.
- Oh ! NuNew Charawin. C'est bien dommage qu'un si jeune et talentueux artiste soit aussi fourbe pour nous cacher ce genre de passé. souffla t-il, répétant son texte comme si il s'apprêtait à passer un casting pour un tournage prometteur.
Layla l'avait déjà cerné depuis longtemps et lui adressa un coup d'oeil que le Patron ne manqua pas de capter. Il savait ce qu'il ce tramait chez lui mais voulait en avoir le coeur net. Ce garçon n'était pas la première victime et encore moins le premier à quitter l'agence sans explication avec une rumeur sortie de nulpart. Pour quelle raison , Il ne le savait pas encore mais était bien décidé à en faire son affaire. Un homme entra sans y être invité et s'approcha de lui pour lui murmurer quelque chose à l'oreille.
- Le garçon a été viré de son cours de danse.
L'interrogation était grandissante dans son esprit, mais face à son directeur de département et une travailleuse qu'il connaissait très bien et ce, depuis longtemps, il décida de congédier sèchement le directeur, demandant à Layla de rester pour lui poser des questions.
- Layla, je veux que vous fassiez quelque chose pour moi.
- Tout ce que vous voulez Monsieur.
- Je vais être direct : je veux trouver pourquoi mes artistes subissent ce traitement.
- Vous... Vous saviez ?
- Rien ne m'échappe, sachez juste ça.
- B... bien sûr ! Si je peux vous être utile, n'hésitez pas à compter sur moi !
- Comment est-il ?
- Qui ? Oh, Nong NuNew ? C'est un jeune homme adorable et si innocent. Il a une voix d'ange et des doigts de fée.
- Attention Layla, je croirais vous entendre dire que vous en êtes amoureuse.
- Oh oh, malheureusement non Monsieur, rappelez vous bien.
- Je sais. répondit-il en lui soouriant.
Le patron lui demanda tellement de choses sur le jeune homme dont elle avait la charge, qu'elle se lança dans un exposé remplit de mots doux et d'affection pour ce petit garçon perdu parmi les requins d'un monde qu'il avait pourtant rêvé.
Plus il e apprenait et plus il se sentait désolé pour ce jeune homme. Mais une soudaine envie de le rencontrer le pris. Layla lui présenta une vidéo du jeune homme en question et le coup de foudre fut immédiat pour lui. Autant son visage que sa voix et son attitude. Il devait le rencontrer avant que les choses ne s'aggravent, mais comment faire sans se faire remarquer par ses employés ?
Il remercia Layla et la laissa repartir.
- Tarik.
- Je suis là.
- Je veux que tu surveille certaines personnes dans le département des artistes du 36.
- D'accord.
Tarik n'avait pas besoin de demander qui en particulier, il avait déjà une idée sur la question et disparu telle une ombre pour entamer sa mission.
Le patron quand à lui, avait besoin de sortir pour respirer et réfléchir à ce qui ce passait dans son agence, derrière son dos tandis que ces derniers pensaient qu'il ne savait pas qu'on le poignarder en douce. Il enfila un masque pour passer plus ou moins inaperçu dans les couloirs et partie en direction de l'inconnu.
Des étages plus bas, il décida de se fondre dans la masse et d'écouter ce qu'il se disait et bien évidemment, ça ne parlait que des rumeurs sur ce jeune homme complètement isolé par les débilités inventées par un jaloux.
- Il est partie en courant quand je lui ai dit qu'il n'arrêtait pas de faire des erreurs alors qu'il en faisait pas. s'exclama le coach.
- Pourquoi lui avoir mentis ?
- Avec tout ce qu'il a pu faire, ça ne lui fera pas grand chose en plus sur la conscience.
- C'est vraiment excessif quand même.
Zee Pruk, le patron de Real Entertainement sentit une lente colère lui glisser dans les veines, coulant sur son coeur et écrasant ses nerfs au point qu'il avait envie de tous les virer. Mais il devait en savoir plus et même si Tarik et Layla étaient envoyés en espions dans les étages, quelqu'un était seul dans cet océan de mesquineries : NuNew...
Et c'est au détour d'un couloir, près d'une porte d'accès de l'escalier de secours, Zee entendit des reniflements. Quelqu'un pleurait. Discrètement, il s'en approcha et ouvrit la porte pour découvrir NuNew, tremblant, perdu dans ses sanglots, ne faisant plus attention à rien. Il ne remarqua pas la présence de Zee, ne l'ayant jamais rencontré, il ne risquait pas de savoir qu'il avait derrière lui, le grand Patron de l'agence.
Doucement, Zee s'approcha du jeune homme et lui tendit un mouchoir de poche.
Nunew sursauta et tenta de cacher qu'il avait pleuré en séchant ses larmes assez rapidement. mais l'homme masqué qui lui faisait face, ne parlait pas, aucune animosité dans son regard, juste un geste tendre et simple. Il prit d'une main tremblante, le mouchoir et tamponna ses joues.
Quand il voulu le lui rendre, l'homme bien habillé fit signe qu'il pouvait le garder. Il vint simplement s'asseoir à côté de lui et retint le jeune homme de se relever. Il lui attrapa le poignet et gentiment mais d'une poigne ferme, lui intima de rester assis à côté de lui. Il ne parlait toujours pas et semblait quand même avoir envie de savoir ce qui n'allait pas.
Devait-il en parler à un inconnu qui risquait de le prendre pour un demeuré ? Dans un élan de tristesse, NuNew se lâcha :
- Phi... Est-ce que tout le monde est aussi méchants que ça quand des nouveaux arrivent ? Même entre eux ?
L'homme ne disait rien mais se pencha légèrement sur le côté, lui proposant son épaule. D'abord intrigué, le jeune homme se laissa aller et sanglota tout en lui racontant ce qu'il vivait depuis le matin. Zee se retenait d'intervenir car si il le faisait dans l'instant, l'agence fermerait et il poursuivrait chacune des personnes qui travaillaient sous lui. Mais la douleur du jeune homme lui serrait le coeur. Sa colère n'avait cessé d'enfler dans ses veines. Son sang ne faisait qu'un tour et il savait qu'il devait agir rapidement avant que les choses ne dégénèrent.
Quand NuNew eu fini son récit, Zee se surpris à lui entourer les épaules de son bras et ils restèrent ainsi pendant une bonne dizaine de minutes avant que le téléphone du garçon ne sonne.
Layla cherchait après lui. Zee se leva alors, mais dans une volonté de vouloir apporter un soutien fort au jeune homme, il se pencha en avant, l'attrapa par la nuque, son autre main dans la poche de son pantalon de costume, il colla son front au sien pendant quelques secondes, puis disparu, laissant à NuNew une impression incroyable de puissance.
***
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