Jour 24 : Qu'une hallucination.
Il est approximativement … tard dans la nuit. Heure donnée grâce à l'apparition des étoiles. Je baille longuement en fixant l'écran de mon ordinateur ou en parallèle le visage endormis de Théodore apparaît et mon devoir d'Emc sur les démocraties. Je jette un coup d'oeil à l'heure, oh finalement il est pas tard dans la nuit, juste très tôt le matin, 5h. Il ne sert plus a rien de vouloir m'endormir j'imagine, je pose donc l'ordinateur sur mon bureau et pars préparer mon sac puis me préparer moi même. Une douche, médicament, chiffre, cigarette et me voilà prêt. Je jette un coup d'œil et il est toujours endormi, je souris tendrement et secoue la tête avant de partir réveiller puis m'occuper de ma sœur qui fut très câline ce matin. Avant de partir je monte en haut réveiller Théodore.
-M : Théo, allez Théo ! Bon dieu que ferais tu si je n'étais pas là ?
Il gigote un instant avant d'ouvrir les yeux sur moi.
-T : hier matin le réveil était mieux.
-M : Si tu avais été dans mon lit le réveil aurait pu être mieux mais ce n'est pas le cas.
-T : c'est une invitation ?
-M : A toi de voir !
Je lui lance un coup d'œil espiègle puis je ferme mon ordinateur et redescend en bas rapidement avant de me mettre en retard.
-G : Que faisais- tu ?
-M : j'avais oublié de fermer ma fenêtre
-B : Dépêche-toi Charlie, tu vas rater ton bus !
Je leur fait un signe de la main avant de partir vers mon bus glissant mes écouteurs dans mes oreilles aux notes de Goner de Twenty one pilots.
Lorsque je m'assieds sur le banc comme habituellement glacial et vide, je soupire avec un sourire. Mon habitude routine du matin me paraît bien mieux depuis que Théo s'y est glissé lentement mais sûrement. Il est devenu comme mon rempart face à tous les monstres de mon esprit, j'en viendrais même à tout oublier si le chiffre sur ma main ne venait pas brutalement me le rappeler. Je devrais sûrement en parler à quelqu'un d'extérieur à tout ça, en parlant de personne extérieure lorsque j'écrase le mégot de ma cigarette Lynda se dirige joyeusement vers moi. Je souris pendant qu'elle s'approche et me serre dans ses bras. Dans une incompréhension totale, je tapote doucement son dos.
-L : tu aurais pu me prévenir que tu ne venais pas je me suis fait un sang d'encre ! Idiot !
Elle me fixe avec de petites larmes dans ses yeux que j'essuie doucement de mon pouce.
-M : Lynda ..pourquoi une telle réaction ? C'est pas comme si c'était la première fois que je m'absenter
-L : Donne moi des nouvelles la prochaine fois s'il te plais ..
-M : Tu devrais pas tant t'attacher à moi tu le sais ça ?
-L : pourquoi ? Tu vas me dire que tu vas subitement mourir d'une maladie inconnue et incurable ? Nous ne sommes pas dans une fanfiction sur Wattpad Charlie.
-M : En es tu sur ?
-L : tu es le genre de personne à penser que tout n'est qu'une simulation ?
-M : je ne visais pas cette partie là de ta phrase mais bon.
Elle me fixe dans l'incompréhension et je rigole en attrapant sa main pour la tirer dans la salle de physique. Lorsque ses pieds effleurent le sol de cette salle la passion prend le dessus et je souris doucement, elle est vraiment passionnée par la physique, c'est étonnant et fascinant à voir.
Le cours se passe plutôt dans le calme malgré que toute la salle a sûrement entendu son exclamation joyeuse quand j'ai enfin réussi un exercice sans son aide, elle était vraiment ravie, même plus que moi même.
Je me suis moqué d'elle un long moment avant qu'on ne rentre en cours d'Svt et que ce fut à mon tour de lui expliquer tout cours qui n'était pourtant je vous l'assure pas si compliqué. Lorsque la sonnerie retentit elle attrape directement mon poignet et me tire parmi les élèves sans que je ne comprenne où on va, c'est lorsque je me trouve face au réfectoire que j'essaie -inutilement- de fuir.
-L : viens avec moi, s'il te plait !
-M : hors de question Ly' je déteste ça !
-L : Aller 'Lie ! Me laisse pas seul.
Depuis quand mon esprit est-il devenu si sensible aux yeux de chatons égarés ? Non car me voilà assis entourés de ses adolescents qui pour la plupart , pour la totalité en vérité m'indiffèrent grandement, face à une Lynda entièrement joyeuse d'une simple banalité. Oh et pour combler le tableau du cliché stéréotypes nous parlons ...bien évidemment de garçon. Dis qui a spécifiée que les garçons gay voulais forcément parler de garçon, comédie romantique et shopping ? Non car c'est fichtrement faux ça.
-L : Avoué ! Tu étais chez Theodore !
-M : Lynda, ça m'étonnerais absolument pas mais tu as mis un GPS ou je ne sais quoi sur mes affaires ?
-L : oh ! J'y avais jamais pensé !
-M : Et n'y pense pas ! Sors toi immédiatement cette idée de la tête !
-L : A une condition !
-M : Je hais le chantage !
-L : Pour moi ?
-M : ça ne change absolument rien tu es au courant ?
Elle soupira en baissant les yeux sur son assiette, attendant qu'elle me fasse le coup de la gamine qui boude je la fixe et quelques secondes plus tard elle relève la tête vers moi sourcil froncé et lèvre retroussée, tiens je disais quoi.
-M : Ça ne marchera pas.
Elle rigole sous mon air amusé et reprend son visage "normal".
-L : Bon okay, je te force pas, mais tu sais tu as dit que tu ferais un effort .
Je secoue la tête légèrement.
-M : Je suis allez a la bibliothèque puis le souvenir de ce weekend et de tes paroles m'est revenue, alors j'ai demandé l'adresse à Stella et je suis partit chercher un café et muffin au Nutella, quoi oui me regarde pas comme ça je t'emmènerais à ce café pour que tu les gouttes, ensuite j'ai été chez lui il m'a prit dans ses bras, il avait l'air content. Puis on s'est embrassé plusieurs fois, on a cuisiné, regardé des films et dormi ensemble, et non bon dieu ne fais pas cette tête rien de plus !!!
-L : Vous êtes vraiment adorable ! Et oui je veux non rectification nous irons à ce café et quoi tu as peur de sauter le pas ?
-M : je ne sais même pas si nous sommes ensemble !
-L : mec vous vous embrassez, vous dormez ensemble, il est jaloux de cette Sam, si vous êtes pas ensemble vous vous parlez par message ou en appel ! Y'a pas plus de couple que ça.
-M : et toi ?
-L : toujours pas trouver la perle rare moi !
-M : on l'a trouvera ensemble je t'aiderais, si ça peux m'aider à ce que tu ne t'intéresse plus à mon histoire.
Elle éclate de rire et je la suis, pendant qu'on se dirige vers le cours d'histoire.
-L : on as le temps de toute manière
Et c'est ce genre de phrase qui vous donne des claques en pleine gueule. Je baisse le regard sur ma main gauche. 24 jours. J'ai pas le temps moi, je n'ai plus que 24 jours.
Elle se tourne doucement vers moi face à mon silence soudain et fronce les sourcils.
-L : Charlie ? Dis ..y'a quelque chose que tu me cache ?
Je la fixe dans les yeux et je sais d'avance que les miens révèlent une terreur sans nom, je veux pas mourir.
Comme si elle lisait dans mon regard elle s'approche et me prend dans ses bras me murmurant qu'elle est là et que ça finira par s'arranger. Mais c'est faux...tout ça est faux.
-L : Quand tu seras prêt à en parler je serais là, toujours, okay ?
J'acquiesce lentement et elle lie son petit doigt au mien avant qu'on ne rentre dans cette salle pour deux longues et ennuyantes heures d'histoire.
Lorsque l'heure se termine enfin on pars pour deux heures de rien, comme une habitude nouvelle sans se parler d'un commun d'accord toutefois nous partons dans un couloir désert. Assis face à face, on se fixe dans le regard, et l'instant est rempli de notre bulle, comme si un moment important allait se dérouler.
-L : tu sais pourquoi je suis si proche de mon père ?
-M : A cause du décès de ta mère ?
Elle hoche doucement la tête en fixant ses pieds.
-L : elle est morte à ma naissance, et alors que certain peres aurait put me détester il a toujours tout fait pour que je ne manque de rien, il a combler tellement de présence pour que j'ai l'impression de n'être jamais seule et d'avoir deux parents que notre relation est devenue d'elle même fusionnelle. Il m'a tout de suite fait comprendre que je ne devais pas m'en vouloir, car rien n'était de ma faute, mais ..tu sais lorsque je croise son regard triste posé sur moi je ne peux cesser ce sentiment de culpabilité de me nouer les entrailles.
-M : je comprends tout à fait, mais tu sais c'est la vie en quelque sorte, c'est horrible de dire ça mais certaines personnes ne survivent pas là où d'autres survivent et c'est injuste.
Elle hoche doucement la tête en cherchant ses mots.
-L : crois tu que ça fait de moi quelqu'un d'égoïste si parfois la présence d'une mère me manque ?
Elle relève un regard emplis de larmes et de culpabilité ternissent ses habituels pupilles caramel pétillante de vie.
Je glisse sur le sol jusqu'à me retrouver à ses côtés et attrape sa main dans la mienne en faisant glisser sa tête sur mon épaule.
-M : tu es la personne la moins égoïste que je connaisse Lynda, tu as tout à fait le droit de ressentir ça et non ton père ne t'en voudra quand même pas, il comprends tout à fait, c'est un père pas une mère, et je suis sur qu'au fond il le sait mais il attend simplement que tu lui en parle, tu devrais lui en parler, il est à l'écoute et ça ne pourrait que vous rapprocher
-L : tu crois ?
-M : j'en suis certain, ton père est un homme bon.
-L : tu ne le connais pas chaton.
-M : Vu combien de fois tu m'en as parlé je le connais plutôt bien, et c'est mon prof d'anglais je te rappelle ...et puis, on peut connaître un homme en croisant son regard non ?
Elle acquiesce lentement de la tête pendant qu'elle joue avec mes doigts s'étant calmer
-L : pourquoi 24 ?
-M : j'ai une opération dans 24 jours
-L : oh une opération pour ?
Un silence se fait et je la sens se tendre à côté de moi.
-L : Tes crises et tes absences ce n'est pas uniquement due à un manque de sommeil c'est ça.
Je sens mon coeur battre a tout à l'heure pendant que je fixe le mur face à moi sentant son regard sur moi.
-L : Et ton devoir porter sur ça ?
Une nouvelle fois je n'ai pas besoin d'acquiescer elle sait très bien d'elle même la réponse, je sens son doigts lentement retracer le chiffre.
-L : Charlie, dis moi seulement ...reviendra tu après cette opération.
Je tourne mon regard lentement vers elle et elle ouvre de grands yeux avant de venir se blottir contre moi me serrant de toutes ses maigres forces.
Longtemps nous sommes restés ainsi, elle me serrant comme pour s'assurer que je partirais pas et moi lui caressant doucement son dos pour calmer ses peurs en ignorant mes larmes entravant ma gorge et cette impression tenace que je suis un horrible connard.
Je sais pas trop comment c'est terminé la journée, je sais seulement que maintenant je suis sur le rebord de la fenêtre du salon, ma sœur jouant sur la table basse et ma mère cuisinant.
J'observe mon père sortir de sa voiture se dirigeant vers la maison, lentement comme au ralenti le bruit de la cuisine se tarit, le son de la télé devient plus sourd, moins présent et les petits bruits deviennent un bourdonnement silencieux m'emplissent entièrement.
La porte d'entrée s'ouvre violemment et je sursaute en détournant le regard de la fenêtre. Une mauvaise impression me tire le ventre et je me lève rapidement alors que mon père pénètre dans le salon. Automatiquement son regard haineux se pose sur moi et je suffoque, revoyant la scène encore et encore. Il s'approche rapidement de moi et dans un sursaut d'adrénaline je me lève rapidement en courant vers les escaliers sous ses hurlements de rage. Je trébuche et il attrape ma cheville me tirant, je réussi tant bien que mal à me défaire de sa poigne d'acier et me tourne vers lui pour voir le visage d'un père normalement aimant déformés par la rage. Et cette voix me chuchotant de plus en plus fort qu'il va me tuer cette fois si. Avec l'énergie du désespoir je m'enferme dans ma chambre bloquant la porte pendant que des coups retentissent de plus en plus fort me faisant sursauter à chaque fois.
Les mains tremblantes, je compose le numéro de Théodore.
-T : bah alors gamin ? Tu peux plus te passer de moi
-M : A… a l'aide ...il ...il va me tuer.
-T : Qui ?! Ou ?! Où es-tu ?! Charlie!
-M : mon...Père, chez moi je ...je suis chez moi
Automatiquement je me cloître dans la salle de bain ramenant mes genoux contre moi alors qu'il me promet de faire vite.
Je sais pas combien de temps je reste là à trembler de terreur mais soudain j'entend la porte de ma salle de bain s'ouvrir à la volée et Théodore apparaît avant de me prendre dans ses bras me serrant fort. Je m'accroche à lui avec le peu d'énergie restant et il me berce doucement.
-T : mon dieu Charlie ...que se passe t'il ?
J'éclate en sanglot croisant le regard terrifié de mes parents, mon père s'approche doucement et je me blottis un peu plus contre lui.
-G : Charlie, mon garçon ...je te ferais jamais de mal volontairement ...
-M : mais tu…
-B : mon coeur ...ce n'était qu'une hallucination.
Je pose mes mains sur ma bouche éclatant en sanglot à genoux sur le sol pendant que Théodore me serre contre lui sans comprendre un traître mot de ce qui ce passe.
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