{𝐶ℎ𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 37} - 𝐿𝑎 𝑙𝑢𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒 𝑙'𝑎𝑢𝑏𝑒
Aragorn posa la main sur la poitrine d'Haldir en signe d'adieu et laissa retomber le corps, et alors que je croyais qu'il allait se précipiter vers moi et m'entraîner vers le bastion, il fit demi tour et se jeta dans la mêlée.
- ARAGORN! Hurlai je.
Il disparut entre les ennemis. Je tachai d'oublier les images de la mort de notre ami et je levai la tête vers les grandes tours, d'où les archers tiraient encore sur les monstres qui s'engouffraient entre les murs. Je cherchai mes camarades du regard, et je fus contente de ne les apercevoir nul part: ils devaient être déjà à l'intérieur avec le roi.
Ou alors... non. Il fallait que j'arrête. Il fallait que je repousse ces images d'horreur, ainsi que le souvenir d'Haldir. Je devais retrouver mes amis et survivre pour le moment.
Je sentis soudainement quelque chose m'enserrer la taille et me soulever dans les airs. Une voix familière me coupa alors que j'allais lâcher un cri de surprise.
- Je peux savoir ce que tu fabriques, plantée là au milieu? Gronda Alcar. Tu comptais rentrer quand?
- Où sont les autres? Paniquai je en regardant le sol s'éloigner à toute vitesse sous mes pieds. Harthad est là?
- Présent, répondit la voix du garçon.
- Les autres sont au bastion. Tu étais la seule encore dehors.
Le dragon survola la forteresse et arriva au dessus du pont envahi d'Uruks. Je haussai les sourcils en apercevant Aragorn et Gimli: ils se tenaient sur le côté d'une tour, séparés de l'ennemi par le précipice. Et mon frère venait de lancer le nain. En voilà un une bonne chose à raconter à Legolas!
À cette idée, je parvins à sourire malgré les émotions négatives qui m'habitaient; puis je fis signe à Alcar de prendre de l'altitude. Mes deux camarades réussiraient sans mal à dégager le passage, bien que la porte ait déjà été en partie détruite.
- Euh... Isilya? Intervint Harthad.
- Oui?
Je levai la tête vers le garçon et vit qu'il désignait quelque chose. Les Uruks se mirent à faire avancer d'étranges machines sur le champs de bataille: on aurait dit de géantes arbalètes. Les monstres les armèrent avec des sortes de gros harpons à crochets reliés par des cordes.
Ça n'était pas pour tuer, mais pour leur offrir un passage. Quand les Uruks tirèrent, les harpons s'agrippèrent aux murailles, et ils firent remonter des échelles à l'aide des cordes pour atteindre le haut des tours.
- Oh oh... marmonnai je. Alcar, tu pourrais me déposer là-bas?
Le dragon s'approcha de l'endroit indiqué en évitant les flèches qui volaient. Ses pattes relâchèrent leur étreinte et je pus sauter au milieu des soldats. Mon épée toujours en main, je me frayais un passage jusqu'au bord de la tour, où j'avais vu Legolas tirer des flèches.
- Isil! Par les Valar, tu vas bien! S'exclama l'elfe quand il me vit.
- Où est Ilmana?
- En bas, avec le roi.
Il attrapa une corde et sauta sur le rebord de la tour. Je l'imitai aussitôt et baissai le regard.
- En attendant, il faut remonter les deux autres. ARAGORN! Appela t'il en lançant la corde.
Je vis le rôdeur et le nain l'attraper et je passai l'épée à ma ceinture pour aider Legolas à les remonter. Juste à côté, un harpon toucha un homme et le fit chuter. En fait, si, cela pouvait être utilisé comme une arme. Une arme très dangereuse. Je pensai à Alcar. Pourvu que l'idée ne leur passe pas par la tête...
Nous remontâmes Aragorn et Gimli en vitesse avant d'entendre un homme, que je reconnais comme le conseiller du roi; hurler:
- Ils sont passés! Il y a une brèche! Il faut battre en retraite! Au bastion!
Moi et mes camarades nous précipitâmes vers le bastion en passant par les murailles, tout en tuant quelques Uruks au passage. Nous rejoignîmes le roi pour nous engouffrer dans la grande salle, et Alcar arriva au dernier moment, Harthad sur son dos. Des hommes hommes fermèrent et barricadèrent la porte.
- Cette forteresse est prise. C'est fini, lâcha Théoden.
- Vous aviez dit que cette forteresse ne tomberait pas tant que vos hommes la défendraient! S'écria Aragorn en s'approchant du roi.
Legolas se dirigea vers un banc et l'emporta vers la porte pour aider les soldats. Je l'imitais en m'emparant d'un deuxième, et ma sœur, aidée de Gimli, emmena la table.
- Ils la défendent encore! Ils sont morts en la défendant!
Un énorme fracas retentit. Les Uruks tentaient de forcer la porte, qui ne tiendrait pas bien longtemps.
- N'y a t'il pas un autre moyen pour les femmes et les enfants de sortir de ses cavernes? Demanda Aragorn alors que je le rejoignais.
Son regard fit des allers retours entre le roi et son conseiller Gamelin; qui, les yeux baissés, ne répondirent pas.
- Y'a t'il une autre issue? Insista mon frère.
- Il existe un passage, répondit Gamelin. Il conduit dans les montagnes. Mais ils n'iront pas loin, les Uruk-haï sont trop nombreux!
Nouveau fracas. Les hommes s'efforçaient de tenir la porte et les barricades, mais ils ne résisteraient encore que quelques minutes tout au plus.
- Faites dire aux femmes et aux enfants de passer par les montagnes! s'exclama Aragorn. Et barricadez l'entrée!
- Autant de morts, commença le roi d'un air grave. Mais que peuvent les Hommes face à tant de haine?
Je baissai la tête. Ce qui se passait dehors était un pur massacre, de l'horreur. Dans quel but? Dominer le monde? Être invincible, se sentir fort? Que voulaient Sauron et Saroumane? Cela valait il toutes ces vies perdues, dont la plupart innocentes?
- Venez avec moi, demanda Aragorn. Venez à leur rencontre.
- Pour la mort et la gloire.
- Pour le Rohan. Pour votre peuple.
- Le soleil se lève, fit remarquer Gimli.
Mon frère tourna la tête vers l'ouverture dans le mur, d'où l'on voyait des rayons de lumière entrer. « Attendez ma venue aux premières lueurs du cinquième jour. À l'aube, regardez à l'Est. » Je vis sur le visage d'Aragorn que la même phrase lui traversait l'esprit.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top