{𝐶ℎ𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 28} - 𝑄𝑢𝑒𝑠𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑'ℎ𝑜𝑛𝑛𝑒𝑢𝑟

Je me rendis aux fameuses cavernes en suivant le mouvement. Je me sentais étrangement vide et mal à l'aise depuis tout à l'heure. Je remarquai alors qu'il me manquait quelque chose. Mon arc et mon carquois.

Quelle imbécile! Je les avais jetés par terre en haut de la tour et ne les avais même pas récupérés. Mais bon, les ennemis n'étaient pas là, et j'avais encore mes dagues à la ceinture.

- Eowyn! Appelai je en la cherchant du regard.

- Isilya? Entendis je derrière moi.

Je me retournai vivement vers mon amie.

- Écoutes, je sais que... commençai je.

- Non, c'est bon, me coupa t'elle en levant la main. Je pense qu'il est en effet plus judicieux de rester avec les autres.

- Non, Eowyn, repris je. Je dois juste m'assurer de certaines choses. Sais tu et veux tu te battre? Vraiment?

- Pour mon pays, mon oncle, mon frère et mes amis? Évidemment! Je suis prête à tout... c'est une question d'honneur et de devoir.

- Alors bats toi, déclarai je.

- Comment? J'ai reçu l'ordre de rester ici, soupira t'elle.

- Fais moi confiance, lui dis je. Si tu veux vraiment prendre part à la bataille, Rejoins nous. Ensemble, on va leur mettre une raclée.

- Avec ta sœur aussi, non? Et Alcar.

- Oui, bien sûr! On va la gagner cette bataille, assurai je. Et s'il y en a d'autres, nous tacherons de convaincre ton oncle de te laisser combattre.

Nous nous sourîmes mutuellement, mais un horrible cri retentit, faisant disparaître notre joie soudaine.

- NON! Non, pas mon fils! Hurlait une femme.

Des soldats étaient entrés dans les cavernes et parcouraient les rangs. Ils emmenaient avec eux les jeunes garçons qu'ils jugeaient aptes à se battre et à tenir une arme. J'entendis presque mon cœur de briser.

J'aperçus un petit qui ne devait avoir que sept ans... moins d'une décennie! La femme qui criait se tenait non loin de nous, s'agrippait au bras d'un jeune garçon qui devait avoir quinze ans tout au plus.

- Écoutez madame, tentait de la raisonner un garde. Il ne sera peut être même pas obligé d'aller directement sur les champs de bataille.

Et les Valar savaient qu'il mentait. Où peut être essayait il de s'en convaincre lui même pour la persuader elle. Cette scène était déchirante, je ne pouvais pas rester là sans rien faire. Décidant d'intervenir, je m'approchai.

- Comment vous appelez vous? Demandai je à la femme.

Interdite, elle se figea et me toisa de la tête aux pieds.

- Su... Suzanne, répondit elle entre deux sanglots.

- Et toi, jeune homme? Dis je en me tournant vers son fils.

- Harthad, ma dame, murmura t'il en s'inclinant.

- Redresses toi, je ne suis pas votre souveraine, voyons! Harthad... répétai je. Espérance, en Sindarin. C'est un prénom elfique.

- Oui, ma dame, fit sa mère.

- Non, non, appelez moi Isilya.

- Vous êtes la fille au dragon, affirma le jeune homme.

Je hochai la tête. Alcar était bien connu...

- Et bien, Suzanne... je sais que ce n'est pas facile, mais votre fils est en plein forme et en bonne santé. Il me semble aussi être capable de se servir d'une arme, il pourrait faire des ravages dans les rangs ennemis.

- Il ne peut pas partir à la guerre! S'écria t'elle. Je ne peux pas le perdre, pas lui! Il est tout ce qui me reste, sanglota t'elle.

Je pris une profonde inspiration, consciente d'être le centre de l'attention de beaucoup de personnes autour de nous.

- Je peux faire en sorte qu'il vous revienne, lâchai je sans réfléchir.

Le visage de la femme s'illumina soudainement.

- Vous feriez cela?

- Bien sûr, promis je. Je veillerais sur lui pendant la bataille. Je jure sur la vie de mes amis. Je jure sur la survie du monde entier que je donnerais ma vie pour lui s'il le faut.

Eowyn me regardait avec un mélange d'étonnement et d'admiration, et les gardes étaient de toute évidence surpris. Une elfe qui jurait de protéger un jeune humain de sa vie, ça n'était pas tous les jours.

- Merci, merci! Fit Suzanne en me prenant dans ses bras.Vous donnez une excellente image de vos semblables, les elfes sont de braves guerriers et protecteurs. Merci mille fois.

Je me retins évidemment de la contredire sur le fait que je n'étais pas vraiment une elfe.

- Il n'y a pas de quoi. Je ferais en sorte que tous ces pauvres enfants reviennent pour leurs parents, murmurai je.

Elle s'écarta de moi et sécha son visage trempé par des larmes. Elle embrassa son fils avant de le pousser vers moi.

- Allez-y, avant que je ne vous retienne. Revenez moi vivants et entiers.

Je hochai la tête et posai ma main sur l'épaule d'Harthad. Les gardes, ayant fini leur tour, sortirent des cavernes avec leurs recrues pour se rendre à l'armurerie.

Je jetai un dernier regard à Eowyn. Je lui adressai un sourire, qu'elle me rendit avant de se mettre à circuler dans les rangs pour réconforter les femmes en pleurs. Avant de craquer et de faire d'autres promesses que je n'étais pas sûre de pouvoir tenir, j'embarquai Harthad vers la sortie, à la suite des gardes.

- Si je devais ne pas revenir... ma mère n'aurait plus rien, marmonna t'il. Comme je n'aurais plus rien sans elle.

- Tu reviendras, petit. Je te le promets.

- Merci encore. Nous vous revaudrons cela à vie, promit il.

- Ne me remercies pas. C'est une question de principe. Et d'honneur.

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