Sa main posée sur mon ventre bouge légèrement. Un de ses doigts se déplace. Il est réveillé. J'ouvre les yeux et tourne la tête vers lui, il gigote paresseusement.

-T : As tu ne serait-ce que dormis ?

-M : Je sais plus..

Il pose sa tête sur mon ventre réclamant des papouilles silencieusement. Je glisse mes mains dans ses cheveux et commence doucement à les caresser.

-T : Ce que tu as dit hier est toujours d'actualité ?

J'effleure de ma deuxième main mon arcade sourcilière qui a été malmenée.

-M : Oui mais...je ne peux pas me montrer égoïste. Cette opération pourrait permettre d'avoir de vrais traitements et de mieux connaître cette maladie.

-T : De sauver des vies..

-M : Tu as tout compris.

Il soupire lourdement, son souffle chatouille mon ventre, par la suite ce sont ses lèvres qui le chatouille avant qu'il se repositionne.

-T : Si seulement tu étais égoïste…

-M : Si seulement tu l'était aussi.

Il se tourne, pour que je puisse voir son visage, ma main glisse sur sa joue et la caresse doucement alors que mes yeux fixent les siens.

-M : Ce que j'entends pas là c'est que a mon avis si tu étais égoïste tu me laisserais pas y aller. Je me trompe ?

-T : Tu as raison. Mais tu sais..j'ai déjà imaginé te kidnapper et ne pas te laisser y aller.

-M : Je me suis fait ce scénario une trentaine de fois je peux pas t'en vouloir.

Il remonte sa main le long de mon corps et caresse ma joue à son tour.

-T : Tu veux manger quoi ?

-M : Je dois pas manger..

-T : C'est vrai..ton rendez vous est à quelle heure ?

-M : 10h

-T : Il est…

-M : Je sais 8h on dois y aller.

Il me serre un peu plus et je ferme les yeux, m'empêchant de fondre en larme. Je dois être fort. Ses lèvres se déposent sur les miennes et sans nous lâcher une seconde nous partons nous préparer. Lorsque l'heure sonne nous rentrons dans la voiture. In the light, il change, before you go,bil change encore. Finalement après cinq fois à changer j'attrape sa main et éteint simplement l'auto radio. Je sens sa main trembler dans la mienne, son corps est crispé..

Il se gare devant l'hôpital. Je maintiens ma poigne sur sa main. Je veux pas..

-T : Allez..

-M : Embrasse moi..

Il se rapproche de moi déposant ses lèvres sur les miennes dans un baiser mêlé de sel et d'amour.
L'heure s'écoulant entre nos doigts nous ramène à la réalité.
Nous sortons, marchons jusqu'à cet établissement. Chaque pas est mêlé de nos souvenirs. Chaque seconde nous rappelle le temps que nous ne pouvons plus rappeler. L'accueil me lance un coup d'oeil, j'avance, je sais où je dois aller.

Une fois arrivé à l'étage correspondant, nous passons par la salle d'attente. Ils sont tous là. Je les fixe, alors qu'il regarde chacun leurs pieds, un magazine ou l'horizon. Le premier à lever la tête est Alaric, lui Ella et Yoko s'avance vers nous. Je serre la main sur la sienne. Son pouce caresse ma peau dans un mouvement régulier.

-A : Bonjour Charlie…

-M : Bonjour Alaric.

-E : Je-Desole j'aurais dû poser plus de question, ou passer plus de temps avec toi ou-

Alors que son corps se presse contre le mien, je passe un bras autour d'elle, frottant doucement son dos.

-M : Ou rien du tout Ella. Ne regrette rien d'accord ? Et prends soin de toi et du petit et quand je dis petit je parle aussi d'Alaric.

Elle rigole légèrement en se décalant Alaric me fixe avant de venir aussi me faire un câlin.

-A : Reviens poisson rouge..

J'hoche la tête en me défaisant doucement de lui, je m'accroupis et embrasse le front de Yoko.
Ce sont ensuite les parents de Théo et Sam sa mère et sa grand mère qui  Je leurs souris, leurs fait un câlin les rassure. Qui me rassurera ? Qui le rassurera ?

-S : Tu te souviens de mes voyages à l'hôpital ? Fais comme moi, sors.

-M : J'essayerais..

Elle baisse la tête, je la lui relève et embrasse son front. Son sourire triste déchire un peu plus mon coeur. Sa mère la tire vers elle.

-L : Charlie..

Mon petit rayon de soleil s'effondre entre mes bras en pleurant. Je la serre fort sous le regard de son père.

-M : Je suis là ..

-L : Tu vas partir..

-M : Fais moi confiance.

Elle relève doucement le regard.

-L : Je prendrais tes devoirs..

-M : Merci.

-Je ferais un document avec mes cours.

Je me tourne vers son père et lui souris, il frotte mes cheveux.

-M : Désolé d'avoir.. perturbé vos cours ?

-Reviens vite les perturber..

J'hoche la tête alors qu'il prend Lynda dans ses bras. Ce sont au tour de Xavier et Stella d'avancer.

-S : Je-je suis désolée, j'aurais dut-

-M : Tu as fait bien plus que tu as causé d'accord ?

Elle vient dans mes bras et dans la minute d'après je sens aussi Xavier nous entourer. Leurs sanglots menacent de faire couler mes larmes mais je serre la main de Théodore et je reste fort. Ils se déplacent doucement laissant ma famille approcher. C'est Riley en première qui vient vers moi…

-R : Pourquoi somme nous la ?

-M : Pour soigner grand frère, ma grande.

Je m'accroupis face à elle, lui remettant ses mèches de cheveux derrière ses oreilles.

-M : Tu te souviens de ce que j'avais dit sur le Roi lion ?

Elle hoche la tête et niche sa tête dans mon cou. Je jette un coup d'œil vers Théodore. Il me sourit légèrement s'abaissant pour nous serrer aussi. Lorsque nous nous relevons, je fixe mes parents. Ma mère fond en larme dans les bras de mon père et lui me fixe de la tristesse emplit dans le regard. Avant que je ne puisse m'avancer pour aller les voir, le médecin est arrivé.

-Tu es là ? Parfait. Allons te préparer.

J'avance vers lui d'un pas hésitant. Comme le double de moi-même , il avance avec moi. Le médecin s'apprêtait à répliquer mais le regard noir que nous lancons l'en le lui disuade.
Je lance un regard en arrière avant de tourner dans le couloir, ils nous fixent tous, le regard baigné de larmes. Je m'en veux tellement..ils m'ont tellement apporté et moi j'ai tellement peu fait..je veux retourner l'as bas et dire mille et une choses…
Mais nous tournons dans le couloir, nous avançons le long de ce couloir froid et terne. Les gens me fixent de la colère dans le regard. Ils ont raisons d'être en colère, de me haïr ..je n'es était qu'un gamin égoïste..
Où peut être que leurs regards n'est pas si noir..c'est peut être juste mon imagination qui me joue a nouveau des tours..

Je rentre dans la chambre ternes, ils expliquent des mots que je n'écoute plus. Ils sortent, je me change. Je sens son regard posé sur mon corps. J'en aurais sûrement joué avant. Avant..
Je veux retrouver le calme plat de notre appartement..je veux ..

Je m'allonge dans le lit, je tourne la tête vers lui, il pleure. Ses larmes dévalent mes joues, je serre les poings me relève et cours dans ses bras. Je le serre de toutes mes forces alors que nos sanglots se font entendre. Je veux pas partir, je veux pas le laisser seul. Je n'ai pas le droit… pourquoi ! Pourquoi je ne l'ai rencontré que maintenant !! C'est injuste d'avoir eu si peu de temps avec lui ! Injuste !

Les médecins entrent, je me blottis contre lui. Protège-moi..comme tu l'as toujours fait je t'en prie..je suis tiens ne les laisse pas faire.

Il me décale doucement de lui, non..je t'en prie. Il me sourit..son sourire est si beau, si triste. Des lèvres se posent sur mon front, mes joues, mon menton puis mes lèvres lentement. Je rigole, il n'est pas joyeux de rire.

-T : Allonge toi..je te tiendrais la main.

J'hoche la tête, je ne les regarde pas. Eux qui m'ont tout pris. Je m'allonge lentement sur le lit, ils placent le masque à oxygène, les différentes perfusions et choses nécessaires auxquelles je n'accorde aucune importance. Mon regard est rivé dans le sien, si noir.
Je tends ma main vers lui alors que je sens le produit commencer à faire effet. Mes paupières deviennent lourdes. Une larme coule sur sa joue. Je maintiens le regard. Mes forces me quittent. Il le sent, il maintient ma main dans la sienne. 

-Quelle sublime horreur..

Ma tête lourde s'affaisse un peu plus sur l'oreiller, son pouce sur ma main continue son chemin. Mon cœur se brise un peu plus alors que le dernier son que j'entends est le bip de la machine mélangé à son sanglot. Je ferme les yeux, la vision de son visage déformé par la peine m'est insupportable. Je sombre peu à peu dans l'inconscient, dans un silence m'ayant tout offert et tout repris.