(Les Enfers)


Après avoir traversé une série de couloirs étranges et d'escalier partant dans tous les sens, au départ de la salle d'armes ; Amélia fit entraîner jusqu'à une vaste salle qui était surplombée d'un balcon. Chaque élément des enfers semblait soit taillé dans la roche même, soit formé de structures métalliques. À l'opposé du balcon, s'ouvrait dans les murs une vaste trouée qui donnait une vue plongeante sur la fabrique. De petits diablotins rougeâtres s'affairaient autour de machines de métal disposé çà et là près de puis de lave, constamment abreuvé par la rivière de magma qui coulait le long de la gorge infernale, qui était découpée en plusieurs paliers.

Curieuse, la jeune fille se pencha au-dessus de la trouée. Tout au fond du gouffre, elle remarqua une étrange lueur qui semblait aspirer le torrent de lave. Elle se tourna vers Ozrins, celui-ci attendait près d'un discret escalier qui menait au balcon. Elle fixa un instant. Depuis son second réveil, un sentiment de sécurité familier lui berçait le cœur. Elle se sentait chez elle. Entouré de ses murs sombres. Mais elle essayait de combattre ce sentiment de paix. Sa place n'était pas ici ! Elle avait déjà réussi à enfermer son autre personnalité au fond de son cœur, elle pouvait recommencer. Elle avait dans l'idée de s'enfuir, mais il fallait un plan ; en attendant elle devait être sage et obéir.

Elle rejoignit l'Ange de la Mort qui la fit monter au balcon. Là, trônait un large fauteuil à l'armature osseuse et bombée de coussins en velours rouge les successions de vertèbres qui formaient le dossier, maintenant le coussin donnait un aspect fragile à l'ensemble. Les accoudoirs étaient surmontés de mains squelettiques tenant d'étrange crâne minuscule taillée dans du cristal. Ozrins la fit s'asseoir dessus. Elle se sentait un peu mal à l'aise, dominant ainsi la plaine rocailleuse.

Un étrange chat noir au pelage lisse et aux yeux luminescents marcha le long de la rambarde du balcon, jusqu'à Amélia. Il se planta devant elle est incliné à la tête sur le côté, comme pour la saluer. Le petit félin leva la tête vers Ozrins et miaula :

- Voici Asmodée, la cinquième créatrice !

Amélia observa le petit chat sans comprendre. Concentrant son énergie sur ses pensées, senti le fils même de ceux-ci se connectait à l'Ange de la Mort. Telle un ruban de songes, il relia les pensées de la jeune fille à celles du grand homme :

- Pratique ton truc ! Les Enfers ont été créent par sept frères et sœurs ; chacun représentant un des péchés capitaux des humains. Belphégor, le seigneur de la Paresse ; Belzébuth, le seigneur de la Gourmandise ; Léviathan, la maîtresse de l'Envie ; Asmodée, la maîtresse de la Luxure ; Lucifer, le seigneur de l'Orgueil ; Mammon, la maîtresse de l'Avarice et Satan, le seigneur de la Colère.

La jeune Reine leva les yeux vers son interlocuteur, visiblement intrigué. Si les Enfers avaient plusieurs maîtres pourquoi était-elle devenue Reine ? Asmodée se mit à miauler à nouveau, comme heureuse d'écouter son histoire :

- En créant les Enfers, un pacte fut conclu. Pour maintenir l'équilibre sur le monde des Humains ; se trouvant entre l'Eden et les Enfers, le risque était qu'ils soient écrasés par leur force ; il fallait qu'une force égale aux deux mondes soit active au centre même de la Terre. Satan se vit alors confier le pouvoir de ses frères et sœurs pour mener face à Dieu une lutte infinie au cœur du monde des Humains. Se voyant priver de leur pouvoir, les six autres créateurs prirent une autre forme pour veiller sur leur monde.

Amélia observa Asmodée. Le petit félin s'était mis à ronronner paisiblement en battant l'air avec sa queue. Elle savait qu'Ozrins captait ses pensées, elle n'avait donc pas besoin de se tourner vers lui pour lui faire comprendre qu'elle avait une autre question :

- Moi ? Oui, avant toi, c'est moi qui dirigeai les Enfers. Mais mon boulot est de prendre des Âmes, donc je passe plus de temps chez les Humains ! Il faut donc que quelqu'un d'autre veille sur les Enfers ! Je suis un immortel ; créé par les sept créateurs pour veiller sur la fabrique...

Avez elle se tourna vers lui en sentant son hésitation :

- Tout comme ton cher Archange, Gabriel !

La jeune fille ne savait pas trop si il la taquinait ou s'il repensait aux divers combats qu'il avait eus contre lui. Cet homme était si mystérieux elle n'arrivait pas à distinguer un sourire nostalgique d'un sourire moqueur en ce moment précis.

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