{𝐶ℎ𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 16} - 𝐸𝑛𝑓𝑖𝑛 𝑑𝑢 𝑟𝑒𝑝𝑜𝑠... 𝑜𝑢 𝑝𝑎𝑠

Nous discutâmes un moment, avec Ilmana et Eowyn, pour tenter d'oublier les derniers événements; alors que les autres s'installaient autour d'une table et que Alcar volait dehors. Ma sœur avait usé de sa magie pour ressouder les os de mon poignet avant de le bander pour le maintenir en place.

Je racontai nos récentes aventures, de Fondcombe à la Moria, et ma soeur enchaîna, en omettant tout ce qui concernait Boromir; jusqu'à son arrivée au Rohan. Notre amie nous confia qu'elle s'était durement entraînée à manier l'épée durant ces huit ans, et je la croyais quand elle disait se débrouiller très bien.

Malheureusement, les femmes ici n'avaient pas leur place à la guerre, d'après les hommes. Comme dans la plupart des royaumes des humains. Je n'étais pas d'accord: chez les elfes, c'était bien différent! Pourquoi n'était-ce pas pareil partout? Les femmes n'étaient pas faible, au contraire.

- Isil, me héla Eowyn. Lors de votre séjour ici, tu m'avais parlé de ce qu'il s'était passé il y a soixante ans.

- Tu veux dire, l'histoire avec Smaug et les nains d'Erebor?

- Tu avais évoqué une elfe rousse qui était ton amie, et un prince elfe blond, le fils du roi de la Forêt Noire. C'est lui? Fit elle avec un mouvement de tête vers Legolas.

- En effet, soufflai je. Nous nous sommes retrouvés à Fondcombe par un heureux hasard.

- Retrouvés et réconciliés, rectifia Ilmana. C'était drôle à voir, maintenant on dirait qu'ils sont mariés.

- Mais bien sûr, et puis quoi encore? Protestai je d'un air indigné. Nos relations sont simplement plus... cordiales.

Au même moment, je croisai le regard du concerné, qui m'adressa un sourire. Je le lui rendis et nous nous regardâmes longuement. Cela n'échappa pas aux deux filles, qui s'étaient retournées également.

- Seulement cordiales, c'est ça oui, marmonna Ilmana.

Nous fûmes interrompus par l'arrivée précipitée du roi et du magicien, accompagnés de deux enfants, un jeune garçon et une petite fille, en mauvais état.

- Que se passe t'il? Demandai je en bondissant sur mes pieds.

Eowyn s'empressa d'installer les petits à une table, et je me précipitai vers les cuisines avec Ilmana. Nous rapportâmes des plats pour les poser devant les enfants, tandis que notre amie les rassurait et leur parlait gentiment.

Je m'éloignai et je me postai près de Legolas, devant une colonne, et ma soeur prit place aux côtés d'Aragorn et Gimli à une table, qui fumaient des pipes. Le roi Théoden, sur son trône, se tenait la tête entre les mains. Gandalf était appuyé sur son bâton, l'air pensif.

- Ils ont été surpris, souffla Eowyn en se levant. Ils étaient désarmés. Aujourd'hui des sauvages traversent l'Ouestfold, brûlant tout sur leur passage. Les arbres, les forêts, les paillasses.

- Où est maman? Demanda la petite fille alors que mon amie la couvrait d'un plaid.

Cette vision me brisa le coeur. Si leur mère était morte, comment leur annoncer?

- Ce n'est qu'un avant goût de la terreur que Saroumane peut répandre, déclara Gandalf. Toujours plus puissant car il est mu à présent par la peur de Sauron.

Nouveau sentiment de malaise. Je vacillai légèrement, et Legolas me retint par les épaules.

-Merci, soufflai je.

- Chevauchez et attaquez le de front, continua Gandalf en posant une main sur l'accoudoir du trône. Éloignez le de vos femmes et de vos enfants. Vous devez combattre.

- Vous avez deux mille hommes qui chevauchent vers le Nord à l'heure où nous parlons, intervint Aragorn. Eomer vous est loyal. Ses hommes vont revenir, et se battront pour leur roi.

Vu la tête de ce dernier et la tension qui régnait dans la salle, je sentais que ça n'allait pas bien finir.

- Ils doivent être à trois cent lieux d'ici à présent, répliqua Théoden en se levant. Eomer ne peut rien pour nous. Je sais ce que vous voulez de moi, mais je ne ferais pas subir de nouvelles pertes à mon peuple. Je ne risquerais pas une guerre ouverte.

- Elle est pourtant déclarée, que vous le vouliez ou non, fit remarquer mon frère.

Le roi Theoden se tourna brusquement vers Aragorn. Eowyn lui jeta un coup d'œil.

- Aux dernières nouvelles, c'était Théoden, et non Aragorn, le roi du Rohan.

La colère monta en moi aussi vite que si je me trouvais en face d'un ennemi. Je me plaçai entre le roi et mes quatre camarades.

- Mon frère a raison, rétorquai je vivement.

- Votre frère? S'étonna Théoden.

Je soutins son regard sans bouger, jusqu'à ce qu'il détourne les yeux.

- Alors, quelle est la décision du roi? Demanda Gandalf.

Pensif, Théoden se tourna vers le magicien.

- Nous partons au gouffre de Helm.

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