Jour 23 : c'est pas ça le problème.
Je fixe face à moi, le plafond, je fixe le plafond et je serais incapable de dire quand et comment je me suis retrouvé ici. Je me souviens vaguement que Théodore m'a porté et allongé sur ce lit. Et depuis longtemps maintenant sa respiration est calme, il a posé sa main sur mon ventre et sa tête sur mon épaule puis il s'est endormi.
Et moi je fixe ce plafond, y'a rien d'intéressant sur ce plafond mais je ne me sens pas l'énergie de détourner le regard. Je me sens vide de toute énergie en vérité.
La mémoire humaine est étonnante, il y a des choses dont on ne se souvient pas et d'autres choses qui ne quittent jamais ma mémoire.
Après ma chute dans l'escalier j'ai passé 1 semaine à l'hôpital c'est a ce moment là qu'on m'a diagnostiqué, le 22 octobre 2019 on m'a diagnostiqué et condamné.
Mes parents ont fondu en larmes, ma mère ne cessait de me répéter que tout irait bien en me serrant contre moi. J'ai pas compris, ni pleuré ni même réalisé. Non moi c'est une semaine plus tard à la maison lorsque j'étais sur le canapé a regarder ma série.
"-Ce n'est qu'une série ..pourquoi tu as l'air d'aller si mal ?
Je fixe cet homme dans ce lit, mort cérébrale… la sentence est tombée. Ils le débranche.
Je relève lentement le regard vers mon père me fixant. Et comme si les vannes s'ouvrait face à son regard dans l'incompréhension face à cette phrase " ce n'est qu'une série " j'explose en sanglots. Je sens mes mains tremblantes et ma poitrine me brûler.
-C...c'est pas ça le problème.
Je répète cette phrase en boucle encore et encore..
Non le problème est pas que ce personnage fictif meurt, le problème c'est la blessure interne que sa mort réveille.
Le problème c'est que dans 3 mois et 22 jours si je ne me réveille pas et si " mort cérébrale" tombe alors moi aussi on va me débrancher. Moi aussi je vais abandonner une mère, un père, une sœur ,un petit ami, et des amis d'enfance ou des nouveaux amis.
Le problème c'est pas ça, le problème c'est pas cette mort utile pour cette série, le problème c'est ma poitrine me brûlant et mon monde s'effondrait.
Mon problème c'est de me rendre compte que la mort ..elle arrive. Et je veux pas mourir je suis pas prêt à mourir.
Le problème c'est que cette blessure est si profonde, le problème c'est que je suis pas guérit. Je ne suis pas prêt. "
Je me souviens de ce moment comme si j'y étais, je revois chaque scène, chaque mot. Je ressens chaque douleur et chaque sensation.
Et encore aujourd'hui c'est ni la série, ni l'hallucination. C'est pas ça le problème, le problème c'est la chute, le problème c'est ce chiffre diminuant chaque jour, le problème c'est les gens que je laisse entrer dans ma vie alors que je vais moi même quitter cette vie.
Les hallucinations j'ai l'habitude.
C'est pas ça le problème.
Le problème c'est la respiration lente et profonde contre mon cou causant un frisson sur ma peau, le problème c'est qui cause ce frisson.
Demain je sais qu'il va réclamer des explications, et je suis pas prêt, je peux pas la lui donner. Je peux pas lui dire que je vais partir, car le dire à voix haute c'est l'accepter et je suis pas prêt à l'accepter.
Mes pensées divaguent de ça et là, se noyant dans une infinité de souvenirs et d'émotions, me faisant revivre encore et encore des stupidités qui brise un peu plus mon espérance. Mon coeur.
Soudain, comme une main sortit de l'obscurité je sens de long doigts se glisser entre les miens posés sur mon ventre et serrer avec douceur ma main.
-T : Charlie, baby, tu devrais dormir.
-M : J'arrive pas ..
Je me tourne lentement vers lui et le vois me fixer, il effleure doucement ma joue de son autre main.
-T : Qu'est ce qui te tracasse ?
-M : Tellement de choses ..
-T : Je suis là, libéré toi. Je suis là pour ça.
-M : pourquoi es tu là ?
-T : Tu m'as appelé, tu avais l'air si terrifié, en danger, alors j'ai accourus, je suis rentrée pendant que ton père et ta mère essayaient d'entrer, j'ai crocheter les serrures une par une et je suis entrée.
-M : Je te demande pas comment tu es venu Théo, mais pourquoi, pourquoi es tu là ?
-T : J'ai eu peur pour toi.
-M : Et pourquoi es tu rester ?
-T : Car jamais je t'abandonnerais
-M : et si moi je le faisait ?
-T : Je ne te laisserais jamais faire.
Il me sourit avec douceur et pose son front contre le miens.
-M : depuis quand as tu une tel place dans ma vie.
-T : Depuis le premier regard qu'on s'est échangé.
J'acquiesce doucement du menton, et il m'offre un oubli le temps de quelques secondes. Embrassant mes lèvres avec douceur, il m'offre cet oubli. Terrifié, je lance un regard vers la porte mais il me chuchote que mes parents sont partis en week-end alors glissant contre lui je l'embrasse, m'oubliant en lui. Ses mains effleure mes hanches et les miennes s'accrochent à ses cheveux pendant que le baiser se fait rempli de passion et de désespoir, de tendresse et de mélancolie, de rage et de douceur.
Longtemps nous nous embrassons juste au rythme effréné de nos cœurs, la danse de nos lèvres comme seul témoin de l'émoi de nos cœurs.
Épuisé et à bout de souffle je tombe doucement sur lui et il m'entoure de sa présence, de ses bras forts et puissants, de son odeur enivrante et des battements de son cœur apaisant. Lentement je sombre dans l'oubli d'un sommeil vide, protégé de moi même par là seule personne en étant capable.
Un doigts long et fin effleurant doucement ma colonne vertébrale encore et encore, de bas en haut puis inversement, je frémis de tout mon long et un rire doux et chaleureux se fait entendre.
-T : et après c'est moi que tu traites de marmotte ?
Sa voix grave et douce du matin me fait presque autant d'effet que ce doigts, lentement je relève la tête et le fixe, ses pupilles onyx si noir et pourtant celle qui m'éclaire dans ma noirceur.
-M : Tu veux des explications hein ?
-T : Seulement celle que tu voudras m'offrir.
-M : Qu'ais-je fait pour te mériter ?
Il rigole encore et je souris, me laissant atteindre par son bonheur.
-T : Mon pauvre petit baby, allez allons déjeuner
Il se lève m'emportant avec lui, le manque de fer me fait vaciller et il pose d'une main ferme sur ma nuque mon front contre son torse.
-T : doucement ...la voilà.
Je rigole légèrement lorsque tout est remis à sa place et attrape sa main dans la mienne, l'embrassant avec douceur puis je pars vers la cuisine mon ventre désirant de la nourriture et au bruit que j'entends le sien aussi. Arrivés en haut des escaliers je me bloque. C' est là le problème. Il s'approche et entoure ma taille de ses bras fixant comme moi l'escaliers.
-M : Lorsque mon père a apprit je ne sais comment mon homosexualité une dispute a éclater, j'ai fais ce cacher Riley et puis je suis partit face à mes parents. Longuement j'ai hésité à mentir mais j'ai dis la vérité, et une chose en entraînant une autre j'ai chuté de ses escaliers. Mon front a frappé cette rambarde, voilà d'où vient ma cicatrice.
Je sens ses bras se resserre sur ma taille comme si il souhaitais me rattraper de ce souvenir et son corps se tendre sous la colère
-T : Je laisserais plus personne te faire du mal, je te le promet.
-M : et toi alors ? Qui te protégera ?
-T : Je n'ai pas besoin d'être protéger.
J'attrape sa main posée sur mon ventre et apporte son poignet à mes lèvres embrassant avec douceur la cicatrices blanches.
-T : Mon seul démon c'est moi même, mes émotions m'ont longtemps mangé de l'intérieur, la colère la tristesse je n'ai jamais sur évacuer ni ressenti le besoin de le faire. Un soir elles étaient trop la et mes parents pas assez, la lame était voyante dans l'obscurité de la salle de bain, la solution facile.
Je tourne et enlace le serrant avec force contre moi et il niche son visage dans mon cou.
-M : je te protégerais, je te protégerais de toi-même.
Une promesse silencieuse nous lie dorénavant et je me sens plus libre, plus confiant, la mort est toujours là tapis dans un coin de l'ombre mais c'est comme si Théodore pouvait l'affronter avec moi. Comme si à deux tout était possible
-T : crêpe ?
-M : je l'ai fait !
-T : Ah non !
-M : t'en fais pas j'ai appris pour Riley.
Nous descendons lentement ses escaliers un sourire léger au lèvre.
-T : elle est mignonne ta sœur.
-M : tu as vu ma soeur ?
-T : Hier, après que je t'ai coucher et avant que tes parents ne partent elle est rentré dans la chambre, ta fixer embrasser ta joue et ta dis au revoir puis elle m'a fixé et a dis que tu était son amoureux et que j'avais pas le droit de te voler, mais qu'elle te prêter un week-end à condition que je prenne soin de toi
Je rigole légèrement lui en faisant de même.
-M : très mignonne en effet.
Il est étonné de voir que je réussis mes crêpes, nous les dégustons avec du Nutella face à une série sur la télé mes jambes sur les siennes et sa main sur ma cuisse. Tout est si naturel entre nous que ça en est désarmant. Longuement nous discutons de nos goûts, séries, films, repas, boisson etc apprenant à nous connaître encore plus sous les rires et grimaces.
Lorsque sonne la fin de la journée, le temps passe si vite, comme de l'eau coulant entre nos doigts.
Pendant qu'il prépare le dîner, assis sur le plan de travail, je le fixe. Lorsque le plat est prêt à être servi, il s'approche doucement de moi et enroule nos mains, je les fixe un long moment, et je sens mon cœur battre la chamade à mesure qu'il se rapproche.
-T : Allons manger avant que je ne te mange
-M : tu m'apprends à cuisiner ?
-T : si tu tiens ta promesse de m'apprendre à jouer.
-M : si tu me manges seulement.
Il se penche doucement vers moi et embrassa mon cou longuement sous mon frémissement adorateur puis murmure contre ma peau " Cela te convient il ?"
-M : Pour le moment.
Il rit et je pars joyeusement vers le repas, son regard brûlant délicieusement ma nuque.
-M : c'est délicieux !
-T : Merci !
-M : Dit Théo ? Tes parents a toi il l'ont bien pris ton homosexualité
Pendant qu'il mâche sa nourriture ce tendre, sa mâchoire se crispe et je ne comprends pas tout de suite sa colère.
-T : Nous étions toujours proches et ils s'en sont toujours douter, j'ai pas eu réellement à faire de coming out.
-M : pourquoi ta colère soudaine ?
-T : car toi ce n'est pas le cas, et ça me débecte de savoir que quelqu'un l'a fait à ta place et que ça a mal fini. Ça m'énerve de savoir que tu as tellement souffert car tes parents font où on fait preuves d'une telle stupidité et ça me fout jours de moi de savoir que c'est la que venez ta peur qu'ils ne me surprennent ici, ta peur d'avouer ton homosexualité.
Je baisse les yeux sur mon assiette en jouant avec la nourriture mollement. J'entend la chaise racler le sol et il vient s'accroupir à côté de moi nouant une fois de plus nos doigts.
-T : Charlie, regarde moi.
Je tourne doucement mon regard vers lui et ne rencontre que de la tendresse et de la colère mais pas diriger vers moi.
-T : Je comprends mieux tout, tout et je suis fâché d'avoir perdu autant de temps prêt de toi mais je t'en veux pas tu n'as rien fait
-M : Et s' il ne nous reste que peu de temps ?
-T : alors je préférais vivre chaque instant a fond avec toi que de me morfondre sur des erreurs passées ou le temps qui de toute manière ne pourrais pas être rattrapé.
-M : t'étais bon en philo au lycée non ?
-T : Plutôt en effet !
-M : Alors profitons de notre temps theodore
-T : voilà enfin des paroles censées Charlie.
-M : Minute par minute
-T : Minute par minute
Front contre front nous nous fixons, onyx contre métal nous plongeons. Mains emmêlées, battement de cœur à l'unisson. Lui et moi. Moi et lui.
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