Chapitre 13

-Vous pouvez retourner chez vous, Noah.

Le médecin est confiant et je ne le suis pas.

Alors, c'est fini ?

Au moins, ici, je pouvais me dire qu'elle n'était pas loin de moi. Mais seul, à la maison, attendant la rentrée qui se rapproche à grand pas ? Je n'arrive pas à me faire à l'idée.

-Elle ira bien ?

Il semble déstabilisé par ma question, mais me connaissant maintenant, depuis plus d'un mois, n'ose pas l'ignorer.

-On fera en sorte qu'elle aille bien, oui. Ta psychiatre m'a dit qu'elle voulait que tu continues à venir la voir, une fois par semaine. C'est noté ?

-C'est noté.

Quand je sors enfin de cet endroit oppressant, je me permets d'aimer ce que je ressens. Le soleil sur ma peau, avec la chaleur de cette fin d'été et ce vent frais, bon sang, qu'il est agréable.

Robin m'attend, avec Charlotte et je leur en suis reconnaissant.

Malgré tout, je ne peux pas m'empêcher de me retourner une dernière fois, car je sais que sa fenêtre donne accès sur la sortie de l'hôpital. Je devine qu'elle est assise sur son lit, en train de maudire sa vie et mon cœur se serre.

-On ira la voir, Noah. Tous les jours. Tu pourras me donner un mot chaque matin, quand je viendrais te voir aussi. Elle en raffole, il ne faudrait pas qu'elle perde ce joli sourire qui apparaît à chaque fois qu'on lui en donne un.

-Et elle comprendra. Tout le monde a comprit, je sais que tu ne veux pas entendre parler de pardon, Noah, mais peut-être qu'une fois que tu te seras pardonné, elle sera plus à même à revenir vers toi.

Je me contente d'hocher la tête et je me laisse guider.

Je l'abandonne dans ce lieu de malheur où elle a apprit qu'elle ne serait plus jamais la même.

Je l'abandonne dans le silence qu'est sa vie maintenant.

-Du courrier pour toi, Noah !

Je m'avance vers ma mère, en tentant de lui expliquer que ce n'est pas la peine de hurler puisque je ne fais que rester dans les parages, quand elle est là.

Ma jambe est guérie, même si elle me lance encore parfois.

Et je ne fais pas grand-chose de mon temps libre. La plupart du temps, j'attends que mes amis viennent me rendre visite, pour me dire comment elle va, parce que c'est tout ce qui importe.

J'ouvre l'enveloppe, non timbrée.

« Noah,

Je peux enfin retourner chez moi, à l'heure où je t'écris ce mot.

Je sais que c'est une bonne chose, même si je n'arrive pas à comprendre pourquoi.

Drôle de chose la vie, n'est-ce pas ? Un moment, on est là, heureux, à rire. Et puis vient un autre, où tout s'écroule. J'aurais aimé ne pas connaître cette version là.

Pour moi, la vie se résumait à ces moments, quand nous dansions sous les étoiles, la musique nous berçant et nous accompagnant encore et encore.

Maintenant, j'ai du mal à poser un pied devant l'autre et je doute que cela puisse changer un jour.

Il faut que je pardonne à la vie de nous avoir fait ça, peut-être qu'alors, j'arriverais à pardonner. Laisse-moi du temps.

PS : Mais pas trop non plus. D'ici un mois, viens me chercher à la maison, emmène-moi où tu veux, il faut que l'on s'explique. Je ne laisserai pas cette garce de vie nous séparer.

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