{𝐶ℎ𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 15} - 𝑇𝑟𝑖𝑠𝑡𝑒 𝑝𝑒𝑟𝑡𝑒

Deux gardes empoignèrent l'homme par les épaules pour le jeter dans les escaliers dehors. Il dévala les marches en roulant avant de s'écraser plus bas.

- Je n'ai jamais fais que vous servir mon seigneur! Plaida t'il alors que le roi s'avançait vers lui, épée en main.

- Votre science médicale m'aurait réduit à marcher à quatre pattes comme une bête!

Alcar, Eowyn, Legolas et Gimli observèrent la scène de haut, alors que Gandalf, mon frère, ma soeur et moi suivions le roi.

Je me tenais le poignet discrètement, les dents serrées. Je n'aurais qu'à voir un guérisseur plus tard quand mes amis seraient occupés. Pour l'instant, personne ne me semblait avoir remarqué que j'étais blessée, sauf Alcar qui me surveillait du coin de l'œil.

Grimma recula, alors que les habitants de la cité s'amassaient autour des escaliers. Moi, j'étais plutôt satisfaite. Au moins, nous serions débarrassés de lui. Mais au moment où Théoden levait l'épée pour l'achever, mon frère se jeta sur lui pour retenir son bras.

- Non mon seigneur! Cria t'il. Laissez le partir! Trop de sang a déjà été versé à cause de lui.

Quoi? Mais pourquoi avait il fait ça? Aragorn tendit la main à Grimma, mais celui ci lui cracha dessus. Je m'apprêtai à aller lui faire payer son manque de respect, mais il se releva et partit en courant, bousculant la foule.

- Salut à vous, roi Théoden! Clama une voix dans la foule, et tout le monde s'inclina alors que Grimma fuyait à cheval.

- Où est Théodred? Demanda alors le roi. Où est mon fils?

Avec horreur, je regardai Eowyn d'un air interrogateur. Elle baissa la tête et ferma les yeux.

~~~

Les gardes allèrent chercher le corps du défunt pour le placer sur une civière de fortune en bois. Théoden en tête, nous descendîmes tous les marches de la cité. Alcar était resté perché sur le toit du palais. Aragorn et Ilmana se tenaient derrière le roi, moi et Legolas juste après, et ensuite Gandalf et Gimli.

Legolas, qui ne m'avait pas adressé la parole depuis notre arrivée, me fit comprendre son soutient d'un regard. Il avait dû sentir ma profonde tristesse. Le prince du Rohan avait été l'un de nos nombreux amis, à ma soeur et moi. Mais je savais que ma peine serait bientôt remplacé par une colère sans nom.

- Isilya qu'avez vous au poignet? Murmura Legolas en se penchant vers moi.

- Ce n'est rien, marmonnai je. Concentrons nous sur la cérémonie.

- Qui vous à fait ça? Insista t'il en fronçant les sourcils.

- Les hommes de Grimma pendant le combat à notre arrivée...

- Il faut soigner ça, fit il remarquer.

- Ilmana s'en chargera, ne vous inquiétez pas, assurai je.

- Vous savez bien que je ne peux m'en empêcher, me souffla t'il avec un sourire.

J'affichai un air surpris en l'interrogeant du regard, mais il tourna la tête. En silence, nous traversâmes la foule jusqu'à l'endroit de l'enterrement. Nous restâmes un peu à l'écart tandis que les gardes déposaient la civière au sol parsemé de fleurs blanches, et Eowyn commença à chanter tout en peinant à retenir ses larmes.

Ne pouvant en supporter plus, je m'éloignai un peu sous le regard peiné de mon frère, ma soeur et mes amis. Je me postai sur un rocher plus loin et j'observai les montagnes. Qu'adviendrait il du monde des hommes? Si tous les héritiers, rois et soldats mourraient? D'abord Boromir. Puis Théodred. Et Théoden avait bien failli y passer aussi!

Je repensai à tous mes amis. D'abord Merry, Pippin, Frodon et Sam. Et Galadriel, Celeborn, Haldir, les elfes de la Lothlórien. Fondcombe, Arwen, Elrond, Elladan, Elrohir. Tauriel, Kili, Fili, les nains survivants. Et les nombreuses personnes que j'avais croisées et rencontrées en quatre vingts ans d'existence. Que devenaient ils?

- Ne laisse pas la tristesse te briser, murmura Alcar en s'approchant.  

- Tu sais aussi bien que moi que tout à l'heure j'aurais des envies de meurtres...

- Sûrement. Moi aussi, avoua t'il. Mais après cela, il faudra se relever. Le roi ne pourra pas se morfondre dans son coin, surtout en ces temps. Et toi non plus.

Je soupirai. Il avait raison, mais de toute façon je ne comptais pas désespérer.

- Racontes moi, fis je. Que vous est il arrivés?

- Conformément à la demande de ta soeur, je l'ai déposée à quelques centaines de mètres de la cité avant de me camoufler avec le collier, déclara t'il. Je l'ai suivie à distance, et je n'ai rien pu faire quand les gardes l'ont emmenée au cachot sous je ne sais quel prétexte.

- Et toi? Tu es resté caché tous ces jours? M'étonnai je.

- Je surveillais de loin, caché dans les plaines ou derrière les collines. Quel ennui! Je m'inquiétais pour ta soeur. Mais elle n'a pas bougé.

Ce Grimma Langue-de-serpent allait payer si je le retrouvais. Nous restâmes quelques temps silencieux, à écouter avec tristesse ce qui était dit non loin. Puis les habitants se retirèrent, ainsi que mes camarades, et le roi resta en compagnie de Gandalf.

- Laissons les, murmura Alcar.

- Alors rentrons, fis je en me tournant vers le palais. Cela fait longtemps que nous n'avions pas eu quelques minutes de paix.

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