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Luhan
Un dossier noir entre les doigts, je m'assieds au comptoir de la cuisine avec une énième bière devant mon nez et un nouveau joint entre mes lèvres.
Mes yeux parcourent sans cesse les petites lettres irrégulières inscrites sur le papier blanc : Famille Diaz. Mon nom quoi. Le « Z » est fait à l'envers ce qui me fait penser que Sixx est vraiment un type bizarre ou alors il sait pas écrire mon blaze. Je soupire alors que mes mains trembles encore alors que je l'ouvre lentement.
A l'instar du dossier à mon nom que j'avais eu le loisir d'avoir entre les mains quelques mois plutôt, celui-ci est bien fournit. Des photos de mes parents s'y trouvent, des clichés officiels comme ceux des services secrets par exemple, également des photos prises sur le vif par des enquêteurs ou le Commando probablement, mais aussi des images de famille, de ma famille.
Mon ventre se tord lorsque je croise le regard sombre de mon paternel, ses cheveux bruns attachés en queue de cheval encadre son visage et sa moustache ne me semble plus aussi jolie qu'avant, maintenant que je sais qui se cache derrière cet homme.
Tu es comme lui.
Je grimace en réponse à ma conscience et reprends ma lecture du dossier en déposant les photos de côté.
Emilio Diaz.
Né le 10 août 1969 à Mexico.
Fils de Juan Diaz et de Maria Solis. À grandit dans les favélas et à permit à sa famille de gagner la frontière grâce à des trafiques de drogues.
Bordel mais il a chopé ça où Sixx ? Même moi je ne savais rien de son enfance putain !
Je continue ma lecture, apprenant que mon père était une petite frappe lorsqu'il était jeune puis qu'il s'est retrouvé dans des histoires de plus en plus louches jusqu'à devoir bosser pour un des plus grand mafieux de Mexico. Ça a été le début d'une grande carrière pour lui, la petite frappe des favélas est devenue un trafiquant hors pair puis a gravit les échelons pour devenir un bras droit puis un tueur professionnel avant d'avoir une petite fille : moi.
A partir de ce moment là, mon père a décidé de raccrocher, d'avoir un boulot honnête. Il voulait une vie meilleure que la sienne pour sa famille. Malheureusement, aux yeux de k'Etat lorsque vous êtes un criminel, vous le restez pour toujours.
Emilio n'avait pas le choix, soit il intégrait le Commando d'Elites des Forces Spéciales soit, il mourrait.
Je déglutit en comprenant que toute sa vie n'a été que décisions pour protéger ceux qu'il aimait.
- Eh, ça va bébé ?
Je tourne la tête vers Silent qui m'entoure de ses bras musclés et tatoués. Mon visage enfoui dans son cou, je respire son odeur les larmes aux yeux.
- Mon père... mon père a dû faire des choix.
- Je sais bébé... murmure-t-il
- Il a tué tes parents... sanglotai-je, une douleur vive dans le ventre.
Silent s'écarte de moi et prends mon visage entre ses doigts, ses yeux bleus verts scrutent les miens avec intensité.
- C'était son boulot. Il a été payé pour ça. Tony avait soudoyé le C.E.F.S. Il n'a fait qu'obéir aux ordres... et encore pas à tous.
- Hein ?
- Il m'a laissé partir, Luhan. Il n'a pas pu se résoudre à buter un môme qui avait l'âge de sa fille. D'une certaine manière, tu m'as sauvé.
Et je comprends ce qu'il dit. Mon père m'a vu à travers Silent, à travers ce Logan James enfant, il n'aurait jamais pu appuyer sur la détente.
- J'suis tellement désolée... reniflai-je. Mon père t'as privé de tes parents.
- Si ce n'avait pas été lui, ça aurait un autre. Un autre type qui m'aurait jamais laissé partir.
D'un regard nous décidons de changer de sujet et écartant le dossier de ma famille, nous nous concentrons sur notre vengeance par rapport à Tony.
•••
- Et là, les flics se sont ramenés ces connards ! Du coup, Tony a envoyé Will avant que Loop ne fasse une grosse boucherie.
Silent hoche la tête en souriant alors que Mariane et moi échangeons un regard. La blonde finit par craquer et hurle presque :
- Mais vous trouvez ça normal de payer des flics bordel ? Et puis Loop qu'est-ce qu'il fout encore là ?
- Elle à raison, pour un Nomad il est vraiment très présent ! Grognai-je
- Il fait partit intégrante de ce Chapitre du Club maintenant. Explique Hugo. Il a demandé son transfert et ça a été accepté.
Je soupire et attrape ma bière avant d'en boire une grande gorgée puis chope une cigarette dans un paquet qui traîne sur la table et allume une tige.
- Luhan... on mange là ! Me sermonne Mariane
Je grimace et me lève de table pour me rendre à l'extérieur de la maison. La rue est calme, il est tôt dans la soirée et le soleil commence à peine à décliner.
Le club des gars part en vrille depuis quelques temps, Tony a réussit à faire en sorte que tout le monde soupçonne tout le monde puis maintenant, il a regagné la confiance de ses gars, même Sixx j'ai l'impression qu'il retombe sous sa coupe.
Un crissement de pneus à l'angle de la rue me tire de mes pensées et j'ai à peine le temps de réagir que je me jette au sol en même temps que je les balles pleuvent dans un vacarme assourdissant. Je contient le hurlement qui monte dans ma gorge en tressaillant à chaque fois qu'une balle siffle en passant non loin de ma tête, explosant la barrière devant moi, brisant les vitres. Enfin, la voiture repart aussi vite qu'elle est arrivée et c'est en tremblant que je me relève lentement.
- Luhan ! Luhan ! Putain ça va ?!
Silent me serre dans ses bras avant de m'entraîner dans la maison. A l'intérieur, le chaos est indescriptible, les bouteilles de bières sur la tables sont brisées, les coussins du canapé troués, et Mariane gît sur le sol dans une marre de sang.
- Putain de merde, Mariane !
Je me laisse tomber près d'elle en jurant et hurlant son prénom.
Son corps semble inanimé dans mes bras, ses cheveux blonds éparpillés autour de son visage, ses yeux clos...
- Mariane... me laisse pas putain !
- T'as cru... qu'une balle... me tuerait ?
J'ouvre les yeux, Mariane me regarde l'air rieur.
- Tu vas bien ?
- Bof, ça fait un mal de chien mais je devrai m'en sortir.
Je contemple sa blessure à l'épaule, elle a perdu beaucoup de sang mais ça reste guérissable et surtout ce n'est pas mortel. Je souffle de soulagement et agressé presque Hugo pour qu'il aille chercher une trousse de secours.
- Pour le moment, on doit surtout se tirer d'ici ! Les flics vont arrivés.
- Rien a foutre des flics ! J'en fais mon affaire. Soigne Mariane, je m'occupe des flics.
J'ai à peine terminé ma phrase que des sirènes se font entendre et bientôt des lumières bleues et rouges se reflètent dans la maison, les flics et des ambulances sont arrivés.
- Hugo... c'est quoi ce bordel ? Demande directement le flic avec un Stetson.
- Il y a des blessés ? Hurle un ambulancier.
- Ici. Grogne Mariane
- Quant à vous, suivez-Moi. Dis-je au flic. Luhan Diaz, Agent du Commando d'Elites des Forces Spéciales.
Sur ces mots j'explique que nous avons été attaqués par une bande rivales du Club, probablement à cause de mon statut d'Agent d'Etat. Le flic vérifie mon identité et repart en nous disant de quitter cette maison, au cas où.
Une fois tout le monde partit et Mariane soignée, nous avons insisté lourdement pour qu'elle reste ici malgré l'avis des ambulanciers, nous nous retrouvons seuls au milieu des débris.
- C'était pas un gang rival. Dis-je froidement.
- Je sais. Regarde ça. Dit Hugo en me tendant une douille que les flics n'avait pas récupérée.
Je la détaille et jette un œil à Silent qui hoche doucement la tête.
- C'est une balle de nos armes. Celles du Club. Tony a vrillé.
- Ce n'était pas des membres du club dans la voiture.
- Évidement. Grogne Mariane. Mais c'est un message. En gros « vous avez intérêt de ne rien faire ou je vous fait un deuxième trou du cul. »
- Ok... soupiré-je. On fait quoi maintenant ?
- On attends pas la semaine prochaine. Répond Hugo.
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