Chapitre 15

Chapitre 15

Par la fenêtre la cuisine des Weasley, on voyait clairement une silhouette se détacher des collines environnantes du village de Little Chaspoule. Elle appartenait à une femme qui était encore dans la fleure de l'âge. Elle portait une robe vaporeuse couleur verte pomme qui faisait ressortir l'éclat de ses yeux chocolat. Elle avait placé dans ses cheveux broussailleux une pince de la même couleur afin de retenir une mèche rebelle en place. Elle avait une démarche plutôt hésitante qui ne lui ressemblait pas. En effet, la jeune femme était connue pour sa témérité. A l'intérieur, Draco l'aurait reconnu entre mille. C'était Hermione.

Il était sur le point d'avaler un toast beurré lorsqu'il le reposa dans son assiette. Il ne savait pas très bien comment réagir face à elle. La dernière fois à l'hôpital il l'avait déçu lorsqu'elle l'avait surpris dans une position malencontreuse avec l'infirmière Karen Powell. Depuis, ils ne s'étaient pas revus. Cela devait bien faire une semaine. La lettre qu'elle lui avait laissée à l'hôpital était restée sans réponse, faute de temps. Avant même qu'il puisse construire un discours de dernière minute, la brune toqua à la porte. Tous les membres de la famille Weasley se retournèrent vers la source du bruit. Molly se leva, une spatule dans la poche de son tablier mauve. La matriarche ouvrit la porte et serra aussitôt Hermione dans ses bras.

- Hermione ! Cela va faire des siècles que tu n'es pas venue à la maison.

- Je sais. Murmura la journaliste un peu gênée de cet accueil chaleureux. J'en suis sincèrement navrée mais j'étais surchargée de travail à la Gazette.

- Oui, j'imagine. D'ailleurs, j'ai suivis avec un intérêt tout particulier les interviews de Celestina Moldubec faites par Paul Carter. Tu sais bien que j'ai toujours adoré cette chanteuse. Répondit Mrs Weasley. Entre donc, tu prendras bien le petit déjeuner avec nous. J'ai préparé des toasts.

Hermione entra, plus timide qu'à la normal et sourit brièvement à chaque membre de la famille Weasley qui l'observait. Il était devenu une tradition dominicale que la famille se retrouvent pour partager un bon petit déjeuner. Ils étaient tous installés autour de la grande table en bois sur des chaises dépareillées. George était assis à la droite de son père aux côtés de Percy qui la jaugeait à travers ses lunettes en écailles. Pénélope et Amy siégeait près de lui. La fillette avait une chevelure rose bonbon aujourd'hui ce qui la fit ressembler à Tonks dans ses meilleurs jours. D'ailleurs, Teddy, son fils était près de son parrain qui avait sa main sur son épaule. Il avait des petites boucles bleues que Ginny caressait tendrement un instant avant l'intrusion d'Hermione. Ron était assis près d'Harry avec un air bougon. Bill et Fleur, quant à eux, étaient de l'autre côté de la table, toujours aussi inséparable. Néanmoins, leur fille Victoire avait choisi de prendre place entre ses parents. Elle adressait un sourire espiègle à Amy en balançant des cuillères de porridge vers Draco qui les évinçaient d'un coup de baguette magique. Cependant, l'arrivée d'Hermione l'avait chamboulé et ses réflexes ne lui obéissaient plus. Ainsi, Victoire lui lança une boulette de porridge qui atterrie sur sa tempe. Il resta impassible et s'essuya le visage à l'aide d'une serviette de table alors que sa mère réprimandait la petite fille d'un regard sévère.

- Vicky, tu as fait bobo à tonton ! S'emporta Amy en lâchant ses couverts.

Tonton, c'était Draco. Le jeune homme sourit à sa protégée. Finalement, il y avait du bon à séjourner chez les Weasley. Il y régnait une atmosphère familiale, chose que le Serpentard avait rarement eut chez lui. Enfin, chose qui ne s'était plus produite depuis l'intrusion de Lord Voldemort dans sa vie...

Hermione tira une chaise libre près de Ginny qui commençait à avoir le ventre rond au fur et à mesure du déroulement de sa grossesse. La journaliste écarquilla les yeux qui devinrent gros comme des Rappelle-Tout. La rouquine vit son air surpris et rit aux éclats.

- Excuse-nous de ne pas t'avoir prévenus Hermione. Mais on avait tellement de choses en tête avec la campagne électorale d'Harry. On l'a su à la fin du mois de février. On comptait te le dire bientôt.

- Et bien ça pour une surprise. Souffla la Gryffondor en fixant le ventre de Ginny qui dans quelques mois formerait un parfait arc de cercle.

- Tu sais bien qu'un bonheur n'arrive pas tout seul. Renchérit Harry en adressant un sourire amical à sa meilleure amie. Nous avons décidé que Ron serait le parrain. Et ça nous ferait vraiment plaisir si tu accepterais de devenir la marraine de ce petit.

Hermione, contre toute attente, fondit en larme. Draco se leva machinalement pour aller la réconforter. Ron leva le nez de son assiette et lui lança un regard assassin. Le Serpentard n'y prêta guère attention trop occupé avec Hermione. Il se mit accroupit devant elle et lui prit les mains. Mrs Weasley semblait être outragée et comprenait à petit feu que le motif de la visite de son ancienne bru. Cependant, celle-ci ôta vivement ses mains de la portée de Draco se souvenant encore qu'elle lui en voulait terriblement pour les attouchements qu'il a eut avec Karen Powell. Draco contracta sa mâchoire et fit tomber ses mains le long de son corps, pantois. Il se releva doucement tout en fixant Hermione qui continuait de baissé la tête, les joues en feux. Il rejoignit sa place et lança :

- On peut tout à fait comprendre pourquoi Potter et sa femme t'ont choisi. Tu es une sorcière brillante et il lui faudra une bonne marraine à ce gamin. C'est très important dans le monde de la sorcellerie. Et de nos jours on ne peut pas trouver mieux.

- Malefoy à raison. Tu es exceptionnel Hermione. Déclara Harry.

Ron tourna si vite la tête qu'il en eu le tortis colis. Alors comme ça Harry et Malefoy étaient d'accord sur certain point. Le rouquin était vert de rage. Il finit son assiette et monta à l'étage devant les yeux ahuris de la famille Weasley.

- Laisse, il est un peu sur les nerfs depuis quelques temps. Murmura le Survivant à sa meilleure amie tout en se penchant pour la regarder puisque Ginny était entre eux.

Draco alla se rasseoir à sa place pour finir également son assiette. De temps à autre, il jetait de rapide coup d'œil vers Hermione. Amy regarda le couple avec des yeux attendris. Qu'est-ce qu'elle aurait donné pour avoir Draco en papa. Malheureusement, sa mère avait choisi Percy. C'était un monsieur très gentil. Mais Draco, lui, c'était le meilleur et de loin. Elle voyait bien que Draco regardait Hermione et non sa mère. La fillette souffla d'exaspération et se noya dans son bol de corn flakes. Lorsque tout le monde eut finis son repas, Mrs Weasley débarrassa la table. Les assiettes s'entrechoquèrent avec les chopes de jus de citrouille et celle contenant le lait. Le tout alla se déposer dans l'évier ou la vaisselle débuta d'elle-même. Draco fit tournoyer sa baguette au dessus du meuble et la table devint aussi étincelante qu'en ces premiers jours. Molly eu un air ravis et joignit ses mains en signe d'adoration.

- Quelle délicate attention que vous avez eu là mon cher Draco. Ce sort est tout bonnement efficace. Où l'avez-vous appris ?

Depuis que Draco vivait avec eux, Molly Weasley commençait a apprécié le Serpentard pour ses qualités d'homme. Elle le trouvait serviable, doux et attentionné. Et entre nous, fort séduisant... A vrai dire, elle avait totalement changé d'avis sur son compte depuis.

- Ma mère était une fervente admiratrice des ouvrages qui donnait des astuces permettant d'améliorer l'aspect de son foyer. Elle connaissait des sorts extraordinaires et en avait crée d'autre dont Merlin lui-même en serait jaloux. Répondit Silver avec une pointe de fierté.

- Merveilleux ! S'exclama Molly en contemplant de part et autre la table de la salle à manger qui brillait son les rayons du soleil.

Hermione baissa la tête. Elle savait que désormais Narcissa ne pouvait plus tenir son rôle de fée du logis étant donné son état qui la clouait à Sainte Mangouste. Elle releva lentement la tête afin de croiser les yeux gris de l'écrivain. Elle n'y vit qu'une once de fierté. Cela ne dura qu'un laps de temps avant qu'elle ne détourne son regard. Silver Serpentis, quant à lui, ne cessa de l'observer. Molly déposa une chope de remplit de lait devant Ginny ce qui fit sursauter la journaliste perdue dans ses pensées. Hermione mangea en silence écoutant d'une oreille distraite les problèmes que rencontrait Mr Weasley dans son département, la hausse de pourcentage de vente du magasin de George ou encore les facéties des nouveaux gobelins à Gringotts jugé par l'œil expert de Bill. Après avoir parlé affaire, les enfants prirent la parole afin de discuter de Poudlard avec envie sous les regards chaleureux de leurs parents. Hermione souri faiblement. Elle avait également envie d'enfant. La Gryffondor regarda Amy qui parlait avec animation de ses projets lorsqu'elle entrera dans l'école de sorcellerie. Le Serpentard aussi l'observait. Et c'est à cet instant que leurs regards se croisèrent. Ils avaient un désir commun de fonder une famille. Leur famille.

Harry et Ginny étaient à côtés, et riaient aux éclats à cause des paroles de la fillette. L'auror avait posé sa main sur l'abdomen de sa femme. Draco envia encore une fois la place d'Harry. Il avait une réputation en béton, un métier super, une femme séduisante, un bébé qui arriverait d'ici peu ainsi que des amis fidèles. Seule ombre au tableau, ses défunts parents.

Percy se leva et débarrassa les assiettes avec sa mère. Puis, il partit à l'étage supérieur afin d'envoyer des lettres à des collaborateurs du ministère de la magie. Peu de temps après, Fleur, Bill ainsi que leur fille Victoire disparurent par poudre de cheminette car ils avaient rendez-vous avec Mr Ollivander pour prendre le thé à Londres. Amy alla jouer avec Angelina et George au cœur du village où des Moldus étaient friand des tours de magie que le jumeau Weasley faisait avec son jeu de cartes. Amy adorait voir son oncle à l'œuvre même si son beau-père, Percy, n'approuvait pas les méthodes d'enseignements de son frère cadet. A la dernière minute, Teddy Lupin et Mr Weasley décidèrent de les accompagner et Pénélope dû s'avouer vaincu.

Dans la cuisine des Weasley, il ne restait donc plus qu'Harry, Ginny, Tante Muriel, Draco, Hermione, Mrs Weasley, Charlie et sa compagne. Ils finirent par boire leur tasse de café en silence. Au bout d'un moment, Silver Serpentis se leva en repoussant sa chaise et demanda :

- Hermione, j'ai quelque chose d'important à te dire. Tu veux bien m'accompagné à l'extérieur ?

La Gryffondor ne savait pas très bien comment réagir. Néanmoins elle décida tout de même de le rejoindre dans le jardin lorsqu'il franchit la porte de la cuisine. Elle épongea les regards curieux du restant de la famille Weasley qui n'osaient pas parler. Une fois dehors, Hermione accéléra la cadence pour se retrouver aux côtés de Draco qui marchait à grandes enjambées. Elle calqua son pas sur le sien et marcha la tête haute. Elle ne savait pas très bien pourquoi elle était venue voir Draco. Après tout, il lui avait fait du mal en lorgnant sur cette infirmière. Cependant, une force intérieure lui avait conseillée – même forcée – à venir aujourd'hui. En même temps, Harry lui avait fait un beau lavage de cerveau hier après-midi lorsqu'ils avaient déjeuné ensemble. « Va le voir Hermione, j'en suis sûr qu'il n'attend que ça. Si tu le verrais tourner comme un lion en cage au Terrier... » C'est ce qu'avait dit Harry pour la convaincre. Et ça avait marché malgré les longues réticences de la journaliste. Maintenant elle doutait. Avait-elle fait le bon choix en venant ici ?

Hermione et Draco ne s'échangeaient aucune parole. Ils marchaient droit devant eux en fixant l'horizon. Le souvenir de l'infirmière caressant le Serpentard la hantait encore. Hermione serra les poings. Comment avait-il pu lui faire ça ? Elle donna un coup de pied rageur à un gnome de jardin qui dormait paisiblement. Celui-ci s'éveilla en sursaut et lui lança un regard furieux avant de se cacher dans un trou fait dans la terre. Le Serpentard demeura silencieux. En temps normal ce genre de chose l'aurait amusé mais il n'avait pas le cœur à rire. Il savait pertinemment ce qu'il se passait dans la tête de la jeune lionne. Elle pensait qu'il l'avait trompé avec Karen alors que tout ceci était faux. Il n'avait pas cessé de penser à elle durant son hospitalisation. Il serra aussi les poings de dépit et glissa sa main dans sa poche. A l'intérieur, quelque chose de dur et d'ovale roulait entre ses longs doigts froids. Il se demandait ce qu'allait en penser Hermione. Si elle allait accepter ce qu'il avait à lui dire et à lui donner. Il doutait. Il se tourna vers elle et la regarda. Elle était vraiment belle. Il déglutit. Il allait se lancer dans l'univers des explications lorsque la lionne rugit :

- Tu n'es qu'un sale profiteur. Tu as joué avec cette infirmière alors qu'elle était censée s'occuper de toi. Tu n'as pas honte ? Il fallait absolument que tu la séduises ? Que tu l'attrapes dans tes filets. Que tu couches avec elle...

- Silence ! Persifla Draco alors qu'il attrapait Hermione par les épaules. Je n'ai jamais couché avec cette femme. Je savais bien que tu n'avais pas une haute estime de moi mais à ce point... Tu veux que je te donne une bonne raison de ne pas avoir couché avec une autre femme ? Je ne l'ai pas touché parce que je pensais à toi Hermione. A toi et personne d'autre.

Draco la fixait avec intensité. Il avait toujours ses mains solidement attachées autour des épaules de la jeune femme qui tremblait quelque peu par ce contact. Il n'avait plus cet air calme et docile qui respirait la sagesse de Silver Serpentis. En le contemplant, elle ne voyait personne d'autre que Draco Malefoy. Cet être abject qu'elle avait tant détesté auparavant. Violent, sournois, raciste. Si seulement elle ne l'avait jamais embrassé, si elle ne l'avait jamais aimé, elle lui aurait craché à la figure. Pour lui montrer qu'il la révulsait. Que ce n'était qu'une personne lâche qui se raccrochait aux opportunités de la vie. Elle détestait autant aimer. Cet homme la rendait folle. Il savait la faire passer du rire aux larmes, de la passion à la raison, de l'amour à la haine. Hermione avait envie d'hurler qu'il la lâche. Elle avait envie d'avertir la terre entière. Cependant, elle croisa les yeux de son tortionnaire. Ils étaient d'un bleu profond donnant l'impression de tomber dans la mer noir dans ses plus terribles tempêtes. Il était en colère. La dernière fois qu'elle avait était aussi proche de lui, ses orbes métalliques s'étaient adoucis, laissant apercevoir une mer d'azur. C'était le jour de leur premier baiser...

Ces yeux orageux s'adoucirent quelques peu lorsqu'une larme glissa le long de sa joue. Sans un mot, il essuya cette larme à l'aide de son pouce et rapprocha leur front. Leur souffle se mélangeait au gré de leur respiration. Hermione frissonna lorsqu'elle sentit le souffle chaud du jeune homme balayer son visage. Il avait le don pour lui faire ressentir des choses inconnues. Haïr puis aimer. Elle avait l'étrange impression qu'il pouvait lire en elle comme dans un livre ouvert. Qu'elle était nue devant lui, devant ses immenses yeux gris. Ses yeux revolver. La colère fit place à l'apaisement. Il avait le souffle plus régulier encore. Hermione consentit à soutenir ce regard qui la fascinait et l'apeurait à la fois. Il était beau. Oui, Draco était un homme séduisant. Son cœur battait la chamade parce qu'elle était tombée amoureuse de ce tyran. Ce tortionnaire de l'amour. Savait-il qu'il avait une emprise démoniaque sur elle ? Hermione ne pu se poser davantage de questions car des mots sortirent de la bouche finement dessinée de l'aristocrate :

- Je sais que tu m'en veux encore mais je n'ai pas encore répondu à ta lettre, faute de temps. Je pense que ce que j'ai à te dire peut t'intéresser. Ecoutes-moi jusqu'au bout. Après tu seras libre de partir, sans te retourner, pour toujours.

Hermione avait la respiration saccadée : il était sur le point de répondre à sa lettre. A sa déclaration d'amour. Elle avait peur de ce qu'elle allait entendre. Peur d'être déçus par cette réponse. Peur que tout ne soit pas réciproque...

- Hermione, ce que j'ai vécu avec toi n'était pas une blague ou une simple histoire d'amitié. C'était bien plus fort que tout ça. Et j'étais effrayé parce que je n'avais jamais ressentis une chose pareille auparavant. Je me suis sentis minable d'éprouver de telles choses alors que l'on m'a toujours interdit de m'attacher aux autres ou même d'aimer. Quand je me suis rendu compte que je tenais à toi, j'ai eu l'impression d'avoir faillit à un des vieux préceptes que l'on m'avait inculqué étant plus jeune. J'ai pris ça comme une trahison à mes valeurs, à mes parents, à ma lignée...

Le soir où tu as vu pour la première fois la marque des ténèbres, j'ai paniqué. Ce tatouage était là pour me montrer qui j'étais et à quel monde j'appartenais. Imagine mon désarroi lorsque je t'ai vu toucher cette marque. Celle qui a fait qu'un fossé c'est installé entre nous, entre nos deux camps. A vrai dire, j'ai toujours pensé – enfin on m'a toujours fait croire – que j'allais me marier avec une sang-pure avec qui j'aurais des descendants digne de ce nom. De véritable Malefoy. Si un jour quelqu'un m'avait soufflé que je tomberais sous le charme d'une sorcière qui n'aurait pas une grande ascendance je lui aurais sans doute rit au nez. A présent, la première hypothèse me semble ridicule. Parce que j'aime une Sang-de-Bourbe.

Quand je me remémore notre parcours, je me dis que nous étions faits pour nous connaître, nous haïr puis nous aimer. Bien sûr, ça a pris du temps. Mais cela valait largement le coup ; rien que pour pouvoir admirer ces beaux yeux, Hermione. Ce regard plein de fougue et ses cheveux si doux au toucher mais indomptable à la vue. La Gryffondor et le Serpentard, l'auror et le Mangemort, la journaliste et l'écrivain. Nous avons toujours pris des chemins différents et pourtant, j'ai bien l'impression que notre cœur bat à l'unisson. Je dis le notre parce que je crois bien que nous partageons les mêmes émotions, les mêmes sentiments. Je t'aime Hermione. Aussi fou que cela puisse paraître, c'est toi que j'ai choisis. Tu ne le sais pas encore mais je ne vis que pour toi...

Afin de te prouver la sincérité de mes sentiments, je te donne ce collier. Il est dans ma famille depuis des générations, c'est un des rares vestiges qu'il reste du manoir Malefoy après la saisie du ministère. Ma baguette magique qui était celle de mon grand-père, l'horloge qui est à la chaumière aux citrouilles et ce collier. Il s'agit d'un cœur de Mandragore. On en trouve parfois dans les plantes rares. Après plusieurs siècles il se cristallise et devient transparent. A l'intérieur, il y a tout les bons sentiments éprouvé par les sorciers de ma famille. Les miens avec. Tant que ce collier te réchauffera et te protégera cela voudra dire que je t'aime encore. Que tu es mon âme sœur.

Draco sortit de sa poche le médaillon et un cœur de forme humaine se déroula au bout de la fine chaîne en argent. Il était fait de cristal et à l'intérieur un petit nuage blanc, quasiment opaque, tournoyait lentement, se mouvant comme un poisson dans l'eau. Hermione était subjugué par l'objet en lui-même. Il avait tout d'un cœur de sorcier : il possédait des ventricules, des artères et aortes qui mimaient le rythme cardiaque. Le cœur bougeait, animé par l'amour. Draco détacha l'attache du collier pour le mettre autour du cou de sa dulcinée. Collée contre sa poitrine, le cœur vira à un rouge vif singulier, puis redevint blanc neige comme avant. Néanmoins, il brillait un peu plus. Comme si ce contact nouveau l'avait rajeunit de plusieurs décennies. La Gryffondor baissa les yeux pour admirer ce joyau. De grosses larmes roulèrent sur ses joues rosies. Un homme l'aimait et l'avait magnifiquement prouvé. Silver Serpentis passa quelques doigts sur le menton de la jeune fille afin de surélever son visage. Les yeux gris, devenu d'un bleu éclatant, croisèrent la déclinaison chocolat qu'offraient les pupilles d'Hermione.

Draco approcha son visage du sien lentement sans la quitter des yeux. De mémoire d'homme, il n'avait jamais vu une femme aussi belle, même en pleurant, de joie certes, mais pleurant tout de même. Il fit glisser sa paume le long de sa joue douce. Leurs lèvres entrèrent en contact délicatement comme si c'était de leur devoir de savourer chaque secondes. Comme pour la première fois, leurs bouches se frôlèrent. Doucement, Draco captura les lèvres de la femme qu'il aimait comme pour s'empreindre de cet instant. Hermione participa à se baiser qui à ces yeux étaient encore mieux que le premier. Les lèvres d'Hermione s'entre-ouvrèrent et Draco en profita pour faire glisser sa langue à l'intérieur. Il rapprocha un peu plus son visage du sien afin d'approfondir ce contact. Au bout d'un moment, la Gryffondor consentit à jouer avec la langue de son adversaire d'autrefois, qui sera désormais son complice. Leurs langues s'enroulèrent, dansèrent, se taquinèrent. Draco aimait ça. Hermione aussi. Ils échangeaient leurs sentiments dans ce baiser comme si il s'agissait d'une ultime preuve d'amour. L'un voulant surpasser l'autre telle une compétition acharnée. Mais il ne s'agissait que d'un baiser passionné ressentit entre deux âme-sœurs. Le manque d'oxygène ne les gênait pas. Ils avaient tant attendu pour se retrouver. Pour pouvoir se lover dans les bras de l'autre. Pour sentir le cœur de la personne aimée battre contre sa poitrine. Pour vivre avec l'autre la douce expérience qu'est l'amour. Le vrai, le beau.

Hermione avait des sueurs froides. Elle pensa que cela était du au soleil qui se hissait à travers le ciel. Par ailleurs, la journaliste tremblait comme une feuille morte. Une salve de frissons déferla sur elle comme si l'hiver était proche. Un rayon incandescent transperça l'estomac de la Gryffondor. A côté, les milliers de papillons n'étaient que poussière. La tête lui tournait. La tête lui tourne encore. En effet, elle vivait le souffle printanier par le biais du baiser qu'elle échangeait avec Draco. Avec lui, elle vivait les quatre saisons à la fois. C'était son amour. Celui qui arrivait à tout lui faire ressentir à la fois.

La passion qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre émanait du baiser qu'ils échangeaient. Parce qu'il n'y a pas une plus belle preuve d'amour que de lire les sentiments de la personne aimée dans ses yeux, dans ses gestes, dans ses baisers. A côté, les mots n'étaient rien. Et c'étaient l'avis de deux littéraires dans l'âme...

Depuis le premier étage du Terrier, Ronald Weasley avait observé toute la scène. Sa meilleure amie et son ennemi s'embrasser. A ses yeux, les deux personnes les moins probable de s'aimer. Son estomac s'était tordu de révulsion alors que son visage trahissait ses émotions les plus profondes. Une rage rongeait ses entrailles consumées par le feu ardent des mauvais sentiments. Il ne savait pas réellement s'il était plus triste qu'en colère. Cela allait bientôt faire deux ans qu'Hermione n'était pas venue dans la maison familiale. A présent, il comprenait qu'elle n'était pas revenue histoire de rétablir le contact. Seulement pour les beaux yeux du Serpentard. Pour Malefoy. Ron était pris d'un soubresaut de colère lorsqu'il vit les deux silhouettes enlacées approfondir leur baiser. Jamais Hermione n'avait mis autant de fougue à l'embrasser. Il s'en rendait compte maintenant : elle n'avait jamais vibré dans ses bras. Peut-être même qu'elle ne l'avait jamais aimé. Et ce sale serpent qui profitait de son hospitalité. Ron voulut lui cracher à la figure, lui dire qu'Hermione était à lui, lui jeter un sort impardonnable...

Alors qu'il allait refermer les rideaux avec rage, une main apaisante se posa sur son épaule. Harry le regardait à travers ses lunettes rondes. Il était en train de sonder ses émotions les plus profondes à travers ses yeux vert émeraude. Ron détestait quand il faisait ça. Il envoya un dernier regard emplit de dégout vers le couple tendrement enlacé dans le jardin. Quelques gnomes de jardin étaient sortit de leur terrier afin d'admirer le spectacle. Même si il ne pouvait rien entendre d'où il était, Ronald était certains que beaucoup applaudissaient ou sifflaient. Ron observa son meilleur ami qui regardait également la scène avec des yeux curieux. Cependant, le rouquin n'y vit aucune trace d'étonnement ni de colère. Harry avait-il été au courant avant lui ? Ronald se détacha de l'emprise du Survivant et lâcha :

- Laisse-moi tranquille Harry.

Harry Potter enleva sa main de son épaule et s'appuya contre le carreau de la fenêtre. Hermione et Draco étaient toujours en train de partager un langoureux baiser. Ces deux là respiraient l'amour, ça crevait les yeux. Ron s'éloigna en titubant de la fenêtre et maugréa :

- Trouve vite une solution pour reloger Malefoy. Je ne pourrais plus supporter de l'avoir sous mon toit. Je ne veux plus m'occuper de ce Mangemort Harry. Maintenant qu'il a sa baguette il pourra se débrouiller tout seul.

Ron descendit les escaliers d'un pas précipité et Harry l'entendit disparaître par poudre de cheminette dans le living-room...

En bas, dans le jardin, Hermione et Draco venait de se détacher l'un de l'autre, faute d'oxygène. Ils se regardaient dans le blanc des yeux. Hermione s'aperçut avec ravissement que ceux de Draco avait une teinte bleu azur éclatante ; la même qu'elle avait vu quelques jours plus tôt, lorsqu'ils avaient échangé leur premier baiser. Silver Serpentis lui tenait la main, comme si il avait peur de la voir s'envoler, tel un rêve. A ce moment précis, la porte du Terrier donnant accès au jardin s'ouvrit. Harry Potter avança parmi les broussailles indomptables et s'arrêta une fois à la hauteur du couple, surpris dans leur moment d'intimité. Gênée, Hermione s'éloigna un peu de l'écrivain. Celui-ci lui tenait encore fermement la main, s'attendant à une attaque quelconque de la part de l'auror.

- J'aimerai te parler seul à seul Malefoy. Dit Harry en le regardant droit dans les yeux.

Draco n'y décela aucune once de méchanceté ni d'agressivité. Il concéda à lâcher la main de la Gryffondor qui s'écarta quelque peu.

- J'y vais Draco. Je reviendrais d'ici peu. Promit la journaliste.

Elle déposa un baiser sur sa joue et se dirigea vers la haie du jardin. Une fois dépassée, elle pivota sur place et transplana dans un crack sonore. Draco reporta son attention vers Harry qui scrutait chaque parcelle de son visage. L'auror enfouit ses mains dans les poches de sa cape vert bouteille puis déclara :

- Malefoy, je pense que pour ta sécurité et pour la justice, il serait temps de faire réviser ton procès afin de récupérer ta baguette magique définitivement. Il s'agit d'un cas exceptionnel mais je crois pouvoir réunir le Magenmagot d'ici demain matin. On pourra prendre pour argument ton agression à domicile. La brigade de police à réussi à trouver des preuves accablantes et des témoins. Bien sûr, je ne prendrai aucune décision sans ton accord.

Un sourire fendit le visage du Serpentard alors qu'il acquiesçait en silence.

- Je souhaite plus que tout au monde récupérer ma baguette et mes pouvoirs Potter.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top