{𝐶ℎ𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 32} - 𝐿𝑒 𝑐𝑎𝑙𝑚𝑒 𝑎𝑣𝑎𝑛𝑡 𝑙𝑎 𝑡𝑒𝑚𝑝𝑒̂𝑡𝑒
Je n'en revenais pas, que juste avant une bataille, je me retrouvais à parcourir les rayons de vin et de champagne à la recherche d'une bouteille d'alcool avec ma sœur.
- HA! S'écria ma sœur en en brandissant une. C'est elle.
- Tu ne m'as toujours pas expliqué pourquoi nous sommes ici, fis je remarquer.
- Pour trouver cette bouteille. C'est chose faite!
- Mais pourquoi tu voulais la trouver? M'impatientai je.
- Pour la jeter. Personne ne doit la boire.
- Tu es au courant qu'elle était dans l'étagère personnelle du roi? Fis je remarquer. Ce vin a dû coûter extrêmement cher.
- Et bien justement. C'est la bouteille du roi, et il ne doit pas boire ça, fit elle.
- Pourquoi cela?
Elle soupira et ferma les yeux. Elle était vraiment très bizarre.
- Je... c'est une sorte de pressentiment. Quelque chose me dit que... c'est dangereux.
Sur ce, elle ouvrit la bouteille et la vida par la fenêtre, qui donnait sur la falaise derrière la forteresse.
- D'accord, je te fais confiance, alors.
Elle me sourit avant de lancer la bouteille par la fenêtre et de sortir de la pièce. J'allais la suivre quand une idée me traversa l'esprit. Je m'emparai d'une bouteille remplie d'un liquide transparent avant de lire l'étiquette. "Eau de vie". Je souris. Parfait. Je sortis de la pièce avec hâte et je courus rattraper Ilmana.
- Rejoignons les autres, fis je en prenant la direction des remparts.
- Fantastique idée, la vieille. Se soûler avant la bataille? Merveilleux! Il paraît que l'alcool monte à la tête et fait faire des choses incroyables. Tu vas tuer beaucoup plus d'ennemis...
- C'est bon, t'as fini? Et ne rigoles pas, dragonnet. J'ai un plan, et tu en fait partie. Dis moi, ça faisait longtemps que tu m'avais pas appelé la vieille.
- Haha, pas faux. Je reprend mes habitudes, t'en fais pas. En ce qui concerne le plan, j'ai hâte de...
Il se tut brusquement, et je sentis une vague d'appréhension m'envahir: il me transmettais ses émotions. Je fronçai les sourcils.
- Hé, t'es toujours là? T'es où, d'ailleurs?
- Dans le ciel.
- Que se passe t'il?
- L'ennemi est en vue.
Au moment où nous atteignîmes les escaliers, moi et ma sœur, j'entendis des exclamations venant des remparts. Ils avaient aperçu l'armée, sans doute.
- Descends, Alcar. Ne restes pas en haut!
- Ils ne peuvent pas me voir. Je suis au dessus des nuages... d'ailleurs, il me semble sentir l'odeur de la pluie.
Génial! Que demander de plus? Des milliers d'Uruk-haï d'Insengard enragés, une nuit noire et inquiétante, des guerriers terrifiés et des hommes inexpérimentés, une averse en prévision... quelle joie! Au même moment, un coup de tonnerre retentit.
- Mais tu ne comptes pas rester en haut tout le long, quand même?
- Non, bien sûr que non. Mais de toute façon, je ne sers à rien: je ne crache pas de feu.
- Et alors? Tu es un dragon, Alcar. Un dragon. Je serais ton feu. Tu seras mes ailes. Ensemble, nous sommes imbattables.
- Vérifions cette affirmation, alors! Je propose de compter le nombre de victimes que nous ferons.
- Excellente suggestion. Attendons que cette vermine approche.
Son rire emplit mon esprit, et je sus alors que j'avais réussi à le motiver un peu. Je me frayai un passage entre les archers, à la recherche de mes amis. Je retrouvai Gimli, Legolas et Harthad en premier ligne. Je me glissai entre le prince et le garçon, et ma sœur à côté du nain.
- Ah! Vous voilà, Ilmana! S'exclama ce dernier.
À peine eut il fini sa phrase que la pluie commença à tomber.
- Génial, marmonnai je. Vraiment génial.
- Enfin, l'amie, vous êtes une elfe! Fit Gimli. Vous supporterez sans doute un peu de pluie...
Un second coup de tonnerre causa une légère agitation dans les rangs.
- Il y a aussi l'orage, intervint Harthad.
- Effectivement.
- Qui est ce? Demanda Ilmana en fixant le garçon.
- Harthad, répondis je. Petit, voici ma sœur jumelle, Ilmana.
Ils se serrèrent la main.
- N'ayez aucune pitié, car ils n'en auront aucune! Retentit la voix d'Aragorn, qui passait dans les rangs elfes.
À l'aide de ma vision développée, j'aperçus au loin un grand Uruk se dresser sur un rocher au milieu de son armée. Un chef de guerre. Un ennemi unique à tuer. J'en ferais mon affaire...
Le monstre brandit son arme et poussa un affreux hurlement, et toute l'armée s'arrêta net à plusieurs centaines de mètres de nous. Je pris une longue inspiration.
- Ça n'est pas ta première bataille, me souffla Legolas.
En effet, j'avais participé à la bataille des cinq armées il y a soixante ans. Mais je n'étais même pas sur les champs de guerre, c'était en plein jour et... l'ambiance était différente.
- Non. Mais... ce n'est pas pareil.
- Je suis d'accord.
La tension était insoutenable. Tout en parcourant du regard l'armée ennemie, je me remémorai tout ce que j'aurais aimé dire à mes proches avant de mourir.
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