Chapitre 10

Comme tout les matins, Hermione Jean Granger se rendait à son travaille l'air maussade. Dès l'aube, un sourire s'était esquissé sur ses lèvres redessinées au rouge à lèvres après s'être vêtue d'un simple jean et d'un T-shirt des Bizzar's Sister. Elle tenait fermement son sac à main qui se balançait au rythme de ses pas. Elle transplana sans aucune difficulté jusqu'à son lieu de travail où l'effervescence matinale régnait. La journaliste salua promptement Joey Jenkins qui lui parla de l'évolution de la grossesse de sa femme Sarah. Ensuite, elle observa avec un intérêt nouveau les photos des célibataires du jour sélectionnés par Parvati. Hermione était tellement de bonne humeur qu'elle concéda même à sourire poliment en voyant Tom Salisbury qui complotait dans un coin avec son mentor, Rita Skeeter.

Ce ne fut que lorsqu'elle arriva à proximité de son bureau calé contre la machine à café que son sourire s'effaça aussitôt. Flanqués contre le bureau surchargé de la reporter se trouvaient Harry Potter et Ronald Weasley qui ne semblait pas très à l'aise. A l'instant où Hermione fut dans leurs champs de vision, le rouquin reporta son attention sur les autres employés et regarda d'un air courroucé les agrafeuses ensorcelées que Tom faisait léviter au-dessus des bureaux de la rédaction. Harry, quant à lui, adopta une autre attitude. Il faisait tapoter le journal du matin sur le coin du bureau d'Hermione en fronçant les sourcils. A la première page, la photographie de l'inventeur du remède pousse-os avait la tête à l'envers et poussait des cris indignés.

Sans un mot, la Gryffondor déposa son fourre-tout près de son secrétaire et fixa la pile gargantuesque de courrier qui l'attendait sur son bureau. Des enveloppes plus au moins épaisses étaient étalées sous une douzaine d'hiboux furibonds qui hurlaient et crachotaient avec fureur et tendaient la patte dans l'espoir d'être les premier choisis. En voyant cette affluence de volatiles, Paul Carter, responsable des interviews, aida Hermione à réceptionner tout son courrier avec un grand enthousiasme :

-Ton article sur les Sang-purs était sensationnel Granger. Complimenta Paul en attrapant une chouette lapone particulièrement féroce. Encore quelques-uns comme ça et tu auras une promotion à coup sur. Attention, tu risques de voler la vedette à Rita et ça risque de ne pas lui plaire. Enerver Skeeter serait la dernière chose que tu feras au monde !

- Merci Paul. Souffla la journaliste.

Le collègue d'Hermione s'apprêta à repartir dans son secteur mais il fit demi-tour et fixa la cicatrice en forme d'éclair d'Harry qui était toujours là, le journal à la main.

-Par la plume de Merlin, mais c'est Harry Potter ! Cria Carter en tendant une main. Ravis de faire votre connaissance Mr Potter. Mon père, Derrick Carter, a été un de vos fervents défenseurs durant la guerre contre Le Mage Noir savez-vous ?

- Euh, merci. Prononça Harry en maintenant difficilement ses lunettes rondes qui glissaient sur son nez à force d'être secouer vigoureusement par Paul Carter.

- Et vous devez être Mr Weasley ? Dit-il en se tournant vers Ron. J'ai lu votre biographie quatorze fois environ. J'ai particulièrement aimé le passage où vous détruisiez l'horcruxe avec l'épée de Godric Gryffondor. De plus, l'idée de la construction d'un orphelinat pour enfant sorcier était grandiose. Il se trouve que ma tante, Amalda Terruick est justement la directrice de cet établissement et vous savez ce qu'elle m'a dit de vous Mr Weasley quand je suis allez chez elle pour prendre le thé ? Elle m'a juré que vous étiez le...

- Ca va aller Paul ! Rugit Hermione.

Paul Carter demeura silencieux un instant et darda du coin de l'œil la journaliste.

- Toujours adorable à ce que je vois. Persifla Paul Carter en la jaugeant délibérément. Dès qu'il s'agit de se faire des relations avec des personnes connues Hermione à toujours montrer les dents comme si elle avait peur que l'on empiète sur son terrain. Je voulais juste savoir si Mr Weasley aurait un jour l'amabilité de m'accorder une interview dans un futur proche. Il est ma célébrité préféré. Qu'en dites-vous Mr Weasley ?

- Je n'en vois pas d'inconvénient. Confirma Ronald en évitant soigneusement de regarder Hermione dans les yeux.

- Cela sera un véritable honneur pour moi. Certifia le journaliste. Je vous enverrai un hibou très prochainement pour que vous puissiez me faire part de vos possibilités.

Paul Carter repartit finalement vaquer à ses occupations et on l'entendit déclarer :

-Quand papa et tante Amalda seront au courant...

Harry reporta son attention sur Hermione et avant de se lancer dans les explications, il jeta un regard furtif d'encouragement à l'adresse de Ronald qui semblait absorbé par une lampe posé sur un pupitre.

-Hermione, commença le candidat au poste de ministre de la magie, ce matin nous étions au travail avec Ron et nous sommes tombés sur le numéro du jour de la Gazette du Sorcier. Il semblerait que la cause des sang-purs te tient à cœur à présent. On pourrait savoir d'où te vient ce revirement d'opinion ?

- Je n'ai jamais exécré les sang-purs Harry. Je ne vois pas pourquoi tu en fais toute une histoire. La communauté sorcière avait besoin qu'on l éclaire sur ce point et je me suis portée volontaire pour le faire. Et puis tout les sang-purs ne sont pas des assassins nés ni des adeptes de la magie noire !

- La majorité si. Scanda Harry. Et nous avons eu un très bon exemple à Poudlard. Tu te souviens de Malefoy ? Celui qui a fait rentrer une dizaine de Mangemorts avides de tuer dans une école remplie d'innocents. Tu crois que les gens comme lui méritent qu'on prenne leur défense ? Tu peux perdre ton boulot en publiant des absurdités pareilles.

- Comme si cela te ferait quelques choses. Cracha Hermione. Je te ferai dire que cela fait quelques temps que nous n'avons plus été en contact : tout ça pourquoi ? Parce que je n'ai pas suivis le schéma habituel ?

- Tu me considère comme une route toute tracée ? C'est ça ? Gronda Ronald en s'avançant vers son ancienne meilleure amie.

- Je pense juste que je n'aurais pas suivis ma voie en t'épousant. Répliqua Hermione en fixant ses yeux bleus. Et pour en revenir aux sang-purs, je pense qu'il n'y a que les trolls qui ne changent pas d'avis. D'ailleurs Harry, ton père et Sirius étaient des sang-purs.

- Comment oses-tu ? Blâma Harry. Sirius détestait sa famille. Ils étaient tous pourris depuis des générations !

- La mère de Tonks est une cousine à Sirius, tu la considère comme pourrie elle aussi ? Clama Hermione.

- Bien sur que non, mais tu peux tout de même admettre que la famille à Sirius était...

- Et Neville ? Il descend d'une grande famille de sang-purs lui aussi ! Est-ce que c'est pour ça qu'il s'est comporté comme un traître, un lâche ou un assassin ?

Harry s'apprêta à répliquer mais Ron le devança :

-Tu as insulté ma famille.

- Quoi ? S'étonna Hermione.

- Dans ton article, tu parles des traîtres à leurs sangs et tu sais pertinemment que dans notre famille nous sommes considérés comme tels.

- Je ne me souviens pas avoir cité les Weasley dans mon article, Ronald. Siffla Hermione.

- Et je ne me souviens pas avoir eu un jour des sentiments pour la femme qui se trouve en face de moi. Tu n'es plus rien Hermione. L'époque de Poudlard est révolue alors arrête de te donner de grands airs. Viens Harry, on s'en va.

Ron tourna les talons et sortit de la rédaction de la Gazette du Sorcier en saluant brièvement Rita Skeeter qui tenait fermement sa plume à Papotte verte criarde. Il semblerait qu'elle n'ait pas ratée une miette de la dispute entre le trio d'or. Harry suivit son meilleur ami à l'extérieur et lança un dernier regard à Hermione avant de franchir le seuil de la porte. La journaliste s'avachis sur son fauteuil et saisit sa tête entre ses mains tandis qu'une goutte salée perlait sa joue. C'était la première fois qu'elle revoyait Ron depuis deux ans et cela s'était finis sur une querelle. Pourquoi cela devait-il se passer ainsi ? Désormais, elle était seule et sans aucun ami proche. La seule personne qu'elle voyait en ce moment était Silver Serpentis et il était loin d'être son ami. Silver... Hermione se souvint qu'il devait lui envoyer sa réponse aujourd'hui même.

D'une main tremblante, elle saisit la pile de courrier et tomba sur une petite enveloppe rose aux rebords à dentelle. En l'ouvrant, elle découvrit une grosse écriture ronde qui recouvrait un parchemin de la même couleur que l'enveloppe. En lut :

« Miss Granger,

J'ai été agréablement surprise de lire votre article ce matin même dans la Gazette du Sorcier concernant les lignées au sang-purs. Je fais partis de la famille Sewlyn et je suis encore plus fière de mes armoiries en parcourant votre article. Néanmoins j'ai été légèrement vexée de savoir que se sont les parents qui donnent une mauvaise éducation à leurs enfants. En effet, je suis intransigeante lorsqu'il concerne l'apprentissage d'un enfant. Je l'aurai forcément vue si on m'inculquait les mauvais préceptes. Quoi qu'il en soit je vous adresse mes plus sincères félicitations.

Dolores Ombrage. »

Hermione resta stupéfaite en lisant cette missive, elle décida tout de même de lire la suivante.

« Chère Hermione,

C'est un véritable plaisir de voir que tu commences à te démarquer dans le monde journalistique. J'imagine que cela était surement écris quelques part étant donné que tu étais la major de notre promotion à Poudlard. Je t'encourage vivement à continuer ! Je lis la Gazette chaque matin et je peux te dire que je suis heureux de voir ton nom en bas de quelques articles.

J'attends avec impatience ton article suivant,

Amicalement,

Neville Londubat.

Ps : Le premier mai je célébrerai mon mariage qui m'unira avec Hannah Abbot. Voici le carton ci-joint. Tu pourras venir avec la personne de ton choix bien entendus. »

Hermione extirpa de l'enveloppe un carton où était imprimée la photographie du couple qui faisait des signes de la main au destinataire avec un sourire joyeux. Le moral de la Gryffondor remonta quelques peu et se promit de se rendre aux noces. La lettre suivante était un peu plus courte :

« Sang-de-Bourbe,

Comment peux-tu souiller l'honneur des familles prestigieuses de sorciers avec des mots aussi insipides. Si je te croise, avises-toi de faire profil bas.

Ta très détestable,

Pansy Parkinson.»

Hermione réfléchit longtemps et se demanda si elle devait montrer ce courrier à Draco surtout que l'adresse de la Serpentard était écrite au dos. Mais avant de donner cours à ses réflexions, elle décida de continuer à ouvrir son courrier.

« Bonjour,

Je me prénomme Gaella Gottaway. Je suis l'épouse d'un des candidats au poste de ministre de la magie et je viens de tomber sur votre article. Je trouve qu'il est trop défenseur des sang-purs et que vous leurs trouver des excuses de leur comportement inacceptable ! J'en ai discuté avec mon mari et il est tout à fait d'accord avec moi. Comment pouvez-vous écrire des choses pareils alors que quelques années auparavant ils nous persécutaient en l'honneur du droit du sang. En ce jour de printemps la Gazette du Sorcier descend considérablement dans mon estime. »

La journaliste était outrée. Pour qui se prenait cette mégère ? Elle avait le droit de défendre la cause de ce qu'elle voulait. Elle déchira la lettre en deux et en saisit une au bas de la pile.

« Ma chère Miss Granger,

Je trouve que votre article offre des perspectives intéressantes sur la vision du monde qui nous entoure. En effet, bon nombre de jeunes sorciers ignorent la vérité sur la communauté sorcière et en faisant changer d'avis leurs parents c'est une voie offerte pour l'éducation. Je pense que l'on peut vous être entièrement reconnaissant.

Griselda Marchebank,

Présidente de l'Académie des examinateurs magique et membre du Mangenmagot. »

Cependant la missive ultérieure était moin enthousiaste.

« Hermione Jean Granger,

Je réagis à votre article portant le titre « Toujours purs » comme cela était proposé à la suite du journal. Je reste indécis devant cet écris puisque je suis partagé entre ma raison et mes souvenirs. D'une part, j'ai assisté aux ravages de la guerre et je ne peux qu'en vouloir aux gens qui y ont participés – notamment les sang-purs – D'autre part, votre étude semble assez convaincante et basée sur des faits historiques. J'hésite encore et je crois qu'il me faudra d'un peu de temps pour voir vers où vont les choses et comment se comportent les sorciers.

Je vous prie d'agréer Madame la journaliste, mes sentiments distingués. »

Beaucoup de parchemin pour rien, pensa Hermione. Puis elle tomba sur une enveloppe bleu nuit dont elle se souvint que la première avait été envoyée par Silver Serpentis alors qu'elle fumait dans un parc londonien à l'heure du déjeuner.

« Le 6 avril 1999,

Ma chère Calamity Jean,

Je dois dire que j'ai été passablement surpris de la forme qu'avait prit l'article que nous avons travaillé conjointement. Au final, nos heures harassantes de labeur ont porté leur fruit. J'espère que cet article ouvrira les yeux à bon nombre de sorciers. Je dois t'avouer que la référence à Silver Serpentis était plutôt bien placée. Tu as atteins le premier objectif de notre première leçon : tout sujet est bon à traiter. Je te félicite.

Cordialement,

Ton cher pédagogue.

Ps : notre prochaine leçon aura lieu la semaine prochaine, le 12 avril. Viens tôt, ce sujet demandera plus de temps. Aussi, j'ai toujours aimé les framboises, si tu pouvais me ramener un panier en passant, ça serait vraiment sympathique. Histoire de me remercier de ma collaboration. »

Hermione sourit faiblement et ouvrit une autre lettre. Tout à coup, du pus de Buboltruc s'écoula de la fente et roula sur les doigts de journaliste qui hurla de douleur. D'énormes cloques jaunâtre gonflaient sur ses mains. C'était une lettre piégée. Elle se dirigea avec précipitation vers les toilettes de son travail.

Rita Skeeter profita de cette absence pour se glisser jusqu'au bureau de sa rivale. Elle eut un sourire narquois en regardant le pus se répandre peu à peu. Mais son esprit journalistique fut complètement retourné lorsqu'elle vit au bas d'un bout de parchemin la signature du mystérieux écrivain, Silver Serpentis. Sa curiosité flambait dans chaque parcelle son corps. Ainsi, elle fit léviter la missive d'Hermione a la hauteur de ses yeux et là lus entièrement ses yeux exorbités sautant d'une ligne à l'autre. Elle redéposa la lettre à sa place initiale et s'éloigna en notant tout les détails sur son carnet. Elle tira un trait final et était décidé à suivre partout où irait Hermione dès maintenant afin de découvrir le voile de la vérité sur l'identité de Silver Serpentis...

Une demie- heure plus tard, Hermione retourna à son bureau en soufflant d'exaspération. Il y avait vraiment des fous furieux sur cette planète.

-Tergeo. Formula l'ancienne préfète.

Aussitôt, tout le pus disparut en ne laissant aucune trace. Elle reprit sa lecture là où elle s'était arrêtée. Puis décida de répondre à chacune des lettres qu'elle avait reçues...

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Pendant ce temps, Draco était loin d'imaginer qu'une journaliste déterminée était sur sa trace. Comme tous les matins, il se rendait à Sainte Mangouste l'hôpital des sorciers afin de rendre visite à sa mère souffrante. Il franchit le portail magique se trouvant sur une rue moldue quelconque et atterrit dans un hall où des patients attendaient leur tour. Connaissant par cœur le chemin, l'écrivain ne s'arrêta pas à l'accueil et fila directement au troisième étage. Il poussa la porte d'une chambre que sa mère partageait avec deux autres victimes de la guerre. Une femme, du nom de Carmen Fester avait subit de grave lésions après avoir subit le baisé du Détraqueur. Par ce fait, elle ignore tout de sa vie d'antan et est juste capable de respirer et de prononcer des phrases n'ayant aucun sens. La pauvre femme entretenait une conversation sans fin avec les rideaux. Au début, les Médicomages pensaient qu'elle voulait se cacher pour échapper au traitement mais ils se sont vite rendu compte qu'elle s'était trouvé des amis dans ces étoffes de tissus. L'autre personne de cette chambre était une autre femme qui s'appelait Yeta Gylwerine. Elle parlait sans prononcer la lettre « o » et poussait des cris stridents ce qui rendait son langage parfois étrange. D'après les infirmières, elle serait tombée dans une potion de babillage étant petite. Tout au fond se trouvait Narcissa Malefoy qui était allongé dans son lit, incapable de parler après le choc qu'elle avait reçus en voyant son mari et son fils partir pour Askaban.

Draco saisit une chaise qui lui était réservé et entendit Carmen gloussé derrière le rideau. Il déposa un chaste baisé sur le front de sa mère et murmura :

-Bonjour maman, c'est moi : Draco.

L'ancien Mangemort attendit une réponse où même un grognement mais rien ne vint, comme d'habitude. Mais au fond de lui, il avait toujours l'espoir qu'un miracle se produise.

-Cette semaine, j'ai revus Hermione Granger. J'en suis sûr que tu t'en souviens. Il se trouve qu'elle lisait mes livres sans savoir que c'était moi qui les écrivaient. J'ai gardé l'anonymat jusqu'à notre rencontre et elle a été vraiment surprise. Hier, elle est venus à la maison pour travailler ; ça m'a vraiment détendus, je ne sais pas vraiment pourquoi. D'ailleurs, je lui ai proposé de revenir dans quelques jours...

Il marqua une pause.

Je suis désolé de ne pas être venu au cours des dernières semaines mais j'avais tellement à faire. La sortie de mon dernier livre m'a absorbé plus que je ne le pensais. Pour me faire pardonner, je t'ai rapporté quelques bouteilles de jus de citrouilles et des pommes d'or de mon verger. Je te mets une photo que j'ai retrouvée dans les cartons concernant notre famille. C'est toi et tes deux sœurs sur le quai du Poudlard Express lors de ta première année d'étude. Je pensais que cela te ferai surement plaisir.

Draco se tut et regarda sa mère qui restait toujours aussi silencieuse à regarder le plafond. Il lui serra la main et une profonde tristesse empreint tout son être. Jamais il n'avait pensé voir la femme qui lui avait donné la vie dans cet état. Une larme perla sur sa joue et il la chassa d'un revers de manche rageur.

-Je reviendrais prochainement maman. Soigne-toi bien.

Avant de partir, Draco accrocha la photo sur le mur près du lit d'hôpital de sa mère à l'aide d'un Sorci-collant. En fermant la porte derrière lui, Draco se rendit compte que jamais il ne pourra accepter l'idée de voir sa mère prisonnière dans un corps qui ne lui répondait plus...

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C'était le 12 avril. Tout le monde se leva de bonne heure sans savoir qu'une suite d'évènements liés allait se produire sans qu'ils ne puissent rien faire pour y remédier.

Hermione et Draco avaient rendez-vous dans la matinée pour leur deuxième leçon littéraire. Fière d'elle, la journaliste avait emportée haut la main le premier objectif et se demandait dès à présent en quoi consisterait la leçon numéro deux. Hermione s'était habillé avec un certain soin et se rendait en transplanant à la chaumière aux citrouilles accompagné de sa plume à Papotte violette et d'un panier remplit de framboises. La journaliste ne s'était pas aperçut qu'un scarabée noir d'encre se trouvait parmi les fruits mûrs. Arrivée devant le domicile de Silver Serpentis elle toqua à trois reprises et fut étonné de voir à quelle rapidité Draco ouvrit la porte.

-Tu attendais quelqu'un ? Supposa Hermione.

- Non, j'ai juste une ouïe surdéveloppée. Répondit l'écrivain en la faisant entrée.

- Je vois ça. Constata la jeune femme. Tiens, voilà le panier de framboises que tu m'avais demandé.

L' insecte s'envola à toute allure et se posa en haut de l'horloge magique sa tête pivotant en tout sens alors que la journaliste tendait le panier de fruits à son pédagogue. Les deux ennemis d'antan ne se rendirent compte de rien.

-Merci Granger. C'est aimable.

- Je l'ai surtout fais parce que tu me l'avais demandé. Sinon, je t'aurais surement offert quelques choses de ridicule et d'inutile comme un jeu de Bavboules.

- Figure toi que je suis devenu un excellent joueur de Bavboules.

La journaliste esquissa un sourire et posa ses yeux sur l'horloge magique qui était restée identique depuis la première fois qu'elle l'avait aperçut. Draco l'avait remarqué et lui dit :

-Rien de nouveau dans mon monde Granger, sinon les journaux en parlerait.

- Je suis désolé. J'ai vraiment une curiosité maladive.

- Ca ne fait rien. Par là.

Hermione et Draco pénétrèrent dans le bureau spacieux de l'écrivain. Comme la première fois, ils s'assirent chacun à leur place déposant de quoi écrire sur la table basse se trouvant entre les deux fauteuils.

-Alors, tu as une idée de ce que tu vas écrire pour ton prochain article ?

Hermione fit une dénégation de la tête. Draco se pencha un peu plus vers elle avec un sourire malicieux.

-Faire un article sur le Quidditch et la prochaine coupe du monde serait merveilleux. Souffla t-il.

-Mais je n'y connais rien à ce sport ! S'exclama Hermione.

-Je t'apprendrais. Et puis j'en suis sur que tu fermeras une bonne fois pour toute le clapet à Potter et Weasley. Et puis, ce Tom Salisbury chargé du sport est vraiment incompétent dans le domaine. Ca va faire des lustres que l'on n'a pas eu un article digne de ce nom dans cette rubrique.

Hermione ouvrit la bouche pour répliquer mais l'idée semblait séduisante. Faire d'une pierre deux coups. Ses meilleurs amis et ce satané Tom. La journaliste se passa le bout de la langue sur ses lèvres pour mieux réfléchir. Au fond, elle ne voyait que des points positifs à cette proposition.

-Je vais me lancer dans ce cas. Le premier objectif était bien « tout sujet est bon à traiter » alors je vais essayer d'être à la hauteur.

- Excellente résolution Granger. J'ai justement quelques livres qui pourront t'aider aisément. Il lui tendit un exemplaire du « Quidditch à travers les âges » alors qu'il feuilletait « Les plus belles coupes du monde depuis le XVème siècle ».

- Je trouve ce sport à la fois fascinant et stupide. Finit par dire Hermione alors que Draco levait les yeux vers elle. Après tout, des joueurs mettent leur santé en péril juste pour rattraper une balle : c'est puéril.

- Comme tout les autres sports, moldus et sorciers confondus. Répliqua le jeune homme avant de se replonger dans son livre.

Hermione se mordit la lèvre inférieure afin qu'aucune réplique cinglante ne s'y échappe. Ils annotèrent le fruit de leur recherche sur de nombreux parchemins. Puis, ils firent une mise en commun avant de se lancer dans la rédaction.

-Tu commencerais par quoi toi ? Demanda Hermione en se grattant le menton avec le bout de sa plume à Papotte.

- Surement une introduction avec l'origine du Quidditch. Ensuite je verrai bien une explication du jeu...

- Ce qui nous permettra d'intégrer le sujet de coupe du monde. Coupa Hermione en faisant glisser sa plume d'un bout à l'autre du papier.

- J'ai justement reçus un courrier d'un contact travaillant au département des jeux et des sports magiques qui m'a fournis la liste de la composition des poules pour la coupe du monde de Quidditch. Précisa l'écrivain.

Il se leva pour chercher le communiqué dont il parlait alors qu'Hermione commençait par rédiger fébrilement son article. Il lui donna le rapport puis il s'éclipsa sentant que l'inspiration venait à la journaliste. Il se rendit dans les étages supérieurs de la chaumière aux citrouilles pour penser à d'autres choses, sa mère par exemple. Il se dirigea vers sa chambre et sortit un briquet ainsi qu'un paquet de cigarettes de sa table de chevet. Il ouvra grand sa fenêtre et s'y pencha en allumant le bout de sa cigarette à l'aide d'un briquet Moldus. Il savoura cet instant de calme et d'apaisement. Il tira plusieurs bouffées et écrasa son mégot sur le rebord de la fenêtre lorsque la porte de sa chambre s'ouvrit à la volée.

-Ca y'est Draco, j'ai réussis !

Hermione Granger se tenait dans l'encadrement de la porte la main agrippée sur un rouleau de parchemin. Son expression se dissipa peu à peu lorsqu'elle se rendit compte qu'elle venait d'émerger dans l'intimité du Serpentard.

-Oh désolé, je ne savais pas que c'était ici ta chambre... Je t'ai cherché partout et...

- Ca ne fait rien. Coupa t-il. Entre.

Timidement, elle s'avança et elle vit le paquet de cigarettes.

-Tu fumes ? Questionna la Gryffondor.

Aussitôt après l'avoir demander, la question prit un écho stupide à ses yeux. Bien sur qu'il fumait, sinon il n'aurait pas un paquet dans sa chambre. Draco, quant à lui, se contenta de lui jeter un sourire narquois et de lui tendre une cigarette.

-Et toi ?

Hermione prit la cigarette et le briquet et l'alluma.

-Ca tombe bien parce que moi aussi. Proclam-t-elle les lèvres légèrement pincées pour maintenir la pression autour du rouleau de tabac.

Elle s'avança vers la fenêtre et regarda le paysage qui s'offrait à elle. Elle avait une vue splendide sur le verger et les environs. Le village de Burbington Valley était vraiment magnifique au printemps. Draco extirpa une autre cigarette du paquet et rejoins la Gryffondor. Il se posta juste derrière elle et la journaliste sentait son souffle et les nuages de fumées atteindre sa nuque. Il pausa sa main sur l'abdomen de la jeune femme et regarda droit devant lui.

-Fais-moi voir ton article.

Sans un mot, Hermione lui tendit le rouleau de parchemin par-dessus son épaule. Draco le déroula et lut :

LA COUPE DU MONDE DE QUIDDITCH

Le mot "Quidditch" provient du nom de la très ancienne équipe des Marais de Queerditch. Le jeu est apparu au cours du XI ème siècle à cause d'un règlement de compte entre deux factions rivales de sorciers. L'histoire complète et surprenante de ce sport millénaire est détaillée dans l'excellent Le Quidditch à travers les Ages, disponible en édition moldue dans les librairies du monde entier. Cependant l'encyclopédie ne fournit pas toutes les informations présentes dans ce livre car la l'équipe de Queerditch donne l'exclusivité à l'ouvrage de Kennilworthy Whisp.

Le Quidditch est le sport favori du Monde Magique. Tous les sorciers s'y intéressent. Il s'agit d'un jeu rapide, dangereux et excitant à la fois, dans lequel deux équipes volant sur des balais essaient de gagner des points en lançant une balle - le Souafle - à travers des cercles de différentes tailles placés à chaque extrémité d'un large terrain ovale recouvert d'herbe.

Le Quidditch est sous la juridiction du Département des jeux et sports magiques du ministère de la Magie. Lors des matches professionnels une équipe médicale est toujours présente, et bien qu'il y ait surtout des blessures, on peut constater aussi quelques morts à cause de divers accidents – notamment à cause des redoutables Cognards. Aussi, des phénomènes étranges se produisent parfois en pleine compétition. Certains arbitres aussi ont déjà disparu complètement du terrain, puis sont réapparus des semaines plus tard au milieu du Sahara. On a recensé une liste de sept cent fautes possibles au Quidditch, et l'on sait qu'elles ont toutes été commises lors de la finale de la Coupe du Monde en 1473 qui opposait la Flandre et la Transylvanie.

Ce sport peut être pratiqué par des enfants avec des balais spéciaux et sous la surveillance vigilante de leurs parents, mais aussi par des équipes composées d'étudiants ou par des athlètes professionnels dont les prouesses sont suivies avidement par le monde magique. La Coupe du Monde de Quidditch attire d'ailleurs des centaines de milliers de supporters.

Cette année, le ministère de la Magie a passé une année entière à construire un immense stade pour la Coupe du Monde de Quidditch '99 dont la cérémonie d'ouverture aura lieu le 28 avril 1999. Un périmètre de sécurité à été délimité par les aurors tandis que les Oubliators et le comité d'excuses à l'usage des Moldus multiplie les efforts. Pour obtenir un emplacement, le gouvernement à ouvert une cellule d'hébergement il y a plus d'un an. Les fans les plus prévoyants se sont déjà vus obtenir leurs places. D'après les hautes sphères du ministère, il ne resterait plus que mille places alors qu'il y en avait plus de quatre cent cinquante mille de disponibles. Les sélections pour la Coupe du Monde ont été difficiles et peu d'équipes pourront y participer cette année. Les détails des matches a été tirés au sort département des jeux d'Allemagne, lundi soir. Voici ci-joint la liste des matches prévus avec les noms officiels de chaque équipe :

Poule A

¤ Norvège - Cerfs-volants de Karasjok

¤ Luxembourg – Bombardiers de Bigonville

¤ Portugal – Balais de Braga

¤ France - Tapesouafle de Quiberon

Poule B

¤ Lituanie – Gargouilles de Gorodock

¤ Ouganda - Fiers-du-manche de Pantonga

¤ Japon - Toyohashi Tengun

Poule C

¤ Allemagne - Gobelins de Gordzisk

¤ Togo - Enchanteurs de Tchampa

¤ Nouvelle-Zélande – Aras de Mouthora

¤ Pérou - Rose-cîmes de Tarapoto

Poule D

¤ Bulgarie - Vautours de Vratsa

¤ Australie - Foudroyeurs de Thundelarra

¤ Haïti – Tontons brosseurs

¤ Etats-Unis – All-Star de Sweetwater

Hermione Jean Granger, reporteur à la Gazette du Sorcier.

Pour nous faire par de vos réactions, contactez-nous par hibou postal.

Draco venait de finir le parchemin qu'Hermione allait soumettre le lendemain à son rédacteur-en-chef.

-Je crois que l'on peut être fière de nous. Décréta l'écrivain.

- Oui, encore merci. Je ne sais pas comment j'aurais pu m'en sortir si tu ne m'avais pas aidé. Souffla Hermione en s'appuyant sur un mur.

Le scarabée noire perle voleta autour de la pièce dans un frémissement inaudible d'ailes et arrêta sa course près de l'armoire de Draco.

-Je crois que l'on peut s'accorder une petite pause. Marmonna Silver en jetant un coup d'œil à sa montre. Il va bientôt être dix-neuf heures.

- Pour une fois laisse moi t'inviter. Proposa Hermione. Tu n'as qu'à venir chez moi pour un petit encas.

Draco leva un sourcil interrogateur et formula :

-Si s'est un piège Granger je t'enverrai des furies te poursuivre jusqu'en Enfer. Avant de partir on n'a qu'à déguster les framboises que tu as ramenées.

- Je te suis. Dit Hermione en se laissant entraîner jusqu'à la cuisine.

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Au même moment, dans l'immeuble d'Hermione un vacarme sans précédent régnait. Percy Weasley était étalé par terre, un mince filet de sang débordant de ses lèvres tandis qu'Olivier Pye haletait de rage à la vue de son ex femme et de sa petite fille Amy.

-Alors tu es venue récupérer Amy avec ce sale singe ? Explosa Olivier Pye en serrant les poings. Tu t'es une nouvelle fois acoquinée avec lui. Cette fois, qu'est-ce qu'il ta proposé pour que tu reviennes à ses côtés ? Un avenir serein pour ta fille avec une bourse de galions bien remplit ou tout simplement la tranquillité d'un foyer prospère ?

Au bord des larmes, Pénélope hoqueta :

-Ce ne sont pas tes affaires.

- Ah ouais ? Et qu'est-ce que pensera la directrice du département de la justice quand elle saura que ma fille vit sous le toit d'un inconnu sans mon accord ?

- Ne nous faites pas croire que vous vous préoccupiez du confort de votre enfant. Persifla Percy en se relevant peu à peu.

- Vous, la ferme ! Hurla Olivier Pye en faisant sursauter Amy.

- Tu n'as aucun droit sur Amy, énonça la jeune femme en tenant fermement la main de sa fille, J'ai toujours eu la garde exclusive.

-Et si je te faisais un procès pour avoir la garde ? Menaça le voisin d'Hermione.

Pénélope pâlit.

-Tu n'oserais pas... Murmura-t-elle.

- Pourquoi pas. Dit-il d'un ton provocateur. Elle est autant ma fille que la tienne.

- Nous verrons ça au ministère. Articula Percy.

Toute la rage qu'Olivier Pye éprouvait à l'égard de Percy Weasley irradiait de chaque pore de sa peau tel un gaz nocif. La tension entre les deux hommes était palpable. Ils se fusillaient du regard sans ciller comme un duel silencieux et sans aucune agitation. Ce fut Olivier qui brisa ce contact.

-Je me demande ce qu'elle peut bien vous trouver. Vous n'êtes qu'une sale vermine.

Il cracha par terre.

Imperturbable Percy rajusta sa robe et déclara avec toute la dignité possible :

-Je partage votre opinion en ce qui vous concerne. Locomotor Barda.

Les valises d'Amy s'envolèrent par elle-même et dévalèrent les escaliers.

-Au plaisir de vous revoir Monsieur Pye.

Pénélope et Amy sortirent à sa suite en lançant quelques regards craintifs dans la direction de l'homme qui avait été autrefois pour l'une un mari et l'autre un père...

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Hermione et Draco venait d'achever leur encas lorsqu'ils décidèrent de sortir au bas de la rue afin de se rendre au domicile de la jeune fille. Ils avaient transplané au bas de son immeuble. Le scarabée s'était solidement attaché au pan de la chemise du Serpentard pendant leur voyage. Mais encore une fois, aucun des deux ne remarqua quoique se soit trop préoccupé à fixer l'autre.

-Et bien, notre leçon s'arrête ici. Prononça d'une voix douce Draco.

- J'en ai bien l'impression. Certifia Hermione.

Pendant le transplanage, il lui avait prit la main et n'était toujours pas décidé à la lui lâchée. La Gryffondor baissa les yeux vers l'endroit où leurs mains étaient étroitement scellées. Elle repensa au jour où elle lui avait fait part du célèbre dicton « mains froides, cœurs chaud ». Elle se demanda si il pouvait s'appliquer pour quelqu'un comme Malefoy. Le regard du Serpentard était posé sur la bâtisse datant du XIX ème siècle. Le sol était jonché de détritus divers et variés mais cela ne semblait pas l'écœuré ou quoi que se soit d'autre.

-C'est ton chez toi Granger ? Dit Draco en lui lâchant la main.

La journaliste hocha prestement de la tête se sentant un peu contrarié qu'il s'écarte d'elle si rapidement.

-Ca change de mon village. Fit remarquer Draco. Mais avant j'aimais bien le brassage de la ville. Tu m'emmène à l'intérieur ?

Au moment même où il prononça cette phrase, la porte du hall s'ouvrit à la volée et Pénélope, Percy et Amy sortirent avec quelques bagages sous le bras. Ils s'apprêtaient à appeler le Magicobus lorsque la fillette s'arrêta en fixant la personne qui lui faisait face à l'autre bout de la rue. Sa mère tira sur son bras et lui dit :

-Qu'est-ce qu'il y a Amy ? Avance s'il te plaît.

Sans même prendre la peine de lui répondre la petite fille poussa un hurlement de joie ses cheveux virant du bleu indigo au jaune canari passant par un rose éclatant.

-DRACO !

Amy courut à toute vitesse dans les bras de son sauveur et enfouit son visage où elle pleura à chaude larme. Surpris mais à la fois heureux, l'écrivain la porta et la serra fort contre lui en caressant ses long cheveux devant les airs surpris d'Hermione, Percy et Pénélope.

-Qu'est-ce que cela signifie ? S'indigna Percy en astiquant ses lunettes en écailles. Vous êtes bien Draco Malefoy, le criminel ? On a écoulé beaucoup d'encre à votre sujet au ministère. Que faites-vous ici ?

- Je ne pense pas que je sois dans l'illégalité. Je suis dans le périmètre autorisé.

Percy renifla dédaigneusement.

-C'est le monsieur qui m'a hébergé maman ! Indiqua Amy au bord de l'hystérie.

- Tu la connais ? Questionna Hermione.

- Oui, bien sûr : c'est ma petite Amy adorée. Dit Draco avec un sourire resplendissant. Alors, tu vas bien ?

Amy hocha la tête et saisit un petit livre relié qu'elle mit à porter de vue :

-Je l'ai lu tout les jours depuis que je suis partie de chez toi. Tu m'as manqué comme pas possible Draco. J'aurais aimé que ce soit toi qui me lises les autres contes de Beedle le Barde.

Pénélope s'avança doucement vers sa fille et la prit dans ses bras afin de la redéposer par terre.

-Encore merci de l'avoir recueillit alors que rien ne vous obligeait à le faire. Annonça Pénélope Deauclair. Sans vous je n'ose imagier ce qu'elle serait devenu. Merci Monsieur Malefoy. La communauté sorcière aurait besoin de plus de gens comme vous. Vous êtes un sorcier modèle.

Percy semblait perdre toute couleur et tout son jargon.

-Mais Penny, tu ignore que Malefoy a été...

- Je sais très bien de quoi a été accusé Malefoy. J'étais à Poudlard et je recevais la Gazette du Sorcier. Mais un merci sincère ne me fera pas mourir. Renseigna Pénélope en lançant un regard lourd de sens à Percy. Monsieur Malefoy, vous pourrez venir voir Amy aussi souvent que vous le désirez. Nous habitons au 15 Glen avenue à Londres. Au revoir.

Dans un dernier signe de main, Amy s'éloigna avec sa mère alors que le Magicobus arrivait en trombe dans la rue dans un vacarme assourdissant.

- Bienvenue dans le Magicobus, le moyen de transport des sorciers en perdition. Je suis Josh Callaghan votre contrôleur durant ce voyage. Votre titre de transport coûtera deux mornilles d'argent par passager. Or, si vous désirez un chocolat chaud ou un jus de citrouille cela vous coûtera un supplément d'une mornille.

- Tenez : voici l'argent. Discourra Percy. Nous allons au 15 Glen Avenue à Londres.

- Bien, installez-vous au premier étage du bus. Indiqua le contrôleur en faisant un léger clin d'œil à Hermione. On peut y-aller Hurl ?

- Oui, Hurl : on peut y aller ! S'exclama une des têtes rétrécies accrochées près du rétroviseur. Ca va swinguer un max !

La journaliste et l'écrivain regardèrent le véhicule insolite s'éloigner en vitesse puis se dirigèrent vers l'entrée de l'immeuble d'Hermione. Dès que Draco et Hermione passèrent la porte du hall, ils tombèrent sur Gena Boxam, l'ancien professeur de subterfuge et de dissimulation, dans un tablier à fleurs d'où dépassait une paire d'Oreilles à rallonges. La septuagénaire toisa l'écrivain et le détailla de haut en bas. Elle rentra chez elle en marmonnant dans sa barbe :

-Elle veut plus du rouquin et maintenant elle nous ramène de la racaille...

La porte du rez-de-chaussée claqua laissant les deux ennemis d'antan dans un silence gênant.

-Elle est un peu folle depuis qu'elle est à la retraite...

La porte s'ouvrit à la volée et Mrs Boxam rugit :

-Je vous ai entendus petite impertinente ! Si nous étions encore au ministère sachez que je n'aurais pas pardonné votre langage !

- Nous ne sommes plus à l'époque du ministère. Répliqua Hermione.

- Je n'aurais pas mieux dit Granger. Complimenta Draco.

Ils échangèrent un sourire complice et montèrent les escaliers devant les yeux courroucés de la concierge. Arrivés au deuxième étage, Camille Prewett la voisine de palier d'Hermione sortit de son appartement pour regarder avec qui elle venait.

-J'imagine que tu lui as fait prendre une substance illicite si il t'accompagne jusqu'ici. On sait tous qu'aucun homme ne voudrait véritablement de toi.

Hermione ignora sa remarque et glissa sa clef dans la serrure, les joues cramoisie. Draco vit l'expression qu'elle avait prise et décida de prendre sa défense.

-Je peux vous certifier que je suis pleinement conscient de mes actes. Par contre, il me faudrait un alcool très fort pour vous supporter pendant plus d'une heure.

Sur ce, Hermione laissa passer son écrivain favoris avec un regard emplit de gratitude. Draco entra dans l'appartement exigu d'Hermione. Il était à la fois petit mais charmant. On avait l'impression d'être dans un petit cocon moelleux à cause du nombre important de coussins en tout genre. Au milieu de la pièce se trouvait un grand bureau en cerisier où une pile de courrier attendait d'être ouverte. Une cuisine était dissimulée dans un renforcement de mur avec un chaudron qui trônait d'une lueur étincelante. Deux chaises en bois encadraient une petite table ronde de jardin en fer forgé où un service à thé désirait ardemment être utilisé. Un petit fauteuil se trouvait près d'une pile vacillante de livres de plus de deux mètres de hauteur soutenus magiquement. Au dessus de tout ça, un lit en mezzanine surplombait la pièce avec un plafond magique laissant voir les astres. Draco trouva l'endroit vraiment charmant et certainement à l'image de la personne qui se trouvait en face de lui.

-Tu veux du thé ? Proposa Hermione.

- Pourquoi pas. Certifia Draco.

- Vas-y, assis toi. Dit-elle en lui désignant l'une des deux chaises.

Pendant que leur attention était détournée, le scarabée qui les avait accompagnés durant toute leur journée se posta au bord de la lucarne de l'appartement d'Hermione, habituellement réservé aux hiboux express. D'un coup de baguette magique, Hermione fit apparaître, du sucre et du lait, comme le voulait la tradition anglaise. Une fois la théière fumante et les deux tasses déposées au centre de la table sur des petits napperons, Hermione s'assit en face de Draco et lui tendit une petite cuillère.

-Tu as le choix entre parfum verveine-menthe, pêche ou citron.

- Cruel dilemme. J'hésite entre citron et le machin à la menthe.

- Dépêche toi ça va refroidir. Précisa Hermione.

- Citron alors.

La journaliste lui tendit un petit sachet remplit de feuille de thé avec une étiquette jaune en lui lançant un sourire amusée par lequel Draco répondit un « quoi ? » particulièrement agressif. Elle tourna sa cuillère dans sa tasse dans le sens contraire des aiguilles d'une montre et se noya à l'intérieur de sa liqueur aromatisée.

-Songeuse Granger ?

- Rêveuse.

- C'est du pareil au même je te ferai dire. Informa Draco en levant une petite cuillère menaçante dans sa direction.

- Pourrais-tu baisser ça quand tu me parles. Dit Hermione en louchant légèrement sur le couvert de Draco. J'ai l'impression que tu vas me sortir les yeux de la tête avec.

Draco rit aux éclats et déposa au fond de sa tasse, sa cuillère, la où demeurait sa place.

-Je n'avais pas l'intention de te faire peur. Finit-il par dire entre deux hoquets.

- En tout cas, tu es très beau quand tu ris.

Ces paroles s'échappèrent d'elles même de la bouche d'Hermione sans qu'elle s'en rende compte. Silver Serpentis sourit faiblement et fixa la journaliste de ses orbes métalliques.

-Tu penses sincèrement ce que tu dis ?

Hermione changea aussitôt de sujet :

-C'était une belle journée qu'on a partagé.

- Réponds à ma question. Reprit Draco.

Intimidée, Hermione hocha doucement la tête et ses joues s'empourprèrent immédiatement.

-Tu m'étonneras toujours tu sais.

Il posa sa main sur la sienne et la pressa. Puis la lui caressa avec son pouce. Les yeux d'Hermione s'étaient posée sur leurs mains entrelacées alors qu'elle était prise d'un soubresaut. A l'autre bout de la pièce, le scarabée frétillait sur le rebord de la fenêtre. Voyant qu'Hermione ne relevait toujours pas la tête il prononça :

-Ce contact te gène ? Je peux enlever ma main si tu veux.

- Non... euh...non ça ne me gène pas... du tout. Bafouilla la jeune femme.

Un autre sourire s'esquissa sur le visage de l'écrivain avant qu'il déclare :

-Ca tombe bien : je n'avais pas l'intention de l'enlever.

Perplexe, Hermione allait ouvrir la bouche afin d'en demandé plus lorsque l'écrivain changea également de sujet.

-Merci d'avoir eu le courage de publier l'article sur les familles d'authentiques sorciers.

- De rien.

Draco avala sa tasse de thé et la reposa dans sa soucoupe, vide.

-Je ne vais pas tarder à y aller. Articula t-il en regardant la nuit qui tombait par la lucarne encore ouverte.

Il se leva en laissant une Hermione totalement désemparée.

-Merci pour tout. Ajouta t-il avant de s'éloigner.

Il marcha vers l'entrée lorsque la voix de la Gryffondor retentit. Elle s'était levée, les cheveux ondulant légèrement au gré de la brise printanière.

-Je n'ai pas envie que tu t'en aille. Déclara Hermione la voix légèrement étranglée. Reste encore. S'il te plaît Draco.

Sur le pas de la porte, Draco fit volte-face et fixa de ses orbes métalliques la journaliste comme si s'était la première fois de sa vie qu'il la voyait. Elle l'avait appelé par son prénom alors que cela ne s'était jamais produit auparavant. Une lueur étrange scintillait dans les yeux chocolat de la Gryffondor et sans que Draco ne s'en aperçoive, ses jambes effacèrent la distance qui les séparait. Ils n'étaient plus qu'à cinquante centimètres l'un de l'autre et se contemplèrent sans s'échanger un seul mot comme si une seule parole briserait ce lien éphémère qui se créaient entre eux. Telle une bulle ou un papillon, tout deux provisoires mais tellement beaux lorsque l'on pose nos yeux sur eux.

Les quelques centimètres restant s'estompèrent bien rapidement. Elle portait un parfum fruité et léger qui nous faisait respirer la fraîcheur de l'été. La passion s'évacuait par chaque pore de sa peau. Draco huma l'effluve qui perlait le cou de la journaliste et se laissa enivré et emporté par cet aromate. Puis, il respira la senteur agréable que diffusait sa chevelure aux teintes ambrées. Troublée, Hermione posa sa tête contre son torse. Surpris, Draco releva la tête mais ne se sentais pas le courage de brisé le silence qui régnait. Cette absence de bruit ne le gênait pas, bien au contraire. Mais il pensait que pour une fille aussi active qu'Hermione, cela devait être assez embarrassant de rester ainsi, sans la moindre agitation. Draco passa une main dans le dos d'Hermione afin de resserrer son étreinte. Il ne savait pas vraiment pourquoi il agissait ainsi mais une force intérieure le guidait et il était décidé à la suivre. Instinctivement, Hermione se rapprocha un peu plus de l'homme qui la prenait dans ses bras et murmura :

-Je n'aurais jamais crus qu'un jour je me retrouverai dans tes bras.

- Et moi je n'aurais crus qu'un jour je te demanderai l'autorisation de t'embrasser. Susurra Draco en lui relevant le menton à l'aide de sa main gauche.

Les yeux légèrement embuées, Hermione fixa la bouche de Draco et une sensation inconnue explosa aux creux de ses reins au fur et à mesure qu'il s'approchait. Leurs lèvres se frôlèrent d'abord comme pour voir celui osera franchir cette limite en premier. Ce fut Draco qui mena la danse. Ses lèvres capturèrent celles de la journaliste pour se sceller dans un baiser au début timide mais qui devint vite passionné. Un frisson parcourra Draco tandis que son rythme cardiaque augmenta considérablement. Leurs langues entamèrent alors une valse endiablée où aucune règle n'était dictée. Leurs lèvres, quant à elles, ne semblaient pas vouloir se détachées l'une de l'autre comme si cela faisait des jours, des semaines, des années peut-être, qu'elles avaient attendues cela. La salve de frissons qu'ils partageaient rendait l'atmosphère à la fois électrique et irréelle. A leurs yeux, ce baiser valait un chaudron entier de Félix Felicis et par ce fait, c'était la plus belle victoire qu'ils pouvaient remportés. Le Serpentard et la Gryffondor partageait un instant unique que rien ne pourrait perturber ; pas même le petit scarabée qui voletait en tout sens. Ils étaient unis alors que tout les opposait : leurs mondes, leurs familles, leurs fréquentations, leurs croyances.

Le doux contre le dur, le sucrée contre le salé, la femme contre l'homme, le bien contre le mal mais avant tout l'amour contre la haine...

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