(L'autre Reine)
Arrivée au sommet, les deux anges s'inclinèrent devant une grande silhouette noire qui leur tournait le dos. Amélia failli ne pas reconnaître Ozrins à cause de l'énorme rouleau qui était accroché au niveau de ses reins. Le Grand Ange de la Mort se retourna avec un étrange sourire sadique :
- C'est qui le sac d'os ?
Il tenait dans sa main une étrange lance à l'aspect squelettique. Il la leva vers Broh. Brusquement, Amélia s'interposa entre les deux hommes, sans trop comprendre pourquoi. Ayant déjà pris son élan, Ozrins tenta de freiner son attaque. La lance s'écrase au sol, frôlant de peu la chevelure dorée de la jeune fille. Celle-ci fronça les sourcils et voulu rendre son regard menaçant, face au visage d'Ozrins qui se trouvait bien trop près du sien. Ce dernier plongea alors ses yeux noirs dans ceux de l'Ange Déchu en souriant :
- Ne joue pas ça, tu es déjà perdante !
Elle déglutit en observant le tourbillon de noirceur à qu'il aspirait loin, loin de ces Enfers, loin de tout ; loin de Gabriel. Elle baissa la tête. Ozrins se redressa en souriant. Il foudroya Broh d'un air amusé. Il y avait dans son regard une impression de vengeance personnelle.
L'Ange de la Mort présenta son bras à la jeune fille d'un air malicieux :
- Si la princesse veut bien me suivre !
Amélia eut comme une impression de déjà vu, cet homme entendait-il vraiment tout ?
- Non, uniquement ce que tu penses !
La jeune fille leva vers lui de grands yeux étonnés :
- Hum... Tu ne sais pas que pouvait parler dans nos têtes ? Tu es télépathe, ravit de te l'apprendre !
L'Ange Déchu ne savait plus où se mettre, depuis le début il entendait ses pensées ! ?
- En fait je les entends que depuis le réveil de ton autre toi !
La jeune fille se concentra sur l'étrange sensation qu'elle sentait s'échapper par s'étend. Brusquement elle sentit son crâne s'alléger. La calme paisible s'installa dans sa tête et elle ne put retenir un soupir de soulagement.
Le Maître des Ange Noir passa une main autour de ses épaules et l'entraîna avec lui, laissant les deux hommes seuls. De l'autre côté de la pièce, séparés par un mur percé d'une mince ouverture, Ozrins arrêta devant le mur du fond. Celui-ci était couvert d'armes en tout genre. Ça allait du couteau lancé au bazooka. La jeune fille se sentait mal face à tant d'outils de guerre, comme si elle n'était pas à sa place. Et pourtant, quelque chose au fond d'elle voyait s'étaler sous ses yeux des centaines d'amis !
- Voilà ta nouvelle salle d'armes, je te donne tous mes jouets ! Choisi ce que tu veux. Tu possèdes déjà la Faux, mais c'est toujours mieux d'avoir plusieurs moyens de se défendre.
Amélia vagabonda le long du mur en promenant son regard sur les lames et les colts qui brillaient dans leur éclat menaçant. Elle s'arrêta devant un petit objet. Elle reste à fixer le pentacle noir qui débordait d'un petit cercle de la même couleur. Les bars et les tranchants, sans aucunes armes de jet :
- Tu n'es pas Reine pour rien ! C'est une arme de précision ! Tu peux même lui donner la taille que tu veux !
Elle se tourna vers Amélia. Celle-ci lui jette un regard espiègle, célèbre et tirant un demi sourire malicieux. Ozrins ouvrit de grands yeux, étonné de ne plus voir dans le regard gris de la jeune fille ce petit air fragile qui la rendait si adorable :
- Depuis quand tu es là toi ? !
Amélia ouvrait ses lèvres sur un large sourire moqueur son regard désinvolte inspirant un sentiment d'infériorité pour ceux qui le croisaient. Le Grand Ange Noir fit une moue vexée :
- Quoi ? Moi aussi je peux faire peur, regarde !
Il ouvrit sa main et un nuage de fumée s'enroule autour de ses doigts, laissant apparaître un masque en forme de crâne. Il l'enfila et planta sa tête devant celle de la jeune reine :
- Bouh !
Amélia prit le petit pentacle noir dans sa main et fit quelques pas pour s'éloigner d'Ozrins qui n'avait pas bougé. Arrivé à quelques mètres de distance, elle se retourna rapidement et envoya le projectile noir se fracasser contre le masque osseux qui se brisa en deux. Les fragments de crâner le pentacle tombèrent sur le sol, dévoilant la moue forcée d'Ozrins :
- Mais tu lui en veux, à mon masque, ou quoi ?
La jeune elle se mit à rire. Il ne ressemblait en rien à son petit rire timide habituel. Celui-ci était plus moqueur, plus assurée. Ozrins claqua des doigts et les débris de son masque partirent en fumée. Il voulut se pencher pour ramasser la petite arme de jet, quand celle-ci se transformant poussières étoilées sous ses doigts. Il leva la tête vers Amélia qui faisait tourner un petit cercle noir percé d'un pentacle autour de son bois :
- Eh ! Tu ne me laisses même pas le plaisir de t'expliquer le système des invocations ? Depuis quand on apprend les choses par soi-même ici ? !
Du bout des doigts, elle effleura le bijou noir qui pendait à sa corde. Sa petite dame se dissipa dans un écran de poussières brillantes. La jeune fille sourit d'un air absent avant d'arpenter de nouveau la ligne d'armes. Cette seconde facette d'elle-même semblait encore instable, comme si elle ne s'était pas totalement réveillée. Elle s'arrêta de nouveau devant une longue lame en forme de demi-lune, aussi grise que ses yeux. Deux poignées recouvertes de velours rouge permettaient de manier l'arme au niveau de l'arc de cercle. Comme attiré, Amélia tendit la main et l'effleura. Soudain, la lame se mit à briller, et un long ruban rouge flamboyant s'extirpa d'une des poignées et flotta gracieusement autour de l'arme :
- Ah ! C'est beau quand la lame fait de nouveau son propriétaire... Soupira Ozrins d'un air nostalgique.
Il posa sa main sur l'épaule d'Amélia :
- Bon, puisque tu es là, toi, tu vas pouvoir faire bonne impression devant tes sujets !
La jeune fille baissa la tête et se mit à cligner rapidement des yeux, comme pour chasser de poussières. Lentement, elle leva ses grands yeux timides sur l'Ange de la Mort :
- Eh, non ! C'est de la triche ! Tu n'as pas le droit de partir quand j'ai besoin de toi. Et encore moins sans dire au revoir.
Il soupira, mais d'un autre côté l'esprit désinvolte de la nouvelle Reine collait parfaitement à son rôle. Et même s'il ne l'avait vu que brièvement et encore un peu endormi ; il sentait que cette seconde personnalité allait lui plaire.
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