20-1
Luhan
Il est partit. Je l'ai envoyé de faire foutre et c'est exactement ce qu'il a fait. Il s'est barré en me laissant là sans me montrer ou me donner ce que je veux vraiment. Depuis quelques semaines, j'ai l'impression d'être un môme qu'on doit surveiller à chaque seconde de peur qu'il ne se blesse. Je sais que je ne vais pas bien mais... est-ce qu'un peu d'amour c'est trop demandé ? Je demande pas une grande déclaration ni quoique ce soit dans ce genre là mais ne serait-ce qu'un vrai baiser sur mes lèvres ça serait déjà bien.
J'ai l'impression de ne plus être une femme à ses yeux et c'est la pire sensation que je pouvais ressentir. Bien sûr, j'ai déjà ressenti des choses Bien pire comme quand j'ai tué quelqu'un pour la première fois ou quand je me suis rendue compte pour la seconde fois que le C.E.F.S nous prenait vraiment pour des cons. Mais, j'aimerai ressentir à nouveau les frissons que j'avais quand il me regardait avec des yeux sombres de désir, ressentir les picotements qui se baladait dans mon corps dès qu'il m'effleurait de ses doigts tatoués. Je veux à nouveau sentir ses lèvres sur les miennes, dans mon cou, sur ma poitrine, mon ventre...
Mes yeux s'emplissent de larmes et je serre les dents pour empêcher un hurlement de frustration de sortir de ma bouche.
Je finis par m'endormir, à bout de force et de larmes. Je ne sais pas combien de temps je dors, mais je vois plusieurs fois le jour se coucher. Mariane est venue me parler, je l'ai repoussée. Je n'ai pas envie de parler ni même de manger. Je suis présentement assise, recroquevillée même au pied de mon lit, mon cœur est comprimé par une sensation bizarre, de l'inquiétude je crois. Quelque chose est entrain de se produire. Quelque chose de mal, qui me fait mal. Mais je n'arrive pas à mettre le doigt dessus.
- Luhan ? Questionne Julia à travers la porte en bois
Je ne réponds pas, les yeux rivés sur mes orteils je me ronge les ongles de mes mains jusqu'au sang. Je suis inquiète comme jamais. Je flippe.
- Je te dépose un plateau devant la porte... finit-elle par lâcher après un long soupire. Mange. Tu as maigris et il n'aimerait pas te retrouver dans cet état.
Va-t-il seulement revenir ?
C'est la question qui tourne en boucle dans ma tête. Je l'ai chassé de chez lui, éjecté de ma vie parce que je n'ai pas compris à quel point il souffrait de me voir comme ça.
J'ai été conne !
Je ferme les yeux très fort, essayant en vain de refouler les larmes qui coulent sur mes joues. Moi qui n'avait jamais pleurer, voilà que j'ai versé des litres d'eau salée depuis mes retrouvailles avec Silent. Je l'aime et j'ai peur pour lui.
Les jours continue de défiler et toujours pas de Silent. Il ne revient pas, et ne donne aucune nouvelles. Pas même à Hugo qui, même s'il ne le montre pas est inquiet de son silence. Plutôt ironique n'est-ce pas ? Être un inquiet du silence de quelqu'un qui est sensé être muet. Je soupire, me lève et me rends dans la salle de bain.
Dans la pièce au faible éclairage, mon regard accroche mon reflet. Je me suis vraiment laisser aller. Beaucoup trop, et beaucoup trop longtemps. Mon visage semble sans vie, terne et triste. Des cernes bleuâtres dessine mes yeux, tellement sombrement que je dois donner l'air de m'être fait mise KO par Muhammed Ali. Mes cheveux sont sales, emmêlés et abîmés quant à mon état émotionnel, je dirais qu'il est bien pire que tout cela réunit.
- Ressaisis-toi Luhan ! Me réprimandai-je dans la glace
Un à un, je retire chaque vêtement que je porte, pas grand chose cela dit, une culotte et un t-shirt. T-shirt que j'ai piqué à Silent et qui ne porte désormais que mon odeur.
Une semaine qu'il est partit.
C'est de ta faute. Me souffle ma conscience.
Je retiens à hurlement de rage et me glisse dans La douche. J'active l'eau et reste un bon moment immobile sous le jet. Des larmes coulent encore sur mon visage confondues avec l'eau clair. Je finis tout de même par attraper une bouteille de gel douche et me laver lentement. Je mets du temps à sortir de la douceur et la chaleur de la douche, comme si sortir de cet emplacement allait faire accélérer le temps ou rendre tout ce qu'il s'est produit réel.
Habillée d'un jeans noir et d'un t-shirt aux couleurs du Club je sors de la salle de bain et m'assieds sur le lit pour enfiler des chaussettes et mes bottines noires. Mes cheveux frises allègrement, encore mouillée mais je m'en fiche, Silent les adores comme cela. Je soupire doucement puis me lève et ouvre la porte de la chambre. Sur le seuil, se trouve encore un plateau avec un encas déposé par Julia ; je le prends et vais dans la cuisine le déposer.
- Luhan ? Tu vas bien ?! M'interroge directement Mariane en s'extirpant du canapé dans lequel elle était assise
Je ne réponds pas et attrape la cafetière ainsi qu'une tasse et me sers un grand café, ajoute du sucre, du lait puis me perche sur le comptoir. Enfin, je pose les yeux sur Mariane qui me regarde étrangement, comme Silent me regardait, comme si j'étais une chose fragile.
- Arrête avec ton regard de pitié. Grognai-je
- Luhan...
- Écoutes, je suis pas en sucre putain ! Je suis toujours la même ! Alors arrêtez tous de me faire chier et ça ira bien.
Elle déglutit puis hoche doucement la tête.
- Il y a une série un peu débile sur des femmes dans un quartier chic qui passe à la télé ça te tente ?
J'incline la tête sur le côté, quel changement de sujet ! J'accepte cependant et la rejoins sur le canapé à l'instant où la porte d'entrée s'ouvre violemment. Le battant part taper le mur d'à côté et Tony apparaît dans l'ouverture.
- Toi ! Hurle-t-il en me pointant du doigt
Je me lève aussitôt, sur mes gardes. Il est furieux, ses sourcils sont froncés, la veine de son cou palpite à une vitesse affolante et ses poings se serre tellement que ses jointures en sont blanches.
- Tu n'es qu'une espèce de sale pétasse envoyée par le gouvernement pour nous détruire !
- Quoi ?
J'échange un regard interloqué avec Mariane qui semble aussi perdue que moi.
- On à assez jouer avec toi. Dit-il plus calmement
Son calme soudain me fait flipper et mon inquiétude se révèle être réelle lorsqu'il porte la main à sa ceinture et sort un neuf millimètre. Eh merde.
- Bordel papa ! Hurle Hugo essoufflé en arrivant dans la maison à son tour. Pose tout de suite ton arme !
Julia qui le suivait se près retient faiblement un cri de stupeur alors que Mariane jure entre ses dents.
- Ne te mêle pas de ça, fils !
- Papa, arrêtes tes conneries ! Ce n'est pas de sa faute !
- Et c'est la faute de qui alors s'il est dans cet état hein ?!
- Quelqu'un va finir par m'expliquer ce qu'il se passe bordel de queue ! Hurlai-je
Tous les regards convergent vers moi et je me dis que j'aurais peut-être mieux fait de fermer ma gueule pour une fois.
Tony s'approche de moi lentement, le regard aussi froid qu'un glacier, la mâchoire contractée. Ses cheveux grisonnant sont en bataille, et ses sourcils de plus en plus froncés. Je déglutit malgré moi, ce mec m'a toujours fait flipper.
- Toi et tes petites magouilles avec le gouvernement. C'est ça qu'il se passe. Tu fous la merde dans ma ville, dans mon Club et dans la tête d'un de mes gars sans compter dans celle de mon fils !
- Papa...
- La ferme, Hugo ! Ces deux nanas n'ont pas cessés de nous apporter des emmerdes depuis qu'elles ont débarquées en ville !
Hugo baisse la tête, il sait que son père a raison. Et je le sais aussi.
- Mais encore ? Votre Club avait déjà attiré l'attention des flics et autres cellules liés au gouvernement. Alors, oui, mon agence avait mis un contrat sur la tête de votre homme de main. Et j'étais en charge de ce contrat qui n'a pas été honorer. Donc, quel est véritablement le problème à l'heure actuelle ? Demandai-je froidement en croisant les bras.
- Luhan... commence Hugo
- Silent s'est fait torturer pendant des jours par ta faute espèce de garce ! Lâche Tony dans un souffle
Je me laisse tomber sur le canapé, mes jambes ne me porte plus. Silent s'est fait torturer. Rien de colle dans cette foutue phrase putain ! Pourquoi il se serait fait torturer ? Ce n'est pas le mode opératoire du C.E.F.S ! A la limite il lui aurait coupé une oreille qu'ils auraient envoyés au Club, en guise d'avertissement avant de le relâcher dans un fossé perdu au milieu de nulle part. Ou ils lui aurait directement mît une balle entre les deux yeux.
- C'est pas le Commando. Souffle Mariane comme si elle lisait dans mes pensées
J'acquiesce lentement. Le Commando sait pertinemment où je me trouve. S'ils ont besoin de moi, ils sauront venir me chercher et comment me forcer à les suivre.
- Où est-il ?
- Tu veux le voir ? Mais même pas en rêve tu vas l'approcher ! Répond Tony
- Il est chez moi. Lance Hugo. Attrape ta veste, je t'emmène le voir.
Aussitôt, j'attrape mon cuir sur Le Bras sur canapé et saute sur mes pieds. Tony m'attrape vivement par le coude :
- Je t'ai à l'œil, Luhan Diaz.
Hello mes chats,
Petit chapitre car il va être en deux parties. Je m'explique ? Oui, deux parties, une -celle que vous venez de lire du point de vue de notre chère Luhan- Et l'autre du côté de Silent...
Luhan s'est enfin réveillée et a compris qu'elle avait agis vraiment bizarrement avec Silent alors qu'il ne voulait que l'aider et autre chose...
Elle a enfin admis qu'elle l'aimait ! C'est pas beau ça ?
Sinon, vous en pensez quoi du reste ?
Des idées pour la suite ?
La bise ❤️
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