(La Faux)


       Elle ouvrit les yeux calmement, elle avait dû s'endormir. Saiko la tenait toujours dans ses bras. Elle leva la tête ; son sourire n'avait pas quitté son visage. Observant les alentours, elle remarqua de silhouettes à leurs côtés. Broh était assis près d'eux et Ozrins se tenait droit, de l'autre côté, et observa la jeune fille de haut :

- Bien dormi ? Sourit-il d'un air narquois.

Amélia bondit hors des bras de l'Ange Noir et se tint à bonne distance du Maître de la Mort. Celui-ci eut un sourire moqueur avant de se tourner vers Saiko qui était resté assit :

- Je croyais que tu avais réussi à la calmer ?

- Tout allait bien avant que vous n'arriviez !

Ozrins se mit à rire, et se tourna vers la jeune fille. Il tendit un bras devant lui. Une colonne de fumée apparut à l'horizontale sous sa paume et se dissipa pour laisser place à une grande faux. Le long manche rouge sang avait un aspect organique qui semblait être déchiré de l'intérieur par la longue lame noire. Un énorme œil rouge flamboyant trônait sur le haut du manche, au niveau de la lame, et scrutaient tous les alentours avec rapidité.

Le Grand Ange Noir s'agenouilla devant Amélia et lui présenta l'arme. L'œil hyperactif se figea brusquement sur elle :

- Voici votre arme chère Reine !

Elle ne bougeait pas. Stressé par le regard oppressant de l'arme et perdu par toutes ces courbettes :

- Tu ferais mieux de te résigner et prendre cette faux. Tu ne reverras jamais l'Éden... Ni même Gabriel !

De nouvelles larmes couleur sur ses jours alors qu'elle observait le long manche de l'arme. Elle n'avait plus la force de lutter. Trop faible pour se soulever contre l'Ange de la Mort, elle mit une main au-dessus de l'arme :

- Accepter cette faux, c'est accepté le rôle de dirigeant des Enfers ! C'est un pacte avec Satan que vous passez en faisant cela ! L'avertit Saiko.

Ozrins lui jeta un regard froid :

- N'essaye pas de l'en dissuader !

- Là n'est pas mon intention ! Sourit-il

L'Ange de la Mort se tourna vers la jeune fille. Elle observa les reflets métalliques de la lame noire. Elle semblait plongée dans ses pensées. Ozrins de la pressa pas. Amélia recula légèrement sa main et leva les yeux vers Saiko, comme pour obtenir du soutien. Mais elle n'y trouva que du réconfort. Elle n'arrivait pas à se décider. L'œil ne la quittait pas, comme s'il la reconnaissait.

Amélia inspira profondément et approcha sa main du manche. La Faux se mit à siffler. L'Ange sentit le doux contact de l'arme sur sa peau, elle en frissonna. Brusquement, la Faux s'illumina d'une vive lumière argentée. La jeune fille fit un bond en arrière et lâcha prise. L'arme perdit de sa luminosité et la jeune fille remarqua que l'œil s'était mis à tourner sur lui-même, comme sonné. L'Ange n'avait pas la force de s'opposer à ce destin qui lui étaie durement imposé ; mais elle n'avait pas non plus le courage de trahir l'Eden et Gabriel.

La Faux se mit à couiner, comme si elle réclamait la main de la jeune fille. Celle-ci s'attrapa les épaules et se recroquevilla sur elle-même, sans quitter l'arme des yeux. Broh se leva brusquement et marcha jusqu'à la jeune femme. Il l'observa d'un regard hésitant puis assis près d'elle :

- Vous feriez une bien belle reine ! Annonça-t-il timidement.

Amélia rougit, gêné. Elle observa de nouveau la Faux, qui sifflait nerveusement. Elle secoua la tête et se mit à courir vers la sortie. Aucun des trois hommes de la retint.

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