{𝐶ℎ𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 27} - 𝐴̂𝑚𝑒 𝑑𝑒 𝑔𝑢𝑒𝑟𝑟𝑖𝑒̀𝑟𝑒
- Et qui viendra? Souffla le roi après un court silence. Les elfes? Les nains? Nous n'avons pas la chance d'avoir autant d'amis que vous.
Il jeta un bref regard à nos camarades derrière nous avant de s'attarder sur mon frère et moi.
- Les anciennes alliances sont mortes.
- Les elfes de la Lothlórien viendront si je le leur demande, déclarai je.
- Le Gondor répondra, fit mon frère.
- Le Gondor? S'énerva le roi. Où était le Gondor lorsque l'Ouestfolde est tombé? Où était le Gondor lorsque nos ennemis nous ont encerclés? Où était le...
Il se tut brusquement et baissa les yeux vers le sol.
- Lorsque son fils est mort... termina Alcar dans sa tête.
- Il pensait sûrement à cela, oui.
- Non seigneur Aragorn, reprit Théoden. Non, dame Isilya. Personne ne viendra. Nous sommes seuls.
Sur ce, il se détourna et disparut dans la foule. Je me tournai vers mes amis.
- Je pourrais aller les chercher. Les elfes. Alcar est rapide, nous arriverions à temps pour les prévenir. Ils enverront une armée.
- Isil... commença Ilmana. Il aurait fallu y aller bien avant. Il est trop tard.
- Admettons même que vous arriviez à temps, accepteraient ils de nous aider, tout d'abord? S'enquit Gimli.
- Dame Galadriel, oui. Le seigneur Elrond aussi. Et Thranduil... je ne sais pas, hésitai je en jetant un bref coup d'œil au fils de celui ci.
- J'ai bien peur qu'il ne soit trop tard, déclara finalement Aragorn. De plus, les elfes de Fondcombe embarquent pour les terres immortelles, à cette heure où nous parlons.
Il baissa les yeux d'un air attristé. Arwen. Je soupirai. Encore une amie que je perdais...
- Vous avez raison... soupirai je. On va... rester ici. Il faut bien quelqu'un pour surveiller de haut.
Sous les regards tristes et résignés de mes compagnons, je donnai une petite tape sur le dos d'Alcar et lui désignai le ciel. Il hocha la tête et déploya les ailes. Quelques secondes plus tard, nous étions dans les airs, plusieurs dizaines de mètres au dessus de la forteresse.
- Le roi conduit les femmes et les enfants aux cavernes, observai je.
Nous continuâmes de survoler la zone quelques minutes jusqu'à ce qu'Alcar s'exclame:
- Tiens, revoilà Eowyn.
- Où ça?
Je scrutai le sol à la recherche de mon amie. Elle traversait la foule d'un pas décidé pour se diriger vers mon frère et Legolas qui semblaient en pleine discussion.
- Allons la voir, proposa Alcar. Elle n'a pas l'air contente, et j'imagine que tu veux savoir comment elle va.
Le dragon replongea à nouveau vers le sol, mais il dut faire du surplace quelques secondes au dessus de la foule avant de pouvoir se poser sur la muraille. Je sautai de son dos et atterrit agilement derrière mon frère.
- Seigneur Aragorn! Et... Oh! Isilya! S'écria Eowyn en surgissant de la foule de personnes se rendant aux cavernes.
Elle me sauta dans les bras et je lui rendus son étreinte avec joie.
- Que se passe t'il? Demanda mon frère, sentant que mon amie avait quelque chose à dire.
- On m'envoie avec les femmes dans les cavernes! S'exclama t'elle, mécontente.
- C'est une honorable mission.
- S'occuper des enfants, trouver de la nourriture pour nourrir les hommes à leur retour! S'indigna la blonde. Quelle gloire y a t'il à cela?
- Gente dame, un jour viendra pour le courage sans gloire. Vers qui se tournera votre peuple en dernier recours?
- Laissez moi être à vos côtés, supplia t'elle.
- Je n'ai pas le pouvoir d'en décider, souffla mon frère avant de se détourner.
- Ne décidez vous pas de faire rester les autres?
Je regardais la scène, les bras croisés, ne sachant pas quoi dire ni faire.
- Et ils se battent à vos côtés parce qu'ils ne veulent pas être séparés de vous, continua mon amie. Parce qu'ils vous aiment.
Elle ponctua sa phrase d'un mouvement de tête dans ma direction.
- Je suis désolée, lâcha t'elle finalement, les larmes aux yeux, avant de partir en courant.
Legolas me regarda intensément, attendant peut être que je dise quelque chose. Quand mon amie passa devant lui, il la laissa partir et regarda mon frère, qui la suivait des yeux.
- Vas y.
Je levai la tête vers Alcar, qui avait de toute évidence suivi la scène.
- Tu penses que je devrais lui parler? L'énerver encore plus?
- Non. Vas l'aider. Tu sais bien qu'elle sait se battre.
- A t'elle continué l'entraînement? Elle savait se battre, oui, avant. Qu'en est il de maintenant?
- Vas lui demander. Ne laisse pas une âme guerrière fuir son destin.
Le dragon avait raison: Eowyn méritait sa chance. Mon frère n'avait sûrement pas conscience de son talent, c'était pour cela qu'il avait hésité.
Après un dernier regard complice en direction du dragon, je partis à la suite de mon amie. Alcar avait raison, il y avait bien une âme guerrière en elle, qui se devait d'être révélée au monde.
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