Nous trouvâmes une pièce de la forteresse, située à l'étage, qui était semblable à ce que nous recherchions. Des flacons et bols étaient empilés sur des étagères, et des sortes de lits étaient alignés au fond. Et sur l'un d'eux, Ilmana était assise, la tête entre les mains.

- Ilmana! M'exclamai je en me précipitant vers ma soeur.

- Isil! Vous vous en êtes sortis...

- On a perdu beaucoup d'hommes. Mais... pourquoi n'est tu pas venue? M'étonnai je.

- Eowyn ne te l'a pas dit? J'ai failli perdre connaissance, expliqua t'elle. D'un coup, je me suis sentie très mal. Alors je suis partie avec les autres.

Je fronçai les sourcils. Que nous arrivait il, à tous les trois?

- Mais je crois que j'ai trouvé comment... murmura t'elle. Comment contrer cet enchantement. Parce que de toute évidence, ça en est un.

- Alcar et moi aussi, on s'est sentis fatigués d'un coup. C'est bizarre.

- Prenez ça alors, fit elle en me tendant deux flacons remplis d'un liquide bleuté. C'est une potion que j'ai fabriquée au cas où ça devait arriver de nouveau.

Avec ses dons de guérisseuse, ma soeur faisait des merveilles... j'avalai d'un trait la substance, et je me sentis aussitôt pleine d'énergie.

- Où est Aragorn? Fit soudainement ma soeur après avoir scruté minutieusement Gimli et Legolas, qui restaient silencieux à l'entrée.

- Il est tombé d'une falaise. Mais il va arriver.

- Attends... que... QUOI?! Cria t'elle.

- Il est vivant, assurai je. Faisons lui confiance. Nous devons le laisser.

Elle sembla comprendre, car elle n'ajouta rien et elle se leva.

- Tu es blessée. Il y a de quoi soigner ça là bas, fit elle en désignant une étagère.

Elle saisit néanmoins mon bras entre ses mains et appuya légèrement sur la blessure tout en murmurant quelque chose.

- Il faut juste nettoyer et désinfecter, après ça cicatrisera en quelques minutes, fit elle. Je vais donner ça à Alcar.

Elle me reprit le deuxième flacon bleu, puis elle sortit de la pièce sans un mot, et Gimli la suivit. J'entendis les protestations d'Alcar, qui était réticent à avaler quoi que ce soit, prétendant se remettre rapidement. Prévisible. Mais finalement, il capitula.

- Vous avez besoin d'aide? Demanda Legolas.

- Peut être bien, merci. J'aurais juste besoin de désinfectant, s'il y en a.

Il s'approcha et se mit à inspecter les inscriptions sur les flacons. J'enlevai la partie de mon équipement qui enserrait mon torse, me laissant avec un haut épais qui remontait seulement sur mon cou, ne couvrant pas les épaules et les bras. C'était pour cela que j'avais été blessée: mon équipement ne protégeait pas réellement les bras ou les jambes, où il fallait que je reste souple.

Du sang séché maculait tout mon bras, m'empêchant de vérifier l'entendue de la plaie. Même si elle devait être assez petite, elle était profonde.

- Vous pouvez me passer la carafe d'eau? Demandai je.

Legolas me tendit le récipient, que je versai sur mon bras avant de le frotter pour enlever le sang.

- Ha! S'exclama le blond en brandissant quelque chose. Tenez.

Il ouvrit le flacon et me le tendit, puis je la versai sur mon bras tout en serrant les dents. Ça piquait beaucoup, mais j'avais connu pire.

- Vous avez toujours la cicatrice, remarqua t'il, les yeux fixés sur mon épaule.

- Souvenir de notre fabuleuse quête... soupirai je.

- Pourquoi étiez vous venue m'aider? Lâcha t'il après un bref silence.

- Nous étions alliés, malgré nos relations peu cordiales, me justifiai je.

- Je ne vous ai jamais remerciée pour tout ce que vous aviez fait.

- Je n'ai fais que ce que je devais faire, à mon sens, fis je en haussant les épaules.

- C'était les bonnes choses à faire, assura t'il. Maintenant, ce qui arrive est encore pire...

- Sans doute. Mais on y arrivera.

Cela sonnait un peu comme une promesse, que je lui faisais et que je faisais à moi même. Je m'éloignai et remis mon équipement, avant de revenir vers mon camarade, bien décidée.

- Cessons donc les formalités entre nous, vous voulez bien? Lançai je. Nous somme amis, maintenant.

- Bien sûr! S'exclama t'il. Que dites v... que dis tu d'aller vérifier que tu es toujours aussi adroite avec un arc?

- Ha! M'écriai je. Évidemment que je suis toujours aussi forte... tu ne me battras jamais!

Nous échangeâmes un sourire, avant de sortir de la pièce pour aller rejoindre nos amis.

- ... Je ne vais rien dire, sifflota Alcar.

- Il vaut mieux pour toi, prévins je. De toute façon, je l'ai bien dit: on est amis maintenant. Amis.

Ce mot résonnait encore dans mon esprit quand je me saisis de mon arc pour me rendre dans la cour en compagnie de ma soeur, du nain, du dragon et de l'elfe.