(D'effrayant parents)


Les deux seigneurs infernaux traversèrent la vaste salle où couraient par-ci, par-là, des araignées et d'autres petites créatures qu'Amélia n'arrivait pas à identifier. Un arachnide de la taille d'un poing frôla la cheville de la jeune fille. Celle-ci retint un cri effrayé en s'agrippant aux épaules d'Ozrins :

- Si tu as peur des araignées, ne regarde pas en haut !

Piquée d'une curiosité intense, elle leva la tête. Un énorme trou couvert de toile gigantesque perçait le plafond. Des milliers d'yeux rouges perçaient la noirceur de la trouée. Deux gigantesques araignées, presque aussi haute que Belphégor, s'il avait été debout, en sortir. Elles avançaient vite et avec un silence affolant. Chacune d'entre elles engouffrèrent dans d'autres trous situés plus loin. Amélia sentait qu'elles n'étaient pas seulement deux, et sûrement pas les plus grosses. Elle pouvait presque entendre le souffle de la monstruosité habitant ce trou qui aurait pu faire passer quatre éléphants en même temps. La jeune reine écarquilla de grands yeux. Au moment où une troisième araignée sortit de la crevasse principale ; la jeune fille se mit à hurler. Elle saisit le long manteau noir d'Ozrins et se blotti contre lui.

Celui-ci poussa un grand rire forcé qui se voulait machiavélique :

- Je suis diabolique ! S'écria-t-il d'une voix triomphale.

Il sentit la main de la jeune fille lui tapoter l'épaule. Il tourna la tête et se retrouva nez à nez avec une grosse mygale toute poilue, de la taille d'une main ; et dont les yeux rouges et globules observait le Maître de la Mort avec une subtile lueur affamée. Ozrins fit un bond en arrière et s'emmêla les jambes dans son manteau. Amélia, l'araignée dans la main, se mit à rire :

- Mais tu es folle ! Tu ne sais donc pas qu'elles sont venimeuses ces saloperies ? !

La jeune reine, amusé par sa petite vengeance, se mit à rire de plus belle. Un rire doux et apaisant. Ozrins resta muet devant elle. Il l'observa caresser le petit dos de l'araignée qui semblait se frotter contre sa main avec plaisir. Il secoua la tête nouvelle fois, cette fille n'était pas un ange pour rien ! Et se redressa et épousseta son manteau :

- Décidément, tu es aimée des créateurs ! C'est bien, ils te reconnaissent comme l'une des leurs. Ce que tu tiens dans la main est l'une des filles de Mammon, la maîtresse de l'Avarice. Appelé également la mère des araignées. C'est ta cousine en fait, cette araignée, et elles le sont toutes d'ailleurs.

Amélia reposa sa cousine par terre et la laissa s'enfuir vers le nid, qui surplombait la salle, dans le plafond. Elle leva de nouveau la tête ; le souffle qu'elle entendait était donc celui de Mammon :

- Si tu as de la chance, peut-être qu'elle te montrera sa salle au trésor. À ton avis, pourquoi les araignées entre-t-elle dans les maisons ?

Amélia observa Ozrins d'un air las. Elle n'était jamais descendue dans le monde des Humains, comment pourrait-elle savoir ?

- Elles volent les bijoux et l'or, puis le rapportent à leur mère. Mais je te conseil de l'éviter, Mammon fait partie de ceux qui ont tenté de s'opposer à Satan !

Il y avait donc une faille dans la suprématie des Enfers ? Amélia ne savait pas trop si elle devait se sentir rassurée ou non que la petite araignée l'ait appréciée.

Ozrins invita, de nouveau, la reine à le suivre jusqu'à l'immense percée qui donnait vu sur la quasi-totalité des enfers. Le Maître de la Mort prit la main de sa Reine :

- Tu as déjà rencontré deux créateurs, et je t'ai brièvement parlé d'une troisième. Je vais à présent te montrer un quatrième, qu'il ne vaut mieux voir qu'une seule fois dans sa vie ! Annonçait-il d'un air mystérieux

Amélia commençait à avoir peur :

- Ne t'en fais pas, il n'est pas méchant la seule chose dont tu dois te méfier, c'est ses mouche ! N'en tue surtout pas !

Elle se sentait un peu perdue...Allait-elle voir une mouche géante en guise de créateurs ? À peine eu-elle le temps de se poser cette questions, qu'Ozrins la saisie par la taille et la colla contre lui. Instinctivement, elle plongea ses yeux dans ceux du Maître Noir :

- Prête pour une petite descente ? Je te conseille de ne pas me quitter des yeux !

Amélia sentit alors leurs deux corps basculés dans le vide. Elle voulut se débattre et hurler, mais tout son être était aspiré par le regard de la Mort. Elle ne sentait plus son corps, ni même la sensation de tomber. Elle ne voyait plus que l'immense noirceur de ses yeux qui l'entraînait petit à petit loin de son corps.

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