19
Silent
Un silence de plomb s'abat sur la pièce au moment où j'ouvre la bouche. Pour la première fois depuis des années, j'ai parlé. Tony me regarde bizarrement, furieusement aussi.
- T'as retrouvé ta langue on dirait, raille-t-il.
- Papa...
- Tu te tais. Toi, dit Tony en me fixant, tu veux garder ta poule ? Très bien. Mais je te jure que si son patron débarques et fout la merde dans mon Club ça va chier. Tu perdras ta poule, et ton cuir. Vu ?
Je contracte la mâchoire et acquiesce. Je préfère encore mourir que de retirer mon cuir mais Luhan représente tout pour moi à présent.
- Quant à toi, fils. Tu ferais mieux de te trouver une régulière digne de ce nom et pas ce genre de... spécimen. Lance Tony en désignant Mariane
- Allez vous faire foutre. Grogne la blonde aussitôt
- Tu vois ? Dénonce Tony, Elle n'est même pas capable de fermer sa grande gueule. Tu sais quoi petite ? J'aime bien ta jolie bouche, elle ferait une jolie collier à ma bite.
- Espèce de...
Je retiens vivement Mariane par la taille et la place derrière moi tandis que les yeux de Tony nous fusille du regard autant qu'il détaille le corps joliment formée de la blonde. Ce mec est un putain de porc.
- Papa ! Siffle Hugo, encore une parole déplacée envers Mariane et je te jure putain que je te tue de mes propres mains.
- Tu préfères donc une brebis à ton propre paternel ? Il secoue la tête. T'es décidément qu'une couille molle...
- Bon, ça suffit. Tout le monde dégages. Je grogne
Tony se lève, fais signe aux autres de sortir, ils le font à contre cœur. Je crois que ça les amusaient pas mal notre petit échange.
Au moment de passer la porte à son tour, il se retourne vers moi, incline la tête et dit :
- Je préférais vraiment quand tu la fermais.
•••
Luhan est dans une sorte de brouillard, elle se réveille de temps à autres et semble perdue. Son regard est vide, comme si elle avait perdu une partie d'elle-même.
- Je sais plus quoi faire, mon frère... murmuré-je d'une voix rauque
- Je sais...
Hugo se passe la main sur le visage et jette un coup d'œil inquiet sur la porte de ma chambre. Mariane est avec Luhan, la blonde refuse de la laisser seule une seule seconde. Il n'y a pas à dire, Mariane est vraiment l'amie la plus fidèle que je connaisse.
- J'suis désolé pour ton père...
- Je sais, on s'en branle mec. J'arrive pas à croire qu'il ait sortit ce genre de connerie ! S'énerve Hugo
Il secoue la tête puis hausse les épaules.
- C'est qu'un vieux con. Il est vraiment temps que quelqu'un reprenne le marteau.
- Tu veux dire toi ?
- Tu sais quoi ? Je crois que je préférai quand tu la fermais, abruti.
J'éclate de rire puis attrape deux bières dans le frigo, je lui en file une et me hisse sur le comptoir.
Je n'arrive pas à croire que j'ai retrouvé ma voix. Est-ce que je vais parler tout le temps maintenant ? Non, je ne pense pas. Les mots mettent un peu de temps à sortir, comme si je les cherchais ou que j'avais peur de me tromper dans la formulation de ma phrase. Et puis, parler est une perte de temps à mon avis. Les gens importants me comprennent suffisamment sans que j'ai besoin d'ouvrir la bouche.
La sonnerie de mon téléphone met un terme définitif à la conversation et je le chope rapidement dans ma poche arrière pour découvrir le message que j'ai reçu.
Fais chier.
- Qu'est-ce qu'il y a ? Demande Hugo d'un air soucieux
Je lui balance mon cellulaire sans répondre et vais m'asseoir sur le canapé en allumant un joint.
- Tu veux pas la laisser c'est ça ?
J'acquiesce d'un hochement lent du menton et tire une grande latte du cône.
- Mec, c'est ton boulot. Tu peux pas refuser un contrat parce que tu ne veux pas la laisser seule.
- Et puis, on est là nous. Ajoute Mariane adossée au comptoir
Je relève la tête vers elle, je ne l'avais pas entendue entrer dans la pièce. Elle me sourit puis hausse un sourcil avant de déclarer qu'elle retourne auprès de Luhan.
- Tu vois, elle n'est pas toute seule. Je suis là, Mariane aussi. Tout va bien se passer.
Les jours sont passés, Luhan semble toujours exténuée. J'ai fais venir un médecin pour qu'il l'examine car je suis vraiment inquiet mais il nous a juste dit qu'elle avait besoin de repos. Apparement, le traitement choc du Commando d'Elite est tellement puissant, combiné avec ses souvenirs retrouvés qu'ils l'ont mise dans un état second.
Aujourd'hui, je fais mon sac le cœur lourd. Je n'ai pas envie de laisser Luhan pas même une seconde. Je n'ai même pas repris mes activités au Club tellement je suis tout à Elle. Mon comportement exaspère Tony, inquiète Hugo et ravit Mariane.
- Tu pars combien de temps ?
- Trois jours. Repondis-je après un moment d'hésitation
Mariane s'assoit sur le lit bord du canapé, à côté de mon sac et jette un œil à l'intérieur de celui-ci.
- On dirait le sac de Luhan durant ses missions... sourit-elle tristement
Je détourne les yeux, on a encore un peu de mal à en parler librement. Luhan n'a toujours pas parlé depuis le toit de l'immeuble. A croire qu'en retrouvant ma voix, elle a perdu la sienne...
- Bon, je sais pas trop comment se passe les au revoir dans votre Club mais chez moi on fait ça.
Sans plus attendre elle m'attire à elle pour un bref câlin puis prends mon visage entre ses mains.
- Fais attention à toi, d'accord ?
- Promis.
Je lui embrasse le front et lui décoche un sourire avant de filer dans la chambre où se trouve Luhan recroquevillée sur le sol, des dizaines de papiers et photographies éparpillés autour d'elle.
- Bébé ça va ? Demandai-je paniqué
Elle lève la tête vers moi, son regard est vide, son visage inexpressif. Puis elle rebaisse la tête.
Je soupire, me passe la main dans les cheveux, réprimant une envie d'hurler puis m'agenouille devant elle :
- J'y vais bébé. Mariane et Hugo vont rester avec toi et Julia va t'apporter des repas.
Sa mâchoire se contracte.
- Si t'as besoin de quoique ce soit tu leurs dit, ils se plieront en quatre pour toi. Ok ?
Je dépose un baiser sur sa tempe et sens sa main s'enrouler autour de ma nuque, elle attire mon visage vers le sien et m'embrasse avec force. Je la repousse doucement, ne voulant pas la blesser.
- Mais putain je suis pas un gosse ! Hurle-t-elle en me giflant
Je recule sous l'effet de la surprise. Bon, manifestement elle parle.
- J'en ai marre que tu me traites comme une chose fragile ! Et bordel, regardes moi quand je te parles !
- Tu parles pas là, tu hurles...
- La ferme ! Hurle-t-elle à nouveau. Je croyais que j'étais la personne que tu désirais le plus au monde ! Mais regardes, tu ne m'as touchée depuis des semaines !
Je me gratte la tête, elle est sérieuse ?
- T'es dans un état de choc bébé ! Tu crois vraiment que j'avais envie de te baiser ces derniers temps ?!
- Casses-toi. Dit-elle lentement entre ses dents
- Luhan... murmure-je
- Casses-toi ! Va-t-en !
Elle me prends par Le Bras, ouvre la porte et me pousse dans le couloir avec force puis me claque la porte au nez.
- J'ai pas besoin de toi de toutes façons ! Hurle-t-elle alors que je fixe la porte comme un con.
Hello mes petits chats,
Eh bien dis donc... je dirais que ça part en cacahuète de tout les côtés...
La fin approche les amis 😭
Vous en pensez quoi ?
Vous trouvez la réaction de Silent normale ? Et celle de Luhan ?
Des idées pour la suite ?
La bise ❤️
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