(Acharnement)


       Gabriel et les autres anges avaient presque fini de décimer l'invasion de chiens noirs, quant une nouvelle vague de ces monstres jaillir de la crevasse. L'Archange ne devait pas abandonner, ils étaient tous à bout de force, mais aucun renfort n'était encore arrivé. Bientôt, ils allaient être submergé. Mais Gabriel ne pouvait se permettre d'utiliser ses pouvoirs, il risquerait d'endommager le portail du Passage. Il envoya valser un chien noir supplémentaire d'un unique coup de poing armé de sa série d'anneau.

Brusquement, tous les monstres stoppèrent le combat et se tournèrent vers le pied du grand escalier. Intrigué, Gabriel se tourna vers l'étrange masse sombre qui s'écroulait sur le long tapis, tel une montagne d'encre noire boueuse. Il perçut comme une forme se détaché de la masse. Brusquement, l'étrange forme noir implosa et s'évapora dans l'air, relâchant le corps inerte d'Amélia qui s'effondra au sol.

L'Archange se précipita sur elle. Les chiens noirs baissèrent la tête et les oreilles en gémissant. Comme si la masse noire leur avait ordonné quelque chose. Ils firent tous demi-tour et plongèrent dans la crevasse qui se referma subitement derrière eux. Gabriel resta sans voix, se demandant pourquoi ils avaient abandonnée.

Amélia se mit à tousser brutalement comme si elle venait d'échapper à la noyade. L'Archange l'aida à s'asseoir et la soutenu par le dos. Elle s'agrippa de toutes ses forces à la cuirasse de son bien-aimé en tremblant. Il l'inspecta sous tous les aspects, elle semblait intacte. Pourtant la jeune fille se contorsionnait dans tous les sens pour saisir son épaule droite. Gabriel souleva doucement le pan de tissus blanc qui recouvrait l'épaule de l'ange. Une trace rouge, nette comme un coup de pinceau, était dessinée sur sa peau. Amélia avait le visage convulsé par la douleur. Curieux, l'Archange effleura l'étrange marque du bout des doigts. La trace était légèrement bombée, et on pouvait sentir le sang gonfler d'avantage la peau.

La jeune fille se mit à gémir et se contracta brutalement, saisissant son épaule avec force. De longue traînée de sang s'échappèrent de sa main et coulèrent le long de son bras. Gabriel s'empressa de retirer la main d'Amélia. La trace rouge avait laissé place à une profonde entaille. In filet de vapeur noire s'extirpa d'entre les chairs et s'évapora dans l'air.

Les anges qui s'étaient massées autour d'elle reculèrent de plusieurs pas. La jeune fille s'affola en observant sa longue robe blanche se tâcher de rouge écarlate. Elle sentit comme un pincement au cœur même de la plaie. Cinq gouttes de sangs jaillir hors de la blessure et se catapultèrent vers le sol, délimitant un cercle invisible autour d'elle. De longue ligne rouge flamboyante apparurent sous les jambes d'Amélia et relièrent une à une les gouttes de sang, formant un gigantesque pentagramme qui entourait l'ange trônant au centre du symbole.

L'Archange prit Amélia dans ses bras et se précipita hors du cercle. Il la déposa au sol sans quitter la marque rouge des yeux. Peu à peu, celui-ci s'estompa jusqu'à avoir totalement disparut. Gabriel baissa les yeux vers la jeune fille, tétanisée, qui s'était mise à pleurer :

- C'est finit, mon cœur ! Tout va bien.

Elle leva son visage rougit de larme vers lui. Les grands yeux gris argenté, piqueté de bleu, de l'ange s'adoucirent. Elle sourit et approcha son visage de celui de Gabriel. Elle ne se sentait bien qu'au près de lui, sa seule présence lui réchauffait le cœur. L'Archange saisit délicatement les joues mouillées de larmes de la jeune femme.

Un craquement brisa le silence.

Gabriel sentit le visage d'Amélia lui échapper des mains.

Un hurlement retentit.

Un gouffre sans fin venait de fissurer le sol, entraînant la jeune fille dans son obscur abysse tinté de rouge et de noir. Amélia tendait ses bras vers la silhouette de Gabriel comme si elle pouvait encore l'atteindre. Mais il était trop tard. Sous le flot de larme qui embrumait ses yeux, elle apercevait la fissure se refermer à mesure qu'elle tombait dans ce gouffre de terreur.

Les plumes de ses ailes se détachaient au fur et à mesure qu'elle prenait de la vitesse. Elle manquait d'air et n'arrivait plus à crier. La douleur de ses ailes, se détériorant peu à peu, lui arracha un nouveau flot de larmes. Elle voulut saisir les parois de roches rougeâtres qui l'entouraient. Mais au moment même où ses doigts touchèrent la pierre, ils se mirent à dégager une sorte de fumée noire, comme s'ils prenaient feu. Amélia retira vivement sa main, et la fumée disparut.

Elle ne pouvait plus respirer. Elle se saisit la gorge comme pour retirer la pression qui lui coupait le souffle. Elle voulait hurler, appeler Gabriel, mais aucun son ne sortait de sa bouche. Elle ne pouvait que pleurer et se laisser aspirer par la noirceur du gouffre. Bientôt, la Conscience quitta son corps, lui laissant tout juste le temps d'apercevoir une étrange ombre sortir du mur et se diriger vers elle. Une ombre masqué d'un crâne à demi détruit, laissant apparaître la profondeur infinie de la mort au travers d'un œil noir.

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