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Une clope entre les lèvres, je tire avidement dessus tout en tapant du pied nerveusement. J'ai horreur d'attendre, et cela fait déjà dix bonnes minutes que je suis ici, le cul posé sur ma bécane à l'arrêt.
Je souffle et jette mon mégot plus loin sur le bitume avant de mater l'heure sur mon cellulaire. Quinze minutes.
- Ils arrivent. Annonce mon Président
Je me lève et allume une autre cigarette lorsque j'aperçois les motos rouges et noires qui arrivent vers nous déplaçant une tonne de poussière sur leur passage. Je regarde les deux Présidents se serrer la main puis les choses s'activent et on fait rapidement l'échange. On leur file les sachets de poudre et on récupère le fric.
Aussitôt, nous repartons dans un rugissement de moteurs. Nous remontons tranquillement vers le Nord, empruntant les mêmes chemins qu'à l'aller, des petites routes à lapins.
Enfin, une heure plus tard on rejoint la ville de Newgath où nous nous sommes installés il y a quelques années.
Une fois que nous sommes tous sur notre parking, les grilles sont rapidement fermées et les moteurs coupés. J'enlève mon casque et le pose sur mon guidon et remonte mes lunettes de soleil sur le haut de mon crâne, je me passe une main sur le visage, remettant en place ma barbe un peu longue et blonde.
- Silent ! Ramènes ton cul ici.
Je lève les yeux au ciel, mais bouges néanmoins mon cul jusqu'au garage où je rejoins mon Président qui m'attends.
- Tiens. C'est ce que tu m'avais demandé.
Du coin de l'œil, je le remercie et emporte le dossier épais qu'il me tend. Je rentre dans le ClubHouse qui jouxte le garage, le Club est assez vieux avec une devanture verte et noire et des fenêtre rouges et vertes comme dans certains pubs.
Je referme la porte derrière moi d'un coup de pied et me dirige au bar où je retrouve Julia, la serveuse qui, à l'instant où elle me voit, m'adresse un grand sourire et me tends une bière. Je l'attrape par la main avant qu'elle ne s'en aille et l'attire à moi pour déposer un chaste baiser sur ses lèvres pour la remercier tout en déposant un billet sur le comptoir. Un dernier regard pour la pétillante serveuse aux cheveux de jais et j'embarque ma bière pour traverser le Club.
Je passe devant un grand mur remplis de photo des membres du Club, toutes les photos affichées sont celles de nos casiers. J'atterris dans le couloir, je prends à gauche et me dirige vers le fond à droite, où se trouve la chambre.
Je balance le dossier sur mon bureau et cherche activement mon paquet de clope dans mes poches. Une fois une clope entre les doigts, je reprends ma bière et m'installe à mon bureau et ouvre le dossier.
Je lis attentivement toute la passepasse présente dans le dossier, il n'y a rien que je ne sache déjà. Je souffle de frustration. J'entre dans ma vingt-cinquième année, il est temps que je trouve des réponses aux questions qui me rongent depuis ma naissance.
Des coups sont frappés à la porte, je me lève pour aller ouvrir et découvre Olivia, une femme d'une cinquantaine d'année assez bien conservée, brune aux formes avantageuse et fringuée comme une jeune.
- Le repas est servit, Silent.
Je lui souris et la suit dans le couloir jusque dans la grande salle où la table a été dressée. Je retrouve tout mes frères déjà assis devant une assiette fumante avec une bière à la main. Les discussions vont bon train quand je m'installe à la droite de mon Président. Olivia enroule ses bras autour de Tony, le Président, et dépose un baiser sur sa joue avant de lui piquer un morceau de poulet frit.
En pleins repas, les prospects débarquent en courant et annonce qu'on a de la visite. Aussitôt, tout le monde se lève mais c'est déjà trop tard. Les flics défonce la porte et nous hurle de ne pas bouger, armes au poing.
- Reste calme, Silent ! M'ordonne Tony alors que je me débat
Ma tête entre en contact avec la table et je grogne même si j'obéis et ne tente plus de bouger. Je sens les menottes se refermer autour de mes poignets et lance un regard noir aux flics qui en fond de même avec mes frères.
• • •
Le trajet dans leur camion fût court une fois qu'ils ont énoncés les chefs d'accusation, je sais que nous allons passer quelques semaines à l'ombre. Quelques mois pour certains.
Je serre les dents lorsque la porte de la cellule se verrouille derrière moi, et m'adosse à celle-ci, les bras croisés, fixant Tony qui s'installe sur une paillasse munie d'un maigre et vieux matelas.
Hugo, mon meilleur ami et fils de Tony ne cesse de faire les cents pas dans le petit espace pour finir par se planter devant son père.
- Bon, tu nous expliques maintenant ?!
- Tu veux que je t'expliques quoi, fils ? Dit Tony en levant les yeux au ciel
- Pourquoi on s'est fait arrêter par les flics alors qu'on est plus que discret depuis des mois !
Hugo me jette un coup d'œil et acquiesce.
- Et pourquoi ils ont en priorité fouillé la piaule de Silent !?
- J'en sais rien ok ?!
- Tu parles d'un président ! Crache-t-il
J'esquisse un sourire. Hugo pense comme moi, j'ai l'impression que Tony ne nous dit pas tout. Et surtout, que ça va me retomber sur le coin du nez !
- Pas la peine de me mater comme ça, Silent ! Il ne va rien t'arriver de plus qu'à nous.
Je lève les yeux au ciel, mon cul ouais ! J'ai déjà un casier chargé, et je les connais les flics, ça fait des années qui veulent m'attraper pour ne plus jamais me faire voir la lumière du jour.
- James ! Hurle un maton
Je soupire et me place face à la porte qui s'ouvre quelques instants après.
- Avance !
J'obéis, le regard plus noir que la nuit et sort de la cellule.
Assis à une chaise, les mains menottées et jointes sur le rebord de la table, je mate méchamment le flic qui s'installe en face de moi tout en reboutonnant sa veste de costard.
- Logan James. Quel plaisir de vous revoir.
Je serre les dents. Cela fait des années que ce flic veut ma peau. Le crâne dégarnit, un ventre rebondie et une gueule d'alcoolique en plus d'un regard pervers définit ce type.
- Toujours aussi bavard... se marre-t-il
Je lui montre mon majeur en guise de réponse et il éclate d'un rire gras.
- Passons aux choses sérieuses.
Il claque des doigts et un bleu arrive presque un courant pour lui déposer un dossier dans les mains. Dossier que je reconnais aussitôt puisque c'est le mien. Celui que je lisais avant d'aller dîner et qu'ils ne débarquent.
Je le fixe, les lèvres serrées pendant qu'il l'ouvre et le parcours des yeux tout en souriant.
- Il est vraiment complet n'est-ce pas ?
Où veux-t-il en venir ?
- C'est ton Président qui te l'a donné pas vrai ?
Je fronce les sourcils, de plus en plus perdu.
- Tu devrais peut-être mettre en doute sa parole petit.
Il se lève, me laissant le dossier sur la table et quitte la pièce en me disant de faire attention à mes fréquentations. Je souffle de rage et me lève d'un coup, j'envoie valser la chaise d'un coup de pied et balance le dossier à travers la pièce.
Une heure plus tard, je suis de retour en cellule avec Tony et Hugo. Ce dernier me mate puis s'adresse à son père :
- C'est quoi l'embrouille ?
- Il n'y a rien ! Arrêtez de me casser les couilles tous les deux !
- Il a passé deux heures avec les flics papa !
- De toutes façons, personne ne sait ce qu'il pense celui-là... grommelle Tony
Hugo lève les yeux au ciel en se marrant. Évidement, c'est le seul à me comprendre ! Je souffle et il se reprends avant de questionner à nouveau son père.
- Putain ! Ils cherchent à le faire tomber ok ?! Mais c'est pas nouveau ! Et comme d'habitude, ils n'auront rien.
- C'est pas ce que le gros flic a dit. Répond Hugo après un regard échangé avec moi
- Si tu te mets à faire confiance aux flics, fils, rends moi ton blouson et porte une putain d'étoile.
Je lève les mains comme pour les calmer. Je sais que s'ils continuent sur le sujet ça va forcément partir en vrille.
Hugo s'apprête à dire quelques chose mais des bruits de pas mêlés aux tintements d'un trousseau de clés nous interpellent. Un bleu arrive et ouvre la cellule avant de nous dire que nous pouvons y aller.
Une fois à l'extérieur, j'enfile mon cuir, un sourire aux lèvres et lève la tête : tout le MC est là, perché sur leurs bécanes.
- Vous êtes sortis quand ? Demande Hugo
- Il y a deux bonnes heures. On nous a vite fait interrogés mais personne n'a balancé.
- Bien. On rentre. Réunion ! Abois Tony en enjambant sa Harley
Hello mes petits chats,
Chose promise, chose dû vous avez le droit à un deuxième chapitre aujourd'hui en plus de celui sur Dernier Round.
On change d'univers, on enfourche nos Harley et nos blouson de cuir direction le monde impitoyable des bikers du Black Sky MC.
J'espère que ce début haut en couleurs vous plaît ! Je suis preneuse de toutes remarques !
À bientôt pour la suite ? 💋
Et pour info : non, je n'abandonne pas les autres histoires mais je veux que les chapitres me plaisent avant de publier, et en plus de ça, la saison a commencé à mon boulot et je fais énormément d'heures chaque jour donc pardonnez-moi mes éventuels retards de publication.
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