{𝐶ℎ𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 29} - 𝐿'𝑎𝑟𝑚𝑢𝑟𝑒𝑟𝑖𝑒

Nous rejoignîmes Aragorn, Legolas et Gimli dans la salle d'armement. Ces trois là étaient d'ailleurs en grandes discussions.

- ... Aucun n'est soldat, disait mon frère.

- La plupart on déjà vu passer trop d'hivers, déclara Gimli.

- Ou trop peu.

Je me tournai vers Legolas, qui venait de lâcher cette phrase.

- Regardez les, ils sont terrifiés. Ça se lit dans leurs yeux, continue l'elfe.

Il s'attira de nombreux regards outrés des hommes présents. Il se détourna vivement. Je sentis son désespoir. Que lui prenait il? Si lui, le prince de la Forêt Noire, commençait à dire de telles choses... D'un regard, j'essayais de lui faire comprendre d'arrêter. Il ne faisait que décourager les hommes.

- Il y a de quoi, reprit il en elfique. Ils sont trop peu nombreux. À trois cent... contre dix mille?

- Il se défendront mieux ici qu'à Edoras, contra Aragorn.

Je remarquai que nous étions encore le centre de l'attention. Les hommes nous fixaient avec étonnement, mais ils n'avaient pas besoin de parler l'elfique pour deviner le sujet du débat. À mes côtés, Harthad me regardait, incrédule, ne comprenant rien non plus.

- Arrêtez, cette discussion ne mènera à rien! Intervins je.

L'elfe, qui s'apprêtait à répliquer, ne dit rien et me regarda. Il baissa les yeux d'un air désolé, et reprit:

- Aragorn, c'est une bataille qu'ils ne peuvent gagner. Ils mourront tous!

- Alors je mourrais comme l'un d'entre eux! S'écria mon frère en se rapprochant brusquement de son ami.

Ça n'est pas pour rien qu'on parlait en elfique, avais je envie de lui dire. Le rôdeur disparut alors dans la foule, de toute évidence en colère. Le blond voulut le suivre, mais Gimli le retint par le bras.

- Laissez le mon amis. Laissez le, lui souffla le nain.

Le prince s'arrête net et se tourna vers moi, toutefois il évitait mon regard.

- Désolé. Je...

- Je sais, le coupai je. Moi aussi, j'ai piqué une crise de désespoir. Mais seulement Alcar en a été témoin.

- Où est il, d'ailleurs, ce cancre de dragonnet? Grogna Gimli.

- Dragonnet? Cancre? Répétai je, hilare.

- Gimli le traite de tous les noms depuis tout à l'heure, expliqua le prince elfe. Ton ami dragon l'a malencontreusement renversé, quand nous étions avec Eowyn.

- Il ne m'a pas seulement renversé! S'écria le nain. Il m'a volontairement poussé dans les sacs de tomates juteuses!

- D'où votre chemise tachée, observa Legolas.

- Quand je ne suis pas là, décidément, il s'en passe des choses, dis je.

Je camouflai mon rire en quinte de toux en apercevant la tache de jus de tomate sur l'habit du nain.

- D'ailleurs, où étiez vous avec Ilmana pendant que nous étions avec Eowyn? Et où est elle maintenant? Demandai je.

- Ilmana a disparu peu après notre discussion avec le roi, m'informa le nain. Ensuite, je suis parti aider pour l'installation les défenses, avant de rejoindre Aragorn et Legolas. Je n'ai pas vu votre sœur.

Étrange... il faudrait que je parte à sa recherche.

- Euh... Isilya, sans vouloir être indiscret... qui est ce jeune homme avec toi? Fit Legolas.

- Et bah! M'exclamai je. Toi et tes yeux d'elfe, vous en avez mis du temps à vous apercevoir de sa présence.

- Je l'avais vu! Protesta le blond. Seulement, je n'osais pas poser la question.

- C'est vous le prince elfe ami du rôdeur Aragorn? Intervint Harthad.

- Dis donc, tu es bien renseigné sur moi et mes amis! Oui, c'est lui, en personne. Voici Harthad, le présentai je à mes amis.

- Gimli fils de Gloín, fit mon ami en tendant la main au garçon.

- Legolas, fils de Thranduil, l'imita le prince.

Harthad serra les deux mains avec un sourire timide. Les deux compagnons me regardaient avec insistance, alors j'attrapai le jeune homme par les épaules pour le faire pivoter vers les gardes.

- Et si tu allais t'équiper, pour t'habituer et t'entraîner un peu? Lui proposai je.

Il hocha la tête et se rendit près des gardes, l'air un peu perdu.

- Bien, déclarai je une fois qu'il fut assez loin. J'ai juré à sa mère de le lui ramener en vie, et je me suis jurée à moi même de sauver ces pauvres enfants, ainsi que les vieilles personnes.

- Nous t'aiderons, assura aussitôt Legolas. Tu as ma parole.

- La mienne aussi, fit Gimli.

- La mienne aussi.

Je souris. Avant de rencontrer Ilmana et avant l'éclosion d'Alcar, j'avais passé vingt ans livrée à moi même dans le monde. Cela faisait du bien d'avoir à nouveau plein d'amis sur qui compter.

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