Chapitre 19
Bonsoir! J'espère que vous allez bien? Je voulais encore vous remercier infiniment pour tout. Je ne vous remercierais jamais assez d'exister et d'être autant présent. Merci pour vos commentaires qui me rendent heureuse, qui me touchent plus que tout et qui me font rire aussi. Merci mille fois, sincèrement! Cette histoire avance, on est déjà au chapitre dix-neuf et j'espère que ce chapitre vous plaira!
...
CHAPITRE 19
« Cesser de t'aimer, c'est comme pleurer sans verser de larmes, ou crier en silence : c'est impossible. » -Anonyme
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(If this is Love_Ruth B)
Harry.
-« Et...terminé! » Je m'exclame en tapant le point final de notre exposé.
-« Enfin! » Soupire Louis en se laissant retomber en arrière sur mon lit, où je suis moi aussi assis.
Je ris en le regardant, étalé, les bras au dessus de sa tête et un sourire amusé au coin des lèvres lorsqu'il croise mon regard. Ce n'est plus une surprise de retrouver Louis dans ma chambre un dimanche après-midi. Il vit chez Zayn la semaine mais se retrouve chez moi pratiquement chaque week-end, repartant toujours le soir. Ces derniers week-end on trouvait l'excuse de se voir pour terminer notre exposé de français sur le petit prince mais, la vérité, c'est qu'on aurait pu l'avoir terminé depuis longtemps si on ne passait pas la moitié de notre temps à regarder des Marvel ou à juste traîner ensemble sur mon lit. A s'embrasser aussi...
Louis fait clairement parti de mon quotidien, encore plus depuis qu'il sait pour ma soeur. Et depuis qu'il est arrivé ce soir là au lycée, démuni, avant de me confier un de ses secrets. Un secret qui sous-entendais que, à part Lucia, il ne peut compter sur personne d'autre dans sa famille. C'est pourquoi il vit avec Zayn depuis presque un mois. Depuis ce jour-là, on a pas reparlé de ma soeur ni de sa famille. Louis ne me pose pas de questions et je n'ose pas lui en poser non plus. Je me dis que, le jour où je me sentirais prêt à lui parler d'Aimée, je le ferais.
Malgré le fait que nous ne parlions pas des sujets sensibles, une complicité s'est installée entre nous. De ça non plus on en parle pas. De la façon dont on se tient au courant lorsqu'on arrive au lycée afin de se rejoindre. De l'habitude qu'on a prise de s'asseoir l'un à côté de l'autre lorsque nous mangeons au groupe de soutien. Ou encore du fait que, une fois seuls, on se surprend à s'embrasser juste parce qu'on en a envie. Mais aussi parce que j'en ai besoin, de mon côté. Ce qui est à la fois passionnant et effrayant.
Ça fait peur de réaliser en regardant Louis sous mes yeux que je n'imagine plus une seule journée sans l'avoir à mes côtés.
Surtout lorsque je ne sais pas ce qu'il pense de son côté, ni ce qu'il ressent. Est-ce que je sais moi-même ce que je ressens? L'attirance que j'ai pour Louis est bien présente, même omniprésente, mais il y a cette douceur en plus.
Il y a ces sentiments qui, petit à petit, prennent un peu trop de place dans ma cage thoracique. Tout près de mon coeur qui a déjà du mal à trouver un rythme régulier.
Mais Louis a été clair, et je l'ai suivi, nous ne sommes pas un couple. Alors je déglutis difficilement à la pensée de ces sentiments qui deviennent un nouveau secret.
-« Si on a pas une bonne note, je comprends pas. Je connais les répliques du livre par coeur à force d'y passer mes dimanche. » Lance Louis en se redressant.
De nouveau assis près de moi, je le regarde en pouffant, refermant l'ordinateur sur mes genoux. Je me demande s'il va falloir trouver une autre excuse pour faire venir Louis le week-end. Alors que je réfléchis à la façon dont je pourrais lui proposer de continuer cette petite habitude, son téléphone vibre et il soupire avec un sourire en lisant le message.
-« C'est encore Niall. » Il m'annonce.
-« Il t'envoie encore un message pour demain?
-Le dixième de la journée pour être précis. Et il est seulement seize heures.
-Il stresse.
-Je comprends. » Marmonne Louis.
Je fronce légèrement les sourcils alors qu'il mord nerveusement sa lèvre en posant son téléphone sur le lit. Son regard se perd dans le vide un instant et je me permets de lui demander d'une voix calme:
-« T'as peur pour le match?
-Je n'ai pas le droit à l'erreur. » Répond Louis avec sérieux.
Je comprends tout de suite ce qu'il veut dire. Et j'aurais dû me douter que le match de demain le travaille. Niall et lui ne sont pas venu au groupe de soutien toute la semaine dernière pour pouvoir s'entrainer. C'est le premier match de l'année pour l'équipe de foot du lycée. Ils jouent contre un autre lycée afin d'être qualifier pour aller plus loin et, si possible, remporter la coupe. Honnêtement, je ne comprends pas grand chose au foot. Je suis très bien là où je suis avec Liam et l'équipe de basket du lycée.
Mais s'il y a bien une chose que je comprends, c'est que les performances sportives de Louis dans l'équipe comptent pour la bourse qu'il vise. C'est même son principal atout. Il essaie de se débrouiller comme il peut dans les autres matières mais il sait que son point fort pour cette bourse en particulier est sa place dans l'équipe.
Alors je comprends que ça l'angoisse. Même si Louis ne m'en parle pas vraiment, j'ai compris que cette bourse aiderait grandement pour ses projets d'avenirs, que je ne connais pas non plus. Je souris tristement à cette pensée et lui dit sans réfléchir:
-« Je serais là. Comme tu l'as été pour moi. »
Louis tourne la tête vers moi et sourit doucement, comprenant que je fais référence à mon premier match de basket où il m'a rejoint dans les vestiaires parce que je faisais une crise d'angoisse.
-« Je vais même acheter un gros doigt en mousse pour être un bon supporter. » Je rajoute.
Louis ouvre grand les yeux, ne retenant pas le rire qui s'échappe de ses lèvres.
-« Tu ne vas pas faire ça.
-Ah si. Je verrais s'ils proposent la casquette qui va avec. »
Louis secoue la tête, amusé, alors que je ris à mon tour. Demain, tout le groupe de soutien sera présent pendant le match vu qu'il n'y aura pas notre réunion habituelle. Madame Smith veut être présente au match et nous aussi. L'équipe de foot est très importante pour le lycée et aux yeux des élèves, c'est un autre truc bien américain que je découvre ici.
Personnellement, j'y vais parce que c'est autre chose qui est important pour moi.
Je regarde Louis à cette pensée, tentant de contrôler la chaleur qui me monte aux jours au même moment.
-« Tu veux manger quelque chose? » Je propose en détournant le regard vers l'heure qui s'affiche sur mon ordinateur.
-« Je te suis. » Il me répond en hochant la tête.
Nous quittons rapidement mon lit pour descendre les escaliers et rejoindre ma cuisine où se trouve encore le mot que ma mère a laissée ce matin en partant travailler. Louis le remarque, lisant le bonne journée je t'aime mon chéri inscrit sur le papier.
-« Tes parents rentrent à quelle heure? » Il me demande alors que je sors des biscuits.
-« Ma mère pas avant vingt-heures et mon père ne travaille pas aujourd'hui, il est parti faire du sport avec un voisin. » Je lui réponds.
Louis acquiesce et je sais que, au fond de lui, il note de partir avant vingt-heures. Il essaie de croiser le moins possible mes parents et, lorsque c'est le cas, il semble mal à l'aise, les saluant poliment avant de fuir avec moi jusqu'à ma chambre. Mon coeur se serre en me disant que, peut-être, ça sonne trop officiel pour lui de croiser mes parents. Et j'imagine que je ne peux pas lui en vouloir pour ça.
De toute façon, l'ambiance dans cette maison sonne si étrange lorsque Louis ne s'y trouve pas avec moi. Ma mère enchaîne les heures supplémentaires tandis que mon père, lorsqu'il ne travaille pas, tente de nouvelles activités. Il part faire du sport avec notre voisin, il part balader, il ne tient tout simplement pas en place. C'est comme si mes parents et moi ne voulions jamais rester trop longtemps dans cette maison. Comme si nous ne voulions pas en faire un chez-nous sans Aimée. Parce que ça n'aurait jamais dû exister, une maison sans nous quatre à l'intérieur.
-« Harry? » M'appelle Louis, me sortant de mes pensées.
Je relève la tête vers lui, réalisant que je tiens une bouteille de jus de fruit dans ma main depuis plusieurs secondes sans rien faire. Je ris nerveusement en fuyant le regard de Louis pour attraper un verre et lui servir le jus d'orange. Parmi les petits détails que j'apprends à connaître sur Louis, il y a le fait qu'il adore boire du jus d'orange avec un biscuit au chocolat. Mais toujours manger le biscuit avant de boire le jus d'orange, jamais avant.
Je ne lui avouerais sûrement jamais que je demande toujours à ma mère d'en prendre aux courses pour qu'il en ait lorsqu'il vient le week-end.
-« Merci. » Il dit lorsque je lui tend.
Il croque rapidement dans le biscuit et je ne peux m'empêcher de fixer quelques secondes la façon dont sa langue caresse ses lèvres pour y retirer le reste de chocolat. Louis surprend d'ailleurs mon regard et je m'empresse de tourner la tête, me raclant instinctivement la gorge. Ce qui est encore moins discret, en fait. Mais si Louis le remarque, il ne fait aucun commentaires.
-« Moi qui suis censé surveiller ma ligne. » Il dit en prenant un nouveau biscuit.
Je pouffe et les mots dépassent mes pensées lorsque je lui répond:
-« Je pense que tu n'as pas de soucis à te faire de ce côté là. »
Louis me regarde et je reconnais ce regard. Le regard taquin qu'il se permet d'avoir lorsque tout semble si léger entre nous. Lorsqu'il n'installe pas ces barrières entre nous. Donc je sais avant même qu'il ouvre la bouche qu'il compte jouer avec moi lorsqu'il me répond:
-« C'est-à-dire?
-T'as compris. » Je marmonne avec un sourire amusé et gêné à la fois.
-« Non. Je suis long à la détente le dimanche. »
Je soupire et décide de regarder le biscuit que je tiens entre mes doigts lorsque je réponds à Louis:
-« Je veux dire que t'as déjà un beau corps.
-Je sais, j'avais compris. »
Je lance un faux regard noir à Louis qui sourit un peu plus, riant pour cacher la timidité que j'arrive tout de même à voir dans son regard fuyant. Mon coeur se réchauffe et je me retiens de soupirer pour vider complètement mes poumons. Je ne sais vraiment pas sur quel pied danser avec Louis. C'est si compliqué de deviner ce qu'il pense, ce qu'il ressent. Le soir, lorsque je me retrouve seul dans mon lit, je me mets à flipper en pensant à la forte possibilité que mes sentiments naissants soient bien loin de ce que peut ressentir Louis.
-« Mais...merci. » Il rajoute, beaucoup moins confiant que la seconde précédente.
Je souris simplement en retour. De toute façon, ce n'était pas un secret. Même si je n'ai jamais vu Louis torse nu, je peux dire que je trouve qu'il a un beau corps lorsque je le vois dans la vie de tous les jours ou lorsqu'il traverse les couloirs en tenue de sport, avec son short et son maillot de l'équipe. Je le trouve vraiment, vraiment beau. Et lorsque je le croise de cette façon, je ne peux m'empêcher de me demander comme un gars comme lui peut vouloir embrasser un gars comme moi. Je chasse la pensée qui me rappelle qu'il peut vite se lasser.
-« Toi aussi. » Je l'entends soudainement murmurer, comme s'il préférait que je ne l'entende pas.
Surpris, je relève mes yeux vers lui pour le voir jouer nerveusement avec son verre maintenant vide. Il croise rapidement mon regard, comprenant que je l'ai bien et bel entendu. Mon coeur se réchauffe, mon estomac se retourne et cette agréablement chaleur me traverse de la tête aux pieds. Je me mords la lèvre pour me retenir de lui demander si j'ai bien entendu.
-« Merci. » Je réponds timidement.
On se sourit tout aussi timidement jusqu'à ce que me rapproche de lui, toujours perché sur le tabouret du bar de la cuisine. Il me regarde avancer vers lui et je peux sentir mon coeur battre un peu trop fort, comme à chaque rapprochent, lorsque je me retrouve face à lui, mêlant ma respiration à la sienne. Mon regard glisse sur ses lèvres, le sien sur les miennes, et il ne m'en faut pas plus pour craquer et l'embrasser. Debout entre ses jambes, mes mains glissent de chaque côté de son tabouret alors que notre baiser est doux, me procurant des frissons tout le long de la nuque. Louis répond au baiser en posant ses mains dans mon cou, ses pouces caressant tendrement ma peau.
A chaque fois que l'on s'embrasse, mon estomac se tord dans tous les sens et ma cage thoracique se réchauffe au point que je ne veuille pas me reculer et perdre cette chaleur si réconfortante.
L'adrénaline fait vibrer chacun de mes membres et je rougis à travers notre baiser lorsque je sens mon corps s'enflammer. Ce n'est pas la première fois que ça arrive depuis qu'on s'embrasse et, à chaque fois, je pense à Lenny qui ne fait que de me répéter de me protéger, ce qui me rend encore plus mal à l'aise. Ce désir qui s'installe petit à petit en moi est complètement inconnu mais surtout terrifiant. Alors j'adoucis notre baiser jusqu'à y mettre fin pour reprendre de l'air.
Louis a les lèvres roses et légèrement gonflées lorsqu'on se sépare, ce qui me donne encore envie de les embrasser. Mais, au moment où je souhaite lui réclamer un nouveau baiser, on entend le bruit des clefs dans le verrou de ma porte d'entrée.
Les yeux de Louis s'écarquillent et il m'écarte rapidement de lui pour tourner son tabouret face au bar. Je tente d'ignorer la façon dont toute chaleur s'échappe de mon corps alors que je déglutis difficilement, rejoignant ma place en même temps que mon père entre dans la maison. Il porte son sac de sport sur l'épaule et son visage est tout rouge à cause de l'effort. Lorsqu'il relève la tête et nous remarque, un sourire automatique, presque robotique, prend place sur son visage.
-« Salut les garçons!
-Salut papa.
-Bonjour monsieur. » Dit Louis, droit comme un pic.
Je souris légèrement à ce détail alors que mon père se rapproche de nous. Il me tape gentiment l'épaule avant de tendre sa main à Louis qui la serre maladroitement. Pendant que mon père se serre un verre d'eau, il me demande:
-« Alors, vous avez terminé votre exposé?
-Oui.
-Juste avant le grand match! » Il s'exclame en regardant Louis cette fois-ci. « Harry m'a dit que tu jouais dans l'équipe du lycée. »
Louis semble surpris et me lance un regard lorsque la gêne me fait me cacher derrière la bouteille de jus d'orange. Mon père vient de littéralement confirmer que je parle de Louis à mes parents et je ne suis pas sûr que ça soit une bonne chose. Je guette la réaction de Louis qui finit par regarder de nouveau mon père avec un sourire poli.
-« Oui, c'est vrai.
-Et il m'a aussi dit que tu étais le capitaine.
-C'est vrai aussi. » Répond Louis en se grattant la nuque.
-« J'étais capitaine de mon équipe de foot aussi lorsque j'avais votre âge.
-Ah oui? » Demande Louis.
-« Et oui! Mais en Angleterre alors tu ne dois pas connaître ma grande carrière.
-Papa, tu as arrêté le foot après le lycée. » J'interviens.
-« Merci Harry de foirer mon plan pour impressionner ton ami. » Me réponds mon père, faussement blasé.
Un rire sincère s'échappe des lèvres de Louis et ce son suffit à détendre légèrement l'atmosphère. Je finis par rire avec lui, m'excusant rapidement auprès de mon père qui secoue la tête en se servant un verre d'eau.
-« Je vais prendre une douche. » Il nous annonce après avoir bu son verre d'eau d'une traite. « Bon match pour demain, Louis!
-Merci. » Sourit ce dernier alors que mon père sort de la cuisine.
Bon. Ce n'était pas si catastrophique que ça.
-« J'ai une question. » Demande soudainement Louis, peu sûr de lui.
-« Hm?
-Est-ce que tes parents savent que... enfin que tu es attiré par les gars? »
Surpris par cette soudaine question, je regarde Louis un instant avant de simplement secouer négativement la tête. Je ne prends pas la peine de lui expliquer que je ne me mets dans aucune case. C'est pas le moment.
-« Il n'y a que Aimée qui le savait. » J'avoue avant de déglutir.
Louis se pince les lèvres avant de hocher lentement la tête. C'est la première fois que je prononce son prénom depuis la fois où j'ai avoué à Louis son décès. Même s'il l'a surtout compris, ce qui m'a évité de prononcer cette phrase à voix haute. J'ai simplement dit qu'elle était avec ceux qu'on a pas pu sauver, et ça avait assez de sens pour rajouter quoi que ce soit.
Je me demande pourquoi Louis me pose soudainement cette question lorsque je fais le rapprochement avec l'arrivée de mon père.
-« T'avais peur que mon père se doute de quelque chose entre nous? » Je demande, l'estomac noué.
Louis croise mon regard mais détourne le sien lorsqu'il répond d'un air détaché:
-« Ouais. Enfin, je veux pas que tes parents se fassent de fausses idées. »
Aïe. Ça fait beaucoup plus mal que ça ne le devrait. La chaleur a définitivement quittée mon corps et je fais comme si mon coeur n'était pas en train de se serrer au point de me donner envie de me cacher. C'est comme si j'avais honte. Honte d'être déçu par la réponse de Louis. Honte de ce que je commence à ressentir pour lui et qui n'est définitivement pas réciproque.
-« Ouais. Faudrait pas qu'ils s'imaginent des choses. » Je murmure, m'adressant surtout au reflet dans mon verre.
Un silence s'installe dans la cuisine où on ne peut qu'entendre le bruit de la douche à l'étage. Puis le son des doigts de Louis qui tapotent son verre avant qu'il ne se racle la gorge pour me dire:
-« Je vais y aller, je pense. Je dois passer voir Lucia à son internat avant que la semaine ne commence.
-Ça marche. » Je réponds sans le regarder.
-« Je vais t'aider à ranger.
-Non c'est bon, je vais le faire pendant que tu vas chercher tes affaires. »
Pendant une seconde, je croise le regard surpris de Louis. Je sais ce qu'il pense à cet instant. Que je ne vais pas remonter dans la chambre avec lui et donc ne pas nous donner l'opportunité de nous embrasser encore un peu, cachés par les murs de ma chambre. Et j'en ai terriblement envie. Mais je ne suis pas sûr que mon coeur veuille de nouveau jouer aux montagnes russes. Il en a assez eu pour aujourd'hui.
-« Ok. Je reviens. » Il me lance.
J'en profite donc pour ranger la cuisine et les gâteaux de Louis. Ce dernier redescend rapidement, son sac par dessus son épaule. Je le suis jusqu'à l'extérieur de la maison, où sa voiture est garée juste à côté de celle de mon père. Il lance son sac côté passager avant de me faire de nouveau face, lançant un regard vers les fenêtres de ma maison. Je suis son regard pour remarquer mon père dans le salon, pas loin de la fenêtre même s'il ne nous regarde pas. Je soupire discrètement en comprenant les pensées de Louis. Je pourrais presque regretter de m'être interdit un dernier baiser, maintenant que c'est lui qui nous l'interdit aussi.
-« A demain. Profite bien avec Lucia. » Je lui dit avec un léger sourire.
-« Merci. A demain. »
On se regarde une dernière fois et j'ai vraiment le sentiment qu'il manque quelque chose, qu'il me manque ce baiser lorsque Louis fait le tour de sa voiture pour s'installer côté conducteur et démarrer. Je le regarde faire marche arrière, me faisant un dernier signe de main avant de quitter mon quartier. Cette fois, je ne cache pas le soupir qui s'échappe de mes lèvres alors qu'un poids s'installe dans ma poitrine. Je le savais, pourtant. Pas de couple et pas de relation officielle. Ce qui fait mal, c'est d'agir comme si c'était le cas lorsque nous sommes que tous les deux ou en présence du groupe de soutien. Ce sont ces moments-là qui font perdre la tête à mon coeur qui ne sait plus ce qu'il a le droit de ressentir ou non.
Louis souffle le chaud et le froid.
J'espère que ça ne finira pas par me rendre malade.
♦
Messages Harry/Louis
00h30
Louis: Tu dors?
Harry: Non, je regarde un match en rediffusion.
Louis: De basket?
Harry: Non, de foot.
Louis: Je croyais que tu ne regardais jamais?
Harry: C'est le cas mais j'essaie de comprendre les règles pour ton match de demain. Enfin d'aujourd'hui, du coup.
Louis: Vraiment?
Harry: Oui mais je te promets pas d'avoir tout compris.
Louis: Je t'expliquerais ;)
Harry: Mon père a déjà tenté durant toute mon enfance, tu ne sais pas dans quoi tu t'embarques.
Louis: Et qu'est-ce que tu as retenu pour le moment?
Harry: Que je devrais agiter mon gros doigt en mousse lorsque tu mettras un but?
Louis: ...
Harry: :)
Louis: On va dire que c'est un bon début. Enfin, il faut encore que je marque un but.
Harry: Je suis sûr que ça sera le cas.
Louis: Lucia m'a dit la même chose. Vous êtes trop optimistes.
Harry: On croit en toi, c'est pas pareil.
Louis: Merci, Harry.
Harry: Bonne nuit, Louis.
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(Wrecked_Imagine Dragons)
Louis.
Assis dans les vestiaires, à quelques minutes du match, je relis les messages avec Harry de la veille. Je relis beaucoup trop de fois ces messages. Je n'ai pas pu m'empêcher de lui envoyer un message hier soir, dans mon lit, alors que je repensais à la façon dont nous nous sommes quittés. Je me dis que je ne dois pas m'en vouloir, que j'ai agis comme il fallait face à son père, que ma question a peut-être été trop directe mais que, au moins, je ne lui ai pas caché mes inquiétudes? J'ai été honnête. Et, pourtant, je ne peux m'empêcher de revoir la déception dans le regard d'Harry et de ressentir de la culpabilité à ce souvenir. Parfois je ne peux m'empêcher de me dire que, la fois où lui-même a décidé qu'on s'éloigne, j'aurais dû tenir jusqu'au bout. Puis, d'autre fois, comme en relisant nos messages, comme en pensant à nos moments ensemble, je réalise que c'est trop tard, que même en essayant d'aller doucement, je commence à m'y habituer. Chose que je devrais déjà commencer à regretter.
Je n'ai pas pu le voir ce matin. Je suis arrivé au dernier moment et on est directement parti s'échauffer avec l'équipe. Je range d'ailleurs mon téléphone dans mon sac en entendant quelqu'un arriver dans la partie des vestiaires où je me trouve. Mais mon regard s'assombrit en réalisant que ce n'est personne d'autre que Andy.
Je me relève directement, comme si rester assis face à lui pouvait être un signe de faiblesse. Il ne s'approche pourtant pas de moi, s'appuyant simplement contre le mur et croisant ses bras contre son torse.
-« Prêt à te battre pour la bourse? » Il me lance.
-« T'es au courant qu'on est censé être dans la même équipe?
-Comme si ça te faisait plaisir.
-Pas plus qu'à toi, c'est sûr. » Je réponds froidement.
Andy rit nerveusement et, alors qu'il s'étire en levant les bras, son maillot se soulève et je remarque un hématome au niveau de ses abdominaux. En remarquant mon regard, le visage de Andy se ferme et il tire violemment son maillot pour recouvrir sa peau dévoilée. Je le déteste et pourtant, à travers son comportement à cet instant, j'ai le malheur de retrouver un peu de moi.
-« Oh je t'en prie, fais pas semblant d'avoir pitié. » Il me crache. « Tu savais très bien ce que tu faisais en quittant la maison.
-Quoi? » Je le regarde en fronçant les sourcils.
-« Tu dois être bien content de savoir que je suis le seul souffre douleur qu'il lui reste sur place. »
Je regarde Andy droit dans les yeux, ne laissant rien paraître. Mais, au fond de moi, mon estomac se retourne et se tord dans tous les sens. Je n'ai fait que penser à moi en quittant la maison. Je n'ai pas pensé aux répercussions sur lui. Mais lui n'a jamais pensé à moi non plus. C'est lui qui a début cette guerre. Je secoue la tête, dégoûté. Ce n'est pas le moment de penser à autre chose qu'au match qui nous attend. Et à cette bourse qui, comme me l'a si bien rappelé Andy, ne sera obtenue par qu'une seule personne.
Mais, juste avant de m'éloigner, je lui dit:
-« Tu te bats contre la mauvaise personne, Andy. Et ça depuis le début. »
Son regard noir se plante dans le mien et ,lorsque je détourne le regarde, je l'entends répondre dans mon dos:
-« Et tu sais que je ferais tout pour gagner. »
Je déglutis, faisant comme si je n'avais rien entendu, avant de rejoindre la salle principale des vestiaires où se trouve le reste de l'équipe. Je pars m'asseoir à côté de Niall dont la jambe tremble sur place, témoignant de son stress omniprésent. Lorsque Andy revient à son tour, nos regards se croisent et je me déteste de sentir ce frisson me traverser. Je sais qu'il fera tout pour gagner, oui. Et je sais qu'il a trop peur de prendre son père comme cible alors c'est moi qu'il a choisi comme ennemi depuis le début. Il me ferait presque de la peine lorsque je pense qu'il espère encore être aimé par son père. Et qu'il espère avoir cette bourse pour la même raison que moi: partir.
-« Je vais vomir. »
Je sors de mes pensées en entendant la plainte de Niall à côté de moi.
-« C'est mon premier match et je vais vomir. » Il répète.
-« Personne ne va vomir. » Je tente de le rassurer. « Tu vas voir, la peur laissera place à l'adrénaline une fois sur le terrain.
-Tu dois juste oublier le fait que tout le lycée nous regarde. » Plaisante un autre membre de l'équipe.
-« Très intelligent ça, Mike. » Intervient le coach.
Lorsque ce dernier prend la parole, tout le monde se tait. Il commence à nous faire le discours d'encouragement de notre tout premier match de l'année et je sens Niall se détendre petit à petit, poussé et encouragé par le coach qui sait très bien ce qu'il fait. Et qui le fait très bien aussi. Je ne le montre pas, mais moi aussi j'ai peur. Doublement peur en pensant à la bourse. En pensant à Andy qui me regarde comme s'il allait me sauter dessus une fois sur le terrain. Mais il est hors de question que je fasse tomber ce masque imperturbable que j'ai mit des années à fabriquer et à porter.
Lorsque le coach nous donne le signale de rejoindre le terrain, où se trouve déjà l'équipe adverse, nous nous levons tous pour quitter les vestiaires. Mais le coach nous retient, Andy et moi, quelques secondes supplémentaires pour nous rappeler:
-« Je ne veux voir aucune bagarre entre vous deux. Le premier qui frappe l'autre cette année sera viré de l'équipe et ne pourra plus atteindre la bourse. Je dis ça pour vous.
-Oui coach. » Je dis directement alors que Andy semble réfléchir.
-« Le premier qui frappe l'autre sera viré? » Il répète.
Le coach hoche la tête et, une fois qu'il sort des vestiaires, Andy sourit légèrement. Je fronce les sourcils en le regardant et à force de le côtoyer, je comprends directement ses intentions.
-« Tu me crois assez con pour te frapper après ce qu'a dit le coach? » Je lui lance.
Andy hausse les épaules et ne perds pas son sourire. Ce qui me donne juste envie de lui en foutre une. Une année, ça va être long.
-« Je te l'ai dit, je veux gagner. » Il dit en me regardant.
-« Alors pars du principe que tu as déjà tout perdu. » Je réponds en lui rendant son sourire.
Je ne lui laisse pas le temps de m'assassiner du regard que je sors des vestiaires en trottinant, afin de rejoindre mon équipe. Tout le lycée est venu nous encourager et acclame notre équipe pendant que les cheerleaders font leurs acrobaties. Je profite que le match n'ai pas encore commencé pour chercher Harry dans les tribunes. Lorsque je le trouve, un sourire incontrôlable naît sur mon visage.
Même s'il est loin, il croise mon regard, parce qu'il me regardait déjà, et me rend mon sourire en agitant son gigantesque doigt en mousse. Avec la casquette assortie, évidemment. Je ris à ce détail et je peux le voir rire lui aussi même si je ne l'entend pas. Il est assis avec le groupe de soutien. Lenny est juste à côté, agitant un drapeau. Charlie s'est maquillée aux couleurs de l'équipe du lycée, tout comme Ava. Sur la tête de Liam se trouve un chapeau-soda avec une paille directement reliée à sa bouche. Manël fait un coucou à Niall pas loin de moi et Zayn me fait un pouce en l'air lorsque je croise enfin son regard. Les voir me donne une poussée d'adrénaline supplémentaire.
-« Alors ça, je sais déjà que ça va être ma partie préférée des matchs. » Dit Niall en me retrouvant.
-« Quelle partie?
-Celle où les gens que t'aimes viennent te voir. Je te jure, je me sens comme superman alors que j'étais vomiman il y a encore trois minutes! »
Je ne peux m'empêcher de rire à la comparaison de Niall, levant les yeux au ciel avant de lancer un dernier regard à Harry qui me sourit tendrement au loin.
Et, à cet instant, je me dis que ma partie préférée des match pourrait devenir la même que celle de Niall.
Puis, lorsque je tourne la tête, je vois Andy passer son regard de Harry à moi.
Mais un coup de sifflet retenti et le coach nous demande de nous mettre en place.
Le match va commencer.
♦
C'est la dernière minute de match et nous sommes à 2-2. Egalité. Les deux buts ont été mit par Tom et Andy. Je me retiens de ne pas exploser à ce détail. Je ne peux pas le laisser avoir une longueur d'avance dès le premier match. Andy avait raison, même si nous sommes dans la même équipe, il y a clairement un autre match qui se joue entre nous, caché entre les lignes. Je dois tout donner dans cette dernière minute.
Lorsque je réussis à récupérer le ballon, j'entends le lycée m'encourager et la voix du coach me crier de continuer, que je peux le faire. Déterminé, je m'approche dangereusement des cages adverses en courant le plus rapidement possible, en mettant toutes mes dernières forces.
Sauf que je remarque rapidement un joueur de l'autre équipe foncer sur moi, alors que je suis tout prêt des cages. Instinctivement, je regarde autour de moi. Et mon sang se glace en remarquant Andy à un endroit stratégique, au seul endroit où je peux envoyer le ballon pour qu'on ait une chance de gagner ce match. Je ne veux pas lui envoyer. Je ne veux pas lui offrir ce second but sur un plateau d'argent. Et pourtant, je comprends rapidement que, si je ne le fais pas, je n'apporte pas la victoire à mon équipe. J'entends le coach crier mon nom, se demandant sûrement ce que j'attends.
Puis je regarde rapidement en direction de Harry, qui me regarde en retour.
Je comprends à cet instant que j'avais raison. Lucia et lui étaient trop optimiste.
Comme si ça me taillait le pied, j'envoie le ballon à Andy qui le réceptionne rapidement et qui tire en direction des cages. J'arrête de courir, essoufflé et démuni, assistant au second but de Andy qui signe la victoire de notre équipe. Tous les joueurs de mon équipe courent vers lui pour lui sauter dessus et le féliciter. De mon côté, je serre les poings, tentant de calmer ma respiration beaucoup trop rapide et beaucoup trop forte. Je n'arrive même pas à être heureux pour mon équipe, je suis juste en train de bouillir intérieurement.
Niall est le seul à s'approcher de moi mais il perd rapidement son sourire en voyant mon visage fermé.
-« Hey, Louis, on a gagné!
-Il a gagné. » Je marmonne en retour, fixant Andy.
Ce dernier finit par croiser mon regard en retour, son putain de sourire en coin étant là juste pour m'humilier encore plus. Le pire, c'est que je sais que lui aurait laissé l'équipe perdre. Lui ne m'aurait jamais donné une chance de marquer. Il a gagné la première bataille parce qu'il est plus cruel que moi. Parce qu'il est comme son putain de père. Et je me demande si un jour ils arrêteront de gâcher ma putain de vie.
-« Où tu vas? » J'entends Niall me demander lorsque je pars à l'opposé de l'équipe qui saute sur le terrain, accompagnée par les cheerleaders.
Je ne prends pas la peine de lui répondre. Je ne veux pas gâcher sa première victoire. Je préfère me taire et ignorer ce sentiment de honte et d'échec qui pèse sur mon estomac en me dirigeant vers les vestiaires. Je ne prends pas la peine de regarder en direction des tribunes, ça ne serait qu'un poids en plus.
Une fois dans les vestiaires, je retire mes crampons juste pour les balancer contre le banc. En dépit de frapper Andy, je serre mes poings le plus fort possible au point d'en avoir mal, retenant le hurlement intérieur qui me ronge la poitrine. J'entends la porte des vestiaires s'ouvrir et, alors que je m'attends à voir Niall, je tombe dans le regard du coach. Il me connaît depuis trois ans maintenant, c'est ma quatrième année dans l'équipe parce que j'ai redoublé, alors je ne prends pas la peine de lui cacher ma colère et ma déception.
-« Tu viens de faire gagner ton équipe, Louis. » Il me dit sérieusement.
Je n'arrive pas à m'en réjouir. Je pars plutôt m'asseoir sur le banc, appuyant mes coudes sur mes genoux alors que je tiens ma tête entre mes mains. Je suis complètement sur les nerfs et le coach le sait. Il vient rapidement s'asseoir à côté de moi, respectant mon silence mais continuant tout de même à parler:
-« Rien n'est encore fait pour la bourse.
-C'est ce qu'on me répétait toute l'année dernière. » Je réponds en tentant de rester calme.
Lorsque je croise le regard du coach, je le vois se pincer tristement les lèvres. Même s'il ne connaît pas mes raisons, il sait que la bourse est importante pour moi. Est vitale. L'année dernière, lorsque j'ai su que je n'avais pas eu le niveau pour l'obtenir, à cause de mes bagarres principalement, et qu'un autre membre de l'équipe l'a eu, je n'ai pas cherché à comprendre. J'ai tout fait pour redoubler. Parce que je n'allais pas prendre le risque de me barrer avec Lucia sans avoir cette bourse qui est littéralement la seule chance pour moi de pouvoir me financer une université ET nous offrir un nouveau chez-nous à Lucia et moi. Loin d'ici. Juste nous deux et le nouveau départ qu'on attend pour être de nouveau ensemble tous les jours. Sans que je n'ai à lui payer un internat avec mes jobs d'été où elle doit rester toute la semaine pour être protégée.
-« La bourse est pour le plus méritant, Louis. N'oublie pas ça. »
Je regarde le coach, ne comprenant pas l'utilité de sa phrase à part me mettre encore plus la pression. Il serre gentiment mon épaule et m'encourage d'une tape dans le dos avant de se lever du banc. Mais, juste avant de quitter les vestiaires, il se retourne pour rajouter en me regardant:
-« Tous les grands joueurs avaient une équipe derrière eux. Et je ne parle pas seulement de l'équipe présente sur le terrain. »
Puis, sur cette phrase, il quitte les vestiaires. Le silence retombe autour de moi, me laissant seul assis sur le banc. Mais le silence est de courte durée. Rapidement, l'équipe arrive dans les vestiaires en sautant de partout et en chantant qu'on a gagné. Parmi eux se trouve Andy qui me lance un clin d'oeil. Je sais que si je reste là, je détruirais toutes mes chances d'avoir cette bourse en envoyant mon poing dans son visage. Alors, à la place, je range mes crampons dans mon sac et enfile mes baskets avant de tout récupérer, prêt à partir. Je ne me douche jamais ici si je ne suis pas seul, de toute façon.
Alors que je quitte les vestiaires, la tête baissée, je me dirige instinctivement vers le parking du lycée. Mais, lorsque je relève la tête, je remarque immédiatement une silhouette à côté de ma voiture.
Une silhouette avec un doigt géant en mousse.
♦
(Someone To Stay_Vancouver Sleep Clinic)
Harry me regarde avancer vers lui, un sourire timide sur les lèvres alors qu'il agite son gant à côté de lui. Je suis tellement énervé et, pourtant, je trouve cette scène ridiculement adorable alors je me surprends à rire légèrement lorsque j'arrive devant lui. Mais ma déception reprend le dessus lorsque je lui dit:
-« T'as dit que tu l'agiterais si je marquais un but. Je t'ai pas laissé cette opportunité.
-Mais je l'agite quand même parce que je suis fier de toi. »
Mon coeur rate un battement et, lorsque je vois Harry ouvrir un peu plus les yeux et se racler la gorge, je comprends qu'il n'a pas vraiment réfléchit avant de parler. C'est quelque chose qui lui arrive souvent. Je l'ai remarqué à force de passer du temps avec lui. Il est tellement dans ses pensées que, parfois, celles-ci s'échappent d'entre ses lèvres sans qu'il ne puisse le contrôler. Je trouve ça...mignon.
-« Tu es fier de moi? » Je répète, la gorge nouée.
Harry me sourit tendrement avant de confirmer en hochant la tête.
-« Mais j'ai offert le dernier but à Andy! » Je m'exclame.
Il fallait que ça sorte. Je suis beaucoup trop en colère pour ne pas en parler et Harry semble le comprendre parce qu'il me regarde simplement alors que je reprends:
-« J'allais mettre ce but! J'étais si près...
-Si près du but. » Murmure Harry, fier de son jeu de mot.
-« Oui! » Je m'énerve et rit en même temps. « Il avait déjà mit un but, j'attendais de le rattraper et alors que l'opportunité se présente, il se met exactement là où il savait qu'il y aurait besoin de quelqu'un. Je lui ai offert son moment de gloire, son deuxième but. Après ça sera quoi? Je vais lui offrir ma bourse?! Je le déteste tellement. »
Lorsque j'arrête de parler, Harry me regarde sérieusement avant de répondre d'une voix calme:
-« Si tu n'avais pas récupéré le ballon et fait la passe à Andy, tu n'aurais pas fait gagner ton équipe. La bourse ne se donne pas comme ça, Louis. C'est pas parce que Andy a mit deux buts aujourd'hui et toi aucun qu'il va avoir la bourse. Le jeu compte aussi. Et tu as très bien joué tout le long du match! Il y a encore le reste de l'année pour mettre des buts. Je suis sûr que je vais finir par secouer mon gant en mousse dans tous les sens parce que tu auras mit un but. »
Ma colère est toujours présente, ma déception aussi, mais les mots de Harry réussissent tout de même à me calmer un peu. Surtout lorsque je regarde ce gant affreusement géant et ridicule. Harry suit mon regard et, lorsqu'il voit mon léger sourire en coin, il sourit à son tour en se défendant:
-« T'as pas le droit de te moquer de mon gant.
-Il est ridicule.
-Moi je l'aime bien. »
Je ris doucement et mes yeux glissent instinctivement sur le sourire de Harry. Je pense à l'envie que j'ai depuis qu'on s'est quittés hier soir. L'envie de l'embrasser. Cette envie qui était encore plus forte après nos messages et qui a explosé en moi comme une nécessité à l'instant où je l'ai vu dans les gradins, son gant ridicule au dessus de sa tête. Harry semble deviner mon envie lorsque son regard glisse à son tour sur mes lèvres, faisant naître cette chaleur réconfortante au creux de ma poitrine.
Puis, il regarde rapidement autour de nous ainsi que le mur qui cache notre profil gauche, mais pas le droit. Ses yeux s'éclairent et je pourrais presque voir la petite ampoule scintiller au dessus de sa tête. A force de travailler l'exposé avec lui, je sais reconnaître les expressions de Harry lorsqu'il a une idée.
-« Tu vas adorer mon gant. » Il dit soudainement.
Je fronce les sourcils alors qu'il glisse son gant géant juste à côté de nos têtes, nous cachant complètement de l'horizon. Mes yeux s'illuminent lorsque je comprends soudainement son idée et mon estomac se retourne dans tous les sens, surtout en voyant le sourire fier de Harry. Ouais, putain, j'en ai beaucoup trop envie.
Rapidement, j'attrape son visage entre mes mains et scelle nos lèvres, nous faisant rire tous les deux à travers notre baiser. Je sens mon coeur battre un peu plus vite, ce qui ne signifie rien de bon pour lui malheureusement. Et pourtant je continue. J'embrasse Harry comme j'aurais aimé le faire hier soir à la seconde où j'ai vu la déception dans son regard. Et j'aimerais promettre contre ses lèvres que je ne le décevrais plus, mais le baiser aurait alors un goût de mensonge.
-« Tu as raison, j'adore ton gant. » Je murmure à la place contre ses lèvres.
Un doux rire s'échappe de ses lèvres et il me vole un dernier baiser avant que nos visages se séparent et qu'il abaisse son gant, nous faisant revenir à la réalité.
Sauf que, dans cette réalité, j'ai toujours autant envie de l'embrasser.
-« Les gars !!! » On entend soudainement au loin.
Nous tournons la tête en même temps pour voir le groupe arriver vers nous. Niall me regarde en souriant lorsqu'il remarque que je me suis calmé. Et je réalise en même temps que Harry a réussit à faire naitre un sourire sur mon visage qui, jusqu'à ce que je le retrouve, était plus que fermé.
-« Mon champion! » S'exclame Ava en sautant dans mes bras.
Je ris en la réceptionnant, la serrant dans mes bras.
-« Je veux sortir avec un footballeur. » Déclare Lenny en s'accoudant à l'épaule de Harry. « C'est trop sexy.
-Pas faux. » Murmure Harry.
Une décharge électrique me traverse lorsque son regarde intimidé croise le mien.
-« Vous avez été géniaux! » Lance Charlie en regardant Niall.
Ce dernier ne voit pas les coeurs qu'elle a dans les yeux et lui répond en souriant:
-« C'était mon premier match, j'ai pas fait grand chose.
-Tu fais autant parti de l'équipe que les autres. Alors t'as gagné aussi. » Lui dit Charlie.
-« Merci, Charlie. » Il répond avec un sourire touché. « Et j'ai pas vomis en plus!
-Encore mieux! » Elle rit en le félicitant. « Deux choses à fêter!
-Perso j'ai une idée de comment fêter ça. » Intervient Zayn en me regardant.
Je pense directement comprendre son idée. Parce que c'est là où on allait à la fin de mes matchs l'année dernière.
-« On va voir le couché de soleil à la plage? » Il propose alors aux autres.
-« Attends, tu serais pas un romantique dans l'âme? » Lui répond Ava en haussant les sourcils.
-« Ouais et je veux déclarer ma flamme à Louis alors si on pouvait se dépêcher... » Répond Zayn.
-« Le prend pas mal. » Lance Manël à Harry alors qu'elle lui tapote l'épaule.
-« On fête pas autant les victoires de notre équipe de basket. » Râle Liam alors qu'on se met à avancer, décidant de se rendre à la plage à pieds.
-« Je me disais bien que ça faisait trop longtemps qu'on ne t'avait pas entendu râler. » Lance Zayn.
-« Je t'emmerde!
-J'adore l'amitié. » Ironise Ava en les regardant.
Nous rions tous et, rapidement, Harry se retrouve à mes côtés. On va dire que c'est un hasard et qu'on ne s'est pas discrètement rapproché l'un de l'autre sur la route. Il porte toujours son gros gant et je ne peux m'empêcher de sourire à ce détail. Discrètement, j'attrape le gros doigt en mousse et Harry suit ce mouvement comme si je lui tenais la main. C'est ce qui y ressemble le plus en tout cas. Et cette idée fait picoter d'envie l'intégralité de mon bras.
Ce soir là, nous avons simplement regardé le soleil se coucher en discutant et en riant. J'ai regardé Niall enterrer Charlie sous le sable, aidé par Liam et Ava. J'ai écouté Manël nous raconter quelques souvenirs de sa vie au Pakistan avant que Zayn lui avoue avoir de la famille là-bas et y être allé plusieurs fois. J'ai prit une photo du couché de soleil pour l'envoyer à Lucia et lorsqu'elle m'a demandé comment s'était passé le match je me suis surpris à lui répondre: On a gagné. Je te raconterais mais, maintenant, ça va.
Puis j'ai senti les doigts de Harry frôler les miens sous le sable.
Et j'ai repensé à la phrase du coach.
Tous les grands joueurs avaient une équipe derrière eux. Et je ne parle pas seulement de l'équipe présente sur le terrain.
Je l'ai compris au moment où les silhouettes en face de moi se sont dessinées comme des ombres dans le couché de soleil.
J'ai une nouvelle équipe aujourd'hui.
Qui ressemble beaucoup plus à des amis.
...
J'espère que ce chapitre vous aura plu...?
Encore merci infiniment pour tout. Je vous envoie tout mon amour et je vous dis à très vite pour la suite !❤️
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