Chapitre 6
Je commence la rééducation.
Les médecins sont satisfait de mes progrès, et je sais que je fais plaisir à mes parents, alors j'endure la douleur des exercices et me force, pour y arriver.
Je pense que je le lui dois bien.
Elle est stable. Aucune amélioration et aucun changement.
Mon infirmière, Maggie, m'a confié son avis. Comme quoi son corps se remettait du choc qu'il avait subit et qu'elle nous reviendrait plus forte et en meilleure forme.
Quand je lui demande quelles sont les séquelles qu'elle pourrait avoir, elle change de sujet, haussant les épaules, comme pour rejeter quelque chose qu'elle voit arriver.
Je me lève, je parle, je mange et je fais mes exercices. Machinalement, comme un exercice répété des milliers de fois. Charlotte reste souvent avec moi, me faisant la conversation. Je réponds à peine, hochant la tête pour l'approuver quand cela me semble être la chose à faire.
Robin n'a évoqué le sujet sensible qu'une seule fois. Il ne voulait pas en parler, je ne le voulais pas non plus, alors on a établi ce pacte, assez simple, comme quoi chaque fois qu'on ne saurait pas quoi dire et qu'un vide s'établirait, nous saurions alors à quoi nous pensions.
Parler sans vraiment le faire. Assez philosophique venant de la part de mon meilleur pote.
Cyril essaie de me faire rire. Et même si ses conneries ont toujours réussi à me tirer un sourire, sous son effort, je me force à faire comme si tout était normal.
Ils font tellement d'effort, alors qu'ils savent aussi bien que moi que je suis en tord. Ils ne savent même pas ce qu'il s'est passé. Je n'ai pas encore réussi à parler de l'accident.
Léa évite souvent mon regard mais quand mes amis se décident à venir ensemble, elle est là. J'apprécie malgré tout l'attention.
Et Adrien, je ne sais pas trop. Je n'ai jamais été vraiment proche de lui, Emilie non plus mais elle tenait à ce qu'il soit là pour les vacances. Je la soupçonne d'être légèrement amoureuse de lui.
Il est là, sans l'être. J'ai l'impression que ça ne l'atteint pas vraiment. Je crois qu'il n'a pas encore réalisé. Il faudrait peut-être que je lui en parle, si elle en venait à ne jamais se réveiller. Qu'elle était totalement désespérée de son manque d'attention de sa part.
Emilie aime trop, je vous l'ai déjà dit. Elle vivait mal cette situation, même si elle tâchait de ne pas le montrer.
On ne va pas se mentir, les mecs sont aveugles, mais pas à ce point là et je la connaissais assez pour savoir quand elle faisait semblant d'aller bien.
Vous savez ce que je me dis égoïstement ?
C'est une idée horrible, affreuse.
Mais peut-être qu'il vaut mieux qu'elle reste dans le coma.
Peut être que ça fera moins mal que si elle se réveille et qu'elle ne me pardonne jamais.
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