Jour 11 : 2020 café a londre
Lorsque je me suis réveillé d'une nuit plutôt courte, instinctivement j'ai tâtonné le côté du lit pour trouver le corps chaud de Théo et venir m'y blottir mais ..je ne suis pas tombé dessus mais plutôt sur la froideur du draps déserté depuis déjà un bon moment.
Ouvrant les yeux plus rapidement que les autres matins passés ici, frottant mes yeux endoloris par la lumière ambiante, je fixe autour de moi paniqué qu'il soit partit.
-La.
Sa voix venant du balcon de sa chambre me rassure automatiquement mais la froideur qui s'y dégage finit de me glacer.
Je me lève lentement et m'approche en posant une main sur son dos.
-Theo .. ça va ?
-T : bien sûr, j'aurais une course à faire tout à l'heure tu m'attendra ici ?
Je baisse la tête laissant retomber ma main avec un faible " oui " puis je pars vers le salon préparer notre déjeuner enfin plutôt repas. Lorsque les raviolis sont prêts sans dégât apparent dans la cuisine, je l'appelle et il arrive d'un pas las.
-T : oui ?
-M : le repas est prêt.
-T : Tu as fait à manger ?
-M : oui ! Tu as vu !
Je le fixe fier de moi et espérant qu'il le soit aussi et un instant son regard s'allume à nouveau avant de s'éteindre à nouveau.
-T : j'ai pas faim merci.
Et il repart sur son balcon allumant une cigarette, encore. Je baisse la tête sur la casserole, la faim ayant entièrement déserté mon corps. Déçu je remet la casserole sur le four éteint et pars vers lui en quête de ..je sais pas, je veux juste que tout soit comme avant, je veux comprendre et savoir
Je me place à ses côtés en silence, attendant qu'il ne décide à me parler, mais à force je ne pense pas qu'il le fera. Puis à un moment il se décale et sans un mot ou un regard attrape son sac et part de l'appartement. longtemps je fixe la porte ébahi sans comprendre ce qu'il vient de se passer. "j'aurais une course à faire tout à l'heure tu m'attendra ici ?" Je ne pensais pas qu'il me laisserait réellement ici comme on laisse un chiot au bord de la route.
De longue minute passe ou je ne fais que fixer le drapé assis en tailleur perdu dans mes pensées, puis la sonnerie de mon téléphone brise le silence.
-Charlie ? Tu étais pas avec Théo ? Ça va ? Tu vas bien ? Que s'est-il passé ?
-Xavier ? Euh oui ça va j'imagine ? Et si je suis chez lui et rien ? Je crois ?
-X : j'entends bien que ça ne va pas.
-M : on a vu ..jaimie je crois qu'il s'appelle.
Un long silence s'abat avant qu'il ne pousse un grognement de rage qui moi même me terrifie a travers le téléphone.
-X : je comprends mieux pourquoi il applique autant de rage à se battre.
-M : de quoi tu parles ?
-X : Charlie, Théodore avait un combat aujourd'hui.
-M : je ..je savais pas.
-X: il sait que tu n'aimes pas ça alors il ne te l'as pas dit, mais ..tu devrais venir il as besoin de toi.
-M : je crois pas, il ne me dit rien tu sais ..il reste silencieux, distant et froid… Ma présence lui importe peu.
-X : si c'était le cas il t'aurais virer de chez lui, il n'est pas du genre à garder entre ses murs quelqu'un dont il " n'as pas besoin " ensuite être distant , silencieux et froid c'est pour se protéger, et puis..tu fais pareille, toi aussi tu lui cache quelque chose pour te et le protéger. Même s' il désirait te parler en sachant que tu lui fais pas totalement confiance alors il oserait jamais.
-M: mais ..
-X : réfléchis-y juste, et si tu veux venir viens, avec une trousse de secours il c'est encore ouvert l'arcade et auras sûrement des bleus.
Il attend que je réponde et voyant que je ne le fais pas raccrocher.
Je reste la a fixer le drap, a t il vraiment besoin de moi ? Devrais lui montrer qu'il peut avoir confiance ? Mais lui dire ne que rajouter des problèmes sur ses épaules.
Non Charlie, arrête de te cacher derrière de fausses excuses. Tu dois prendre les choses en mains, avoue lui tout il a déjà été assez patient et puis toi au max de ce que tu peux faire tu attendra okay ?
Je fixe ma main sur laquelle j'ai tracé hier avant de dormir le chiffre.
11 jours, Bon, soyons courageux.
Je me relève en m'armant de détermination et m'habille rapidement d'un short et de son pull, imprimant rapidement mon devoir sur ma maladie et les doigts tremblant d'anxiété me dirige à pied vers l'adresse que m'a renvoyé Xavier.
Je rentre doucement dans la salle me battant avec ma peur et ma paranoïa qui essayent à tout prix de me faire repartir. Je me glisse entre les personnes avant de tomber nez à nez avec Xavier.
-X : si tu veux aller voir Stella elle est au fond de la salle, il a fini et gagne son combat il est dans les vestiaires tu sais déjà où c'est.
Il pose une main sur mon épaule et je le remercie, je le remercie autant pour les informations que pour ne pas avoir fait preuve de politesse inutiles. J'aime les conversations directes franches qui ne passent pas par cent milliards de chemins.
Je pousse la porte du vestiaire avec comme arme de combat une trousse de soin et des feuilles. Très utile ça. Je referme derrière moi avant de me tourner doucement, il est là sur le banc, comme la dernière fois, à défaire ses gants en me fixant droit dans les yeux. Et je me dis que notre relation a bien évolué depuis.
-T : rassure moi tu es pas venir m'insulter de barbare ?
Je reconnais avec soulagement la pointe d'humour dans sa voix, pointe que je ne penserais pas qui me manquerais autant un jour.
-M : tu as ma parole.
J'approche doucement et retire moi même ses bandes avec douceur à cause de la rougeur due à l'utilisation de ses phalanges.
-T : Charlie je te connais, que fais tu la ?
-M : Xavier m'a appelé en me disant où tu étais, j'ai jugé bon de venir et il a jugé bon de me préciser que je ne devrais pas attendre une total honnête de ta part si je ne le faisait pas aussi.
-T : cet idiot a raison mais je ne veux pas que tu te force à parler.
-M : moi non plus je ne le veux pas que tu te force, mais pour ma part il est bien grand temps que tu le sache, pour notre bien à tout les deux.
Il se tait soucieux, lorsque je relève le regard vers lui pour soigner la légère blessure à son visage je vois un reflet de peur passer dans son regard. Je cache le mien sous une insouciance courageuse.
-M : tu te souviens "le temps que tu m'annonce pas une mort imminente ou que tu sois un psychopathe ça me va."
-T : Bien sûr ! C'était il y a à peine deux jours.
-M : j'ai été silencieux un bon moment, mais tu n'as pas insisté.
Il hoche à nouveau la tête avant d'ouvrir de grands yeux.
-T : Tu es un psychopathe ?
J'hausse un sourcil en mode " sérieux ? "
-M : ouais je cache une trentaine de pieds d'homme dans mon sac et mes cachets c'est des bouts d'organes en fait.
Il rigole et je souris légèrement, puis il reprend un sérieux grave en mesurant le sens de mes mots et ses mains tremblent légèrement.
-T : si c'est pas l'un c'est...non, Charlie dis moi que c'est faux.
-M : une opération mortelle est prévue le 22 février. En vérité cette opération causera soit ma mort physique, mort mentale ou à très petite chance me sauvera et si je l'as fait pas je finirais fou, une hallucination me tuera ou causera ma mort par d'autre moyen.
J'ai dit tout ça d'une voix plate, comme récitant une poésie appris et répète encore et encore, mes mots n'ont pas dut être encore assimilé et j'en profite pour déposer la feuille avec tous les détails de la maladie et le reste, dossier médical y compris pour plus de précision et je fuit, comme un lâche je fuis à l'extérieur l'attendant sur le parking appuyé contre le mur proche de sa voiture tremblant et pleurant.
J'ai peur, horriblement peur qu'il m'abandonne. De longues secondes puis minutes puis ..heures ? Je sais pas j'ai aucune notion du temps, toute les personnes autrefois présentes dans la salles sont sorties a mon avis et Xavier et Stella attende prêt de moi en silence, je remercierais jamais assez leurs présence silencieuse si rassurante.
Lorsqu'il sort je n'ose pas relever le regard, lorsqu'il hoche la tête en leurs directions et qu'ils partent je ne bouge pas fixant ce point face à moi. Lorsqu'il se met accroupis face à moi, me fixant de ses yeux noirs, je veux devenir une flaque d'eau insignifiante.
-T : Plus que onze jours.
Sa voix est brisée, comme si il avait trop criait et pleurait, je relève les yeux vers lui et il me fixe de ses yeux noir lui mais aussi rouge tout gonfles, son visage déformés par la peine et l'inquiétude et ses mains si dur sur mes genoux son tremblantes alors qu'il me fixe comme prêt de s'effondrer.
-M : je ..pardon..
Automatiquement je sens mes propres larmes couler à flot et il attrape ma nuque avec tendresse me tirant dans ses bras nullement inquiet d'être assis à même le sol. Il me serre contre lui, me berçant et me murmurant qu'on trouvera, qu'on doit trouver. Je me raccroche à lui en un dernier espoir. Lorsque la nuit commence à tomber nous nous relevons lentement, tous deux de pâle allure et main dans la main nous partons vers la voiture. Alors que je pensais qu'il me haïrait, il est là encore plus présent. A peine rassis il attrape ma main en me fixant longuement puis démarre et nous voilà partit vers chez lui. Nous rentrons, mangeons dans un silence qui n'est ni pesant ni réconfortant. C'est le silence d'un jeune couple devant faire face à la réalité. Tous deux rapidement on se dirige à nouveau vers le lit. Je m'assois contre le mur, les jambes repliées contre moi-même, il s'assied face à moi, glisse mes jambes de part et d'autre de lui et colle son front au miens.
-T : je comprends mieux pourquoi tu as abandonnée l'idée de devenir médecin en neurologie, en plus du fait que avoir des hallucinations et une maladie neurologique est pas forcément idéales, je comprends aussi mieux l'absence de rêve où ta capacité à vouloir tenir tout le monde à l'écart de toi.
Je le fixe dans les yeux rassurés qu'il comprenne.
-T : mais c'est fini pour ça,si l'opération était un pur échec en elle même et ne te ferais que perdre la vie malgré le fait qu'ils veulent rester ils n'auraient pas le droit, alors tu as une chance Charlie, non ne dis rien toi comme moi avons besoin de nous raccrocher à cette chance a cet espoir.
-M : je veux pas espérer pour rien.
-T : A tes 18 ans nous irons boire un café à Londre.
-M : mes 18 ans sont ..
-T : le 16 décembre, je sais.
Je le fixe, il me fixe avec cet éclat déterminer dans le regard, un instant je pourrais croire qu'il m'aime si fort qu'il ne peut pas se résoudre à me laisser partir. Un instant je pourrais croire que je l'aime si fort que je suis prêt à croire que je peux rester.
Alors j'avance doucement vers lui et pose presque mes lèvres contre les siennes dans le lâcher du regard.
-M : A mes 18 ans nous irons boire un café à Londre.
Il sourit, de ce sourire si lumineux qu'il éclairait chacun de mes démons et il m'embrasse comme si c'était le premier, je lui répond comme si c'était le dernier.
A mes 18 ans nous irons boire un café à Londre. Depuis 4 mois c'est la première fois que je m'autorise à espérer à un futur.
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