Jour 34 : cool, on fera des crêpes ?
Ma nuit fut horrible. Réellement j'ai dû combattre l'envie de lui parler, puis celle de m'arracher la peau et enfin celle de fuir à l'autre bout du monde. Le plus grand des combats n'est pas celui que nous menons contre le monde mais celui que nous menons contre nous même. Oui oui, enchanté monsieur Raïlic philosophe à mes heures perdues. Je soupire longuement et me relève de contre cette porte partant comme chaque matin sur le rebord de fenêtre. C'est ironique je trouve, la façon dont les jeunes pourrissent leur santé en espérant vainement que ça n'aura aucun impact, comme s' ils étaient des genres de super héros qui survivent à n'importe quoi. Spoiler alerte, si tu ne regardes pas avant de traverser le camion ne t'épargnera pas. Tirant une taffe en fixant le ciel je soupire longuement la fumée, j'ai toujours froid et pourtant je suis toujours en short, pull les matins. Un jour je vais choper une pneumonie je ne vais rien comprendre. Si nous avions une pandémie mondiale ça aurait comme conséquences de rapprocher ou d'éloigner les nations ? Certain problème rapproche des familles alors ça pourrait être le cas ici non ? Enfin pas que je ne souhaite une pandémie mondiale loin de là, juste ce serait une bonne chose que le peuple cesse d'être si égoïste en espérant tout de même que chacun se respecte. Je soupire longuement une nouvelle, j'aimerais bien arrêter de penser à autant de choses un jour, juste que tout se taise. Je souris fermant les yeux en me remémorant certains moment où mes pensées n'avaient guère d'importance face au moment présent.
Le soleil est levé, alors j'écrase mon mégot et pars vers la salle de bain. Une douche brûlante réchauffant ma peau, un lavage de dent qui me fera détesté le goût du jus d'orange, un chiffre sur ma main me rappelant que ma fin de rapproche, des médicaments me permettant de pas être encore fou, des habits pour éviter à tout les gens que je croise une infection oculaire et me voilà prêt. J'avance vers la chambre de ma petite et m'assieds sur son lit silencieusement. Caressant ses cheveux de longues minutes j'attend qu'elle se réveille, lorsqu'elle commence à gigoter en râlant et se cachant sous la couette je rigole.
-R : je te fais la tête.
-M : et pourquoi donc ?
-R : Tu ne m'as pas couché...et tu n'es même pas venir me faire un bisou de bonne nuit !
Et la voilà, tête en dehors de la couette, le fixant de ses yeux plus bleu clair que gris finalement.Ses petits yeux lancent des éclairs pendant que ses sourcils sont froncés. Elle pourrait sûrement être convaincante si ses cheveux n'était pas aussi ébouriffés et qu'elle ne mesurait pas 1m et des poussières.
-M : princesse, j'étais très fatigué
-R : Tu n'es qu'un menteur.
-M : comment ça ?
-R : Maman et papa se sont disputés au dîner, ils ont dit que tu dormais plus.
-M : la prochaine fois, dis-leur de ne pas se disputer devant toi.
Elle hoche doucement la tête puis me fixe avec une bouille de chaton.
-R : dis ?
-M : oui ?
-R : Tu viendras me faire un bisou maintenant ? Tu m'oublieras plus ?
-M : promis !
Elle me tend son petit doigts et je le lie au mien. Maintenant que son chagrin est passé, elle sourit joyeusement et pars choisir ses vêtements. Je souris tendrement face à sa petite bouille courant partout pour trouver la tenue " hyper trop belle " qu'elle voulait mettre hier. Une fois la salopette mise et les tresses en couronne faites, nous descendons.
En bas deux bol de céréales nous attendent. Je souris amusé sachant très bien qu'elle mangera quand même dans mon bol.
-M : Merci maman !
Ma mère qui était au préalable en train de boire son café relève un regard intrigué, je lui montre nos bol et elle fronce les sourcils avant d'avoir un petit sourire énigmatique pendant que je m'assieds sur le tabouret et que Riley commence à manger.
-B : je n'ai pas préparé vos bol Charlie.
-M : bah si ?
-B : non non, je n'ai rien fait.
Je fronce les sourcils, bah ..? Qui alors ? Je tourne la tête vers le salon ou je vois mon père manger un bol de céréales en lisant son journal.
-M : c'est papa ?
Elle hoche la tête et je souris content. Le déjeuner se passe plutôt en silence après ça puis je pars vers le lycée après avoir bien entendu embrassé le front de ma mère et sur.
J'avance dans le froid, resserrant les pans de ma veste autour de moi. Veste qui ne.. c'est pas ma veste. Je soupire, j'ai encore oublier de lui rendre et merde putain ! Je ramène les manches sur mes doigts et m'assieds sur le banc. En observant les passants, je fume une nouvelle fois une cigarette en attendant mon bus. Je devrais passer le permis un jour, enfin lorsque je serai majeure, hors de question que je fasse la conduite accompagnée avec ma mère, elle sera toujours là à hurler et à tenir la portière comme si j'allais refaire un film de Fast and Furious.
Le bus s'arrête face à moi, et ce même chauffeur à la cinquantaine et au cheveux entièrement gris le regard pétillant de malice ouvre les portes. On se fixe quelque secondes puis je me relève et rentre dans son bus sous son sourire en coin. Un jour le vieux, un jour je ne rentrerais pas tu verras. Je pars à ma place puis bob démarre. J'ai aucune idée de son prénom alors ça sera bob.
Donc comme je disais le reste du trajet se passe sous le rythme de ma musique, une fois arrivé je descends lâchant un " a plus bob " puis pars contre le grillage. Avant même que je ne puisse allumer la cigarette disposée entre mes lèvres, elle disparaît. Depuis quand les cigarettes disparaissent ? Je relève le regard et un instant l'espoir bref que deux yeux scintillant de noir traverse mon esprit mais ce n'est que Lynda me fixant en colère. Tiens, qu'ais-je encore fait ?
-L : Charlie Raïlic !
-M : Lynda gringe.
-L : Il s'est passé quoi hier ? Et arrête de fumer !
-M : je fume si je veux mademoiselle !
Je la vois tiquer légèrement, fronçant les sourcils je penche la tête sur le côté.
-M : ça va ?
-L : mm la n'est pas le sujet ! Raconte-moi.
-M : c'était rien, je me suis endormis en cours seulement.
-L : Tu avais les yeux ouverts.
-M : je dors les yeux ouverts ?
-L : Viens on va être en retard.
Je vois bien dans son regard qu'elle ne me croit pas et elle me tire maintenant vers l'entrée en ayant déchiré ma cigarette sous mon gémissement indigné. Personnellement je me remue les méninges pour comprendre pourquoi elle a réagi comme ça.
Le cours d'Svt passe rapidement, j'ai passé les deux heures à lui expliquer le cours et elle m'a en retour explique le cours de physique, puis la pause méridienne nous nous sommes séparés et on ne sais pas revue avant 14h ou devant la salle on a appris que nos profs d'enseignement scientifique ne sont pas là car stage. Nous avons donc fini les cours.
Marchant côte à côte vers la sortie en silence je fronce les sourcils.
-M : Lynda c'est quoi demi girl ?
-L : Et bah ! Tu auras mis du temps à faire le lien !
-M : désolé ! Tu avais dis tellement de choses en même temps que j'ai pas pu tout analyser !
-L : Tu as eu quoi hier ?
-M : répond pas à ma question par une autre.
-L : Dis moi et je te dirais.
-M : c'est du chantage !
-L : a toi de voir.
-M : Google me répondra.
Elle se pince les lèvres, n'ayant pas pensé que je pourrais aller faire des recherches. Et oui ma belle, échec et maths. Elle soupire longuement et je me place sous l'arrêt de bus attendant bob, elle se met à côté de moi et triture ses doigts. Je lève les yeux au ciel.
-M : quoi ?
-L : c'est juste que
Silence de la part, j'attend la suite.
-L : j'ai peur que tu me repousses.
-M : c'est stupide je vais pas te repousser pour ton identité de genre ? Si je dois le faire ce seras car tu n'es tout simplement pas mon amie ?
Elle secoue la tête, mi amusé mi touché, comme rassuré.
-L : Comment as tu deviné que c'était sur mon identité de genre ?
-M : y'a pas le suffixe " sexuel" qui désigne naturellement l'orientation sexuel et puis tu viens de confirmer mes suppositions.
Elle rigole " j'ai perdu" et oui darling. Bob se gare face à nous et j'avance vers lui suivi naturellement par Lynda. Nous rentrons dans le bus sans que je ne comprenne le visage étonné du chauffeur. Je m'assieds à ma place et m'apprête à enfiler mes écouteurs quand je réagis brusquement.
-M : Lynda tu fou quoi la ?!
-L : bah je viens avec toi ?
-M : non mais je vais chez moi la ?!
-L : cool, on fera des crêpes ?
-M : mais ?
Elle me sourit toute contente et j'éclate de rire.
-M : ok mais tu te démerdes pour rentrer chez toi.
-L : deal !
Je lui tend un écouteur et nous voilà partit vers chez moi, sans que je réalise encore qu'accepter sa venue chez moi est aussi accepté sa venue dans ma vie. Une fois arrivés on descend et marche quelque minutes sous ses bavardages incessants sur le dilemme "céréale avant ou après le lait"
-M : si on met les céréales avant, on peut choisir exactement la dose de céréales qu'on veut.
Elle hoche la tête d'accord puis ouvre la porte. On retire nos chaussures et pars vers la cuisine. C'est marrant comme chaque geste avec elle est naturel comme si on se connaissait depuis toujours et que chaque jour elle venait chez moi.
-L : Tu sais faire des crêpes ?
-M : oui j'ai appris pour ma sur.
-L : Oh tu as une sur ?
-M : Riley 4 ans !
-L : oh ça doit être génial ! J'aurais rêvé avoir un grand frère.
-M : Je suis le grand frère !
Elle rigole au mot " grand " et j'enfonce mon coude dans ses côtés pendant qu'elle murmure un " aiiiiiieuh"
Puis pendant que je prépare la pâte, elle allume son enceinte et danse sur de la musique sous mon air amusé. Puis on échange les places elle fait cuire les crêpes pendant que je m'assieds sur le plan de travail balançant les pieds et la tête au même rythme que la mélodie.L'ambiance est plutôt joyeuse et amusante, c'est reposant. Lorsqu'elle met la dernière crêpe dans l'assiette, la porte de la maison s'ouvre et ma sur s'approche de nous hurlant un " des crêpes " pendant que ma mère nous fixe étonnée. Et pitié dites moi que ce n'est pas de l'espoir au fond de son regard.
-R : des crêpes des crêpes des crêpes ! Oh c'est ton amoureuse ?
-M : non chérie
-R : bah oui c'est moi ton amoureuse !
-M : bah oui !
-L : Tu es Riley ?
-R : Tout à fait !
-L : j'adore tes cheveux !
-R : Moi j'aime bien tes yeux on dirait du caramel.
Je souris, ma sur me ressemble vraiment parfois. Je fais sa crêpe au Nutella à ma sur puis elle part la manger avec son verre de jus d'orange devant les dessins animés. Je me tourne alors vers Lynda.
-M : Nutella ou sucre ?
-L : confiture de fraise ?
-M : alors oui mais c'était pas dans les propositions ?
-L : le chocolat me fais mal au ventre.
-M : grrr, ais-je l'air de me soucier de ton ventre ?
Elle me fixe faussement choqué pendant que je décide quand même de sortir la confiture et lui faire sa crêpe sous son sourire attendris. Faisant la crêpe de ma mère je lui donne celle au sucre pendant qu'elle n'a toujours pas bouge de l'entrée de la cuisine.
-B : vous m'avez l'air proche.
-M : Non
-L : On est amis.
-M : camarade
-B : mais euh
Je la fixe dans les yeux, je suis gay et elle lesbienne, c'est pas compatible insiste pas. Face à mon regard elle capitule et pars avec ma sur et je sens un nouveau regard pesant sur moi.
-L : c'était quoi ça ?
-M : ma mère espérant que tu soit ma petite amie
-L : pourquoi ?
-M : pour rien
-L : Charlie tu sais tout de moi, dis moi quelque chose sur toi ! S'il te plaît !
Elle me fixe et honnêtement on dirait un saumon pas frais essayant de nous faire les yeux doux. Je lui fais signe de monter car je doute que ma mère tend l'oreille vers nous elle attrape les crêpes et la confiture et sous mon regard et son sifflement elle attrape aussi le Nutella oui oui elle porte tous flemme de l'aider. Une fois en haut on s'assied sur mon lit et je prépare une nouvelle crêpe
-L : alors ?
-M : je suis gay.
Elle me fixe sans aucun choc ni rien.
-L : euh ? Oui fin ça je le sais déjà ?
-M : COMMENT ?!
-L : alors oui mais si tu hurles ça ne sert plus a rien qu'on soit monté.
-M : blablabla, bref, comment ?
-L : de un j'ai le gaydar de deux bah je le sens.
-M : mais ?
-L : bah oui ça c'était pas un hyper gros secret hein !
Puis sous mon air médusé elle mange sa crêpe se doutant de la confiture de fraise partout. Les prochaines minutes sont sous ses coups de langues qui essaient de tout nettoyer. Je rigole avant de lui tendre un papier, elle me remercie et s'essuie.
-L : tu as fait preuve de confiance en ma personne alors je vais faire de même, Demi girls est une personne qui s'identifie en partie au genre féminin mais pas totalement, le reste c'est non binaire la plupart du temps.
-M : oh d'accord et au niveau des pronoms etc ?
-L : je sais pas trop je suis encore perdu quand à mon identité
-M : d'accord aucun souci ! Tu me diras quand tu seras !
Elle me fixe ébahis, bah quoi ? Je suis personne pour contredire ce qui lui plaît.
-L : je suis content que tu soit la
-M : c'est chez moi ?
-L : ah oui, je suis content d'être là !
On rigole et on mange une crêpe avant de nous étirer.
-M : dis tu crois que ..
-L : mon père va venir.
-M : oui mais ..
-L : il connais pas ton adresse ? Si grâce à ton dossier scolaire
-M : mais il ..
-L : Seras pas que je suis là ? Si si je lui ai envoyer un message
-M : dis tu ..
-L : Peux arrêter de couper tes phrases ? Non !
Elle me fixe et une nouvelle fois un rire au éclats nous prend, vite coupée par une sonnerie de téléphone, je l'attrape et soupire en voyant le nom s'afficher avant de le mettre en veille.
-L : c'est la personne qui te faisait sourire la dernière fois.
-M : me faisait sourire ?
-L : Lorsque je suis arrivé et que tu étais sur ton téléphone.
Je détourne les yeux rougissant et elle me sourit.
-L : et c'est sa veste ?
je tourne automatiquement la tête vers la veste et soupire.
-M : tu es observatrice.
Elle hoche la tête mais nous changeons vite de sujet. Comme elle l'avait promis, elle me montre " la vie d'Adèle " et je tiens à dire que les ébats sexuels entre deux filles ne m'intéressent pas ! Ça a d'ailleurs grandement amusé Lynda lorsque je me suis caché les yeux tout rougissant et ce fut à mon tour de me moquer d'elle lorsqu'elle se mit à pleurer sur mon épaule. Puis la fin de la journée sonna et son père avec et elle partit en me faisant un petit signe de la main.Étant donné le nombre de crêpes à manger dans l'après midi je n'avais aucunement fin mais j'ai fait l'effort d'aller à table avec eux et l'ambiance était plus détendue. Ils ont raconté la journée puis m'ont questionné sur Lynda.
Puis j'ai couché ma sur puis suis descendu regarder un film avec ma mère, ça lui a fait plaisir et ça m'a fait du bien puis je suis remonté dans ma chambre et me suis posé contre mon rebord de fenêtre en fixant le ciel étoilés.
Je rouvrit mon téléphone et fixai les nombreux messages de Théodore.
T : {coucou gamin ! }
T : {tu dors encore ? }
T : {je m'inquiète la ?}
T : {tu as décidé de m'ignorer c'est ça ? }
T : {bonne nuit.}
T : {soit pas un gamin répond au moins ?! }
Ça me fait mal au cur de voir que malgré tout ce qu'il a fait pour moi je l'ignore mais..je veux pas m'attacher à lui. Mais il me manque. J'aime bien sa présence moi. Mais c'est égoïste non de le garder dans ma vie car j'aime sa présence alors que je vais mourir. Enfin ça suppose qu'il serait attaché à moi.
Je soupire. Est-ce juste de faire ça ?
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