Jour 27 : Je veux que tu sois là


Je suis allongé dans mon lit, j'entend la respiration calme et lente de Théodore, je souris face à mon plafond, heureux et détendu.
Lorsqu'il se met à tousser, je me tourne vers " lui" les sourcils froncés mais il ne fait que dormir. Je soupire rassuré avant que de nouveau j'entende un toussotement. Mais une fois de plus rien. Je hausse les épaules nonchalamment, cela doit être mon père.
Lorsque cette fois si un murmure froid et rauque se glisse dans l'obscurité de ma chambre je sens mon corps se tétaniser.
Je tourne lentement la tête vers le téléphone mais une main aux ongles fin et noir l'attrape et le jette à travers la pièce.
Je sursaute violemment et pose mes mains sur mon visage, la respiration rapide, me faisant haleter.
Tout n'est qu'un rêve ? Non ?
Je me répète cette phrase encore et encore lorsque je sens son souffle putride s'abattre sur mes mains.
Je retiens de peu un vomissement dégoûté et soudain je sens deux mains s'abattre sur mon cou bloquant ma respiration. Automatiquement je pose mes mains sur ses poignets essayant de la faire lâcher haletant et cherchant désespérément de l'air.
Je fixe ce visage blanc et fin ou chaque os est visible, ou les yeux dénués ..d'oeil ce ne sont que des cavités semble tout de même rivé vers moi. Je me débat encore et encore jusqu'à ce que le manque d'oxygène me fasse voir des papillons et des étoiles tout autour de moi, chacun de mes muscles se tend une dernière fois avant que je ne laisse retomber mes mains et ..

-Charlie ! Charlie !

Je sursaute violemment en me réveillant en sursaut cherchant de l'oxygène et la provenance de cette voix.

-T : le téléphone est sur l'oreiller à ta gauche Charlie, calme toi et respire.

Je tourne sur ma gauche et fixe son visage paniqué et entièrement réveillé. Il me montre comment respirer et au bout d'une dizaine de minute je parviens à stabiliser ma respiration sur la sienne et il souffle de soulager pendant que je ramène mes genoux contre mon torse l' entoure de mes bras. Il se rassied correctement dans son lit en me fixant attentif. Je sens les larmes monter mais je les bloqués au niveau de ma gorge, ça me brûle c'est horrible mais je veux pas m'inquiéter.

-T : Baby ? Est ce que ça va ?

Il me fixe avec une telle douceur, une telle inquiétude que je sens ma barrière imaginaire s'envoler en morceaux et j'éclate en sanglots.

-T : Oh non..Charlie je suis désolé…

-M : C-C'est pas de ta faute, ...je P-Pardon de t'avoir réveiller encore en plein milieu d-de la nuit

-T : Réveille moi quand tu veux je m'en fiche ...je m'excuse de ne pas être là de ne pas réellement pouvoir te consoler.

Je renifle fortement et c'est absolument pas glamour mais il a l'air de s'en foutre totalement. Repassant ses paroles pour en comprendre le sens, je soupire longuement. Sans même que je m'en rende compte un " Je veux que tu sois là" franchit mes lèvres et je plante mon regard embué de larmes dans le sien pendant que je sens mon corps trembler de froid et à cause de la peur passé et des larmes présente.

-T : si tu savais comme j'aimerais être là…

Un instant je vois ses yeux embués de larmes alors qu'il me fixe mais il détourne les yeux et lorsqu'il se retourne vers moi un tendre sourire flotte sur ses lèvres.

-M : J'ai fait un cauchemard.. au début c'est comme si c'était réel, j'entendais ta respiration puis un toussement sans que rien ne se passe et une voix un murmure, glaciale au moment où je me tourne pour voir si ça viens de toi une main se pose sur le téléphone et le jette et par la suite une sorte de femme avec des longs doigts horrible et sans yeux m'a étranglés ..

Je frissonne longuement de terreur pendant qu'il grimace.

-T : horrible...et ça t'arrive souvent ?

J'hoche la tête et il fronce les sourcils.

-T : le fait que ça se base sur le réel comme si tu le vivais est atroce comment fais tu pour ne pas devenir fou ?

Oh si tu savais ..

-M: Dis ..c'est trop demandé si je réclame que tu me changes les idées ?

-T : Pour toi rien n'est jamais trop.

Je rigole légèrement sous sa disquette et il sourit avant d'enclencher une playlist de piano ou faded règne en première je souris et il repose le téléphone sur son oreiller se rallongent. Je fais comme lui et allongé comme si nous étions face à face, la mélodie en arrière plan on se fixe longuement jusqu'à ce que je sente mes paupières se fermer doucement. Je lutte contre le sommeil un long moment avant que sa voix grave, chaude et douce emplisse la noirceur.

-T : Je suis là, endors toi je veille sur toi.

Un sourire se glisse sur mes lèvres et j'avance ma main sur l'oreiller comme pour la poser sur son torse et je m'endors bercé par sa respiration et son odeur s'échappant du pull.

Le lendemain matin un "bip" assourdissant me réveil, râlant je tape sur ma table de nuit essayant de l'éteindre lorsque je me souviens que je n'ai pas de réveil.

-M : Théo ..Théo éteins ce foutu réveil…

Il râle et finit par faire tomber le réveil au sol dans un fracas de petite pièce, le bip s'arrête enfin. Je me blottis un peu mieux dans mon oreiller et dans son pull avec un gémissement de bien être et j'entend un rire. J'ouvre un œil et tombe sur le regard encore endormis de Théodore qui me fixe néanmoins.

-T : Tu dors avec mon pull ? J'avais pas fait attention, c'est adorable ta façon de te blottir contre.

-M : j'aime juste le tissu.

-T : Tu te blottirais comme ça si j'étais là ?

Encore dans les brumes du soleil j'imagine que s' il était là, la réponse est non...je me blottirais bien plus contre lui c'est une certitude.

-M : Non et maintenant ta gueule je dors.

-T : Non tu vas te lever et aller laver ton cul ça pue jusqu'ici tu as cours aujourd'hui et moi aussi d'ailleurs.

-M : Je suis fatigué ..

-T : tu dormiras mieux ce soir, allez go ! Et oublie pas de déjeuner gamin ! Sinon je te botterait le cul

-M : reste loin de mon cul vieux pervers.

Il rigole avant de raccrocher je baille longuement en m'étirant et pars mollement vers la salle de bain. Lorsqu'une longue douche brûlante à finis de me réveiller je suis déjà plus agard et je termine ma préparation rapidement avant d'être en retard.
Je frotte mes yeux avant d'entrer dans la chambre de ma sœur déjà réveillée et habillée.

-R : tu es en retard ce matin

-M : chut c'est un secret.

Elle rigole et nous voilà partit vers le bas, j'embrasse la joue de ma mère et salue froidement mon père avant de m'asseoir avec ma sœur sur un tabouret. On grignote une tartine au Nutella et elle part ensuite devant les dessins animés. Je crie un vague " bonne journée " puis sort dans le froid partant vers le bus. J'active ma playlist en aléatoire et elle tombe sur " pray " de Sam Smith, je souris vaguement et m'assied sur le banc glaciale en attendant mon carrosse

T : {Il fait froid ce matin ! J'espère que tu seras habillée chaudement !}

M : {il a gelé si tu prends ta moto conduit prudemment.}

Je souris, d'un point de vue extérieur nos conversations peuvent sembler dénuées de sens et d'intérêt mais elles ne le sont pas au contraire. Chacun de ses mots et un baume sur mon cœur il m'apaise comme rien au monde ne le fait.
Lorsque Bob se gare devant moi, j'ai à peine le temps de voir l'étrange petite famille de la dernière fois avant de monter en le saluant.
Je me pose a ma place lorsque take me to church retentit je pose ma main sur le rebord de la fenêtre et tape mes doigts au rythme de la musique en chantant silencieusement les paroles.
Quelques chansons plus tard le voilà arrivé je descends et me pose contre le grillage profitant de l'avance de mon bus pour sortir et allumer ma cigarette, lorsque celle-ci est à moitié vide, je vois Lynda arriver vers moi en secouant la tête.

-L : Quand arrêteras-tu de fumer ?

-M : Dans 27 jours ?

-L : Tu le promets ?

-M : bah pourquoi pas ça pourrait être une bonne chose.

-L :Maintenant nous sommes liés par cette promesse !

Attrapant nos deux petits doigts qu'elle relie, elle sourit fier d'elle et me raconte son rêve plus farfelu qu'autre chose pendant qu'on se dirige vers les bâtiments scolaires.
Notre premier cours se passe dans le calme plutôt, le cours d'Svt le prof rend -enfin- nos copies et il me félicite longuement pour mon imagination " Bravo Charlie, c'est une maladie horrible, horrible mais très réaliste". Merci monsieur, ça me touche énormément, mais elle n'est pas seulement réaliste, elle est réel, j'en suis là preuve vivante. Je trouve ça plutôt amusant en fait.

-L : J'ai parlé du cancer perso tu as parler de quoi toi ?

-M : Vesalius Phantasiae

-L : connais pas c'est quoi ?

-M : Maladie neurologique basée sur des hallucinations et troubles du sommeil dus à l'envahissement du cortex frontal et de l'hypothalamus.

-L : oh ! Ça a l'air génial ! Je pourrais lire ?

J'hausse les épaules nonchalamment et elle me raconte son travail, elle a fait de bonnes recherches et a bien expliqué je comprends pourquoi son 18.

A la pause méridienne j'avais cru pouvoir aller à la salle et écrire ou bien même parler à Théodore ou que sais-je je ne m'étais pas attendu à trouver Lynda avec deux paquets de sandwich et des chips m'attendre avec un énorme sourire.

-M : Lynda ? Que fais-tu là ?

-L : Tu mange pas le midi alors j'ai décidé de faire venir le repas à toi

-M : c'est ...adorable, fallait pas.

Elle me fait un énorme sourire et tapote la place à côté de moi. On commence à manger et elle vérifie " discrètement " que je me nourris correctement tout en me racontant son weekend.

-L : tu sais pourquoi j'aime autant être avec toi ?

-M : car tu es masochiste ?

-L : t'es con ! Non c'est parce que je sais que je peux être moi même, parler de ce que je veux que jamais tu me jugera. Même si tu dis qu'on est pas ami ou autre je sais que tu fais attention toi aussi au fait que j'aille bien, que je n'attrape pas froid ou que je travaille et comprenne mes cours. Et tu m'écoutes, quand je te parle tu m'écoute même si tu ne sais pas toujours quoi répondre tu m'écoute et ça personne à part papa ne l'as fait et ça fait du bien de se sentir écouter.

-M : Moi j'aime ta présence car tu me changes toujours les idées, tu es un vrai petit rayon de soleil et je me sens moi même prêt de toi. Et je te promets que je fais des efforts pour te parler.

On se fixe dans les yeux, caramel et métal et c'est à ce moment que j'abandonne définitivement l'idée même de la faire sortir de ma vie.

Le reste de la journée se passe sous une note plus joyeuse et souple et j'alterne entre mes cours, les messages de Théodore et les discussions avec Lynda, si bien que je ne vois pas le temps passer et avant même que je ne réalise je me trouve dans le bus direction chez moi. Je secoue la tête doucement, j'aurais fait de magnifique rencontre tout de même en 17 ans d'existence, Stella, la grande soeur protectrice, Sam l'étrange petit chaton, Xavier le penseur amusant, Lynda le petit rayon de soleil bavard et Théodore … le magnifique et adorablement sexy et gentil et ..ok je m'arrête là hein. ?

Une fois à la maison je prépare le repas avec maman en discutant de Lynda avec elle puis elle me raconte ses souvenirs d'enfance avec Solia la mère de Stella qui est aussi sa meilleure amie. Puis nous mangeons pendant que Riley nous raconte sa journée et que papa se plaint des chantiers interminables.

Je finis par remonter dans ma chambre, jeter mon sac à terre et me laisser tomber sur mon lit bras écartés avec un sourire sur mon visage.

Je suis heureux, je suis vivant.

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