Chapitre 1
Deux mois auparavant
Chapitre 1
-Bon sang, Emilie ! J'ai passé du temps sur cette valise ! Es-tu vraiment certaine d'avoir passé la majorité ? Parfois, tu m'exaspères, vraiment !
Je râle dans le vent et je le sais bien. Ma peste de meilleure amie a envoyé valser tous les vêtements qui étaient soigneusement rangés et pliés dans ma valise. Ils sont maintenant éparpillés dans les quatre coins de ma chambre.
Non vraiment, il n'y a pas d'autre mot, c'est une chieuse.
-Je vais faire la même chose avec tes trente-six sacs et on verra si tu trouveras ça drôle !
-Tu sais très bien que tu n'as pas intérêt à faire ça.
Elle passe son visage par l'encadrement de la porte et arrive à me faire sourire. Elle paraît plus épanouie ces derniers temps, comme si la fin du lycée l'avait libéré d'un fardeau insurmontable.
-Et qu'est-ce qui m'en empêcherait ?
-La peur d'avoir une partie de tes cheveux rasés pendant ton sommeil. On sait tous les deux que tu as le sommeil profond, Noah.
Je lève les yeux au ciel, pendant qu'elle s'en va, avec un petit rire, finir ses sacs.
Nous partons demain, à la première heure, rejoindre notre groupe d'amis, dans le Sud de la France, à Marseille. Je vois déjà la mer, les fêtes sur la plage et nos retrouvailles. Ça va être parfait, je le sens, je le sais. Et ça vaut le coup de devoir la supporter un peu, vraiment.
Non, je plaisante, l'idée de ces vacances vient d'Emilie elle-même. Elle est le genre d'amie à ne montrer aucun sentiment, à faire croire à tout le monde qu'elle ne se préoccupe que d'elle-même et c'est tout le contraire. Récemment, elle m'a avoué avoir beaucoup souffert d'une ancienne amitié qui l'anéantissait de l'intérieur et qui s'est terminé il n'y a pas si longtemps que ça.
Et si je peux me permettre de le dire sans m'en vanter, la raison de la fin de cette amitié malsaine, c'est moi. Et ça m'a beaucoup surpris, quand elle me l'a dit.
Emilie, c'est une fille adorable, qui aime trop. Alors quand elle est tombée sur un con qui tenait à profiter d'elle, elle s'est enlisée dans un cycle infernal, dont personne ne pouvait la tirer à l'époque. Elle m'a plusieurs fois remerciée de lui avoir sauvée la vie. Et même si je ne comprenais pas, avant, maintenant ça me paraît clair.
Il ne faudrait pas qu'il passe un jour devant moi, ça c'est certain. Je ne suis absolument pas violent, au contraire, je suis peut-être le dernier homme aussi pacifiste du monde, mais en étant aussi proche d'Emilie aujourd'hui, je ne pourrais pas le laisser circuler librement sans au moins une remarque à son égard.
Revenons à ma valise et à ces vacances. Je ne plaisantais pas par rapport aux sacs d'Emilie, elle en a quatre. Heureusement que je prends ma voiture.
On tenait à avoir une voiture là-bas alors je me suis proposé à faire l'allé seul, ça ne me dérangeait pas, j'aime conduire. Ça détend l'esprit, ça permet de se déconnecter, et la radio m'aurait tenue compagnie. Mais elle en a décidé autrement. Ce n'était pas envisageable que je fasse la route seul, à son avis. Maintenant, je sais que je suis coincé avec ce moulin à paroles pendant près de douze heures de route.
Je n'arrête pas de me plaindre d'elle mais je l'adore à un point, si vous saviez.
J'ai toujours été le genre de gars sociable, qui s'entend bien avec tout le monde et qui est proche d'une majorité de filles. Ce n'est pas pour me vanter, c'est comme ça.
J'ai rencontré Emilie à une fête d'amis en commun et il y a eu un feeling, je ne peux pas le nier. On s'est parlé et re-rencontré à une autre fête et depuis, on n'a fait que se rapprocher.
Il n'y a encore pas si longtemps, j'étais en couple avec l'une de ses amies. Ça s'est compliqué, on s'est rendu compte qu'on n'avait plus grand-chose à voir ensemble et je m'éloignais, elle l'a senti et m'a quitté. Emilie en a prit pour son grade, Roxane l'a accusé à tord et ça m'a conforté dans l'idée que j'avais pris la bonne décision.
Et aujourd'hui, le lycée est fini et il y a ces vacances. On ne pouvait pas rêver mieux.
Demain commence le rêve. C'est ce que je suis en train de me dire, dans mon lit, essayant de m'endormir. Ma porte couine en s'entrouvrant et la tête d'Emilie apparaît. Elle a son oreiller à la main et je souris. Elle qui n'a jamais été très câlin le devient de plus en plus ces derniers temps.
J'ouvre mes bras pour qu'elle comprenne qu'elle peut venir et elle n'hésite pas. Sa tête au creux de mon cou, mes mains autour de sa taille, je pense que c'est ce qui me manquait pour m'endormir.
Que voulez-vous ? Pour la première fois de ma vie, je pense que je me suis un peu trop attaché.
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