Jour 35 : Bon Hunger Games

Au vue du nombre d'heures de sommeil que j'ai eu auprès de Théodore comme je m'y attendais, la nuit fut longue et sans aucun soupçon de sommeil.Je me suis donc mis à travailler sur mes cours de la semaine, lu les chapitres qu'on va voir, fais des fiches de révision, lu les TP et réfléchis à ce qu'on fera et la conclusion. Puis avança dans les activités des différentes matières du tronc commun en mettant à jour toutes mes fiches de révision ou devoir. Ça me prit une bonne partie de la nuit, par la suite j'écrivis un chapitre de mon livre en écoutant de la musique. Lorsque le sommeil commence à se lever je referme mon ordinateur débranchez les écouteurs les branchant à mon téléphone. Envoyer un message de bonne journée à Théodore puis pars sur le rebord de ma fenêtre fumer ma cigarette matinale en observant le lever de soleil. Comme habituellement un passage sous la douche, médicaments, chiffre, m'habiller puis partir dans la chambre de ma sur, préparer ses vêtements, la réveiller en douceur, l'habiller, partir déjeuner puis nous asseoir sur le canapé devant les dessins animés. Une routine matinale que rien ne dérange.Par la suite je partit vers l'arrêt de bus, m'assis sur le banc glacial observa les passants. Encore une fois cette petite famille passe, étrangement ils me disent quelque chose. Oh ce sentiment doit venir du fait que je les ai vu la dernière fois.

Mon bus arrive je monte faisant taire la petite voix me disant de partir et me voilà parti vers le lycée. Une fois arrivé, je descend m'appuie au grillage et recommence mon observation de mon environnement. Aucun stress, aucune peur effleure mon corps. Je ne me sens ni bien ni mal. Une sorte de vide reposant et calme.

Enfin reposant et calme jusqu'à ce qu'une masse brune se pose juste devant moi. J'avais jamais remarqué qu'elle faisait ma taille, c'est étonnant. Elle est aussi petite que moi. Je retire mes écouteurs, les fourrant dans ma poche et plante mes yeux glacial dans les siens caramel.

-L : coucou ! Alors ? Bon week-end ?

Elle me demande ça avec son éternel sourire et ton enjouée. Désespérant.

-M : plutôt, et toi ? Non, laisse moi deviner. Tout était parfait ?

-L : plutôt ! On a regardé la vie d'Adèle avec mon père c'était bien malgré que c'était gênant.

Et voilà, une chose changeant ma routine. Avant j'avançais vers le lycée bercer par la mélodie d'une musique, maintenant c'est bercer par les histoires de ma camarades au yeux caramel.Elle me raconta son film, une lesbienne au cheveux bleu qui a séduit Adèle et le film raconte bah la vie d'Adèle, elle a tromper sa meuf a voulut la récupérer blablabla.Ça a l'air pas mal.

Une fois arrivés en svt on travailla sur les réflexes myotatiques, Lynda en profita pour poser des électrodes sur mon mollet et bien évidement me frapper avec le marteau relier à l'ordinateur pour enregistrer les réactions. Et elle n'y a pas été de main morte ! Je suis sûr que j'aurais un bleu, en plus des poils arrachés ! Cette diablesse rigole !Par la suite on a été en physique, cours concentré pour l'étude du cours, elle passe l'heure à me l'expliquer sûrement pour se faire pardonner. Ensuite on se sépara pendant qu'elle était partie manger, je rentre dans la salle de science vide, me connectant à l'ordinateur et commence à écrire bercer par du piano.Lorsque mon téléphone vibra, l'attrapant je souris face au message de Théodore.

T : {bonjour ! Je me suis réveillé en retard , du coup bah j'y vais pas }

M : {fainéant ! }

T : {on s'appelle pas tous Charlie à se réveiller à 5h du matin ! }

M : { je me suis pas réveiller à 5h Théo' }

T : {bah si tu m'as envoyer un message }

M : {réfléchis }

T : {tu as pas dormis ...}

M : {bravo Sherlock ! }

Je rigole l'imaginant clairement soupirer en secouant la tête. Je continue à écrire tout en discutant avec Théodore de mes cours de la matinée et des cours qu'il a raté. Heureusement pour lui Xavier lui donnera les cours. Oh et il a bien ri quand il a appris ma victimisation par Lynda. Ce n'est qu'un petit traître ! La sonnerie de 15h retentit et je soupire.

M : {bon a plus le fainéant ! J'ai philo}

T : {bon Hunger Games }

Je rigole en partant vers la salle, en passant "j'attrape" Lynda.

-L : hey ! Dis je te vois jamais à midi ?

-M : ouvre mieux les yeux ?

-L : blablabla tu es hilarant !

-M : je sais, je sais.

On rentre dans la salle et plan de classe l'impose je me retrouve seul derrière, ce qui n'est pas pour me déplaire. Alalalala je remercierais jamais assez mon nom de famille. Raïlic, merci a toi tu me permet de ne pas avoir à supporter un autre adolescents idiot et bourre de stéréotypes.Le cours comme tous les cours de philo malgré son côté intéressant m'ennuie fortement. Après quelque temps ma tête d'elle même tomba dans mes bras croisée et le bruit environnant des paroles du professeur, cliquetis des stylo, grattement de l'encre, respiration des élèves et froissement des vêtements s'accentua jusqu'à n'être plus qu'un silence. Silence s'y prenant qu'il en devenait assourdissant.

Je souris apaisée. Que j'aime ce silence. Je sursaute légèrement quand je sens une main sur mon épaule. Tournant la tête j'observe a qui appartient cette main et je suis surpris de voir Théodore. Que fait-il là ? Sa voix lointaine me parvient. " Viens, ton cour est fini depuis longtemps, rentrons " Comme un automate je me lève et je le suis, il attrape ma main et me souris en l'embrassant sous mes rougissements. Je détourne le regard sous son rire et observe l'environnement. Mes sourcils se fronce quand je remarque que les couloirs vert du lycée on laissé place au couloir blanc d'un hôpital.Je me tourne vers Théodore pour lui poser une question mais son visage doux et tendre laisse place à un sourire méchant. Je veux retirer ma main, mais il attrape mon poignet. Si bien que l'idée même de le retirer serait idiote.

T : tu dois rester. Pour le bien des recherches. Pense aux autres Charlie. Soit un homme, prends tes responsabilités.

Je tire fort sur mon bras, sa voix froide glaçant chaque muscle et chacun de mes nerfs. Je dois fuir.Il me tire violemment dans une salle et des médecins m'attrapent et m'attachent à un lit. Non ! Non ! Je ne veux pas ! Je me débat, hurle sous leurs visages malveillants et méchants. Laissez moi.L'un d'eux s'approche et me pique, je sens mes yeux se fermer.. non laissez moi..je veux pas mourir. La dernière chose que je vit fut les yeux noir de Théodore me fixant froidement.

Une main se pose sur mon épaule, je relève rapidement le regard et la première image que j'ai est Théodore, ma respiration se coupa et je recule dans ma chaise suppliant de me laisser partir. Et l'image de Théodore s'évapore en fumée laissant place à mon professeur de philosophie. Certains élèves qui étaient restés à la pose me fixaient avec étonnement il leurs demande de sortir. J'essaie tant bien que mal de reprendre ma respiration et mes esprits mais la salle ne cesse de se muer en chambre d'hôpital. Et il ne cesse de ressembler à Théodore. Je pose mes mains sur mes yeux, les frottant encore et encore. Essayant d'entendre autre chose que ce silence. Encore et toujours du silence. Puis une voix, j'ouvre rapidement les yeux sous la petite voix fluette qui a désobéi au prof en restant.Je fixe ses yeux caramel, si ressemblant à la réalité. Je m'y raccroche pendant qu'il répète en boucle que tout va bien. Je me raccroche à sa voix et peu à peu elle devient plus distincte, moins assourdie. Peu à peu l'environnement cesse de se muer et le professeur reprend l'apparence d'un homme dans la quarantaine au cheveux marron et au petite lunette ronde.

-L : Charlie ? Charlie ? C'est bon ? Ça va mieux ?

j'hochai doucement la tête encore hagard et me tournai vers le professeur.

-P : je *toussotement * je les ai appelé. Ils arrivent. Je ne savais pas quoi faire. J'ai fait sortir les élèves mais mademoiselle Gringe voulait absolument rester.

-M : Merci.. et ne vous en faite pas.

Ma voix est faible et entrecoupée, je déteste ça. Je déteste tout ça.

Le sentiment d'engourdissement se transforme peu à peu en colère et mes poings se servent. Le professeur recule en emportant une Lynda dans l'incompréhension avec lui. Il ne fait que suivre la procédure. Avant que je ne puisse laisser exploser ma colère, ils rentrent. Symbole de mon ballet de folie. Saluant d'un mouvement de tête, ils se placent de part et d'autre de moi et tout comme la dernière fois nous voilà direction l'hôpital. Des examens, de l'attente, le médecin entrant. Seul. J'hausse un sourcil. Rien ne diffère de mes habitudes.

-Me ( médecin ) : les examens démontrent qu'elle devient de plus en plus présente. Te souviens-tu de ta crise ?

Je fronce les sourcils, cherchant dans mes souvenirs.

-M : À l'école, je me suis endormis, un garçon, l'hôpital, des médecins, une piqûre.

-Me: qui était ce garçon ?

-M : je ne sais plus.

-Me : dans les prochains jours et heures essaie de t'en souvenir.

-M : pourquoi ?

-Me : ça aiderait peut-être à nous faire comprendre comment elle marche et sur quelle base elle se positionne.

Je soupire. C'est vrai, je ne suis qu'un cobaye pour eux. Encore une fois cette colère sourde fourmille dans mon sang. Il sort et comme un rêve je le suis et nous voilà sur le trajet du retour. Je vois ma mère me lancer des regards. Sûrement a-t-elle énormément de questions. Mais je ne suis pas d'humeur.

Une fois rentrée j'ignore tout le reste et monte s'enfermer dans ma chambre. Ma colère auparavant se mue en une tristesse sans nom. Mes jambes me lâchent et je tombe contre la porte pendant que des sanglots s'échappent de mes lèvres. Les images de ma crise se glissent encore et encore sous mes paupières. A intervalles réguliers je frappe l'arrière de ma tête contre la porte essayant de les faire disparaître.

Je veux tout oublier. Je veux que tout s'arrête. Remontant mes genoux contre moi j'attrape mes cheveux tirant dessus, je me sens me griffer les bras les larmes tombant sans s'arrêter. Je veux que ça s'arrête ! Je ne supporte plus ! Puis soudain une image devient plus claire, plus nette. J'ouvre de grands yeux mouillés sur ma chambre. Théodore. C'était ce garçon. C'est lui qui est apparu et m'a emmené voir les médecins. Mes mains tremblent pendant qu'une terreur sans nom se glisse dans mon corps. Depuis quand a t'il une place tel que mon cerveau et ma maladie s'en servent contre moi ? Mes forces me lâchent et mes bras retombent le long de mon corps. Je reste un long moment à fixer le vide face à moi sans aucune émotion.Je suis vide. Plus rien ne m'anime. Mon téléphone vibre, je l'attrape.

{ hey gamin ! Alors ta fin de journée ? Tu t'es endormi en philo ? Ou tu fais partie de l'élite qui réussit à se tenir éveillé ? }

Je fixe mon téléphone puis l'éteins le faisant glisser loin de moi. C'est fini. Je ne veux plus de tout ça. Pourquoi serais-je obligé de devoir subir cette maladie ? Pourquoi devrais-je vivre jusqu'à la fin designer ? Pourquoi devrais-je sourire alors que toute trace de bonheur m'est retirée ? Voir ses adolescents encore et encore se plaindre d'une mauvaise note alors qu'eux pourront se rattraper puisqu'ils ont le temps pour ça ! Voir les adultes juger chacun de nos gestes alors qu'eux ont fait des erreurs avant nous ! Voir mon temps s'écouler peu à peu, sans que je ne puisse l'arrêter ! Comme de l'eau coulant entre mes doigts .. eau perdue à jamais. 35 jours, dans 35 jours le sablier aura fait tomber tous ses grains de sable et l'eau sera aspiré par la terre.

35 jours. Dans 35 jours tout serait fini, mais entre temps la folie me guette tapis dans un recoin sombre de ma tête en attendant que le dernier souffle d'espoir et de force ne me quitte. Quand cela arrivera t'il ? Je ne veux pas sombrer dans la folie lentement mais sûrement. Les médecins disent qu'il y a de grande chose que je finisse par ne plus distinguer le vrai du faux. J'ai déjà énormément de mal...mais comment trouver quelque chose qui continuera de me maintenir sain d'esprit. Faut-il pour cela que j'eusse été un jour sain d'esprit.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top