Chapitre 31

J'espère que vous allez bien?

Je m'excuse pour l'attente jusqu'à ce chapitre. J'ai été en vacances puis j'ai eu quelques problèmes personnels qui ont fait que je n'ai pas eu le coeur à l'écriture. Mais ça m'a fait un bien fou de les retrouver à travers ce long chapitre qui, j'espère, vous plaira.

Encore merci infiniment pour votre patience, votre amour et votre soutien.

14 200 mots pour vous.❤️

...

CHAPITRE 31

« J'ai vécu le malheur dans le silence qu'il a fait en arrivant. » Alain Laugier.

(You Said You'd Grow Old With Me_Michael Shulte)

Harry.

En ce vendredi matin, j'imagine la ville se réveiller en même temps que moi. Je remarque d'autres rideaux s'ouvrir sur les maisons voisines en même temps que j'ouvre les miens. Des parents sont déjà dehors, tenant par la main leurs enfants qu'ils vont installer dans la voiture pour les emmener à l'école. Les enfants doivent déjà être impatient. Puisqu'on est vendredi et que ça sera forcément une belle journée à leurs yeux.

Je ne dois pas être le seul à me diriger en direction de la salle de bain pour aller me préparer avant d'aller en cours. Je ne dois pas être le seul à faire tous ces gestes presque machinalement comme m'habiller , me laver les dents, me coiffer. Tellement machinalement que je ne fais pas tout de suite attention aux vêtements que j'ai choisi. Je le remarque seulement en passant devant le miroir de ma chambre.

Je récupère mon téléphone pour le ranger dans ma poche avant d'attraper aussi mon sac à dos. Je vérifie l'heure une dernière fois, comme je le fais tous les jours lorsque je m'apprête à me diriger vers l'arrêt de bus. Je vérifie que mes écouteurs soient bien rangés dans la petite poche de mon sac, je vérifie si j'ai bien les clés de chez moi, même si maman est toujours à la maison quand je rentre depuis qu'elle est en arrêt maladie.

Puis je sors de ma chambre, la refermant derrière moi avant, avant de me diriger vers les escaliers. Tout se passe comme d'habitude. Je débarque dans la cuisine, y trouvant mes parents. Mon père lit le journal avec une tasse de café tandis que ma mère boit son thé en feuilletant le journal avec mon père.

Ils relèvent la tête vers moi en m'entendant arriver et, comme tous les matins, je leur souris en leur disant un simple:

-« Bonjour. »

Je m'approche ensuite du panier à fruits pour en sortir une pomme. Je n'ai pas envie de pomme tous les matins. Mais j'ai l'habitude de prendre un fruit avant de partir jusqu'au lycée. Je n'ai pas spécialement faim mais ça me rassure de me dire que j'ai quelque chose dans le ventre jusqu'à la pause déjeuner. Même si, en général, je prends une paquet de biscuits avec moi, par précaution. Ce que je fais d'ailleurs à l'instant même, me dirigeant vers le placard à biscuit pour en ranger dans mon sac.

Comme d'habitude.

Puis je me retourne vers mes parents et tout s'effondre. Ce que je m'efforce à faire depuis que je me suis levé perd tout son sens lorsque je remarque les yeux brillants de ma mère malgré le sourire qu'elle tente de garder. Je suis d'ailleurs étonné de ne sentir aucune larme au coin de mes yeux. Je ressens juste ce creux dans ma poitrine. Mais c'est tout. Et j'en culpabiliserais presque de ne pas savoir ce que je ressens réellement à cet instant.

-« Joyeux anniversaire, mon chéri. »

Parce qu'elle est là, la réalité. Parce que, ce matin, je ne sais pas si je peux dire que ça sera une bonne journée. Parce que j'agis comme d'habitude mais que rien n'est pareil aujourd'hui. Parce que, toi, tu n'as pas ouvert tes rideaux ce matin. Parce que tu ne m'as pas rejoins pour danser tout en te lavant les dents. Parce que papa n'aura plus jamais deux enfants à emmener à l'école.

Parce que c'est notre premier anniversaire sans toi.

Et que, aujourd'hui, je suis plus grand que toi pour la première fois.

Ça fait des jours que je redoute cette journée, que je vois la date se rapprocher dans le calendrier.  Des jours que je me demande comment ça va se passer. Mais, la vérité, c'est que j'en ai aucune idée. Je ne sais pas comment ça va se passer. Je ne sais pas si je vais pleurer toute la journée ou continuer comme je le fais depuis que je me levé. Je ne sais pas si j'ai le droit d'espérer passer une bonne journée sans toi. Je ne sais pas si je dois culpabiliser de réaliser que, depuis que tu es parti, il y a eu des bonnes journées. Je ne sais pas ce que je dois faire, ce que je dois ressentir. Je sais que j'ai mal, je sais qu'il y a ce creux dans ma poitrine, mais aucunes larmes de me vient. J'ai l'impression que je dois juste continué d'avancer, de faire comme d'habitude, et de voir comment je finirais à la fin de la journée.

Le plus douloureux, c'est de dire la journée pour ce qui est censé être notre journée.

Normalement, tu serais arrivé la première dans le salon. Papa aurait sûrement fait exprès de faire comme s'il avait oublié quel jour on était. Tu te serais assise devant lui, trop excitée pour réussir à déjeuner. Tu l'aurais fixé jusqu'à ce qu'il mette à rire pour te souhaiter enfin un joyeux anniversaire. Pendant ce temps, je rirais moi aussi en levant les yeux au ciel parce qu'il faisait ça littéralement chaque année. Il adorait demander : Quoi? C'est une journée spéciale aujourd'hui?

Mais, lorsque je relève les yeux vers lui à cet instant, je le surprend en train de regarder la place vide à côté de lui durant quelques secondes. Avant de se mettre à sourire tristement pour relever la tête vers moi et me dire à son tour:

-« Joyeux anniversaire mon grand. »

Je les regarde à tour de rôle, leur offrant un sourire à la fois triste et reconnaissant. Je n'ai jamais ressenti le besoin de faire quelque chose d'extraordinaire pour notre anniversaire, mais toi tu adorais cette journée. Tu voulais qu'on la vive à fond, qu'on se dise joyeux anniversaire chaque secondes de la journée. A chaque fois qu'on se croisait dans les couloirs, tu me répétais joyeux anniversaire avec un grand sourire, ce qui me faisait rire à chaque fois.

Et je te remercie, Aimée. Je te remercie de me l'avoir répété encore et encore. Parce que tous ces joyeux anniversaire que tu m'as répété, il y en avait assez de côté pour des années.

Mais j'aurais préféré en entendre une centaine d'autre aujourd'hui.

Je n'avais définitivement pas prévu de grandir sans toi.

-« Merci. » Je finis par répondre, contrôlant les tremblements dans ma voix.

Ma mère est la première à me prendre dans ses bras. Et je ne peux pas faire comme si je ne sentais pas son corps trembler contre le mien. Alors je la serre contre moi, enfouissant mon visage dans son cou. J'aimerais être assez fort pour lui donner l'impression de la serrer de ta part aussi. J'aimerais que mes bras l'entourent entièrement pour qu'elle ressente à nouveau ce qu'elle ressentait lorsqu'on la prenait dans les bras ensemble, toi et moi.

Lorsque c'est au tour de papa de me prendre dans les bras, c'est lui qui me serre un peu plus fort. C'est comme si les rôles s'inversaient. Comme s'il voulait me faire oublier que je ne t'aurais pas dans mes bras cette année. Mais on sait déjà tous les trois qu'on oubliera jamais ça. Que le poids de ton absence est présent tous les jours mais qu'il pèse encore plus sur nos épaules aujourd'hui.

-« Tiens, avant de partir. »

Lorsque je me retourne vers ma mère, elle a un paquet dans les mains qu'elle vient de sortir d'un placard. Je souris doucement avant de sourire aussi à mon père qui essuie discrètement les larmes qui menaçaient de couler sur ses joues. L'ambiance est si lourde malgré nos sourires. Je suis à la fois fier de nous voir continuer d'avancer, de vivre, et d'un autre côté je réalise que plus aucun anniversaire ne sera réellement joyeux. Je crois que je vais devoir prendre de nouvelles habitudes. M'habituer aux larmes de tristesse et de nostalgie pour notre journée, et ça jusqu'à la fin de ma vie.

J'attrape doucement le paquet que ma mère me tend avant de le poser sur la table pour retirer l'emballage. Lorsque j'ouvre la boite, je tombe sur une paire de chaussure, des Dr Martens noires qui montent un peu plus haut que la cheville. Ce sont des chaussures que j'ai toujours adoré mais qui étaient trop chères pour que je puisse me les offrir.

-« Elles sont magnifiques. » Je ne peux m'empêcher de dire en les prenant dans mes mains. « Merci beaucoup.

-Il y a un autre petit cadeau au fond de la boîte. » Me dit mon père en souriant.

Je fronce les sourcils et repose les chaussures sur la table pour fouiller l'intérieur de la boite. Et, effectivement, je tombe sur un petit porte clef avec une voiture au bout. Je reconnais la voiture des Weasley dans Harry Potter. Ce détail me fait sourire, parce que c'est une saga que j'aime énormément.

-« On espère que, toi, tu ne t'envoleras pas dans un arbre. » Commente ma mère.

C'est alors seulement maintenant que je remarque le sourire complice qu'elle partage avec mon père. Et je commence alors à comprendre que ce n'est pas seulement le porte-clé, mon cadeau.

-« Je vais passer mon permis? » Je demande, surpris.

-« Oui, si tu le souhaites aussi, nous comptons t'offrir ton inscription en auto-école. Nous nous sommes dit qu'avoir cette indépendance pourrait te faire plaisir.

-Est-ce que ça te plairait?

-Bien-sûr que ça me plairait! Merci beaucoup! » Je réponds sincèrement.

Mes parents retrouvent alors le sourire et je me lève rapidement pour les prendre de nouveau dans mes bras, continuant de les remercier. Pendant un instant, j'essaie de ne pas trop réfléchir au fait que tu aurais adoré ce cadeau aussi, et qu'on aurait appris à conduire ensemble. Je comprends que, quoi qu'il arrive aujourd'hui, que ça soit une bonne journée ou non, elle sera semblable aux autres journées de ma vie où tout me fera penser à toi. A tout ce qu'on aurait pu vivre ensemble.

-« Je dois changer de chaussures. » Je leur dis rapidement, ce qui les fait rire.

Ils me regardent retirer mes baskets pour enfiler mes nouvelles chaussures à la place. Et elles vont vraiment bien avec le skinny que je porte. Je me relève, les contemplant avec un sourire, avant de regarder les pansements pour ampoule que ma mère me tend.

-« On sait jamais, le temps que tu t'y fasse. » Elle me dit en souriant.

-« C'est un cadeau bonus. » Commente mon père.

Je ris doucement et remercie ma mère en prenant les pansements que je mets dans la petite poche de mon sac. J'en profite alors pour en sortir mes clés et y accrocher mon nouveau porte-clé.

-« Plus tard, tu pourras le mettre avec tes clés de voiture. » Commente ma mère.

Je souris en hochant la tête alors que mon père rajoute tout en regardant derrière la fenêtre de la cuisine:

-« En tout cas, pour le moment, tu sembles avoir un chauffeur attitré. »

Je fronce les sourcils avant de me relever pour venir près de mon père et regarder par la fenêtre à mon tour. Je sens mon coeur s'emballer lorsque je reconnais la voiture de Louis avec ce dernier à l'intérieur. Je comprends qu'il vient d'arriver lorsque je le vois éteindre le moteur et sortir de sa voiture avec un paquet pour se diriger vers notre porte d'entrée. Je ne savais pas qu'il viendrait me chercher, c'est une surprise, et je sens mon coeur se réchauffer doucement en même temps que je pars ouvrir notre porte d'entrée.

Surpris que je l'ouvre avant qu'il n'ait le temps de toquer, Louis sursaute presque avant de sourire en croisant mon regard. Puis, son sourire se fait plus timide, plus incertain, lorsqu'il me dit doucement:

-« Je ne sais pas si c'est une bonne journée à tes yeux mais... joyeux anniversaire, Harry. »

Je souris doucement en retour et je ne réfléchis pas vraiment lorsque je viens entourer mes bras autour de sa nuque, le serrant contre moi. Instinctivement, Louis vient passer ses bras autour de ma taille, me faisant rire malgré lui lorsqu'il tente de ne pas faire tomber le paquet en même temps qu'il essaie de me garder contre lui.

-« Pour l'instant, ça ressemble à une bonne journée. » Je lui avoue alors, malgré mon coeur serré.

Je me penche ensuite vers lui pour l'embrasser et j'aime la façon dont c'est devenu plus que naturel pour lui de m'embrasser en retour, une main caressant ma main ou alors tenant ma hanche. J'aime quand il est là. J'aime l'avoir contre moi. J'aime cette chaleur qui prend de plus en plus de place dans le creux de mon estomac et qui me donne envie de l'embrasser un peu plus passionnément, un peu plus longtemps.

Mais, actuellement, mes parents sont toujours là et mon père n'a pas peur de le rappeler en s'exclamant lorsqu'on se sépare:

-« Bonjour Louis! »

Au même moment, Kaly qui dormait sur le canapé, se réveille à l'entente de ce prénom. Elle saute alors du canapé pour venir faire la fête à Louis qui salue d'abord poliment mes parents avant de se baisser pour faire des caresses à Kaly qui tente de lui piquer le paquet qu'il tient dans ses mains.

-« Désolé ma belle mais c'est pour Harry ça. » Rit Louis avant de se redresser pour me regarder.

Je souris doucement à cette attention et Louis me tend directement le cadeau en question tout en me disant avec un sourire désolé:

-« J'aurais aimé t'offrir quelque chose de plus extraordinaire, c'est vraiment pas grand chose, je suis désolé. »

Je comprends tout de suite son sous-entendu. Je sais que Louis ne peut pas toucher au peu d'économies qu'il a et qui servent à payer l'internat de Lucia. Puis, il ne sait toujours pas s'il va décrocher cette bourse. Il ne sait pas s'il va devoir bosser comme un fou l'année prochaine au lieu de poursuivre ses études. Il sait juste qu'il doit réussir à s'éloigner de sa famille et à emmener Lucia avec lui, même si cette dernière sait qu'elle risque surtout la famille d'accueil une fois qu'ils auront tout balancé à la police. Louis n'a pas les moyens de se faire plaisir. Le seul argent qu'il utilise pour lui c'est celui qu'il met dans l'essence ou celui qu'il insiste de mettre dans les courses pour la mère de Zayn qui l'accueil depuis un peu plus de deux mois maintenant. Et c'est toujours la guerre entre nous lorsque je veux lui payer son repas du midi. La plupart du temps il refuse. Sauf quand je l'achète à l'avance, le devançant.

-« Dis pas ça. » Je l'arrête alors tout de suite. « C'est déjà beaucoup d'avoir pensé à moi.

-Ça, je le fais tous les jours. » Il me répond avec un clin d'oeil.

Je ris doucement en secouant la tête mais mon coeur se réchauffe plus que tout à l'entente de cette phrase. Parce que je connais Louis. Je sais qu'il dit ça sur le ton de l'humour parce que c'est plus confortable pour lui. Mais ça ne veut pas dire qu'il ne le pense pas. Louis n'est pas du genre à dire quelque chose qu'il ne pense pas sincèrement. S'il ne le pense pas, il ne le dit pas. Mais, avant, ce qu'il pensait aussi il ne le disait pas. Je l'ai rencontré et connu plus silencieux que jamais. Alors, forcément, l'entendre dire ce genre de choses, même sur le ton de l'humour, ça représente beaucoup pour moi.

Sous son regard ,ainsi que sous ceux de mes parents qui tentent tout de même de faire comme s'ils buvaient à nouveau leur café et thé, je retire le papier cadeau du paquet. Et mes yeux s'illuminent lorsque je me retrouve avec un coffret Marvel où se trouvent l'intégrale des films Avengers. J'ai aimé regarder et découvrir tous les Marvel avec Louis mais je lui ai confié que les Avengers étaient mes films préférés, que j'adorais les voir tous ensemble et que, même, ils sont juste fantastiques. Ils m'ont fait passer par toutes les émotions. Et, symboliquement, c'est Louis qui m'a fait découvrir cet univers. Avant même qu'on se mette ensemble.

C'est vraiment pas grand chose? » Je répète ses mots en le regardant.

Louis ouvre la bouche, apparement prêt à argumenter, mais je ne lui laisse pas cette liberté. Je le coupe avant même qu'un son ne s'échappe d'entre ses lèvres. Mon sourire vient recouvrir le sien, ce qui rend le baiser assez brouillon, mais je m'en fiche pas mal à cet instant. Louis répond doucement à mon baiser, avant de l'écourter face à mes parents. Et je ne peux m'empêcher de rire face à sa réaction. Je me surprend à être beaucoup moins pudique que lui face à ma famille.

-« Merci beaucoup pour ce cadeau, je l'adore. » Je prends le temps de lui murmurer avant de m'éloigner de son visage.

Louis sourit à l'entente de ma phrase et, pendant que mes parents discutent avec lui, je prends le temps de rapidement remonter dans ma chambre pour aller déposer le coffret sur mon bureau. Mon regard glisse alors sur cette photo de Aimée et moi. Une photo que j'ai ressorti d'un carton du garage il y a peu de temps. C'est une photo que ma mère avait prise il y a peut-être deux ans en arrière. Mes cheveux sont un peu plus long et en pétard tandis que ceux de Aimée arrivent sous ses épaules. Son bras est enroulé autour de mes épaules et elle me serre contre elle avec un grand sourire alors que je suis en train de rire. La photo a été prise dans notre ancien jardin, je reconnais la balançoire de notre enfance derrière. Je déglutis difficilement, le coeur serrer, avant de penser à voix haute:

-« Joyeux anniversaire, Aimée. »

Je ne laisse pas le temps aux larmes de monter. Pas cette fois, pas encore. Je m'empresse de sortir de ma chambre pour retourner dans le salon où mes parents et Louis m'attendaient. Ça va être l'heure d'y aller et, alors que je m'apprête à dire au revoir à mes parents, ma mère m'arrête pour me dire:

-« Puisqu'on est vendredi, tu pourrais inviter tes amis ce soir? On ferait ton gâteau d'anniversaire avec eux.

-Et on a des matelas ainsi que le canapé s'ils souhaitent rester dormir. » Renchérit mon père.

Je les regarde à tour de rôle, un sourire se dessinant doucement sur mon visage. Parce que je sais que cette soirée d'anniversaire sera plus facile, plus légère avec tout le groupe. Que ça soit pour mes parents comme pour moi. Je lance alors un regard à Louis qui me sourit en retour et je comprends qu'il viendra évidemment si on organise ça.

-« Ça serait super, merci beaucoup. » Je réponds finalement. « Je leur propose en arrivant au lycée et je vous envoie un message pour vous confirmer s'ils viennent ou non.

-D'accord mon chéri, j'irais faire quelques courses s'ils viennent. » Répond fièrement ma mère.

Je hoche la tête en souriant puis, cette fois, je les prend dans mes bras pour leur dire au revoir. Ils me souhaitent une bonne journée et je leur souhaite la même chose en retour, même si on sait que ça sera plus compliqué que ça.

Lorsque je m'assois dans le voiture de Louis, ce dernier se tourne vers moi avant de démarrer.

-« Ça va? » Il prend soin de me demander.

Je réfléchis vraiment à sa question. Est-ce que ça va? Je ne le sais même pas. Au fond, non, je ne peux pas dire que ça va. Parce que Aimée est pas là, parce que c'est notre premier anniversaire sans elle, parce qu'elle me manque terriblement chaque seconde de ma vie.

Mais, d'un autre côté, mes parents réussissent à sourire ce matin, ils sont présents pour moi, il y a Louis et il y a mes amis qui seront peut-être là pour m'entourer ce soir.

Alors...

-« Je crois que ça ira. » Je réponds finalement en regardant Louis.

Il sourit doucement et son regard glisse sur mon visage avant qu'il ne se rapproche pour m'embrasser tendrement, doucement. En même temps qu'il m'embrasse, je ne fais que me répéter que je suis tellement reconnaissant qu'il soit là.

Mon plus grand regret, c'est de me dire que vous ne vous connaitrez jamais.

-« Harry? » Murmure Louis en s'éloignant seulement de quelques centimètres.

-« Oui?

-Jolies chaussures. »

Son regard passe de mes Dr Martens à mes yeux et je ne peux m'empêcher de rire avant de me pencher à nouveau pour l'embrasser, le faisant sourire contre mes lèvres.

Je ne sais pas si tu peux me voir, mais j'espère que tu peux m'entendre.

Et j'espère que, lorsque tu entends ce rire résonner, tu reconnais ma voix.

J'espère que tu sais que c'est moi.

Moi je ne t'entend pas.

Mais j'espère que tu continues de rire, toi aussi.

(Ribs_Lorde)

-« Joyeux anniversaire! »

J'ai à peine le temps de sortir de la voiture que Charlie se jette sur moi la première. Je ris en la réceptionnant et en la serrant contre moi. Enfin, c'est surtout elle qui me serre de toutes ses forces avant de se faire tirer par Lenny que j'entrent râler:

-« Allez, passe ton tour. »

Charlie rit en me lâchant et je remarque seulement maintenant qu'ils m'attendaient tous devant le parking. Charlie, Lenny, Liam, Ava, Zayn, Manël et Niall. Ils me prennent tous dans leurs bras à tour de rôle ça fait vraiment un bien fou. Ils savent pour Aimée mais ils fêtent tout de même mon anniversaire aujourd'hui. Il n'y a pas de regard triste et je réalise que c'est ce dont j'avais besoin aussi.

-« Je suis jalouse. » J'entends Ava dire en regardant mes chaussures.

-« Ouais, je dois avouer qu'elles sont plutôt canons. » Je ris en levant un pied. « Mes parents m'ont aussi annoncé que j'allais pouvoir passer mon permis.

-Chouette! Un chauffeur de plus! » S'exclame Lenny en regardant Louis et Charlie qui ont déjà le permis.

Louis pouffe en levant les yeux au ciel tandis que Charlie donne un coup d'épaule à son meilleur ami.

-« Ma mère m'a dit que je pouvais vous inviter chez moi, ce soir. » Je leur dis avant d'oublier. « Et il y a assez de places pour rester dormir.

-Alors ça ça tombe bien parce qu'on se demandait justement où fêter ton anniversaire. » Me répond Niall.

-« Et on va pouvoir te donner ton cadeau! » S'exclame Charlie.

-« Charlie! » Râle alors Lenny. « C'est censé être une surprise.

-J'ai pas dit ce qu'était le cadeau.

-Mais maintenant Harry sait qu'il a un cadeau. » Intervient Liam.

-« Oh ça va, c'est pas un scoop. » Intervient Ava en défendant Charlie.

Cette dernière hoche alors fièrement la tête avant de taper dans la main que Ava lui tend. Je les regarde en riant, avant qu'un sourire touché prenne place sur mes lèvres.

-« Tout le monde vient ce soir, alors? » Je demande.

-« Bien-sûr! » Me répond Manël avec un sourire bienveillant. « Tu veux qu'on ramène quelque chose?

-Vous n'êtes pas obligés, je crois que ma mère va prendre à manger pour trente. » Je réponds tout en envoyant un message à ma mère pour la prévenir que c'est bon pour ce soir.

-« En tout cas, le lycée a décidé de te faire un cadeau aussi. » J'entends Lenny dire.

Je relève la tête vers lui en fronçant les sourcils et je réalise que Louis a la même réaction que moi.

-« Attendez, vous n'avez pas reçu le mail du lycée? » Pouffe Ava en voyant notre réaction.

-« Je regarde pas les mails du lycée. » On répond en même temps.

Louis et moi échangeons un regard complice, pinçant nos lèvres pour nous retenir de rire. Mais nous perdons nos sourires lorsque Lenny annonce fièrement:

-« Il n'y a pas cours aujourd'hui, ni d'activités l'après-midi. Parce que c'est une journée prévention sur les relations sexuelles! »

Surpris, j'ouvre un peu plus grand les yeux. Lorsque je lance un regard à Louis, ce dernier semble réfléchir avant de réaliser:

-« Je le savais, le coach nous avait prévenu qu'on aurait pas entrainement aujourd'hui. Mais j'avais complètement oublié.

-Tu étais trop obnubilé par l'anniversaire de ton chéri? » Lui demande Ava en bougeant les sourcils.

Louis lève les yeux au ciel, un sourire amusé sur les lèvres, avant de répondre:

-« Je crois que oui. »

Je souris à sa réponse, jusqu'à ce que Zayn intervienne:

-« Après cette journée de prévention, je veux pas dormir à côté de vous ce soir. »

Cette fois, mon sourire se crispe et la gêne peut clairement se lire sur mon visage. Je remarque que Louis réagit de la même façon même s'il sait mieux gérer ses émotions que moi. Alors, au lieu de se crisper, il rit en bousculant Zayn. Mais on peut entendre le malaise dans son rire aussi. Lorsque je tourne la tête vers Lenny, je remarque qu'il tente de cacher un sourire amusé derrière sa main alors que Charlie lui chuchote de pas se moquer. Manël a la gentillesse de faire comme si elle n'avait rien entendu et Liam s'intéresse soudainement à l'arbre à côté de nous.

Ce n'est pas que parler des relations sexuelles me gêne, c'est juste qu'on en a peu parlé avec Louis. La dernière fois qu'on en a parlé, c'était avant qu'on se mette à être plus proche intimement. On a déjà fait certaines choses, mais ce sont principalement des caresses. En fait, ce ne sont que des caresses qui mènent tout de même jusqu'à l'orgasme. Louis ne retire jamais son t-shirt, n'aimant pas les quelques cicatrices qui se trouvent sur sa peau, même les plus discrètes. Et c'est l'une des raisons pour laquelle je n'ose pas en demander plus, même si j'en ressens de plus en plus l'envie. A chaque fois qu'on s'embrasse, qu'on se caresse, je ressens le besoin d'être encore plus proche de lui, d'essayer de nouvelles choses, d'essayer d'aller plus loin, mais je n'ose jamais lui demander. J'ai peur de trop en demander ou de le braquer, peur qu'il ne soit pas prêt et qu'il ne sache pas comment me le dire. Mais j'ai peur aussi de réaliser, malgré mon envie, que je ne suis pas prêt non plus. Peur de le faire mal, ou de ne pas savoir quoi faire tout court.

C'est pourquoi, lorsque Zayn fait cette allusion, je ne sais même pas comment réagir. Je me sens juste gêné et crispé, comme si c'était tabou.

-« T'es pas censé travailler? » Demande finalement Louis à Zayn pour changer de sujet.

-« Pas de cours, pas de classes à nettoyer. Je fais juste le service à midi et les couloirs et le gymnase en fin de journée. » Il lui répond.

-« On peut donc aller découvrir joyeusement cette journée du sexe! » S'exclame Ava en s'accrochant au bras de Zayn.

Sa remarque réussit à nous faire rire mais, lorsqu'on se dirige vers l'intérieur du lycée, je remarque que Louis fuit légèrement mon regard. Il me sourit lorsqu'il finit par le croiser mais je comprends que la gêne n'a pas été seulement de mon côté. Et j'aimerais que ça ne soit pas tabou entre nous, j'aimerais débloquer cette chose qui m'empêche de lui en parler, mais je n'y arrive pas. Et je me dis que c'est peut-être pas l'endroit non plus, même si des stands de prévention se trouvent littéralement partout autour de nous.

-« Je vais aller chercher un truc à manger. » Lance Zayn.

-« Je viens avec toi, je dois passer à mon casier récupérer des livres pour ce week-end. » Lui répond Louis.

Zayn hoche la tête et, avant de s'éloigner, il se rapproche de Ava pour l'embrasser et lui murmurer un à tout à l'heure. Je les regarde en souriant doucement puis mon regard retrouve naturellement celui de Louis en face de moi. Mon sourire se fait alors un peu plus triste lorsque je réalise que, nous, on ne peut pas se dire au revoir aussi naturellement et facilement. Je serais prêt à le faire de mon côté, mais Louis ne semble pas l'être. Il se rapproche tout de même de moi et me sourit simplement en me disant:

-« On se voit tout à l'heure?

-Oui, à tout à l'heure. » Je lui répond avec un sourire.

Louis me sourit une dernière fois avant de rejoindre Zayn qui commence à s'éloigner dans le couloir. Sauf que je le vois soudainement s'arrêter, semblant hésiter quelques secondes avant de faire marche arrière et de revenir vers moi. Nos regards s'accrochent à nouveau et il ne me laisse pas le temps de comprendre qu'il se penche pour déposer un baiser sur ma joue. Alors, certes, ce ne sont pas mes lèvres. Mais ça reste un long baiser sur ma joue, en plus de sa main posée sur ma taille. Et c'est déjà un énorme pas à mes yeux.

Louis me sourit avant de s'éloigner aussi rapidement qu'il est revenu. Je me retrouve à le regarder s'éloigner en souriant bêtement. Zayn, qui s'était arrêté pour l'attendre, sourit fièrement lorsque Louis le retrouve et je me retiens de rire en voyant Louis pousser Zayn lorsque ce dernier fait comme s'il voulait l'applaudir. Je les regarde se chamailler jusqu'à ce qu'ils disparaissent au bout du couloir puis je remarque que les autres se sont un peu dispersés. Je vois Manël, Ava et Charlie devant un stand sur le corps féminin où deux femmes discutent avec elles.

Un peu plus loin, Niall est devant un stand sur les maladies sexuellement transmissibles. Mon coeur se serre à cette vue mais, heureusement, Liam est avec lui, se renseignant tout en ayant un bras autour des épaules de Niall.

Lorsque je trouve Lenny, ce dernier est seul devant une table où est exposée les différents moyens de se protéger. En me voyant arriver vers lui, il me sourit gentiment avant de directement me dire:

-« Toi et moi, on doit parler sexe.

-Quoi?

-J'ai vu ta réaction tout à l'heure, on aurait dit que tu voyais ta grand-mère à poil.

-Merci pour l'image. » Je grimace.

Lenny rit et je ne peux m'empêcher de sourire, amusé, avant de lui confier:

-« C'est juste que je m'y connais pas du tout, et que ça me fait peur parfois.

-C'est normal. Enfin, c'est normal d'appréhender mais si t'as vraiment super peur au point d'être bloqué ou de trop redouter le moment, tu peux tout simplement te dire que tu n'es pas prêt. C'est pas une course, chacun y va à son rythme.

-Je sais mais c'est plus de l'appréhension parce que...j'en ai envie. » J'avoue timidement, parlant plus doucement sur la fin de ma phrase.

Lenny sourit, mais pas un sourire amusé cette fois, plutôt un sourire réconfortant.

-« Ok, on va faire quelque chose toi et moi. Et je ne parle pas de coucher ensemble. »

Je pouffe en levant les yeux au ciel et Lenny me tire avec lui au milieu des stands tout en me disant:

-« Je vais être ton guide à travers le monde du sexe. J'aurais aimé qu'on le fasse pour moi parce que chercher des réponses dans des vidéos pornographiques n'a pas toujours été une bonne idée. »

Lenny s'arrête d'abord devant un stand qui parle du consentement. Il se retourne vers moi et me dit:

-« Le cours va être en deux parties. Je t'explique la théorie puis tu pourras ensuite me poser toutes les questions que tu veux sans tabous. Je jure ne pas juger tes questions, même celles que tu estimeras être idiotes.

-Tu te rappelle quand tu m'as dit vouloir devenir éducateur? Fonce, Lenny.

-Merci d'être mon entrainement. » Il sourit en tapotant ma tête. « Enfin, commençons par le début. Le consentement. Parce que, sans consentement, pas de relations sexuelles. Ce que je vais te dire, ça va dans les deux sens. Pour toi et pour la personne en face. Un non c'est un non. Un je sais pas c'est un non. Un oui suivit finalement d'un non, c'est un non. Ne culpabilise jamais de changer d'avis. Et le consentement, c'est pas seulement verbal. Si toi ou la personne en face se fige et ne parle plus, ne semble plus vraiment réagir, il ne faut pas hésiter à demander si ça va toujours, s'il veut arrêter, si vous êtes toujours ok pour partager ce moment. Faut vraiment pas hésiter à communiquer, c'est pas ça qui va casser le moment. Tout ne se passe pas toujours comme dans les films ou c'est fluide et génial dès la première fois.

-Ta première fois à toi était géniale?

-Génialement catastrophique? C'était avec un garçon durant l'été. Déjà, comme on ne pouvait aller ni chez moi ni chez lui, on a dû se cacher dans une tente lors d'une sortie. C'était pas confortable du tout et c'était notre première fois à tous les deux. On était maladroits, on savait pas comment faire, son érection ne tenait pas tout le temps, j'en avais mal au bras. On a d'abord mit le préservatif à l'envers et le temps de tout remettre, c'était mon érection à moi qui était parti. Je peux te dire qu'on a prit du muscle ce jour-là! Et, lorsqu'on était enfin prêts tous les deux, lorsqu'on est passé à l'acte, j'ai tenu moins d'une dizaine de minutes. Mais c'était dix très bonnes minutes! »

Je ne peux m'empêcher de rire face au récit de Lenny. Et, en fait, ça fait du bien d'entendre quelqu'un dédramatiser sa première fois. Comme l'a dit Lenny, à travers les films et séries, les jeunes de notre âge sont tous deux dieux du sexe. On voit pas, ou très rarement, tout ce qui peut réellement se passer durant les relations.

-« Est-ce que...tu as eu mal? » J'ose lui demander.

Lenny hoche la tête avant d'expliquer:

-« Ouais, je peux pas dire que je n'ai pas eu mal. Après ça dépend des expériences de chacun. Je sais juste que j'arrivais à gérer la douleur grâce aux attentions du garçon avec moi. Il me rassurait, s'arrêtait lorsque je lui demandais, m'embrassait. Tu sais, je pense que le plus important finalement c'est d'être avec une personne qui t'écoute et te respecte avant tout. »

Il fait une pause avant de rajouter en me regardant et en souriant:

-« Puis, toi tu seras avec une personne qui t'aime en plus de ça. »

Mon coeur se réchauffe doucement à l'entente de cette phrase. Parce que, je suis conscient qu'on est pas obligé d'avoir une relation sexuelle avec une personne qu'on aime ou qui nous aime. Comme le dit Lenny, le plus important reste le respect. Mais c'est vrai aussi que, personnellement, je ne me vois pas le faire avec quelqu'un pour qui je ne ressens rien. Ça reste propre à chacun. Mais ça me rassure de m'imaginer le faire avec Louis. Parce que j'ai confiance en lui et que je réalise aussi que, même si ça devait ne pas être parfait, je ne risque rien avec lui.

-« En fait, pas besoin de cours. Le plus important, c'est de communiquer. Louis t'aimes et tu l'aimes. J'ai envie de pleurer de célibat à chaque fois que je vous vois, ok? Vous avez eu des hauts et des bas, vous avez failli vous séparer mais vous ne l'avez pas fait parce que vous avez parlé, parce que vous vous comprenez. N'ai pas peur de lui dire que tu as envie d'aller plus loin tout en précisant que c'est seulement si lui le souhaite aussi, que ce n'est pas pressé non plus. Demande lui tout simplement son point de vue, ses envies, et ce qu'il ne désire pas aussi. »

Lenny a raison. Mais il ne sait pas à quel point il a raison. Parce qu'il ne sait pas pour le beau-père de Louis. Il ne sait pas pour sa mère non plus. Tout le groupe sait qu'il ne s'entend pas avec sa famille, que son père est en prison, mais ils ne sont pas au courant pour les violences physiques et psychologiques que Louis a subit. Moi je le sais parce qu'il a eu assez confiance en moi pour en parler, même si ça a pris du temps. Tout comme j'ai eu assez confiance en lui pour lui parler en premier de Aimée. Je réalise que j'ai peur de lui parler de mes envies alors qu'on s'est prouvé plus d'une fois qu'on savait s'écouter. Puis, Louis m'avait déjà rassuré avant qu'on ne se rapproche intimement. Lorsqu'on viendra à discuter de la suite, de nos nouvelles envies, je pense que ça ne sera pas différent. Je pense que ça se fera tout aussi naturellement et qu'on saura se confier l'un à l'autre.

-« Merci beaucoup, Lenny. » Je dis sincèrement.

Lenny me sourit doucement avant de me répondre:

-« C'est normal, tu es mon ami.

-Et toi mon meilleur ami. » Je lui avoue.

Son sourire s'agrandit alors et je vois bien que ça le touche. Et c'est la vérité. Lenny est mon meilleur ami. Il a été le premier à venir vers moi au lycée. Enfin, même si, en réalité, c'est moi qui suis venu vers lui accidentellement, lorsque je suis entré dans les toilettes du lycée et que je l'ai trouvé en train de retirer son vernis, les larmes aux yeux.

Je réalise à quel point on a évolué tous les deux, depuis. Lenny s'assume de plus en plus, et il a été un des premiers à prendre rendez-vous avec monsieur Thomas, le psychologue. Je ne l'ai toujours pas fait, personnellement, et Louis non plus. Mais Lenny a eu ce courage et je le sens déjà mieux. Je sais aussi que ça reste tendu chez lui, à cause de ses parents homophobes, mais qu'ils sont en train de voir avec Charlie s'ils ne peuvent pas vivre ensemble l'année prochaine pour leurs études.

-« Tu es mon meilleur ami aussi, Harry. » Il finit par me répondre sincèrement.

On sourit tous les deux en se regardant puis Lenny attrape soudainement ma main pour me tirer avec lui jusqu'au premier stand où nous nous trouvions. Il regarde la boite de préservatifs dans laquelle on peut se servir et j'ouvre grand les yeux quand il en prend toute une poignée pour me les tendre en disant:

-« Ça te servira aussi avant que vous ne fassiez des tests. Cadeau de meilleur ami!

-Lenny...! » Je murmure avec de gros yeux lorsqu'il décide de tout mettre dans mon sac.

Certains regards curieux se posent sur nous et Lenny rit en réalisant:

-« Déjà que certains pensent qu'on est ensemble là ils vont s'attendre à ce qu'on fasse un bébé. »

Je ne peux m'empêcher de me mettre à rire, réalisant que je m'en fiche pas mal de ce qu'ils peuvent penser.

-« Louis va me tuer, par contre. » Plaisante Lenny en grimaçant.

-« Tu te souviens qu'il pensait aussi qu'il y avait quelque chose entre nous au début?

-Ton mec est jaloux et tellement pas discret.

-C'est pas encore mon mec.

-Mais il était déjà en train de tomber amoureux le petit.

-Tout ça? » On entend soudainement à côté de nous.

Lorsqu'on tourne la tête, on voit les filles revenir vers nous. Ava pose son regard sur les préservatifs que Lenny range dans mon sac avant de remonter la fermeture éclair. Et, cette fois, au lieu de me crisper, j'échange un regard complice avec Lenny avant de me mettre à rire. Je comprends qu'il n'y a pas à être gêné lorsque Ava s'approche pour prendre des préservatifs elle aussi.

-« Juste au cas où, vous dormez dans mon salon ce soir. » Je rappelle à Ava avec un sourire amusé.

Elle rit en secouant la tête avant de me répondre:

-« Qui a dit qu'on attendrait ce soir? »

Sa remarque nous fait ouvrir grand les yeux et elle se met à rire, ne se contredisant pas pour autant. Elle s'approche de Charlie pour lui proposer deux préservatifs qu'elle prend pile au moment où Niall et Liam reviennent vers nous. Le regard de Niall tombe directement sur Charlie et il sourit en demandant:

-« Ceux que je prends d'habitude ne te plaisent pas?

-Si, mais ceux-là sont gratuits. » Elle rit en secouant fièrement le préservatif en question.

Niall rit à son tour avant de se rapprocher de Charlie et de se mettre derrière elle, passant ses bras autour de sa taille et posant sa tête sur son épaule. J'étais là lorsque Charlie a confiée à Lenny qu'elle commençait à aller plus loin avec Niall. Mais elle nous a aussi confié ne pas réussir à le faire autrement que dans le noir. Elle a encore du mal avec son corps, même si Niall la complimente et la rassure un peu plus chaque jours.

Quant à Ava et Zayn, ils font tellement d'allusions sexuelles qu'on pense avoir compris qu'ils étaient plutôt heureux et épanouis de ce côté là.

Finalement, après avoir fait le tour des stands tous ensemble, on décide de partir en direction de la cafétéria, espérant retrouver Zayn et Louis.

(Ends of the Earth_Lord Huron)

Louis.

La cafétéria est pratiquement vide. La plupart des élèves sont en train de découvrir les stands de prévention ou sont tout simplement pas venu, préférant rester chez eux. Et je suis vraiment reconnaissant qu'il n'y ait pratiquement personne autour de nous lorsque je regarde Zayn, assis en face de moi, essayant de me parler tout en bougeant la banane qu'il tient dans sa main.

-« Donc ce qui t'a gêné tout à l'heure, c'est que je fasse un sous entendu sur ce que tu aimerais potentiellement faire?

-Zayn, est-ce qu'on peut parler de ma vie sexuelle sans que cette banane passe sous mes yeux toutes les trois secondes?

-C'est pas ma faute s'il y avait des bananes aujourd'hui. Tu crois que c'est fait exprès pour rester dans le thème de la journée?

-J'en sais rien, pose juste cette banane.

-Triste de savoir que tu ne veux pas de ma banane.

-T'es con. » Je pouffe en secouant la tête.

Zayn sourit fièrement avant d'enfin poser cette banane sur son plateau. J'espère alors avoir un moment de répit mais Zayn décide de reprendre plus sérieusement:

-« Alors, c'est quoi le problème? T'as pas envie d'aller plus loin avec Harry?

-Si, c'est justement ça le problème.

-Je te suis pas.

-J'en ai vraiment envie.

-T'es horny?

-Zayn!

-Pardon. Je reste sérieux. Donc pourquoi c'est un problème que tu en ai vraiment envie?

-J'ai l'impression d'être un obsédé. Je te jure, à chaque fois qu'on commence à s'embrasser, à se caresser, je ressens vraiment l'envie d'aller plus loin. Mais je n'ose pas faire de geste déplacé, par peur de le brusquer. C'est toujours super ce qu'on fait mais je ne peux m'empêcher de penser à d'autres choses, à aller plus loin, à...

-A la pénétration, quoi.

-T'es vraiment subtil comme mec.

-Non mais les gens aiment trop faire des métaphores qui n'ont pas de sens au lieu de dire les termes.

-Je serais du genre à faire une métaphore à Harry au lieu de juste lui dire , hey mon coeur ça te dit une pénétration?

-J'aurais tellement aimé qu'il soit derrière toi pour te répondre oui comme ça c'était réglé. Mais, attend, tu viens de dire mon coeur?

-Zayn...

-Oh merde, t'as passé le cap des surnoms.

-C'est pas le sujet, là.

-T'as raison, parlons plutôt pénétration.

-Arrête de dire ça.

-Quoi? Pénétration? Pénétration, pénétration, pénétration. Je le répéterais jusqu'à ce que tu te sois familiarisé avec ce mot.

-Je vais t'étouffer avec ta banane.

-Ah, tu veux parler de pipe aussi?

-Je vais quitter la table. »

Zayn éclate de rire, se laissant retomber contre sa chaise, alors que je pouffe en levant les yeux au ciel. Je le regarde d'un air blasé, attendant qu'il se calme et qu'il redevienne enfin sérieux. Ce qu'il finit par faire en me disant:

-« Ok, plus sérieusement, t'as qu'à juste demander à Harry s'il veut aller plus loin. Et je t'accorde une métaphore débile pour le faire.

-Et s'il dit oui?

-Euh, bah, tu te réjouis? Ça tombe bien que ce mot termine comme ça d'ailleurs.

-Non mais je veux dire, s'il dit oui, ça ne change rien au fait que je ne sais pas forcément comment faire. J'ai peur de mal faire.

-Tu sais, je pense qu'il doit avoir les mêmes peurs. Mais vois ça comme une partie de Mario Kart. Un coup c'est lui devant, un coup c'est toi. Vous vous poussez l'un l'autre. Vous glissez sur des bananes parfois, vous utilisez des ballons, vous vous attendez pour l'arrivée

-Arrêtes les métaphores, Zayn. Reste sur une bonne note avec la métaphore du jeton de poker.

-Ok, plus sérieusement pour de vrai, vous vous faites confiance, vous vous aimez, je pense qu'il y a de fortes chances pour que Harry ait envie des mêmes choses que toi. Et, si c'est pas le cas, tu attendras qu'il soit prêt, non?

-Bien-sûr.

-Voilà, alors premier problème réglé. Et pour ce qui en est de ta première fois, commence pas à te mettre la pression, laisse les choses faire naturellement. Tant que vous êtes respectueux, à l'écoute et attentionnés l'un envers l'autre, rien de mal ne peut arriver. Ça sera peut-être pas votre meilleure partie de jambe en l'air mais ça sera la première et, quoi qu'il arrive, vous vous en souviendrez. Et si ça se passe pas comme prévu, si c'est un gros raté, vous finirez par en rire et ça ne retirera pas l'importance de ce moment.

-Pourquoi tu as pas directement commencé par ça?

-Je t'emmerde, dis juste merci à sexologue Zayn.

-Merci. » Je ris en frottant mon visage avec mes mains.

C'est rare qu'on se dise ce qu'on ressent avec Zayn, mais je sais qu'il comprend dans le sourire que je lui offre que je lui suis vraiment reconnaissant. Que même ses métaphores débiles m'ont aidées à dédramatiser tout ça.

-« Ça va bien se passer. » Il me rassure sincèrement.

Je hoche la tête et, au même moment, je vois Zayn relever la sienne avant de sourire et de me dire:

-« Ah bah quand on parle de ton loup. »

Je me retourne pour voir tout le groupe entrer dans la cafétéria, dont Harry qui sourit instinctivement en croisant mon regard. Lorsqu'ils arrivent vers nous, ils s'installent à notre table, et Harry s'assoit à côté de moi, posant son sac entre nos deux sièges.

-« Ils ont fait exprès de mettre des bananes aujourd'hui? » Demande directement Ava.

Zayn ouvre grand les yeux avant de me regarder et de montrer Ava du doigt en disant :

-« J'avais dit quoi? »

Je ris en levant les yeux au ciel tandis que Ava fronce les sourcils sans comprendre.

-« Quoi?

-Rien, t'es juste parfaite. »  Lui répond Zayn en la tirant vers lui.

Je ris de nouveau face à cette scène tandis que Ava sourit, amusée, sans chercher à comprendre.  Manël et Niall partent chercher quelque chose à manger tandis que Liam, Lenny et Charlie nous racontent les stands qu'ils ont vu. Ava ne fait que répéter qu'elle ne savait pas qu'il y avait autant de forme de vulve différentes.

-« Je vais aller me chercher un truc à manger aussi, tu veux quelque chose? » Me demande Harry en se penchant vers moi.

Je tourne la tête vers lui, ne pouvant m'empêcher de sourire face à la boucle qui retombe sur son front. Doucement, je glisse mes doigts dans ses cheveux pour lui remettre en arrière et il sourit à ce geste, pas vraiment habitué à ce que je sois tactile en public. Mais il n'y a pas beaucoup de monde et, même si je sais que ça fera parlé si on m'a vu lui embrasser la joue tout à l'heure, je me surprend à vouloir faire moins attention. Et, d'un autre côté, je veux surtout pas que ça atteigne les oreilles de mon beau-père. Je veux pas qu'il connaisse l'existence de Harry. Je veux le protéger de  tout ça. Je sais juste que je peux me permettre plus de choses maintenant que je sais que Andy est au courant mais qu'il n'a rien dit. Ce qui m'étonne toujours d'ailleurs. Je le vois de moins en moins au lycée, j'ai l'impression qu'il ne vient plus tous les jours et je suis encore surpris du fait qu'il ait lâché l'équipe et la potentielle bourse.

Mais je ne veux pas penser à ça maintenant. Je ne veux pas penser à Andy ou à ma mère et mon beau-père. Parce que je sais que la fin de l'année scolaire va être mouvementée et douloureuse lorsqu'on décidera de tout balancer et de tout faire éclater avec Lucia.

-« Non merci. » Je finis par répondre à Harry avec un sourire.

Il hoche la tête avant de se baisser pour ouvrir son sac, à la recherche de son porte monnaie. Sauf que je suis son geste du regard et mes yeux s'écarquillent lorsque je vois l'intérieur de son sac. Harry relève la tête vers moi avec de grands yeux, comme s'il avait oublié le contenu de son sac. On se regarde comme ça durant plusieurs secondes, jusqu'à ce que Harry lâche:

-« C'est Lenny qui les a mit dedans. »

Il déglutit, gêné, alors que je hoche simplement la tête. Puis je repense à ma discussion avec Zayn, et je ne veux pas que Harry soit gêné avec moi, je ne veux pas que ça devienne un sujet tabou entre nous, alors je tente de détendre l'atmosphère en lui répondant:

-« Au moins, là on sait qu'on risque rien. »

Harry semble surpris de ma réponse et je réalise qu'elle a un double sens, qu'elle sous-entend mon désire aussi. Ou, du moins, ça sous-entend que je suis prêt à en parler. Enfin, pas là maintenant évidemment, pas au milieu de tout le monde, mais lorsqu'on sera rien que nous deux. Harry semble le comprendre puisqu'un sourire timide mais surtout rassuré prend place sur son visage. Il finit par rire doucement en me disant:

-« Rappelle moi de ne pas ouvrir mon sac devant mes parents.

-Si tu t'apprêtes à la faire, je sauterais dessus.

-Pas du tout louche.

-Je ne suis pas prêt à avoir cette discussion avec tes parents.

-Je te promets que tu n'auras pas cette discussion avec mes parents. » Il répond en riant. « Puis, pour être honnête, ma mère m'a déjà fait un point sur...tout ça.

-Oh.

-Ouais. Au moins c'est fait. » Il conclu avec un sourire timide.

Bon, même si ce n'est pas la discussion que j'attends avec lui, je me dis que c'est déjà un bon début et que, peut-être, ça va m'aider à mieux en parler une fois qu'on se retrouvera seulement lui et moi. Je peux sentir mon estomac se réchauffer rien qu'à cette pensée et c'est exactement ce dont je parlais à Zayn. Avoir Harry en face de moi et avoir cette envie incontrôlable de l'embrasser et de vivre ces moments qu'on ne partage qu'à deux, qui sont comme un secret qu'on souhaite précieusement garder.

-« Je vais chercher une banane du coup. » Il lâche en se levant. « Enfin, parce que c'est le seul fruit qu'ils ont aujourd'hui. » Il se sent obligé de se justifier.

-« Oui, pas parce que tu as quarante préservatifs dans ton sac. » Je fais exprès de dire à voix haute.

Harry ouvre grand les yeux et je ne peux m'empêcher de rire, préférant lorsque l'atmosphère se détend de cette façon. Il me frappe l'épaule sauf que je réceptionne sa main pour le faire tomber sur moi. Il atterrit sur mes genoux, son visage en face du mien, et je peux lire l'amusement et la tendresse à la fois dans son regard. Son regard qui glisse sur mes lèvres avant de retrouver mes yeux. Et, quand il le fait plusieurs fois, je comprends qu'il s'amuse à son tour. Parce qu'il sait très bien à quel point j'ai envie de l'embrasser à cet instant.

-« Ah ouais, super efficace cette journée du sexe. » Commente Zayn la bouche pleine.

Je lui tend mon majeur alors que Harry se met à rire avant de se relever de mes genoux pour récupérer son porte monnaie et partir chercher à manger. Je le suis du regard, ne pouvant m'empêcher de sourire lorsqu'il me lance un regard par dessus son épaule.

Au même moment, Manël et Niall reviennent avec leurs plateaux et j'entends Niall commencer à chuchoter tout en lançant des regards dans la direction d'Harry qui est de toute façon trop loin pour nous entendre:

-« Du coup, le cadeau est chez qui déjà?

-Chez moi. » Répond Charlie. « Je le ramène en venant chez Harry ce soir.

-On lui offrira après le gâteau ou direct? » Demande Ava, impatiente.

-« Après le gâteau. » Propose Liam.

-« Il va tellement pas s'y attendre. » Sourit Manël.

-« D'ailleurs, je suis désolé si j'ai pas encore pu te faire l'autre partie du virement pour ma participation. » J'interviens.

-« C'est bon, Louis, c'est pas pressé. On a le cadeau et c'est le plus important. » Me répond Charlie.

-« J'espère que ses parents seront d'accord. » Dit Niall.

-« Ils le seront, je pense. » Je le rassure.

-« J'ai trop hâte! » S'exclame Ava.

-« J'arrive pas à croire qu'on va faire ça. » Sourit Zayn.

-« Attention, il revient. » Nous prévient Liam.

Effectivement, Harry est en train de revenir avec son plateau lorsqu'on s'échange des regards complices avant de faire comme si de rien n'était. On se remet à discuter de tout et de rien en même temps que je sens la main de Harry chercher la mienne sous la table.

Je tourne la tête vers lui, souriant tout en serrant ses doigts alors qu'il parle avec Zayn et Lenny, mangeant son cookie avec sa main libre.

C'est moi qui ai eu l'idée de son cadeau mais je ne pensais pas que ça serait réalisable. Un soir, Liam a demandé au coach de basket de faire ranger les ballons à Harry avec lui pour qu'on puisse tous se rejoindre et parler de son cadeau en attendant. Je culpabilisais un peu de l'imaginer tout ranger à cause de nous mais ça il le saura plus tard, ou jamais. On a commencé à se dire ce que Harry aimerait avoir et j'ai tout de suite pensé à quelque chose dont il parle souvent. Les autres étaient d'accord avec moi mais on ne pensait pas que ça serait réalisable. Au final, ça l'a été. Les parents de Liam, Charlie ainsi que les mères de Ava et de Zayn ont voulu nous aider.

Je pense que Harry ne s'attend vraiment pas à ce cadeau.

Mais j'espère que ça lui plaira.

Parce que, lorsque je le regarde à cet instant, lorsque je le vois parler, rire mais surtout sourire, je me dis que, tout ce que je souhaite, c'est que ça continue comme ça.

(In The Stars_Benson Boone)   

Harry.

Tu vois, Aimée, c'était pas une si mauvaise journée. J'ai même souris, plusieurs fois. Et c'est en parti grâce aux personnes qui sont actuellement autour de moi et que j'espère que tu vois. Il n'y a pas de silence. Il y a des rires. Il y a tous ces matelas étalés dans le salon. Tu aurais tellement aimé être là. Tu les aurais adoré.

Sur un matelas, Zayn fait découvrir sa playlist à Liam. Il lui fait écouter des chansons qui n'ont rien à voir avec le style de Liam mais ce dernier se surprend à en apprécier certaines, faisant découvrir ses chansons préférées à Zayn en retour.

Ava et Lenny, eux, sont en train de faire plein de câlins à Kaly qui est la plus heureuse d'avoir toute cette attention. Toi aussi tu voulais un chien, et tu aurais aimé Kaly plus que tout. Elle ne t'aurait pas lâchée, j'en suis sûre. Je pense même qu'elle aurait dormi toutes les nuits avec toi. Parfois, lorsqu'elle vient dans ma chambre, je lui parle de toi. C'est comme si j'avais le besoin qu'elle sache qui tu es. Comme si tu n'étais jamais partie.

Je suis sûre que tu aurais eu des discussions interminables avec Manël, comme elle est en train d'en avoir avec maman dans la cuisine. Manël est si intelligente et si douce. Je pense que tu aurais été très proche d'elle. Vous seriez peut-être même meilleure amie. C'est douloureux d'imaginer à quel point tout serait différent si tu étais encore là. Mais, la vérité, c'est qu'on aurait jamais déménagé si ça n'était pas arrivé.

Ouais, ça fait mal de comprendre que je n'aurais jamais pu tous vous avoir dans la même vie.

Je sais à quel point tu étais proche de papa, à quel point tu aimais dire qu'il était ton meilleur ami. Tu lui manque plus que tout, mais il sourit aussi ce soir. J'ai pensé que tu aimerais le savoir. Papa sourit, discutant de foot avec Niall et Louis.

Si tu savais à quel point j'aurais aimé te présenter Louis. J'aurais aimé que tu me vois tomber amoureux. J'aurais aimé que tu sois la première à entendre que je l'aime. Je crois que j'aurais pu passer des heures à vous regarder parler et rire ensemble. Il t'aurait adoré aussi, j'en suis sûr. Et Lucia aussi, sa petite soeur. Si tu les voyais, tu verrais à quel point le lien qu'ils ont est aussi fort que celui que nous avions. Que nous avons toujours.

Parce que ce lien est toujours là.

Même s'il doit traverser les étoiles pour que je puisse m'accrocher à toi.

Je crois que, ça y est, Aimée. Je crois que les larmes vont couler pour la première fois aujourd'hui. Parce que, soudainement, les lumières s'éteignent et que je vois tout le monde bouger. Parce que je les entend se mettre à chanter joyeux anniversaire en même temps que papa et maman m'emmènent le gâteau avec les bougies d'allumer. Je ne sais pas pourquoi c'est maintenant que j'ai envie de pleurer.

Peut-être parce que je sais que mon voeu ne s'exaucera jamais.

Comme s'il le remarquait, Louis vient se mettre à côté de moi. Je sens son bras s'enrouler autour de ma taille et c'est comme s'il arrivait à me soutenir alors que l'univers tout entier retombe sur moi. Mais je me dis que je tiens peut-être grâce à toi aussi. Parce que j'ai le collier avec ton papillon autour du cou et que j'aime t'imaginer à mes côtés.

J'aime penser que, lorsque ma main cesse de trembler, c'est parce que tu viens de la prendre dans la tienne.

Je veux pas te dire au revoir, Aimée. Je veux pas souffler ces bougies pour la première fois sans toi. Parce que je réalise que, chaque première fois sans toi est un nouveau au revoir. Je suis destiné à te dire au revoir toute ma vie. A dire au revoir à tous ces moments qu'on ne vivra pas, toi et moi.

Alors, s'il te plaît, que tu sois à côté de moi ou dans les étoiles, prends-moi dans les bras. Parce que j'aurais toujours besoin de toi. Même si je ne peux plus te voir, même si je ne peux plus t'entendre, j'ai besoin de te parler, j'ai besoin de parler de toi aux autres, j'ai besoin d'imaginer te regarder en levant la tête. Je ne veux pas imaginer que tu trouves sous mes pieds à jamais.

Je veux que tu sois partout à la fois mais jamais trop loin de moi.

Je sens mes yeux se brouiller de larmes lorsque je regarde les bougies en face de moi. Je regarde maman qui ne peut plus contrôler celles qui coulent sur ses joues. Je regarde papa qui pleure aussi mais qui continue de me sourire. C'est tellement cruel ce qu'ils sont destinés à ressentir.

La joie de voir un de leur enfant grandir et la tristesse de savoir que leur autre enfant sera jeune à jamais.

Mais tu resteras ma soeur jumelle à jamais, Aimée.

Aujourd'hui, je ne suis plus dans le déni. Aujourd'hui je sais que je ne peux pas faire le souhait que tu reviennes. Parce que j'ai compris. Je sais que tu ne reviendras jamais. Je peux espérer que tu sois toujours là, quelque part, mais je ne peux pas souhaiter que tu ne sois jamais partie. Alors je suis désolé si tu vois ça comme un au revoir, Aimée, mais je ne ferais pas le voeu que tu reviennes ce soir. Je te laisse partir. Même si tu restes là, dans chaque seconde de mon passé et dans chaque pensée de mon futur.

Alors, juste avant de souffler les bougies, je fais ce voeu auquel j'ai pensé toute la journée.

Je ne fais pas le voeu que tu reviennes.

Je fais le voeu d'être assez fort pour continuer de vivre sans toi. Je fais le voeu de rire encore sans toi. Je fais le voeu de sourire.

Je fais le voeu vivre.

Mais si ça veut dire vivre sans toi.

Et je te jure que c'est le voeu le plus douloureux de toute ma vie, Aimée. Parce que, la seconde d'après, mes larmes se mettent à couler en même temps que la fumée apparaît.

Est-ce que tu crois que c'était sous nos yeux depuis le début?

Chaque anniversaire où on souhaitait être heureux ensemble, on ne l'a jamais remarqué?

La façon dont les voeux partent en fumée?

Mais je te promets de continuer de croire en mon voeu malgré tout. Mais je sais aussi que je n'y arriverais pas tout seul.

Et je ne suis pas tout seul.

Mes amis sont là, venant me prendre dans les bras. Lenny me serre contre lui, Charlie essuie une larme sur sa joue avant de venir embrasser la mienne. Ava me sourit doucement, me tirant tendrement vers elle. Zayn vient ébouriffer mes cheveux, ému, avant de venir me prendre dans ses bras pour la première fois. Liam me prend dans ses bras comme il le fait à chaque fois qu'on gagne un match, avec tendresse et force à la fois. Manël passe doucement sa main sur ma joue pour essuyer quelques larmes avant d'enrouler ses bras autour de ma taille et de l'enlacer. Niall me fait le fameux check qu'il aime faire pour me saluer le matin, avant de garder sa main dans la mienne pour me tirer à lui, me prenant dans ses bras.

Lorsque arrive le tour de Louis, c'est moi qui fond dans ses bras en premier.

Et c'est seulement à ce moment-là que je laisse les sanglots s'échapper.

Louis me serre de toutes ses forces, glissant une main dans ma nuque pour la caresser. Il embrasse plusieurs fois mon épaule. Il me soutient. Il ne me lâche pas. Il laisse mes larmes glisser dans son cou. Son autre main remonte le long de mon dos pour le caresser de haut en bas. Je peux sentir ton collier se retrouver coller à mon cou. Le papillon tremble sous mes sanglots et ça lui donne tristement l'impression de voler.

Un peu comme je te regarde t'envoler.

Même si ça veut dire que, toi, tu dois me voir pleurer.

Mais je te promets que mes sourires aussi combattront l'éternité pour que tu puisses les voir rayonner.

Et je saurais que tu me souris en retour lorsque le ciel se mettra à briller.

(Better Days_Dermot Kennedy)

Nous sommes tous assis sur les matelas dans le salon. J'ai eu besoin d'un moment avant de calmer mes sanglots. Mes parents m'ont prit dans les bras puis je suis parti m'asseoir à côté de Louis qui n'a pas bougé depuis. Il discute avec les autres tout en gardant son bras enroulé autour de ma taille. J'ai recommencé à participer aux conversations lorsque mes larmes ont commencées à sécher. Lenny a su me faire rire, Zayn aussi, tandis que Manël me glissait discrètement des mouchoirs à côté de moi, que je prenais en la remerciant.

On vient de terminer une géante partie de UNO lorsque Charlie part rapidement du salon pour se diriger vers ma chambre à l'étage, où se trouvent leurs sacs. Lorsqu'elle redescend, elle a ses mains croisées dans le dos, ce qui fait sourire mes parents qui sont sur le canapé. Je tourne la tête vers Louis qui a un sourire complice. Tout le monde s'arrête de parler pour regarder Charlie s'approcher de moi.

-« De la part de tout le groupe. » Elle me dit en souriant avant de rajouter: « De tous tes amis. »

Je souris, touché, avant de prendre la boîte qu'elle me tend.

-« Il fallait pas et...

-Ouvre! » S'impatiente Ava, ce qui fait rire tout le monde.

Je ris aussi et retire d'abord l'emballage. Je découvre alors une boîte de chaussure mais taille 37, ce qui n'est absolument pas ma taille. Je fronce les sourcils et ouvre la boîte pour découvrir qu'il y a en fait une enveloppe à l'intérieur ainsi qu'une carte. J'ouvre d'abord la carte, y trouvant des mots de la part de tout le monde. Je souris, ému, avant de leur dire une première fois:

-« Merci beaucoup. »

Ils me sourient en retour et je vois bien qu'ils attendent que j'ouvre l'enveloppe. C'est donc ce que je fais avant de me figer en sortant ce qui se trouve à l'intérieur. Mon sourire disparaît sous le choc qui me traverse. Je relis plusieurs fois ce qui a écrit sur ce bout de papier qui se trouve être un billet.

Un billet pour l'Angleterre.

Un billet pour Londres.

Je relève lentement mon regard vers mes amis et c'est finalement Lenny qui craque en premier face à mon silence:

-« Tu parles tout le temps de l'Angleterre, de ton pays natale.

-Tu nous parle de tous les endroits où tu avais l'habitude d'aller là-bas. » Continue Liam en souriant.

-« Louis nous a dit que tu voudrais sûrement y retourner. » Explique Charlie.

-« Puis, Londres est à deux heures de train de Manchester, là où tu habitais. On s'est dit qu'on pourrait s'y rendre aussi. » Me dit Louis lorsque je tourne la tête vers lui.

-« On? » Est la seule chose que j'arrive à relever sous l'émotion.

Louis sourit doucement en hochant la tête mais c'est Ava qui m'explique:

-« On a peut-être décidé de s'incruster dans ton cadeau.

-M'en veux pas, mec, mais je suis jamais allé en Angleterre. » Me dit Zayn.

-« On a pensé à un petit road trip tous ensemble. » Intervient Manël.

-« On irait pendant les vacances, avant de commencer l'université. » Termine Niall en me montrant les dates sur le billet.

Instinctivement, je lance un regard à mes parents qui semblent tout aussi surpris et touchés que moi. Ils savent à quel point ma vie là-bas me manque, même si j'apprécie aussi celle que j'ai ici. On est parti si précipitamment, on a tout laissé derrière nous. Mon pays me manque.

Et... c'est à Manchester que se trouve la tombe de Aimée aussi.

Les fleurs doivent avoir fanées depuis notre départ, je pourrais lui en mettre de nouvelles. Et je pourrais aussi montrer les lieux de mon enfance à mes amis. Leur faire visiter Manchester, montrer mon ancienne maison. Je réalise soudainement l'impact de ce cadeau et je ne peux m'empêcher de laisser un énorme sourire se tracer sur mon visage.

-« Vous êtes complètement fous. » Je souffle en les regardant.

-« On est un groupe de soutien quoi. » Ironise Zayn.

Je ris en secouant la tête avant de littéralement me jeter sur eux. Ils s'étaient tous assis en face de moi pour voir ma réaction alors je les prend tous dans les bras, les faisant tomber sur les matelas derrière nous. En voyant du mouvement, Kaly décide de sauter sur nous aussi, léchant toutes les joues qu'elle croise. Nos rires se mettent à résonner dans la maison tandis que je ne fais que leur répéter:

-« Merci merci merci merci. »

Puis je réalise ce que ça veut dire aussi.

Je réalise que notre histoire ne s'arrêtera pas au lycée.

Même si nous prendrons peut-être des chemins différents à l'Université, ce lien qu'on a créé est beaucoup trop fort pour s'arrêter à des années lycée. On va passer ce voyage d'été ensemble et on ne se séparera jamais vraiment.

Je suis reconnaissant de pouvoir retourner en Angleterre.

Mais je n'oublierais jamais que c'est ici que j'ai rencontré mes amis.

Ainsi que le garçon dont je suis amoureux.

Nous quittons certains endroits en pleurs, sans savoir que c'est sur d'autres terres que peuvent se remettre à pousser les fleurs.

(Fine Line_Harry Styles)

-« Tu crois que Kaly va étouffer Zayn dans son sommeil? » Me murmure Louis alors qu'on est dans la cuisine.

Je ris discrètement, regardant Kaly qui est partie se coucher entre Ava et Zayn, s'étalant surtout sur le visage de ce dernier. Ils se sont tous endormi sur les matelas et mes parents sont aussi parti se coucher depuis un moment. Il n'y a plus que Louis et moi qui sommes réveillés, en train de grignoter du gâteau à trois heures du matin.

-« Je pense surtout que Kaly va rejoindre mes parents si Lenny continue de ronfler. » Je réponds à Louis.

Il rit derrière sa main, tentant de ne pas laisser des miettes de gâteau s'échapper de sa bouche. Je lui tend un verre d'eau, qu'il prend tout en me remerciant. Le salon se fait de plus en plus silencieux et, une fois qu'on a terminé de grignoter, je tourne doucement ma tête vers Louis. Il tourne alors la sienne aussi pour me regarder et on se sourit tendrement, jusqu'à ce que je ressente cette chaleur réconfortante prendre place dans mon estomac.

Doucement, je me penche pour poser mes lèvres sur les siennes. Je le fais d'abord sans arrières pensées, juste parce que j'ai envie de l'embrasser, mais cette chaleur se fait encore plus forte lorsque Louis approfondi le baiser tout en passant un bras autour de ma taille pour me rapprocher de lui. Je glisse une main jusqu'à son torse d'où je peux sentir son coeur battre un peu trop vite. Mais je crois que le mien est dans le même état.

-« On...va dans ma chambre? » J'ose lui demander contre ses lèvres.

Le regard de Louis se fait un peu plus brillant, un peu plus profond, et il hoche doucement la tête, un doux sourire sur ses lèvres. Et ça me rassure, cette douceur. Parce que, je réalise en même temps qu'il prend ma main dans les escaliers, que tout s'est toujours naturellement entre nous. Rien n'a jamais été forcé, rien ne m'a donné l'impression d'être piégé. Je sais que je peux tout dire à Louis, je sais que je peux lui faire confiance, et je crois qu'il le sait aussi.

Parce que je vois une lueur différente dans son regard lorsqu'on entre dans ma chambre et que je ferme la porte à clé derrière nous. Je sens que ses gestes sont encore plus doux lorsqu'il m'attire vers lui pour un nouveau baiser, tendre et passionné à la fois. Je sens sa main se poser à l'arrière de ma tête lorsqu'on retombe sur mon lit, comme s'il avait peur que je puisse me cogner quelque part. Je remarque la façon dont il caresse ma joue lorsque ses baisers descendent dans mon cou. Je vois son regard chercher le mien lorsque je décide de retirer mon t-shirt, comme s'il voulait s'assurer que c'est bien ce que je souhaite.

Puis je le vois regarder son propre t-shirt et je ne peux m'empêcher de lui dire:

-« Tu n'es pas obligé de le retirer.

-Je sais. » Il me répond avec un sourire reconnaissant.

Et, pourtant, après quelques secondes d'hésitation, il décide de doucement le retirer. La dernière fois que j'ai vu le torse de Louis, c'était par accident. C'est furtif. Là, je vois sa peau se dévoiler sous mes yeux. Ma première réaction est de le trouver magnifique, de sentir cette chaleur me consumer encore plus de l'intérieur. Ensuite, je remarque quelques cicatrices, et mon coeur se serre en imaginant ce que a pu subir Louis. La colère me traverse aussi mais Louis ne me laisse pas le temps de penser à ça.

Tendrement, il retrouve mes lèvres tout en retirant son pantalon. Et je ne peux m'empêcher de rire à travers le baiser lorsque ça bloque au niveau de ses chevilles et qu'il se met à râler parce qu'il n'arrive pas à s'en débarrasser.

-« Besoin d'aide? » Je murmure contre ses lèvres avec un sourire amusé.

-« C'est pas très sexy, mais oui. » Il m'avoue dans un rire.

Je souris en l'embrassant avant de nous faire basculer pour qu'il soit en dessous de moi. Tendrement, je laisse mes mains glisser sur son torse, sentant sa peau frissonner sous mes doigts. Le regard que Louis me lance me donne envie de l'embrasser, encore et encore, mais je l'aide d'abord à se débarrasser de son pantalon que je balance en dehors du lit.

-« Tu veux aussi? » Me demande Louis en posant ses mains sur ma taille.

Je hoche la tête en souriant doucement et, tout en échangeant à nouveau nos places, Louis vient m'embrasser, traçant une ligne de baiser le long de mon torse, jusqu'à mon ventre qui se tord de plaisir. Il m'aide à retirer mon pantalon, son visage se retrouvant en face de mon boxer où une bosse se dessine très clairement.

Jusqu'ici, on sait exactement ce qu'on fait, parce que ce n'est pas la première fois. On laisse nos mains glisser sous nos sous-vêtements avant de s'en débarrasser. On s'embrasse tendrement tout en se caressant, se laissant guider par ce désir qui se fait de plus en plus fort. Je deviens complètement accro à ses lèvres, à son corps, à ses gémissements étouffés dans mon cou.

-« Louis... » Je murmure, la respiration haletante.

-« Oui? » Il s'inquiète en me regardant.

Je le regarde, ses lèvres rouges de nos baisers et ses pommettes pratiquement de la même couleur. Nous sommes l'un à côté de l'autre et je ne peux m'empêcher de regarder son corps nu, le retraçant du bout des doigts.

-« Est-ce que... » Je commence, cherchant mes mots. « Est-ce que tu voudrais qu'on aille un peu plus loin? » J'ose enfin demander.

Je sais que ça donne l'impression de casser le moment, de casser le rythme, mais je crois qu'on doit surtout faire les choses comme on le sent. J'ai besoin d'être sûr que Louis le souhaite, et j'ai besoin d'être rassuré aussi. J'ai besoin de parler avec lui, comme on le fait toujours lorsqu'on en ressent le besoin.

Louis sourit doucement à ma question, sa main venant se poser sur ma joue lorsqu'il me répond:

-« Oui, mais seulement si tu en a envie aussi.

-J'en ai envie. Mais je veux que tu me dise si je fais quelque chose de mal ou quelque chose que tu n'aimes pas.

-Promis, et il faut que tu me le dise aussi si c'est le cas.

-Promis. » Je souris doucement en retour.

Louis me sourit tendrement, se penchant de nouveau vers moi pour déposer un doux baiser contre mes lèvres.

-« Si tu changes d'avis, je ne t'en voudrais jamais, ok?

-Oui. » Je murmure contre ses lèvres. « Est-ce que... tu as peur?

-Un peu. Mais pas de la façon où je ne veux pas le faire.

-Moi aussi. » Je lui avoue.

-« Déjà, si tu as peur que le préservatif craque, dis-toi qu'il y en a trente neuf autres. » Il lâche soudainement.

J'ouvre grand les yeux et Louis rit avec moi lorsque je lui lance:

-« Idiot! »

La seconde d'après, je roule sur lui, faisant se toucher nos intimités. Nos rires s'éteignent alors et cette chaleur reprend le dessus. Après avoir échangé un long regard, je fonds sur les lèvres de Louis qui gémit contre mes lèvres, faisant doucement bouger son bassin contre le mien. La sensation qui me traverse est beaucoup trop agréable. Je sens le désir grandir en moi, rendant nos baisers aussi tendres que brouillons lorsqu'on s'embrasse plus passionnément.

Volontairement, je me laisse tomber sur le côté pour laisser Louis être sur moi. En même temps qu'on s'embrasse, ma main glisse vers le bas pour le caresser. C'est lorsqu'il arrête doucement de m'embrasser que j'ouvre les yeux pour le voir regarder mon corps, une main sur ma hanche et semblant hésiter.

-« Ça va? » Je lui demande doucement.

-« Oui. C'est juste que... Enfin... Je ne sais pas si tu préfères...Être à ma place?

-Être à ta place?

-Merde, Zayn avait raison avec ses foutues métaphores.

-Très particulier de parler de Zayn avec toi lorsque que j'ai ma main tu sais où. »

Louis se met à rire, m'entraînant avec lui, et il se penche pour m'embrasser tendrement. Lorsque nos lèvres se séparent, je lui avoue en le regardant:

-« J'avais compris, Louis. Et, honnêtement, les deux me vont.

-A moi aussi.

-Alors... Je peux rester là pour cette fois. » Je propose timidement.

Louis sourit tendrement et hoche alors la tête avant de m'embrasser encore et de me rassurer:

-« Dis-moi si je te fais mal et j'arrêterais.

-D'accord. »

Louis me sourit doucement et, avant de faire quoi que ce soit, il murmure sans lâcher mon regard:

-« Je t'aime, Harry. »

C'est comme une douce explosion. Et je ne pensais pas qu'un moment aussi intime pouvait me faire rire et me faire fondre d'amour la seconde d'après. Pourtant c'est le cas. Parce que c'est lui et moi. Mon coeur se réchauffe et estomac se tord agréablement en même temps que je pose ma main dans la nuque de Louis, l'attirant à moi tout en murmurant:

-« Moi aussi, je t'aime. »

Puis nos lèvres se retrouvent et tout commence à se faire naturellement. Tout en m'embrassant, Louis passe sa main entre mes jambes, caressant le long de mes cuisses avant de s'approcher de mes fesses. Je prends une grande inspiration et Louis s'arrête pour s'assurer que tout va bien. Je le rassure avec un sourire et hoche la tête.

-« Ca va. » Je lui murmure.

-« T'es magnifique. » Il me répond.

Il dépose ensuite un baiser à l'intérieur de ma cuisse, me faisant frissonner de la tête aux pieds. C'est alors sous ses baisers et ses regards rassurants qu'il commence à me préparer. Ce n'est pas tout de suite agréable, et je lui fais savoir pour qu'il continue d'y aller doucement. Il prend le temps de venir m'embrasser, de venir caresser mes cheveux, d'embrasser mes jambes, de me murmure des mots rassurants. Il me demande toujours si ça va, et je lui demande en retour.

Mon corps finit par se détendre petit à petit et je viens caresser sa nuque, ses cheveux, sentant les frissons de sa peau provoquer les miens.

-« Je suis prêt. » Je finis par lui murmurer, le désir se lisant sûrement dans mes yeux.

-« Tu es sûr?

-Oui.

-D'accord, mon coeur. »

Louis se lève pour aller récupérer un préservatif dans mon sac. A ce moment-là, allongé seul dans mon lit, je réalise que je suis moins stressé que ce que j'avais imaginé. Louis est tellement doux, tellement attentionné, et il arrive encore à me faire rire lorsqu'il se bat avec l'emballage du préservatif. Tout comme je le fais rire lorsque je lui propose de lui mettre mais que j'échoue lamentablement.

-« Je vais y arriver.

-Je vois ça.

-Arrête de te moquer.

-Je ne me moque pas. J'ai juste un peu pitié pour mon pénis qui est serré comme un rouleau de printemps.

-J'adore les rouleaux de printemps.

-Super, profitons-en pour penser à ce qu'on mangera demain alors?

-Merde, je crois que je l'ai mis à l'envers.

-Je sais, j'osais pas te le dire.

-Bon mets-là! » Je ris en abandonnant.

Louis rit aussi et, après cet échange, je dois d'abord l'aider à de nouveau ressentir tout ce désir. Nos lèvres se retrouvent et après quelques caresses, il réussit à enfiler le préservatif avec un sourire fier, presque moqueur, que je lui retire avec un nouveau baiser.

-« Tu es toujours d'accord?

-Toujours?

-Je vais y aller doucement, dis-moi quand tu veux que je m'arrête.

-D'accord.

-Je t'aime.

-Je t'aime. »

Comme je le pensais, malgré le baiser qu'on s'échange, c'est d'abord douloureux et inconfortable. Je demande plusieurs fois à Louis de s'arrêter et il le fait, en profitant pour m'embrasser, pour me caresser, ou pour me demander si je veux arrêter. Mais je lui demande de continuer, petit à petit, jusqu'à ce que le désir prenne doucement le dessus sur la douleur. Puis, cette chaleur est de plus en plus forte et je ne peux plus me séparer des lèvres de Louis. Je l'embrasse, je passe mes mains dans ses cheveux, je m'accroche à son dos, à ses épaules. Je sens ses muscles se contracter sous mes doigts, je sens sa langue caresser la mienne, mes jambes s'entourer autour de sa taille.

Tout l'amour que je ressens pour Louis se mélange au désir qui nous consume et j'ai l'impression de pouvoir exploser à tout moment. Lorsqu'on cesse de s'embrasser, c'est pour coller nos fronts et se regarder. Regarder nos yeux brillants. C'est comme si les lueurs dans nos yeux reflétaient tout ce qu'on ressent l'un pour l'autre.

Toujours en me regardant dans les yeux, Louis attrape doucement mon sexe dans sa main, tout en continuant ses vas et viens. Un pique de désir me traverse et j'attrape son visage entre mes mains pour gémir doucement contre ses lèvres. Ça ne fait qu'augmenter le désir de Louis qui va un peu plus vite, me donnant l'impression de perdre pied.

Sans avoir le temps de le prévenir, je sens mon corps trembler de désir et j'ai à peine le temps de réaliser ce qu'il se passe, le désir brouillant mes pensées, que je me sens venir contre sa main. Les lèvres de Louis s'éloignent alors des miennes et, tout en regardant mon visage se déformer sous le désir, il laisse le sien le submerger. Je sens son corps se tendre puis se détendre contre moi. Durant quelques secondes silencieuses, on nous entend seulement reprendre notre souffle.

Comme si on réalisait ce qu'on vient de partager, Louis relève la tête en même temps que je tourne la mienne pour le regarder. On sourit tendrement en se regardant et même un rire s'échappe d'entre mes lèvres avant que Louis ne vienne m'embrasser, se laissant ensuite retomber à côté de moi, allongé lui aussi sur le dos.

On vient de faire notre première fois.

A cette pensée, je souris doucement avant de tourner la tête vers Louis qui regarde aussi dans ma direction. On sait qu'on a pas besoin de se demander comment c'était, nos regards et nos corps parlent pour nous à cet instant.

-« Je t'aime. » Je lui dis alors à nouveau, dans un souffle.

Louis me sourit doucement, venant lier nos mains entre nos deux corps nus.

-« Je t'aime aussi, mon coeur. »

Après un nouveau baiser, Louis me dit de ne pas bouger. Il se lève du lit et je m'appuie sur mes bras pour le voir d'abord retirer le préservatif, faire un noeud et le jeter dans la poubelle sous mon bureau. Il attrape ensuite un paquet de mouchoir et revient sur le lit avec moi. Alors que je pense qu'il va s'essuyer, il sort un mouchoir pour m'essuyer moi en premier. Et j'ai l'impression de continuer de faire l'amour dans ce simple geste, dans cette tendresse. Je souris en le regardant, murmurant un merci contre son cou que j'embrasse.

Louis s'essuie ensuite et part jeter les mouchoirs dans la poubelle. Je me lève à mon tour du lit, cherchant deux caleçons propre. J'en tend un à Louis qui me remercie avant de l'enfiler. Lorsque je regarde l'heure sur mon réveil, je vois qu'il est un peu plus de quatre heures du matin.

-« Louis?

-Oui?

-Tu veux encore du gâteau? »

Il rit doucement à ma question avant de s'approcher de moi et de me répondre tout en posant son menton sur mon épaule:

-« J'adorerais. »

On descend alors jusqu'à la cuisine, se bousculant et se retenant de rire lorsqu'on remarque que Kaly est maintenant allongée seulement sur Zayn. Je décide de prendre carrément l'assiette avec les restes du gâteau avant qu'on ne remonte dans ma chambre et qu'on s'installe dans le lit.

Et, je me sens terriblement bien. On mange le gâteau, se chamaillant pour partager la seule part qu'il reste. Lorsqu'on a terminé, on pose l'assiette vide sur ma table de chevet, nous glissant sous les draps avant de naturellement se coller l'un à l'autre. On s'embrasse, on s'enlace, on se fait des caresses dans les cheveux, sur les bras, sur le visage.

Ce matin, j'imaginais la ville se réveiller en même temps que moi. Je regardais les gens ouvrir leurs rideaux, je regardais ce père amener ses enfants à l'école. Ce matin, j'avais peur de vivre cette journée, j'avais peur de ne pas être aussi heureux que les personnes que je voyais se réveiller autour de moi.

Cette nuit, je repense à cette journée tout en regardant la personne qui s'endort à mes côtés.

Et j'espère que, de là-haut, tu me regardes fermer les yeux à mon tour.

J'espère que tu vois ce sourire sur mon visage.

Parce que je veux que tu saches, Aimée, que je fais maintenant parti des personnes qui aiment se réveiller.

Les étoiles cessent peut-être de briller une fois une fois la nuit passée.

Je comprends maintenant pourquoi le soleil prend le relais.

Pour ne jamais avoir à leur dire au revoir.

Pour qu'on ne reste jamais trop longtemps dans le noir.

...

J'espère que ce chapitre vous aura plu...?

Je voulais encore vous remercier mille fois pour tout. Votre soutien, vos commentaires, le fait que vous donniez une chance à mes histoires, à ce que j'ai sur le coeur, ça me touche plus que tout. Alors merci mille fois. Je vous envoie tout mon amour.❤️

Et je vous dis à très vite pour le prochain chapitre de SILENCE qui approche petit à petit de sa fin...

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