Je me réveille lorsque je sens une main effleurer mon front, glissant une mèche de mes cheveux entre ses doigts. J'ouvre les yeux, papillonnant doucement des paupières et tombe sur le regard noir de Théodore. Je frotte mes yeux de mes poings en essayant de rétablir entièrement ma vue. Tiens je devrais porter plus souvent mes lunettes.

Puis soudain je remarque que j'ai la tête sur ses genoux, allongé sur le canapé et je me stop. Attendez, attendez, je me suis endormi sur les genoux de Stella, et ça c'est pas Stella.

-T : Tu prenais toute la place sur le canapé et je voulais regarder la télé alors soit je prenais ta tête sur mes genoux, soit je te jetais au sol, dans ma grande bonté j'ai choisi la première option.

Je me relève presque immédiatement, fermant les yeux car je me suis relevé trop vite.

-T : Enfin ma grande bonté,

Stella m'aurait tué si j'avais égratigné son petit bébé.

-M : oh mais ta gueule.

-T : J'aurais dut te jeter par la fenêtre.

Personne ne lui a jamais appris à fermer sa gueule quand une personne vient juste de se réveiller ?

Je vais l'étriper je pense.

-T : Non mais tu-

Avant qu'il ne puisse continuer à s'enfoncer et que je ne finisse par le tuer, je pose mon doigt sur ses lèvres.

-M : Ferme.la.

Ensuite, je me lève du canapé, sous son regard choqué et indigné et sous le rire grave de Xavier que j'entends derrière moi, devant moi j'ai une Stella morte de rire.

-S : Théodore j'ai oublié de te dire que certains matins Charlie est très ..

-X : y'a pas de mots c'est un comportement charliest

-M : Je vous emmerde bande de macaque périmés.

Ils éclatent encore plus de rire et je m'attable pour mon petit déjeuner avant de poser la tête sur la table épuisé. Une ampoule de vitamine se présente face à moi, j'essaie de l'attraper mais elle recule. Fronçant les sourcils je relève le regard vers la personne qui tient l'ampoule.

-T : excuse toi

-M : tu peux toujours rêver.

-T : fais pas l'enfant.

-M : c'est toi qui fais l'enfant !

-T : excuse toi.

-M : fais toi cuire un uf en enfer

Il soupire et range l'ampoule dans sa poche, je range mes affaires de petit déjeuner avant de m'asseoir à côté de lui. Quelque temps s'écoule ou nous regardons tous un film, enfin une série ; Grey's anatomy. Lorsqu'il est concentré dans l'émission face à lui, je glisse doucement ma main sur sa cuisse et avant qu'il ne puisse réagir j'attrape l'ampoule, casse le bout et avale le liquide.

J'observe son visage totalement surpris.

-T : Qu-

Me penchant je lui chuchote un léger " tu vois que je ne suis pas si prévisible "

Je le vois froncer les sourcils, avant d'éclater de rire. Ne sachant pas ce qui est si drôle, et honnêtement en ayant clairement rien à foutre, je me repose sur le canapé finissant de regarder l'épisode en cours. Grey's Anatomy est définitivement une série géniale ! En plus d'aborder le sujet de l'homosexualité, la médecine, drogue, adoption et tout plein d'autre sujet intéressant maintenant ils évoquent la transidentité. Je pense que je vais vouer un culte à ..

Merde j'ai oublier son nom.

-M : Stellaaaaaaaa ?

Détournant même pas le regard, elle marmonne quelque chose signifiant qu'elle daigne quand même m'écouter.

-M : La déesse vivante ayant créé cette série c'est qui déjà ?

-S : Je sais pas je retiens pas les noms.

-X : Honda truc ?

-T : Shonda Rimes, bande d'incultes.

AAAttendez, il connaît Hunger Games, Sublime créature et Grey's Anatomy ? Manque plus que Harry Potter et c'est un homme à marier.

La matinée et le début d'après- midi passe sans que l'un de nous ne remarque quoi que ce soit.

Puis aux environs de 14h lorsque le ventre de Xavier grogne, on se tourne tous vers lui en un coup. Il rigole.

-X : Je pense que nous devrions manger. Et je ne dis absolument pas ça car je meurs de fin nooon pas du tout.

-S : et si on cuisinait tous ensemble ? Ce serait une activité plutôt amusante vous ne pensez pas ?

-T : Mmm on se répartit les tâches ? Un groupe fait le plat, un autre fait le dessert ?

-X & S : Plat !

-M : Ah non ! Je refuse de devoir faire de la pâtisserie avec ce truc !

-T : Dites moi que ce n'est pas moi qu'il traite de " truc " ?

-X : je crois bien que si.

Il se tourne vers moi , et par instinct de survie je glisse à l'autre bout du canapé. Je tiens à ma vie moi ! Et au vue de son regard il pense de plus en plus à me jeter par la fenêtre. Faudra que je pense à faire une introspection pour réfléchir au pourquoi j'inspire les envies de meurtres aux gens que je côtoie. Le problème viens peut être de moi ?

-S : Je propose quelque chose, on prépare mais sans dire à l'autre groupe ce que l'on prépare !

-X : parfait ! Et du coup si il manque un ingrédient c'est le groupe qui prépare qui part acheté ?

-T : ça me va moi !

On se sépare donc ils partent dans la cuisine et commencent à y réfléchir sans nous.

-T : tu sais quoi ?

-M : honnêtement ? Rien, je me tiens le plus loin possible loin des fourneaux la dernière fois en date j'ai faillis me faire sauter car je ne sais pas utiliser le gaz.

J'ai dis ça nonchalamment et je le vois ce pincer l'arrêt du nez, bah quoi ?

-T : Bordel tu es une plaie.

-M : merci de la comparaison

-T : une plaie purulente qui au plus on l'a soigné au plus elle s'infecte.

-M : c'est que tu connais pas le principe de " désinfectant " alors.

Vraiment, vu comment il me regarde je crois qu'il va finir par m'exploser le nez contre le plan de travail, mon pauvre et merveilleux nez !

-T : on fera un gâteau au chocolat, simple, efficace.

-M : chocolat fondant avec un léger goût de banane derrière ?

-T : tu as cru que j'étais pâtissier ?

-M : Rho tu es nul hein

J'évite de peu sa claque derrière la tête, par contre je me prends de plein fouet le sol.

-M : Aie

il soupire pendant que je gémis de douleur, ça fait mal ce truc !

-T : relève toi veux tu ?

-M : seulement si on fait un gâteau au chocolat fondant avec un arrière goût de banane !

-T : Qu'ai-je fais au bon dieu pour me retrouver en groupe avec un gamin aussi têtu et bornes que toi ?

-M : tu as niqué sa sur ?

-T : ton vocabulaire jeune homme !

-M : tu as copulé avec la gente féminine qui est sortit du même orifice que lui ?

Il soupire déprimé, et moi je souris fier de moi. Pendant que Stella et Xavier sortent de la cuisine et partent enfiler leurs manteaux.

-S : ils nous manquent quelques ingrédients, on revient.

-X : Pas de bêtises les enfants !

-T : parle pour le nain.

Je leur fais un coucou, avant de réagir.

-M : Hey ! Je ne suis pas nain.

-T : putain tu es long à la détente.

-M : Blablabla. Allez bouge ton cul le vieux !

Je me lève rapidement avant qu'il ne se décide à passer à l'action et pars vers la cuisine suivit de prêt.

-T : On commence par vérifier si on a tout ce dont on a besoin?

-M : Je vérifie !

Me ballade un instant dans la cuisine, puis brandit une tablette de chocolat pâtissier et le panier avec les bananes.

-M : Y'a tout !

-T : attend, Charlie. On as pas besoin que de chocolat et de banane !

-M : hum de la farine ? Des ufs ?

-T : Prend mon téléphone sur la table.

Je l'attrape et lui tend, il pose son doigt sur le lecteur d'empreinte puis sort de la farine, sucre, oeufs et beurre.

-T : Va voir sur marmiton on va regarder la recette okay ?

-M : D'accord.

J'ouvre donc Google, fait la recherche puis pose le téléphone face à nous contre un mixer rouge.

-M : 3 bananes, 120 g de farine, 150g de sucre, 3 ufs et 1 poignée de chocolat.

-T : je vais faire fondre le beurre à feu doux, toi tu beurré le plat puis tu coupera les bananes en dé okay ?

j'hoche la tête, c'est judicieux de ne pas me laisser le feu entre les mains.

J'attrape donc le grand moule rond, je commence a le beurré, montre à Théo et il acquiesce lorsqu'il y en a assez puis j'attrape les trois bananes enlève leurs peau et les couper en dé manquant deux fois de me découper le doigts aussi ce qui a fait râler Théodore. Une fois fait, je mets tout ça dans un bol et me tourne vers Théo.

-T : tu sais séparer le blanc et le jaune des ufs ?

-M : euh..non ?

-T : pas grave je vais t'apprendre.

Étonnement il ne se fout pas de moi, les minutes qui suivent sont sous son regard attentif, il a commençais par me montrer l'exemple puis après quelques essais j'ai réussi ! J'étais hyper fier de moi, et je pense que lui aussi.

Après ça on as mit les jaunes et le sucre dans le batteur électrique, jusqu'à ce que ça blanchissent et j'ai ajouter le beurre fondu en faisant attention à ne pas mettre le dépôt blanc au fond de la casserole.

-T : maintenant il faut fouetter ! Enlève moi ma montre s'il te plait je commence à en avoir partout.

En effet, il avait déjà commencé à fouetter les blancs en neige en les incorporant à la pâte peu à peu avec une pincée de sel mais ça montre commencer à faire partie du gâteau. Avec un léger rire, je défait lentement sa montre puis la retiens, et me stoppa.

Qu'est-.. qu'est ce que sais ?!

Je le sentit se tendre à côté de moi, mais je n'y prête pas attention, trop occupé à fixer cette marque, passant mon doigt dessus distraitement ,il retire alors violemment son poignet.

-M : C'est quoi ?!

il m'ignore en versant votre préparation pendant que je mets les dés de banane et le carré de chocolat. Ensuite il fait cuire 40 min à 180°c thermostat 6. Et il s'appuie contre un meuble de la cuisine en fixant le sol, me postant face à lui bras croisés je répète ma question. Sans me répondre il attrapé ma main et me montre le chiffre "45"

-T : C'est le décompte de quoi ?

-M : Mes exams je te l'ai dit !

-T : Alors c'est mon chat.

On se fixe un long moment dans les yeux, un éclat de colère pour chacun, jusqu'à ce que Stella et Xavier rentrent dans la cuisine avec un sac de course.

-X : Je te l'avais dit Stella qu'ils finiraient par se disputer.

-S : D'après toi c'est a cause de la patience de Théodore ou les talents culinaires de Charlie ?

-T : Ses talents culinaires ? Il en as pas, c'est désolant ! Plus jamais je cuisine avec lui.

Je détourne le regard, je pensais qu'on avait passé un bon moment.. je termine de ranger pendant que Stella et Xavier rigolent puis je sors sur le balcon les ignorants.

Après quelque minutes, j'entend Xavier virer Théodore de la cuisine pour qu'ils puissent à leurs tours préparer leurs plats, il vient donc vers moi et une cigarette apparaît devant mon nez.

-T : Tu fumes ?

Je souris légèrement en secouant la tête, il l'allume et me l'a tend. Je tire une taffe avec un léger soupir de " bien être " puis lui tend et il tire à son tour une taffe. J'avise une marque de poussière blanche sur le coin de son nez. Et la un ancien film que j'avais vu avec mon père me revient, entre les multiples films d'horreurs on avait regardé un film sur un cartel de drogue alors sans même m'en rendre compte un " c'est de la drogue ?" Sorte de ma bouche, et il me fixe sérieusement.

-T : oui.

Je fronce les sourcils, essuie d'un doigt et lèche.

-M : Non c'est de la farine.

Je le vois me fixer avec de grand yeux, bah quoi ?

-T : et si ça avait été de la drogue ?!

-M : Bah ça n'aurait pas eut le goût de la farine ?

Il me fixe totalement désabusé, tiens je reconnais cette expression. J'attrape la cigarette et tire une taffe et il se penche légèrement pour être à ma hauteur , mon futur torticolis lui en remercie. Maintenant son visage est face au miens pendant que je suis appuyé sur la barrière lui face à moi. Il me fixe dans les yeux, je fais de même, et dépose doucement la cigarette entre ses lèvres, les effleurant sans même m'en rendre compte, un éclat passe dans son regard, éclat que je suis incapable de définir. Je ne sais pas combien de temps on reste comme ça, mais lorsque Stella cri " a table " la cigarette est finie depuis longtemps et ses lèvres me paraissent de plus en plus tentantes. Ce cri me réveille et je glisse en dessous de son bras me précipitant dans le salon. Fuyant, encore une fois.

Une fois arrivés devant la table, j'ouvre de grands yeux heureux.

-T & C : DES P TES CARBO !

Je me tourne vers Théodore qui était partit sortir le gâteau du four après ses 40 minutes de cuisson.

-T : Tu aimes aussi les pâtes au carbo ?!

-M : c'est mon plat préféré !

-T : Moi aussi !

On se tourne vers les deux tourtereaux qui nous fixent.

-X : Oui c'est bien entendu fait exprès, allez asseyez vous.

On s'assied donc côte à côte face à Stel' et Xa' puis on déguste les pâtes qui à mon humble avis pas du tout objectif était délicieuse ! Ils avaient même pris du parmesan mon dieu je vais les épouser !

Le gâteau fut un succès, au contraire que ce que penser Xavier, lui quoi croyais que nos disputes auraient eu le don de nous faire rater le gâteau il a été réussi, le chocolat était fondant à souhait et le mélange avec la banane ne faisait pas de trop, pour reprendre les mots de Stella " c'était une idée génial ". Ça a fait râler Théodore mais moi j'étais aux anges. Oui j'étais, car maintenant Théodore a reçu un appel et il est sur le balcon soucieux.

-X : Ça doit être sa mère.

-M : pourquoi ça ?

-S : son père était en voyage d'affaires.

Au même moment, le principal concerné revient du balcon rassemblant au passage ses affaires.

-T : je suis désolé je dois rentrer tout de suite, mon père est rentré et ma mère exige une " réunion familiale " on se voit à la fac Xavier ! Prends soin de toi Stella.

Et il repart rapidement vers l'extérieur, fixant la porte la bouche à demi ouverte je m'exclame un " et moi!" Mais il est déjà sorti.

Je sort donc en courant et dévale les escaliers à sa suite, étant arrêté sûrement car il a entendu la porte claquer je me le prend de plein fouet et retombe sur les marchés.

-M : Aie

Il soupire et se tourne vers moi avant de me remettre sur pied.

-T : Je t'emmène pas avec moi gamin, pas la peine de me suivre.

-M : tu m'as pas dit au revoir !

-T : je suis pressé !

-M : D'accord.

Je fais demi-tour et remonte les escaliers quand je sens une main tenir mon poignet et me puis un souffle dans mon oreille et un murmure grave.

-T : Tu as encore fuit gamin.

Puis avant même que je n'ai le temps de comprendre il est déjà redescendu. Je soupire et m'assieds sur la marche contre le mur. Il a raison j'ai fui.. mais ça ne lui donne pas le droit de partir sans dire au revoir ! Et puis pourquoi je veux qu'il dise au revoir j'en ai rien a foutre ! Il est énervant ! Narcissique imbus de lui-même, chiant et énervant !

Vraiment, cette petite voix ferait parfois mieux de se taire.